Orgues au Québec Facteurs


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Facteurs / Organbuilders

Casavant Frères Orgues Létourneau Ltée
Juget-Sinclair Guilbault-Thérien
Laliberté-Payment Ateliers Guilbault Bellavance Carignan
James Louder Inc. Karl J. Raudsepp & Associates


Inactifs / Inactive

Karl Wilhelm Inc. Wolff & Associés


Facteurs historiques / Historical Organbuilders

Avec Casavant, les facteurs suivants ont laissé leur marque:
Along with Casavant, the following organbuilders left magnificent instruments:

Eusèbe Brodeur Napoléon Déry
Aurèle Laramée Joseph-Émile Pépin
Louis Mitchell Guy Thérien
Samuel Russel Warren Charles Summer Warren

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Eusèbe Brodeur (1839-1913)

Text in English

Eusèbe Brodeur semble avoir débuté en facture d'orgues dans le sillage de Joseph Casavant dont il achète l'établissement en 1866. Pour parfaire ses connaissances, il se rend en Europe en 1870. On croît que c'est à son atelier que les frères Casavant s'initient d'abord à la facture.

Les premiers Brodeur ont malheureusement disparu, ont été remaniés ou ont été inclus dans de nouveaux instruments. Par bonheur, les orgues de Cacouna (1888) et de Saint-Joseph-de-Soulanges (1898) ont relativement conservé leur authenticité d'origine. À Sainte-Monique-de-Nicolet, l'instrument (1893), ayant conservé tout son matériel d'origine, a été restauré par la maison Orgues Létourneau en 2002. Son dernier orgue est celui de l'église de Sainte-Anne-de-Sorel (1905). Brodeur ferme son atelier en 1905, mais il demeure actif en accomplissant des travaux d'entretien. Il décède le 11 avril 1913.

Les buffets Brodeur n'ont pas de mérite particulier et on peut reprocher à ses mécaniques une certaine lourdeur due, notamment, aux très grandes soupapes qu'il emploie. Par contre, il nous faut l'admirer d'avoir enrichi ses compositions d'un 8' de pédale, d'un Nasard, voire d'un Cromorne, ce qui n'était pas fréquent à l'époque.


It is believed that Eusèbe Brodeur learned his organbuilding trade from working with Joseph Casavant from whom he purchased the workshop in 1866.

To complete his knowledge, he went to Europe in 1870. It is also believed that both Casavant brothers were initiated to the trade of organbuilding while working in his workshop.

His first instruments are lost or have been altered or have been integrated into new instruments. Fortunately, the Cacouna (1888) and St. Joseph-de-Soulanges (1898) instruments have relatively preserved their authenticity. Another instrument (1893), in St. Monique-de-Nicolet, with all its original material, has been restored in 2002 by Orgues Létourneau. The last organ built by Brodeur is in St. Anne-de-Sorel (1905). He closed his workshop in 1905, although he remained active afterwards doing maintenance works. He died on April 11, 1913.

Brodeur's organcases do not have anything of special merit. We might blame Brodeur's instruments for the heaviness of their mechanism mainly due to the use of very large valves. On the other hand, we owe him the fact that he introduced the 8' pedal stop, a Nasard and even a Cromorne which was not frequent at that time.


Références / References:

Livret du disque/CD booklet Orgues anciens du Québec, Fonovox VOX 7829-2

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Napoléon Déry (1840-1909)

Text in English

Napoléon Déry est né à Québec le 18 janvier 1840 et est baptisé le même jour à la cathédrale Notre-Dame. Il est le fils d'Antoine Déry, commerçant, et de Louise Provost. Il établit son atelier, en 1873, au 26 de la rue Saint-Gabriel dans le Faubourg Saint-Jean à Québec. Il le déménage d'abord au 48 de la rue Saint-Gabriel puis au 452-454 de la rue Saint-Jean. Nous ne savons pas encore s'il a été apprenti auprès d'un facteur d'orgues québécois ou s'il a voyagé en Europe pour s'instruire de la facture européenne.

Il épouse dame veuve Jacques Fecteau, née Hermine Grenier, le 25 février 1889. Il décède le 19 juillet 1909, et les obsèques ont lieu en l'église Saint-Jean-Baptiste de Québec le 22 juillet.

Entre 1874 et 1897, il construit au moins 14 orgues dont plusieurs nous sont parvenus dans un état remarquable d'authenticité, notamment: Saint-Roch-des-Aulnaies (1874), Saint-Joachim-de-Montmorency (1885), Saint-Isidore-de-Dorchester (1889), Saint-Michel-de-Bellechasse (1897).

Ses instruments de Neuville (1885), Cap-Santé (1886) et Saint-Jean-Baptiste à Québec, ont été remaniés mais possèdent toujours une partie très importante de leur tuyauterie d'origine. Cette tuyauterie, de bonne qualité, Déry l'importait du facteur Pierce, de Londres, d'où elle lui arrivait probablement préhamonisée.

Déry affectionnait les Mixtures sans Tierce et les Principaux doux, ce qui confrère à ses plenums beaucoup de limpidité.


Napoléon Déry was born in Québec City on January 18, 1840, and was baptized, on the same day, in Notre-Dame Cathedral. He is the son of Antoine Déry, a storekeeper, and of Louise Provost. He set up his workshop, in 1873, at 26 St Gabriel Street in the St. Jean district of Québec City. He will later move it to 48 St. Gabriel Street and finally to 452-454 St. Jean Street. We still do not know whether he was an apprentice at some Québec organbuilding workshop or if he traveled to Europe to get acquainted with the European organbuilding techniques.

He married Hermine Grenier, Jacques Fecteau's widow on February 25, 1889. He died on July 19, 1909, and his funeral took place in St. Jean-Baptiste Church on July 22nd.

Between 1874 and 1897, he built at least 14 instruments. Many of them have been preserved in a remarkable condition of authenticity namely St Roch-des-Aulnaies 1874), St Joachim-de-Montmorency (1885), St Isidore-de-Dorchester (1889),and St Michel-de-Bellechasse (1897).

His Neuville (1885), Cap-Santé (1886) and St. Jean-Baptiste in Québec City instruments have been altered but still contain a very important portion of their original pipework. These pipes, of a very good quality, were imported from the British organbuilder Pierce, and were probably prevoiced.

Déry loved Mixtures without Thirds and soft Principals which give much clarity to his plenums.


Références / References:

Thomas Annand, Recherches personnelles, 2008

Antoine Bouchard, Bulletin des Amis de l'orgue de Québec, no 65, décembre 1995

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Aurèle Laramée (1927-2001)

Text in English

Aurèle Laramée est né le 15 octobre 1927 à Saint-Étienne-de-Bolton, un village des Cantons de l'Est. Il est le quatrième enfant d'une famille de huit. Il entre au juvénat des Frères Maristes à Iberville le 3 septembre 1941. Après le postulat et le noviciat de 1944 à 1946, il poursuit ses études à l'École normale de 1946 à 1947 où il obtient un diplôme supérieur d'École normale et un baccalauréat ès arts. Par la suite, il obtiend une maîtrise en lettres et un baccalauréat en musique (orgue et harmonium). Il enseigne ensuite au primaire et au secondaire régulier ainsi qu'au cours classique.

En 1965, nommé titulaire des orgues à la Maison provinciale à Iberville, il présente, aux autorités de la Communauté, un rapport détaillé sur l'état de délabrement du vieil instrument. Les techniciens des Orgues Maska, venus estimer les dégâts, recommandent une réparation générale. Compte tenu des disponibilités financières limitées, des travaux modestes sont entrepris au cours desquels des modifications sont apportées au niveau de la mécanique et du système électrique. Les techniciens de cette firme, aujourd'hui dissoute, enseignent au Frère Laramée les rudiments du métier d'organier. Après leur départ, ce dernier continue les réparations avec l'aide de confrères, et surtout de nombreux étudiants enchantés de consacrer plusieurs heures de loisir à bricoler avec leur professeur.

En 1970, avec l'acquisition de la console de la basilique Saint-Patrick's de Montréal, plus fonctionnelle et plus récente (1928), apparaît l'idée de construire un orgue qui, tout en répondant aux besoins de la liturgie, pourrait devenir un instrument de concert. On change alors l'orientation des travaux. La conception sonore du nouvel instrument est confiée à Guy Thérien, harmoniste chez Guilbault-Thérien de Saint-Hyacinthe. Il établit un devis dont la réalisation est répartie sur une dizaine d'années. Pour édifier la nouvelle architecture sonore, il faut réharmoniser certains jeux en place; en dénicher d'autres dans la réserve de la Maison ou d'ailleurs, et les réharmoniser; en reconstruire ou recomposer un certain nombre d'autres; puis, acheter des jeux neufs pour obtenir les timbres manquants. Heureusement, trois acquisitions successives d'instruments usagés renflouent la réserve d'une vingtaine de jeux nouveaux; tandis que la remise du grenier s'enrichit d'un abondant matériel de remplacement.

Pendant 35 ans, il consacre le plus clair de son temps à l'enseignement. La réparation et l'accordement des pianos et des orgues occupent ses loisirs en fin de semaine, aux jours de congé et aux grandes vacances d'été. Les sommes ainsi recueillies sont, avec l'approbation de ses Supérieurs, consacrées à la réfection de son orgue et à l'extinction des frais des récitals qui y sont joués. L'excédent va aux oeuvres missionnaires des Frères Maristes.

Laissant sa place aux plus jeunes professeurs, il profite d'une retraite anticipée pour s'adonner à son passe-temps préféré. Se présentant à la maison Guilbault-Thérien, il est accepté d'emblée dans les rangs des ouvriers de l'atelier. La firme, qui l'a toujours soutenu dans ses travaux d'orgue, et qui connaît ses capacités, n'a qu'à s'en féliciter jusqu'à sa retraite officielle en 1992. Mais, en quittant l'atelier, le Frère Laramée n'a pas cru bon se reposer sur ses lauriers. Bien au contraire. Ayant délaissé la charge des pianos, qu'il confie à un jeune père de famille, à qui il a montré le métier, il consacre ses énergies d'abord à l'imprimerie de la Maison, et aux orgues des paroisses à revenus modiques qui réclament son aide, dans l'impossibilité financière qu'elles sont de recourir aux services de firmes reconnues. Ainsi, sans nuire aux dites firmes, il peut apporter sa contribution à l'industrie de l'orgue, comme à la conservation du patrimoine. Sa recette? Mobiliser les bénévoles, retraités ou chômeurs de la paroisse concernée, expliquer la méthode de travail, répartir ces gens en équipes et lancer les travaux sous sa supervision. Ces bénévoles apprennent vite, et vite aussi ils y prennent goût. Les découvertes qu'ils font ainsi que les différents apprentissages en emballent plusieurs. La satisfaction qui en résulte rapproche les paroissiens et leur donne la fierté de remettre en opération un instrument bien à eux. Les curés ne peuvent que s'en féliciter.

Dans un bilan qu'il dresse (juillet 1999), le Frère Laramée fait état de plus de 135 instruments qui sont passés entre ses mains, à titre personnel exclusivement. Quelques unités, après prolongation, ont dû être abandonnées faute de ressources financières de la paroisse; plusieurs se sont refait une santé, ou ont vécu une résurrection; la majorité jouit encore d'une bonne qualité de vie. En somme, un total de 15 diocèses ont profité de l'aubaine. Églises, chapelles, institutions religieuses, maisons privées, et même un orgue de barbarie ont essayé sa thérapie.

Le 11 mars 2001, la Fédération québécoise des Amis de l'orgue, lui confère le titre de "membre honoraire". Il décède le 21 octobre 2001.

Qui est le Frère Aurèle Laramée? Jacques Boucher, alors réalisateur des émissions d'orgue à Radio-Canada, répond assez bien à cette question. Interviewé lors d'une émission, il affirme:

"...facteur important au Québec! Il est aussi un diffuseur de l'orgue. C'est un homme qui a pris à coeur la cause de son orgue, et aussi la cause de plusieurs instruments au Québec.
Il a su intervenir d'une façon très particulière en mobilisant, autour de lui, des bénévoles dans les paroisses pour aider à la restructuration des instruments... Je crois qu'il faut reconnaître que son orgue de 70 jeux a été construit de ses propres mains grâce à son énergie, à son courage, à une détermination unique et avec l'aide de facteurs de la maison Guilbault-Thérien. Il a été une sorte d'associé de Guy Thérien dans ce projet-là, puisqu'il a travaillé à tous les niveaux de la construction de l'instrument, de la restauration de parties d'orgue... qu'il trouvait un peu partout. Guy Thérien était le maître de l'harmonie de l'instrument..."


.

Aurèle Laramée was born on October 15, 1927, in St. Étienne-de-Bolton, a village in the Eastern Townships. He is the fourth child in a family of eight. Je joined the Marist Brothers Juvenate in Iberville on September 3, 1941. After his postulancy and his noviciate from 1944 to 1946, he pursued his studies at the Teachers' School from 1946 to 1947 where he obtained a Teachers' School Superior Diploma and an Arts baccalaureate. Afterwards, he will get a master's degree in literature and a music baccalaureate (organ and reed organ). He will teach at the primary and secondary levels and at the classical studies level.

In 1965, assigned as organist at the Provincial House in Iberville, he submits, to the authorities, a detailed report concerning the dilapidated state of the old instrument. Maska Organs, a firm now dissolved, was entrusted to estimate the damages. They recommended a general overhaul but due to limited available funds, only minor repairs weare executed to correct the action and the electrical systems. The firm’s technicians taught Brother Laramée the fundamentals of organbuilding techniques. After they left, Brother Laramée resumed the repairs with the help of colleagues but mainly with many students delighted to spend many leisure hours doing odd jobs with their teacher.

In 1970, the idea of building an instrument that would meet liturgical requirements also used as a concert instrument emerged with the purchase of a more functional and more modern (1928) console coming from St. Patrick's Basilica in Montréal. The work took a new direction. The tonal structure of this new instrument was entrusted to Guy Thérien, voicer at Guilbault-Thérien of St. Hyacinthe. He set up the specifications of an instrument that would gradually come true over a period of a decade. To build this new tonal structure, actual stops were revoiced; pipework was obtained from the House's reserve collection and from somewhere else, and revoiced; stops were rebuilt or reconstituted; and new stops had to be purchased to fill the tonal gaps. Luckily, through three successive purchases of secondhand instruments, the reserve collection was enriched with twenty new stops and numerous replacement parts.

For 35 years, teaching was his main concern. Piano and organ repairs and tuning were mainly carried out in his spare time during weekends, holidays and summer recess. Earney money was, with the approbation of his superiors, dedicated to the restoration of his organ and paid for recital fees. Leftovers were given to the missionary activities of the Marist Brothers.

Leaving his position to younger teachers, he devoted his early retirement years to his favorite pastime. He went to Guilbault-Thérien organbuilding workshops where he was, at once, accepted among the craftsmen. The organ building firm who had always supported him in his organ reconstruction jobs and who knew about his abilities was very pleased to welcome him. He worked there until his official retirement in 1992. But, after leaving the workshop, Brother Laramée was not the kind of person to rest on his laurels. To the contrary. While having given up piano tuning work - work he transferred to a young family man he formed - he devoted his time to the House's printing shop and to organs installed in low-income parishes who needed his help because they did not have the financial resources to call upon commercial firms. So, without any harm to those firms, he was able to participate into the organbuilding industry and to the conservation of the organ heritage. His formula? Rallying volunteers, retired or unemployed parishioners, explain the work method, divide them into groups and start the works under his supervision. Volunteers would learn fast and they also took pleasure in this kind of work. Discoveries and various apprenticeships thrilled many of them. The resulting satisfaction brought the parishioners closer one another and gave them the pride to restore their own instrument. Parish priests were also very satisfied.

In an assessment, as of July 1999, Brother Laramée worked, on a personal basis, on more than 135 instruments. A few ones, after a life extension, were abandoned due to lack of financial resources by parishes while some others, after the restoration, came back to life and most of them are still in good condition. He worked on instruments located in churches, chapels, religious institutions, private residences and even, on a barrel organ.

On March 11, 2001, the Fédération québécoise des Amis de l'orgue bestowed on him the title of "Honorary member". He died on October 21, 2001.

Who is Brother Aurèle Laramée? Jacques Boucher, while a producer of organ broadcast series at Radio-Canada, answers pretty clearly to this question. Interviewed in one of his broadcasts, he states:

""… important organ builder in Québec! He is also an organ producer. Here is a man who took seriously the cause of his organ, and also the cause of many Québec instruments. He was able to intervene by rallying volunteers in the parishes helping restore instruments. I think we must recognize that his 70-stop organ was built with his own hands thanks to his dedication and courage, and with the help of organ technicians from Guilbault-Thérien. In this project, he was an assistant to Guy Thérien. He worked in all construction phases of this instrument including restoration of organ parts… he gathered from about everywhere. Guy Thérien was the tonal director of the instrument…"


Référence / Reference:

Alexis Pâquet, In Memoriam - Frère Aurèle Laramée (1927-2001), 2001

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Louis Mitchell (1822-1902)

Text in English

Louis Mitchell est né le 30 septembre 1822 à Montréal et est baptisé le même jour à l’église Notre-Dame. Ses parents sont Samuel Mitchell (un Écossais et un menuisier qui décède en 1830) et Marie Charlotte Langlois dite Traversy (1800-1845). Louis épouse Marie Henriette Vaudry (ou Beaudry) (1822-1882), fille de Simon Vaudry et de Catherine Chagnon, le 15 septembre 1845 à l'église Notre-Dame. Un enfant, Louis-Édouard, est né le 14 juin 1846, malheureusement il décède l’année suivante.

Louis travaille avec son neveu, Samuel Mitchell (1855-1891), fils du frère ainé de Louis, Édouard Mitchell, né en 1820. Après la mort prématurée de leur père aux États-Unis, Samuel et sa soeur viennent habiter Montréal chez Louis Mitchell et sa femme. Aussi organiste, Samuel participe à l’inauguration de quelques instruments de Louis Mitchell.

Louis Mitchell apprend son métier à bonne école en travaillant plusieurs années chez Samuel-Russel Warren. En 1860, il part à son compte en s'associant, pendant quelque cinq années, avec un compagnon d'apprentissage, Charles Forté. Après la réussite de premiers travaux de proportion moyenne, il connaît la célébrité grâce aux grands instruments de la cathédrale Notre-Dame de Québec (1864), de la cathédrale Saint-Jacques de Montréal (1867), et surtout de l'église Holy Family de Chicago (1868) où il signe un orgue de 63 jeux reconnu comme un des plus importants et des plus réussis de l'Amérique à cette époque. Ces instruments sont hélas disparus.

En 1861, l’atelier Mitchell est situé au 159 de la rue Saint-Bonaventure puis, en 1865, au 243 de la rue Saint-Bonaventure et enfin, de 1867 à 1887, au 100-104 de la rue Saint-Antoine. Après 1888, il réside au 30 de la rue Donegana.

Heureusement, il nous reste ceux de Saint-François-Xavier-de-Brompton (1863), de Saint-Michel-de-Vaudreuil (1871), de Saint-Roch-sur-Richelieu (1872), de Saint-Fabien-de-Panet (1872), de Saint-André de Kamouraska (1874), Saint-Norbert-de-Berthier (1880). Il y a aussi, ailleurs au Canada, celui de l'église Saint-Simon et Saint-Jude de Tignish (1882) dans l'Île du Prince-Édouard.

Mitchell veille particulièrement à la qualité de la tuyauterie qu'il importe ou qu'il fabrique lui-même après 1874. Ceci explique le fait que, malgré que ses instruments aient été agrandis ou modernisés par d'autres facteurs, ils contiennent encore une importante tuyauterie originale, soit à Saint-Romuald-d'Etchemin (1865), Saint-Augustin-de-Portneuf (1872), Saint-Sauveur de Québec (1873), Sainte-Croix-de-Lotbinière (1887), ou particulièrement, à Notre-Dame de Lévis (1870).


Louis Mitchel was born on September 30, 1822, in Montreal and was baptized, the same day, in Notre-Dame Church. His parents were Samuel Mitchel (a Scotsman and a carpenter who died in 1830) and Marie Charlotte Langlois dite Traversy (1800-1845). Louis married Marie Henriette Vaudry (or Beaudry) (1822-1882), daughter of Simon Vaudry and of Catherine Chagnon, on September 15, 1845, in Notre-Dame Church. A child, Louis-Edouard, was born on June 14, 1846, but unfortunately, he died the following year.

Louis worked with his nephew, Samuel Mitchell (1855-1891), son of his older brother, Edouard Mitchell, born in 1820. Following his father's untimely death in the United States, Samuel and his sister returned to Montréal and resided with Louis Mitchell and his wife. Also an organist, Samuel inaugurated some of Mitchell's instruments.

Louis Mitchell learned his trade while working during many years with Samuel-Russel Warren. In 1860, he started his own business and was associated, for some five years, with a fellow apprentice, Charles Forté. After succeeding in middle-sized instruments, he became famous for the large instruments he built for the Québec City Notre-Dame Cathedral (1864), St. Jacques Cathedral in Montréal (1867) but mainly for the one he built for Holy Family Church in Chicago (1868) a 63-stop instrument known, at that time, to be one of the most important and most successful organs in America. Unfortunately, all these instruments are now lost.

In 1861, Mitchell's workshop was installed at 159 Bonaventure Street then, in 1865, at 243 Bonaventure Street and, finally, at 100-104 St. Antoine Street. After 1888, he lived at 30 Donegana Street.

Fortunately, there are extant instruments installed in St. François-Xavier-de-Brompton (1863), St. Michel-de-Vaudreuil (1871), St. Roch-sur-Richelieu (1872), St. Fabien-de-Panet (1872), St. André-de-Kamouraska (1874), and St. Norbert-de-Berthier (1880). Elsewhere, in Canada, there is the one installed in St. Simon and St. Jude Church (1882) in Tignish, PEI.

Michell watched carefully over the quality of the pipework included in his instruments. These were either imported or manufactured by himself after 1874. This reason explains the fact that, while his instruments were enlarged or modernized by other organbuilders, the instruments retained a large part of the original pipework as it is the case in St. Romuald-d'Etchemin (1865), St. Augustin-de-Portneuf (1872), St. Sauveur-de-Québec (1873), St. Croix-de-Lotbinière (1887) and mainly in Notre-Dame-de-Lévis (1870).


Références / References:

Thomas Annand, Recherches personnelles, 2008

Livret du disque/CD booklet Orgues anciens du Québec Fonovox VOX 7829-2

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Joseph-Émile Pépin (1861-1934)

Text in English

Joseph-Émile1 Pépin naît à Montréal le 28 septembre 1861. Baptisé à l’église Notre-Dame, il est le fils unique d’Antoine Pépin (1827-1910), facteur d’orgues, et d’Olive Robichaud (1827-1901). Des premières années de sa vie, et jusqu’à l’âge de 27 ans, nous ne savons rien jusqu’à son mariage avec Alexandrina Zélinda Gosselin, à Saint-Hyacinthe, le 5 juin 18882. Si son épouse est native de cette ville, il est vraisemblable que le couple s’y soit connu là parce qu’Émile travaille alors à la maison Casavant Frères.

En 1902, il s’établit à Montréal comme représentant de Casavant. De 1903 à 1906, il s’affiche comme facteur d’orgues, mais à son compte, et tient un atelier à sa résidence3 . En novembre 1905, la ville accorde à A. Pépin, le père d’Émile, un permis pour la construction d’une entreprise de facture d’orgues au 1593 de la rue Labelle (aujourd’hui coin Chateaubriand et Rosemont)4. De 1906 à 1910, le fils se présente comme manufacturier d’orgues. C’est au cours de la période allant de 1903 à 1909, que Joseph-Émile Pépin produit les instruments qui portent son nom. Voici ceux que nous avons pu repérer5 .

    Instruments signés Joseph-Émile Pépin
    (un aperçu)
    Inauguration
    Localisation
    Église
    1904-?
    Montréal
    Sainte-Brigide-de-Kildare
    1905-09-19
    Saint-Augustin
    Paroissiale
    1905-10-23
    Saint-Jean-de-Matha
    Paroissiale
    1906-02-11
    Montréal
    Sainte-Agnès
    1906-?
    Montréal
    Visitation (restauration et ajouts)
    1906-05-15
    Saint-Télesphore
    Paroissiale
    1907-01-08
    Hochelaga
    Chapelle des Rédemptoristes
    1907-03-07
    Montréal
    Séminaire de philosophie
    1907-07-25
    Sainter-Anne-de-Bellevue
    Paroissiale
    1907-08-08
    Montréal
    Sainte-Cunégonde
    1907-09-15
    Sainte-Julie-de-Verchères
    Paroissiale
    1907-11-21
    Montréal
    Grand Séminaire
    1908-01-08
    Montréal
    Church of the Messiah
    1908-03-29
    Saint-Léonard-de-Port-Maurice
    Paroissiale
    1908-07-08
    Napierville
    Paroissiale
    1908-09-24
    Montréal
    Sainte-Brigide (crypte)
    1908-12-13
    Montréal
    Sainte-Hélène

À une exception près, ces orgues, de deux claviers et pédalier, sont de taille modeste et, en général, font appel à la traction pneumatique tubulaire. Une exception: l’orgue de la Church of the Messiah, qui est incontestablement le grand œuvre de Pépin. Ce serait son seul instrument à trois claviers. L’instrument est inauguré, le 8 janvier 19086 , en grande pompe par Victoria Cartier (1867-1955), une éminente soliste à l’époque, qui en en sera titulaire pendant quelques années. Mais c’est George Mackenzie Brewer (1889-1947) qui occupera le poste à compter de 1919, et ce, jusqu’à son décès, qui l’illustrera par ses fréquents récitals. Constamment insatisfait, celui-ci fera remplacer ce Pépin par l’opus 1214 de Casavant en 19277 . L’orgue de 1908 comprenait une division Céleste logée dans le transept, alors que les principales divisions étaient réparties de cha-que côté du chœur, ce qui laisse entendre qu’il faisait appel à la traction électrique. Ça devait aussi être le cas de l’orgue du Grand Séminaire, qui était muni d’un transpositeur électrique8.

Vers la fin de 1909, Joseph-Émile cède son entreprise à Casavant, qui en conserve la propriété durant quelques mois. Le 25 Février 1910, cette cession fait l’objet de commentaires lors d’une séance du conseil de ville de Saint-Hyacinthe où un conseiller souligne l’obligation où s’est récemment trouvé M. Pépin de céder sa manufacture à Casavant, ce qui montre bien la précarité d’une telle entreprise9.

Le 17 septembre 1910, Antoine, le père d’Émile, décède subitement alors qu’il descend d’un tramway, en route vers la gare Viger. Il est âgé de 83 ans10. La notice nécrologique le donne comme rési-dant au 1207 de la rue Saint-Denis, soit l’adresse de son fils. Ajouté à son implication dans la construction de l’atelier en 1905, ce détail nous porte à croire que le père est toujours resté très près de son fils unique, tant sur les plans professionnel que personnel.

En janvier 1912, les frères Samuel et Claver Casavant mettent sur pied, à South Haven, au Michigan, une entreprise de facture d’orgues dont ils gardent le contrôle11 . Cet établissement vise à contrecarrer l’effet des droits de douanes excessifs (42½ %) que les États-Unis imposent aux produits canadiens. Sans doute en raison de son expérience dans la création d’un nouvel atelier, Joseph-Émile Pépin en est nommé surintendant. Il s’y rend avec huit employés de Saint-Hyacinthe auxquels se joindra une vingtaine de personnes recrutées sur place. Cet ambitieux projet va malheureusement être victime de l’entrée en guerre du pays, qui entraîne la conscription d’une partie du personnel et l’affectation de l’atelier à des fins militaires. Cinquante-deux instruments en sont néanmoins sortis de cet atelier 12.

À la fin de 1919, Joseph-Émile Pépin revient s’établir à Montréal comme facteur d’orgues. Il se présentera plus tard comme « réparateur d’orgues », puis comme « accordeur d’orgues ». Jusqu’en 1930, il entre-tient suffisamment d’activités professionnelles pour tenir un atelier distinct de sa résidence. À son décès, le 17évrier 1934, il habite au 4437 rue Christo-phe-Colomb, dans la paroisse Notre-Dame-du-Très-Saint-Sacrement, où ses funérailles seront célébrées13 . La notice nécrologique précise qu'il a été à l'emploi de la maison Casavant pendant plus de 40 ans, ce qui passe sous silence que, de 1902 à 1909, il avait été à son propre compte. En plus de son épouse, il laisse dans le deuil six enfants: Antoinette, Jeanne, Georges, Edmond, Raoul et Jean. Sa fille aînée, Yvonne, qui s'était mariée en 191314 , n’est pas mentionnée. Elle serait donc décédée avant son père.

Les comptes-rendus sur les instruments signés Pépin, parus à l’époque dans la presse, sont unanimement élogieux, tant sur le plan esthétique que mécanique. L’exceptionnelle confiance que lui témoignent les frères Casavant en lui confiant l’im-portant projet de South Haven confirme la valeur de ces éloges. De toute évidence, Joseph-Émile maîtrisait les multiples facettes de la facture d’orgues et pouvait s’assurer de la qualité du travail d’une équipe d’artisans. Pourquoi n’a-t-il pas réussi à s’imposer dans un marché qui était absolument florissant ? Trop peu de témoignages de l’époque nous sont parvenus pour qu'apporter une réponse satisfaisante à cette question. Nous devons nous contenter de voir dans ceux qui nous restent quelques pages énigmatiques de l’extraordinaire histoire de la facture d’orgues au Québec.

Paul Cadrin
Source: Mixtures, no 57, mai 2023

Références

    1 Ancestry.com. Registres d’état civil et registres paroissiaux (Collection Drouin) Québec, Canada, 1621 à 1968. Dans l’acte de baptême, il est pré-nommé Michel Émile. Je remercie André Morel, généalogiste accrédité, de m’avoir fourni ces données.
    2 « Mariages », La Tribune, le 8 juin 188, 6.
    3 Les données de localisation à Montréal viennent toutes de la Collection d’annuaires Lovell, https://numerique.banq.qc.ca/patrimoine/details/52327/3653392.
    4 Le Prix Courant, le 10 novembre 1905, 55.
    5 Toutes ces inscriptions sont basées sur des arti-cles des journaux contemporains, à l’exception de la Visitation, dont les travaux sont décrits à la page http://www.musiqueorguequebec.ca/orgues/quebec/visitationm.html.
    6 « Organ Recital Tonight », The Gazette, le 8 janvier 1908, 7.
    7 Lorne Huston et Marie-Thérèse Lefebvre, George M. Brewer et le milieu musical montréalais, 1900-1950 (Québec: Septentrion 2020), epub para. 4.52 à 4.55.
    8 « Au Grand Séminaire », La Presse, le 21 novembre 1907, 8.
    9 « Conseil de Ville », Le Courrier de Saint-Hyacinthe, le 5 mars 1910, 2.
    10 « Antoine Pépin meurt subitement », La Patrie, le 19 septembre 1910, 1.
    11 « Entreprise progressive », Le Courrier de Saint-Hyacinthe, le 3 février 1912, 1.
    12 Laurent Lapointe, Casavant Frères Limitée 1879-1979 (Société d’histoire régionale de Saint-Hyacinthe, 1979), 44-45. Si, au cours de cette période, quelques rares instruments sont quand même sortis des ateliers de Saint-Hyacinthe à destination des États-Unis, il faut l’attribuer au fait qu’il s’agissait d’orgues de grandes dimensions pour lesquels l’atelier de South Haven ne disposait ni de l’espace, ni des ressources nécessaires. La qualité de la fabrication n’était pas en cause, comme Laurent Laplante le laisse entendre.
    13 « Mort de M. J.-E. Pépin », Le Courrier de Saint-Hyacinthe, le 23 février 1934, 5.
    14 « Mariages », Le Courrier de Saint-Hyacinthe, le 14 juin 1913, 3.


Joseph-Émile1 Pépin was born in Montréal on September 28, 1861. Baptized at Notre-Dame Church, he was the only son of Antoine Pépin (1827-1910), organ builder, and Olive Robichaud (1827-1901). From his early life, nothing is known till he reached the age of 27, and married Alexandrina Zélinda Gosselin, in St. Hyacinthe, on June 5, 18882. If his wife is a native of this city, it is likely that the couple met there because Émile was working at Casavant Frères at the time.

In 1902, he moved to Montréal as a Casavant representative. From 1903 to 1906, he presented himself as an independent organ builder, and his workshop was set up at his residence3. In November 1905, the city granted A. Pépin, Émile's father, an organ building business permit at 1593 Labelle Street (now corner Chateaubriand and Rosemont)4. From 1906 to 1910, the son still presented himself as an organ builder. It was during the period from 1903 to 1909 that Joseph-Émile Pépin built the instruments bearing his name. Here are the ones we were able to identify5 .

    Instruments built by Joseph-Émile Pépin
    (a survey)
    Inauguration
    Location
    Church
    1904-?
    Montréal
    At. Brigide-de-Kildare
    1905-09-19
    St. Augustin
    Parish church
    1905-10-23
    St. Jean-de-Matha
    Parish church
    1906-02-11
    Montréal
    St. Agnès
    1906-?
    Montréal
    Visitation (restoration and additions)
    1906-05-15
    St. Télesphore
    Parish church
    1907-01-08
    Hochelaga
    Rédemptorists' Chapel
    1907-03-07
    Montréal
    Philosophy Seminary
    1907-07-25
    St. Anne-de-Bellevue
    Parish church
    1907-08-08
    Montréal
    St. Cunégonde
    1907-09-15
    St. Julie-de-Verchères
    Parish church
    1907-11-21
    Montréal
    Great Seminary
    1908-01-08
    Montréal
    Church of the Messiah
    1908-03-29
    St. Léonard-de-Port-Maurice
    Parish church
    1908-07-08
    Napierville
    Parish church
    1908-09-24
    Montréal
    St. Brigide (crypt)
    1908-12-13
    Montréal
    St. Hélène

Except for one instrrument, these organs, with two manuals and a pedal, were modest in size and, in general, used tubular pneumatic action. The exception is the organ in the Church of the Messiah, which was unquestionably Pépin's main work. It would be his only three-manual instrument. The instrument was inaugurated on January 8, 19086, with much fanfare by Victoria Cartier (1867-1955), an eminent soloist at the time, who became the main organistit for a few years. But it was George Mackenzie Brewer (1889-1947) who would occupy the position from 1919 until his death, who would show it off with his frequent recitals. Constantly dissatisfied, he had this Pépin replaced by Casavant's opus 1214 in 19277. The 1908 organ included a Celeste division housed in the transept, while the main divisions were distributed on each side of the chancel, which suggests that it used electric action. This must also have been the case with the organ of the Great Seminary, which was equipped with an electric transposer8.

At the end of 1909, Joseph-Émile sold his business to Casavant who retained ownership for a few months. On February 25, 1910, this transfer was the subject of comments during a St. Hyacinthe city council meeting where a councilman underlined the reasons Mr. Pépin had to transfer his factory to Casavant. This illustrates the precariousness of such an undertaking9.

On September 17, 1910, Antoine, Émile's father, died suddenly as he got off a tram en route to Viger station. He was 83 years old10 . The obituary notice mentionned that he was residing at 1207 St. Denis Street, his son's address. Added to his involvement in the construction of the workshop in 1905, this detail leads us to believe that the father always remained very close to his only son, both on the professional level and personal level.

In January 1912, brothers Samuel and Claver Casavant set up an organ building workshop in South Haven, Michigan, which they controled11< /sup>. This installation was to counteract the effect of the excessive customs duties (42½%) the United States imposed on Canadian products. Undoubtedly because of his experience in the set up of a new workshop, Joseph-Émile Pépin was appointed superintendent. He moved there with eight employees from St. Hyacinthe, on top of about twenty people recruited locally. This ambitious project will unfortunately be a victim of the country's entry into war, which lead to the conscription of part of the personnel and the assignment of the workshop to military purposes. Fifty-two instruments nonetheless emerged from the workshop 12.

At the end of 1919, Joseph-Émile Pépin returned to Montréal as an organ builder. He later introduced himself later as “organ repairer”, then as an “organ tuner”. Until 1930, he maintained enough professional activities to have a separate workshop from his residence. When he died on February 17, 1934, he lived at 4437 Christo-phe-Colomb Street, in Notre-Dame-du-Très-Saint-Sacrement parish, where his funeral was held13 . The obituary notice mentionned that he was employed by Casavant for more than 40 years, ignoring the fact that, from 1902 to 1909, he had been self-employed. In addition to his wife, he was survived by six children: Antoinette, Jeanne, Georges, Edmond, Raoul and Jean. His eldest daughter, Yvonne, who had married in 191314, was not mentioned. She would therefore have died before her father.

Comments about Pépin's instruments, published at the time in the press, are unanimously laudatory, both aesthetically and mechanically. The exceptional trust shown by the Casavant brothers by entrusting him with the important South Haven project confirms the value of this praise. Obviously, Joseph-Émile mastered the many sides of organ building and could ensure the quality of the work of a team of craftsmen. Why did he fail to establish itself in a market that was absolutely booming? Too few testimonies from the time have come down to us to provide a satisfactory answer to this question. We must be content with those that remain a few enigmatic pages of the extraordinary history of organ building in Québec.

Paul Cadrin
Source: Mixtures, no 57, mai 2023

References

    1 Ancestry.com. Cicil registers and parish registers (Drouin Collection) Québec, Canada, 1621 to 1968. In the baptismal record, he is pre-named Michel Émile. I would like to thank André Morel, accredited genealogist, for providing me with this data.
    2 « Mariages / Weddings », La Tribune, June 8,188, 6.
    3 Montréal location data is all from the Lovell Directory Collection, https://numerique.banq.qc.ca/patrimoine/details/52327/3653392.
    4 Le Prix Courant, le November 10, 1905, 55.
    5 All these inscriptions are based on articles from contemporary newspapers, with the exception of the Visitation, whose works are described in page http://www.musiqueorguequebec.ca/orgues/quebec/visitationm.html.
    6 « Organ Recital Tonight », The Gazette, January 8, 1908, 7.
    7 Lorne Huston and Marie-Thérèse Lefebvre, George M. Brewer and the Montréal musical community, 1900-1950 (Québec: Septentrion 2020, in French), epub para. 4.52 to 4.55.
    8 « Au Grand Séminaire / At the Great Seminary », La Presse, le November 21, 1907, 8.
    9 « Conseil de Ville / City Council », Le Courrier de Saint-Hyacinthe, le March 5, 1910, 2.
    10 « Antoine Pépin meurt subitement / Antoine Pépin's sudden death», La Patrie, le September 19, 1910, 1.
    11 « Entreprise progressive / Progressive business », Le Courrier de Saint-Hyacinthe, le February 3, 1912, 1.
    12 Laurent Lapointe, Casavant Frères Limitée 1879-1979 (Saint-Hyacinthe Société d’histoire régionale de Saint-Hyacinthe, 1979, in French), 44-45. If, during this period, few instruments nevertheless produced in the St. Hyacinthe workshops were shipped in the United States, they were large organs for which the South Haven workshop had neither the space nor the resources. The construction quality was not questioned, as Laurent Laplante suggests.
    13 « Mort de M. J.-E. Pépin / J.E. Pépin's death », Le Courrier de Saint-Hyacinthe, le Febnruary 23, 1934, 5.
    14 « Mariages / Weddings », Le Courrier de Saint-Hyacinthe, le June 14, 1913, 3.

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Guy Thérien (1947-2001)

Text in English

Né à Iberville (Québec) le 20 novembre 1947 et décédé à Saint-Hyacinthe (Québec) le 11 mai 2001.

La firme Guilbault-Thérien, fondée en 1946, est le fruit de la collaboration de Maurice Guilbault et d'Antonio Delage. À ses débuts, la firme se nomme Orgues Providence et est située sur la rue Crevier dans le village de La Providence en banlieue de Saint-Hyacinthe. À l'époque, six artisans y travaillent et fabriquent principalement des parties d'orgues ainsi que des jouets musicaux.

En 1955, le fils de de Maurice Guilbault, André, se joint pour faire son apprentissage. L'entreprise, qui a maintenant à son emploi huit personnes à temps complet, délaisse peu à peu la simple production d'éléments d'orgues pour s'orienter plutôt vers la construction d'orgues neufs. Incorporée en 1961, la firme produit à cette époque 34 nouveaux instruments, répare, nettoie et effectue des mises au point sur sept orgues du Québec.

Lorsque André Guilbault prend la relève à la direction de l'entreprise en 1968, Guy Thérien, après un apprentissage chez Casavant Frères, se joint à l'équipe à titre de concepteur et d'harmoniste. Sa venue marque un tournant sur le plan esthétique comme le signale Antoine Bouchard dans l'Encyclopédie de la musique au Canada: «Les jeunes associés changent alors la politique de la maison et l'orientent vers la production d'orgues à traction mécanique. Les orgues qu'ils ont signés depuis, notamment [...] celui de la cathédrale Sainte-Anne-de-la-Pocatière (1974), sont bien dans l'esprit du renouveau de la facture canadienne depuis 1960». La maison se taille aussi une réputation enviable dans le domaine de la restauration et de la réfection d'orgues anciens, comme celui de la basilique Saint Patrick's de Montréal en 1972 (un orgue Warren de 1852 que Casavant Frères a réparé en 1895).

En 1978, l'entreprise change de nom pour celui de Guilbault-Thérien identifiant ainsi les deux propriétaires: André Guilbault et Guy Thérien.

L'atelier de la rue Crevier étant devenu trop petit, il est déménagé au printemps 1985 dans un nouvel espace à Saint-Thomas-d'Aquin, toujours près de Saint-Hyacinthe. Les premiers instruments à être construits le sont justement pour des communautés religieuses ou des paroisses du diocèse de Saint-Hyacinthe: l'abbaye cistercienne de Rougemont, et Sainte-Maria-Goretti de Beloeil.

Une première commande des États-Unis provient de la paroisse Grace Church, de White Plains dans l'état de New York, pour un orgue à traction mécanique de quatre claviers et 45 jeux. Peu après, l'obtention du contrat pour la construction du grand orgue classique français dit « en seize pieds » à quatre claviers pour la chapelle du Grand Séminaire de Montréal, constitue une première au Canada.

En 1992, André Guilbault se retire de la partie administrative de la compagnie, tout en demeurant actif. Alain Guilbault (sans lien de parenté), qui oeuvre au sein de l'entreprise, lui succède et devient le nouvel associé de Guy Thérien. Il travaille principalement au service d'entretien des orgues tout en poursuivant sa fonction d'harmoniste.

À l'aube de 1996, deux importants contrats marquent le cinquantenaire de la maison: le nouvel instrument de l'église Saint-Léon de Westmount voit le jour (deux claviers, 31 jeux, traction mécanique) et la réfection du grand orgue de la basilique-cathédrale Marie-Reine-du-Monde de Montréal (un Casavant Frères, 4 claviers, 93 jeux).

L'entreprise, employant une douzaine d'artisans de façon permanente, restaure en moyenne trois instruments annuellement et fabriqueaussi un instrument neuf, selon la demande de la clientèle. Suivant la tradition des organiers anciens, l'atelier se suffit à lui-même, en assumant chacune des étapes de la conception, de la réalisation et de l'installation de ses instruments. N'ayant pas d'attache avec une quelconque école européenne, la firme se permet une grande liberté et une ouverture quant à l'esthétique de ses instruments, tout en s'inspirant des traditions anciennes de la facture de l'orgue.

Nouveaux instruments et restaurations


Born in Iberville (Québec) November 20, 1947, and died in Saint-Hyacinthe (Québec) on May 11, 2001.

Guilbault-Thérien, founded in 1946, was the result of a partnership between Maurice Guilbault and Antonio Delage. From the beginning, the company was named Orgues Providence and was located on Crevier Street in the village of La Providence, a suburb of St. Hyacinthe. At that time, six craftsmen were employed and were mainly involved in the manufacturing of organ parts and musical toys.

In 1955, Maurice Guilbault's son, André, joined the firm to start his apprenticeship. The company, who now had 8 full-time employees and was slowly abandoning the organ supply business to move towards building new organs. Incorporated in 1961, the company manufactured, at that time, 34 new instruments, repaired, cleaned and worked on 7 organs in Québec.

When André Guilbault took up the management of the firm in 1968, Guy Thérien, after an apprenticeship at Casavant Frères, joined the group as a designer and a harmonist. His arrival in the firm marked a turning point on an aesthetic point of view as Antoine Bouchard reports in the Encyclopedia of Music in Canada: «The young associates shifted the firm's politics and directed its activities towards the production of tracker action organs. The organs they have since built, namely [...] the one in the Cathedral of Sainte-Anne-de-la-Pocatière (1974), are well in the renewal spirit going on in the Canadian organbuilding since 1960». The firm built an enviable reputation in the renovation and rebuilding of ancient organs, like the one in St. Patrick's Basilica in Montréal in 1972 (an 1852 Warren organ repaired by Casavant in 1895).

In 1978, the firm changed its name to Guilbault-Thérien to clearly identify the two partners: André Guilbault and Guy Thérien.

The shop on Crevier Street being too small, it moved, in the spring of 1985, into a new location in St. Thomas-d'Aquin, near St. Hyacinthe. The first instruments to be built were for religious institutions or parishes in the diocese of St. Hyacinthe: the Rougement Cistercian Abbey, and St. Maria Goretti Church in Beloeil.

A first order from the United States came in from Grace Church, in White Plains, N.Y., for a 4-manual, 45-stop tracker action organ. Soon after, came the contract for building a large 4-manual French classical organ called « Sixteen Foot » for the Chapel in the Great Seminary in Montréal, which set up a precedent in Canada.

In 1992, André Guilbault retired from the firm's administrative services while remaining active in the firm. Alain Guilbault (without family relationship), who worked for the firm, succeeded him and became Guy Thérien's new associate. He worked mainly in the maintenance department while continuing his function as a harmonist.

Early in 1996, two large contracts marked the firm's 50th anniversary: a new instrument for the St. Léon Church in Westmount (2-manual, 31-stop, tracker action) and the restoration of the great organ in Marie-Reine-du-Monde Basilica-Cathedral in Montréal (a 4-manual, 93-stop Casavant).

The firm which employs full-time a dozen craftsmen, annually restores, on the average, three instruments while it builds one new instrument on demand. Following ancient organbuilders traditions, the workshop is sufficient to itself, meaning that it carries out each and every step included in the design, the construction and the installation of its instruments. With no particular tying up with any European school, the firm enjoys freedom and is opened concerning the aesthetics of the instruments while drawing from ancient traditions in organbuilding.


Liste partielle des oeuvres / Partial List of Works

Nouveaux instruments / New instruments


Restaurations / Restorations

Canada

Ville
City
Lieu
Location
Manitoba
  • Holland
  • Abbaye cictercienne Notre-Dame-des-Plaines Cistercian Abbey
    Ontario
  • Ottawa
  • Église Saint-François-d'Assise
    Rideau Park United Church
    St. Andrew's Presbyterian Church
    Québec
  • Cap-Rouge
  • Église Saint-Félix
  • La Guadeloupe
  • Église Notre-Dame-de-la-Guadeloupe
  • La Pocatière
  • Cathédrale Sainte-Anne
  • L'Épiphanie
  • Église paroissiale
  • Matane
  • Église Saint-Rédempteur
  • Montréal
  • Chapelle du Grand Séminaire
    Église Saint-Léon (Westmount)
    Chapelle du Sacré-Coeur (Basilique Notre-Dame)
  • Repentigny
  • Église de la Purification
  • Rimouski
  • Conservatoire de musique du Québec
    Église Notre-Dame-du-Sacré-Coeur
  • Rougemont
  • Chapelle de l'Abbaye cistercienne Notre-Dame-de-Nazareth
  • Québec
  • Église Sainte-Geneviève
  • Sainte-Anne-de-Beaupré
  • Basilique Sainte-Anne

    États-Unis / United States

    Ville
    City
    Lieu
    Location
    New York
  • New York
  • Brick Presbyterian Church
    Résidence Dr. Keith S. Toth



    Ville
    City
    Lieu
    Location
    Ontario
  • Ottawa
  • Basilique-cathédrale Notre-Dame
    Québec
  • Chicoutimi
  • Cathédrale Saint-François-Xavier
  • Montréal
  • Basilique-Cathédrale Marie-Reine-du-Monde
    Église du Gesù
    St. George's Anglican Church
    Église Saint-Pierre-Apôtre
  • Québec
  • Basilique-Cathédrale Notre-Dame
    Église unie Chalmers-Wesley United Church
    Église Notre-Dame-de l'Annonciation
    Église Notre-Dame-des-Victoires
    Église Très-Saint-Sacrement
  • Rimouski
  • Cathédrale Saint-Germain
  • Rivière-du-Loup
  • Église Saint-Patrice
  • Sherbrooke
  • Basilique-Cathédrale Saint-Michel
    Église unie Plymouth-Trinity United Church
  • Trois-Pistoles
  • Église Notre-Dame-des-Neiges


    Références / References:

    Notes de programme (excusion culturelle des Amis de l'orgue de Québec, Août 1997)
    Bulletin des Amis de l'orgue de Québec, no. 82, Septembre 2001
    Encyclopédie de la musique au Canada

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    Samuel-Russel Warren (1809-1882)

    Text in English

    La facture d'orgues de type professionnel a vraiment commencé au Canada avec l'arrivée, à Montréal, en 1836, de Samuel-Russel Warren, un Américain formé à Boston auprès de Thomas Appleton. Cet homme remarquable a donné à notre facture une solide base traditionnelle et a su l'ouvrir aux nouveautés, introduisant ici le levier Barker (1851), la soufflerie hydraulique (1860) et des jeux comme les flûtes harmoniques et les anches libres.

    Par ailleurs, il a formé des disciples qui devinrent célèbres. Parmi ceux-ci, on compte Louis Mitchell et Charles-Summer Warren, son dernier fils et dont les enfants et petits-enfants ont été impliqués en facture d'orgues jusque vers 1950.

    Le succès du fondateur de la dynastie fut grand, ayant construit plus de 400 instruments, principalement pour Montréal, mais aussi beaucoup pour le Québec, l'Ontario et les États-Unis. Ses grands instruments ont disparu ou ont été incorporés anonymement dans des reconstructions. Heureusement, certains positifs, ceux de Chambly et de Frelighsburg par exemple, témoignent aujourd'hui encore des grandes qualités de cette facture.


    Professional organbuilding began in Canada, in 1836, when American Samuel-Russel Warren settled in Montréal. He had been trained at Thomas Appleton's workshops in Boston. This remarkable man gave to our organbuilding craftsmanship a traditional and solid foundation while, at the same time, imported and introduced new technologies such as the Barker machines (1851), the hydraulic blower (1860) and stops like harmonic flutes and free reeds.

    He trained disciples who became famous. Among them, Louis Mitchell and Charles-Summer Warren, his youngest son whose children and grandchildren were involved in organbuilding until the 1950s.

    His success and that of his firm was great. He built more than 400 instruments mainly for Montréal but also for Québec, Ontario and the United States. His largest instruments have been lost or have been incorporated, anonymously, into new ones.

    Fortunately, some positifs, like the ones in Chambly and Frelighsburg, bear witness to the great qualities of that organbuilding craftsmanship.


    Références / References:

    Livret du disque/CD booklet Orgues anciens du Québec, Fonovox VOX 7829-2

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    Charles-Summer Warren (1842-1933)

    Text in English

    Samuel-Russel Warren associe son fils, Charles-Summer à son entreprise en 1876. Déménagée de Montréal à Toronto, en 1878, la firme construit, entre autres, les orgues de la cathédrale St. Michael's de Toronto (1886) et celles de l'église de Deschambault (1892).

    En 1896, la firme est achetée par Dennis W. Karn (1843-1916), un fabricant d'harmoniums et de pianos, installé à Woodstock, en Ontario. C'est donc sous le nom de Karn-Warren que Charles-Summer Warren continue à construire des orgues pendant une vingtaine d'années encore.

    Parmi les rares témoins actuels de cette facture, il y a l'orgue de l'église anglicane Trinity de Québec.


    Samuel-Russel Warren took his son, Charles-Summer Warren, into partnership in 1876. Moved from Montréal to Toronto, in 1878, the firm built, among others, the instrument for St. Michael's Cathedral in Toronto (1886) and the one for Deschambault (1892).

    In 1896, the firm was acquired by Dennis W. Karn (1843-1916), a piano and reed organ builder located in Woodstock, Ontario. It is under the name Karn-Warren that Charles-Summer Warren will continue to build organs for the following 20 years.

    Among the few extant instruments, one can be found in Trinity Anglican Church in Québec City.


    Références / References:

    Livret du disque/CD Booklet Orgues anciens du Québec, Fonovox VOX 7829-2

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