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Orgue de tribune / Gallery Organ Riepp 1775 / Ghys 1896 / Formentelli 1988
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Orgue de choeur / Chancel Organ Debierre-Glotton, XXe siècle
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La collégiale Notre-Dame est un ensemble canonial datant de la deuxième moitié du XIIe siècle. Son église fait partie des dernières grandes églises romanes de Bourgogne. Sa édification débute au milieu du XIIe siècle. Construite sur le modèle de l'abbaye de Cluny, son architecture est audacieuse et ambitieuse. Même si elle fut achevée au début du siècle suivant, l'édifice conserve une remarquable homogénéité stylistique. Bien qu'une partie de l'édifice ait été influencée par la période gothique au début du XIIIe siècle, l'ensemble de l'édifice respecte l'architecture romane notamment le chevet, le déambulatoire et les chapelles.
L'église collégiale est classée par la Commission des Monuments historiques depuis 1840. Quant à lui, le bâtiment conventuel (devenu presbytère) est classé depuis le 26 mai 1926.
L'église collégiale
L'église collégiale est sise au centre-ville à l'emplacement du castrum romain de Belena. Une première église, dédiée à Notre-Dame, voit le jour dès 970. Alors que la noblesse locale enrichit peu à peu la ville et que la population s'accroît, il faut construire une église plus vaste. Vers 1120, sous la direction d'Étienne de Bagé, l'illustre évêque d'Autun qui fait également construire la cathédrale d'Autun, les chanoines entreprennent de faire bâtir un nouvel édifice et sa construction, d'est en ouest, ne s'acheve qu'au début du XIIIe siècle avec les deux premières travées de la nef alors que le porche est érigé au milieu du XIIIe siècle. L'édifice est très haut, la voûte s'élève jusqu'à 18 mètres (59 pieds).
En 1272, un incendie ravage l'ensemble canonial et de grands travaux sont entrepris pour reconstruire l'abbaye. C'est à cette occasion que de nouvelles pièces d'art gothique sont introduites au bâtiment. Les parties supérieures de l'abside sont reconstruites au niveau de l'arcature aveugle : les fenêtres romanes sont remplacées par d'immenses fenêtres gothiques, des arcs-boutants sont ajoutés sur les contreforts romans du déambulatoire, les corniches et les fenêtres du déambulatoire sont remaniées. Les toitures et la tour de la croisée du transept sont modifiées.
Les chapelles furent ajoutées du XIIIe siècle au XVIe siècle: les plus remarquables sont la chapelle Saint-Léger ornée de peintures murales et la chapelle funéraire Bouton, chanoine de Notre-Dame et chancelier de l'archevêché de Rouen au début du XVIe siècle, datée de 1530 et dont le plafond à caissons est de pierre sculptée dans un style Renaissance italienne. La flèche gothique d'origine est remplacée par un magnifique toit à l'impériale construit de 1580 à 1588, sur les plans d'Hugues Sambin.
À la Révolution, la majorité du mobilier disparaît mais le reste du bâtiment en sort indemne.
En 1844,l'architecte Eugène-Emmanuel Viollet-le-Duc établit un devis de restauration; les travaux furent exécutés à partir de 1860 sous la direction de Maurice Ouradou, tandis que l'architecte Alphonse Forest était inspecteur des travaux.
L'église collégiale est élevée au rang de basilique en 1958.
L'édifice
Le plan de l'église montre une nef de six travées à deux bas-côtés, un transept et un chœur avec abside, déambulatoire et chapelles rayonnantes. La nef, le transept et le chœur sont couverts de voûtes en berceau brisé alors que les bas-côtés et le déambulatoire possèdent des voûtes d'arêtes, tandis que le porche, l'abside, les chapelles, le cloître et la salle capitulaire ont des voûtes d'ogives, et la chapelle Bouton, un plafond coffré.
À gauche du chœur se trouve l'ancienne sacristie, à droite, à l'étage, l'ancienne chapelle Saint-Michel (oratoire privé de Nicolas Rolin) dont l'abside, éclairée par une fenêtre plein-cintre, est supportée par un cul-de-lampe et couverte d'une terrasse bordée d'une balustrade. Un couloir permettait la communication avec le bâtiment canonial. Le portail du bras droit du transept ouvre sur une galerie de cloître à sept travées que surmonte une partie des anciens bâtiments canoniaux, actuellement utilisée comme presbytère.
La statue de Notre-Dame de Beaune, la Vierge noire, est située à l'entrée du chœur liturgique. Cette statue reliquaire en bois fruitier est une réplique de la statue de Notre-Dame-du-Port de Clermont-Ferrand, d'autant plus précieuse que l'originale a disparu. Elle date de la fin du XIIe ou du début du XIIIe. L'édifice possède de nombreux tableaux remarquables. Juste derrière l'autel, un ensemble de tapisseries flamandes bien conservées, datant du XVe siècle, racontent, en 17 épisodes, la vie de la Vierge, inspirées par la « légende dorée ». Ces tentures furent restaurées en 1852 par les religieuses de l'Hôtel-Dieu de Beaune. D'autres interventions conservatoires eurent lieu en 1993 et en 1995.
L'église collégiale recèle un certain nombre de beaux vitraux datant essentiellement du XIXe siècle. Ceux du choeur datent de la première moitié du XIXe siècle (dessins du maître verrier Emile Thibaud, de Clermont-Ferrand, 1843). Des vitraux de l'époque Art Nouveau, issus de l'atelier de Jacques Gruber (École de Nancy) sont présents dans le déambulatoire. L'église possède aussi des fragments de vitraux datant du XVe et début XVIe siècles tandis que certaines chapelles montrent des vitraux dans le style du XVIe siècle et conçus, notamment, par Edouard-Amédée Didron, maître verrier à Paris, vers la fin du XIXe siècle.
Les orgues
L'orgue de tribune
La présence d'un orgue dans cette église est attestée dès le XVe siècle. En 1447, le facteur Jehannin du Mex, de Dijon, construit un nouvel instrument qui sera utilisé pendant un siècle. Il sera remplacé, en 1548, par un nouvel instrument construit par Guillaume Barjonneault, de La Rochelle. Le facteur Jean Gros, d'Avallon, effectuera des réparations sur cet instrument au début du XVIIe siècle.
En 1635, le facteur Jean de Herville construit un nouvel instrument de 21 jeux répartis sur deux claviers et pédalier dont certains sont encore existants. Il s'engage à réutiliser les éléments de l'ancien buffet ce qui explique la présence des armoiries de Jean de Baissey, abbé du Jard et chanoine de Beaune, commanditaire, en 1548, de l'orgue précédent.
De 1644 à 1753, l'instrument d'esthétique bourguignon se transforme en esthétique classique français. D'abord, de 1644 à 1651, le facteur Noël Grantin effectue un relevage de l'instrument et y apporte de légères modifications. Puis, le facteur Claude Lauvernier relève l'instrument de 1682 à 1685. En 1686, le facteur Claude Grantin effectue une évaluation de l'instrument et propose un devis visant à la reconstruction de l'orgue. La proposition est refusée et, c'est le facteur Jean Truillot, de Langres qui, de 1687 à 1688, reconstruit l'instrument pour en faire un orgue de 25 jeux répartis sur quatre claviers et pédalier. Il dote l'instrument d'un positif de dos dont le buffet est réalisé par les menuisiers Melchior Ducret et Jacques Darlay. Des relevages réguliers, effectués entre 1711 et 1737, permettent le maintien de l'instrument jusqu'à sa reconstruction en 1754.
En 1754, le facteur Karl Josef Reipp reconstruit totalement l'instrument et le porte à 37 jeux. Entre 1786 et 1789, les facteurs Joseph Rabiny et François Callinet relèvent l'instrument à plusieurs reprises. À la Révolution, l'instrument est épargné et est utilisé à d'autres fins que le culte.
Entre 1864 et 1866, l'instrument est restauré par la maison Barker-Verschneider. Il possède alors 36 jeux répartis sur trois claviers et pédalier. Édouard Batiste, organiste à l'église Saint-Eustache de Paris, inaugure l'instrument en 1866.
Un relevage est effectué par le facteur Georges Krempf en 1878.
À la suite de travaux de restauration de l'église, l'orgue est reconstruit, en 1895-1896 par le facteur Jean-Baptiste Ghys, de Dijon.
En 1955, la maison Michel Mercklin & Kuhn, de Lyon, effectue quelques transformations. Marcel Dupré inaugure l'instrument.
De 1985 à 1988, l'instrument est reconstruit par Barthélémy Formentelli, de Vérone. Le nouvel orgue est inauguré par Marie-Claire Alain, le 3 décembre 1988.
L'orgue de choeur
L'église possède également un petit orgue de choeur, un instrument appelé « polyphone », construit par la maison Debierre-Glotton, de Nantes. Il possède un clavier unique, avec 8 jeux. Il a été construit au début du XXe siècle et restauré en 1984. Cet orgue est de type "coffre ancien", est très robuste. Des jalousies expressives peuvent être actionnées avec une genouillère. Le clavier est transpositeur par déplacement latéral.
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The Notre-Dame Collegiate is a canonial institution dating from the second half of the 12th century. Its church is one of the last large Romanesque churches in Burgundy. Its erection began in the middle of the 12th century. Built on the model of the Cluny Abbey, its architecture is audacious and ambitious. Even if it was completed at the beginning of the next century, the building shows a remarkable stylistic homogeneity. Although a portion of the building was influenced by the early 13th-century Gothic trend, the whole building respects the Romanesque architecture notably its apse, the ambulatory and the chapels.
The collegiate church is classified by the Historical Monuments Commission since 1840. The monastery (now presbytery) is classified since May 26th, 1926.
The Collegiate Church
The collegiate church is located downtown on the site of the Roman castrum of Belena. A first church, dedicated to Notre-Dame, is erected around 970. As the local nobility enriches the city little by little and the population increases, it was necessary to build a larger church. By 1120, under the direction by Étienne de Bagé, the famous bishop of Autun who also supervised the construction of his cathedral in Autun, the canons decide to erect a new building and its construction, from east to west, is not completed until the beginning of the 13th century with the nave's first two bays while the porch is erected in the middle of the 13th century. The building is very tall, its vaults reach 59 feet (18 metres).
In 1272, a fire destroys the canonial institution and major reconstruction works are undertaken to rebuild the abbey. This reconstruction introduced new Gothic elements in the building. The upper section of the apse is rebuilt at the level of the blind archway: large Gothic windows replace Romanesque ones, in the ambulatory, flying buttresses are added to the Romanesque abutments while cornices and windows are altered. The roofings and the transept crossing tower are modified.
Chapels were added from the 13th century till the 16th century: the most remarkable ones are the St. Léger chapel decorated with wall paintings and the Bouton funeral chapel, dated from 1530, as a memorial to a Notre-Dame canon and chancellor of the Rouen archdiocese at the beginning of the 16th century, and whose coffered ceiling is made of sculpted stone in the Italian Renaissance style. The original Gothic steeple was replaced with a magnificent imperial styled roof built from 1580 till 1588, upon plans prepared by Hugues Sambin.
During the Revolution, most of the furniture disappear but the rest of the building remains unscathed.
In 1844, architect Eugène-Emmanuel Viollet-le-Duc prepares a restoration project; works, carried out from 1860, were supervised by Maurice Ouradou while architect Alphonse Forest was works inspector.
The collegiate church is promoted to the rank of basilica in 1958.
The Building
The church plan shows a six-bay nave with two side aisles, a transept and a chancel with an apse, an ambulatory and radiant chapels. While the nave, the transept and the chancel have barrel vaults, the side aisles and the ambulatory have groined vaults, the porch, the apse, the chapels, the cloister and the chapter room have ribbed vaults, and the Button chapel, a coffered ceiling.
The former sacristy is located on the left side of the chancel while, on the right side, on the second floor, the former St. Michael's chapel (Nicolas Rolin's private oratory) whose apse is lit by a semi-circular window, is supported by a corbel and covered with a terrace edged with a balustrade. A corridor allowed communication with the canonial building. The portal on the right side of the transept leads to a seven-bay cloister gallery over which are part of the former canonial buildings, nowadays used as presbytery.
The black Virgin statue of Notre-Dame of Beaune is located at the entrance of the liturgical chancel. This fruit-tree reliquary statue is a replica of the Notre-Dame-du-Port statue in Clermont-Ferrand, and is all the more precious since the original one has disappeared. It dates from the end of the 12th century or from the beginning of the 13th century. The interior also houses many remarkable paintings. Right behind the altar, a group of well preserved Flemish tapestries, dating from the 15th century, shows scenes from the life of the Virgin, in 17 episodes, inspired by the "Golden Legend". These tapestries were restored in 1852 by the nuns of Beaune's Hôtel-Dieu hospital. Other restoration interventions took place in 1993 and in 1995.
The collegiate church also possesses a certain number of beautiful stained glass windows dating mainly from the 19th century. Those in the chancel date from the first half of the 19th century (drawings of the glass master Emile Thibaud, of Clermont-Ferrand, 1843). New Art stained glass windows, coming from Jacques Gruber's workshops (Nancy School), are present in the ambulatory. The church also has fragments of stained glass windows dating from the 15th century and from the beginning of the 16th century while some chapels have stained glass windows designed, in the 16th-century style, notably by Edouard-Amédée Didron, glass master in Paris, towards the end of the 19th century.
The Organs
The Gallery Organ
The presence of an organ in this church is certified as early as the 15th century. In 1447, organbuilder Jehannin du Mex, of Dijon, built a new instrument which will be used for a century to come. It will be replaced with a new instrument built by Guillaume Barjonneault, of La Rochelle, in 1548. Organbuilder Jean Gros, of Avallon, will carry out repairs on this instrument at the beginning of the 17th century.
In 1635, organbuilder Jean de Herville built a new instrument with 21 stops over two manuals and a pedal; some stops are still extant. He was required to reuse the elements from the old organcase which explains the presence of Jean de Baissey's coat of arms. He was a priest in the Jard region and a canon of Beaune who, in 1548, paid for the previous organ.
From 1644 till 1753, the Burgundian aesthetics instrument is transformed into a French classical aesthetics instrument. First, from 1644 till 1651, organbuilder Noël Grantin performs a renovation and makes minor modifications. Then, organbuilder Claude Lauvernier renovates the instrument from 1682 till 1685. In 1686, organbuilder Claude Grantin evaluates the instrument and submits a proposal aiming at the reconstruction of the organ. The proposal is rejected and, organbuilder Jean Truillot, of Langres, will, from 1687 till 1688, rebuild the instrument into a 25-stop organ with four manuals and a pedalboard. He adds a back positive division into an organcase built by Melchior Ducret and Jacques Darlay. Regular renovations, performed between 1711 and 1737, allows the instrument to perform up to the 1754 reconstruction.
In 1754, organbuilder Karl Josef Reipp completely rebuilds the instrument and enlarges it to 37 stops. Between 1786 and 1789, organbuilders Joseph Rabiny and François Callinet continue to enlarge the instrument. During the Revolution, the instrument is spared and is used for other purposes than worship.
Between 1864 and 1866, the instrument is restored by the Barker-Verschneider organbuilding firm. It has then 36 stops over three manual and pedal. Edouard Batiste, organist in St. Eustace church in Paris, inaugurates the instrument in 1866.
A renovation is executed by organbuilder Georges Krempf in 1878.
Following restoration works to the church, the organ is rebuilt, in 1895-1896, by organbuilder Jean-Baptiste Ghys, of Dijon.
In 1855, the Mercklin & Kuhn organbuilding firm, of Lyon, carried out a certain number of modifications. The instrument is reinaugurated by Marcel Dupré.
From 1985 to 1988, the instrument is rebuilt by Barthélémy Formentelli, of Verona. The new organ is inaugurated by Marie-Claire Alain, on December 3rd, 1988.
The Chancel Organ
The church also has a small chancel organ, an instrument called "polyphone", built by the Debierre-Glotton organbuilding firm, of Nantes. It has an single keyboard, with 8 stops. It was built early in the 20th century and was restored in 1984. This organ is of "ancient coffer type" is very robust. Expressive louvres can be operated with a knee pad. The keyboard is transposer by lateral move.
I. Positif de dos |
II. Grand-Orgue |
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Bourdon | 8' | Bourdon | 16' | |
Dessus de flûte | 8' | Montre | 8' | |
Montre | 4' | Bourdon | 8' | |
Nazard | 2 2/3' | Prestant | 4' | |
Doublette | 2' | Flûte | 4' | |
Tierce | 1 3/5' | Grosse Tierce | 3 1/5' | |
Larigot | 1 1/3' | Nazard | 2 2/3' | |
Dessus de Cornet | IV | Doublette | 2' | |
Fourniture | III | Tierce | 1 3/5' | |
Cymbale | II | Dessus de Cornet | V | |
Trompette | 8' | Fourniture | V | |
Cromorne | 8' | Cymbale | IV | |
Bombarde | 16' | |||
Trompette | 8' | |||
Clairon | 4' |
III. Positif intérieur |
IV. Récit |
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Montre | 8' | Bourdon | 8' | |
Bourdon | 8' | Flûte harmonique | 8' | |
Prestant | 4' | Gambe | 8' | |
Nazard | 2 2/3' | Voix céleste | 8' | |
Quarte | 2' | Flûte octaviante | 4' | |
Tierce | 1 3/5' | Cornet | V | |
Trompette | 8' | Trompette | 8' | |
Voix humaine | 8' | Hautbois | 8' | |
Voix humaine | 8' |
Pédale |
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Flûte | 16' |
Soubasse | 16' |
Flûte | 8' |
Flûte | 4' |
Bombarde | 16' |
Trompette | 8' |
Clairon | 4' |
Clavier /Manual |
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1Bourdon | 16' |
2Violoncelle | 8' |
3Bourdon | 8' |
1Flûte harmonique | 8' |
1Voix céleste | 8' |
3Flûte | 4' |
1Flûte octaviante | 4' |
2Basson | 8' |
1 | Dessus / Treble: c1-g3 | |
2 | Basse et Dessus avec coupure entre h0 et c1 / Bass and Treble divided between h0 and c1 | |
3 | Basses / Bass: C-h0 |