Description [Français / English] |
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Bolbec, successivement appelée Boslebev, Bollebec, Bolebec, Belocech, Bolebek, Bouillebek, Boullebec, semble tenir son nom des nombreux boisés qui entouraient cette cité. Son nom teutonique est composé de « bo » qui signifie bois et « beccum » courant d'eau. Son territoire fut connu et fréquenté par les Romains, puisque la voie de Lillebonne (Juliobona) à Etretat et Fécamp la traversait. Des découvertes archéologiques permettent d'affirmer que Bolbec est habitée depuis la plus haute antiquité.
Son histoire seigneuriale de Bolbec remonte à l'époque de la conquête de l'Angleterre sous Guillaume-le-Conquérant. Le nom d'Osber ou Osberne (vers 992), seigneur de Bolbec, et ce lui de son épouse, soeur de Gonnor, duchesse de Normandie, femme de Richard Ier, sont les premiers dont nous parle l'histoire.
Au cours de son histoire, la ville fut dévastée par quatre incendies. D'abord, en 1583, 800 maisons et le clocher de l'église sont détruits; ensuite, le 25 juin 1676, une partie du bourg est réduite en cendres; puis, le 30 octobre 1696, presque toutes les maisons sont à nouveau détruites; et enfin, le 14 juillet 1765, la ville est réduite en cendres seules 10 maisons sont épargnées. Les dommages sont évalués à 8 millions de livres. Une souscription et une exemption d'imposition permettent une reconstruction assez rapide de la ville, sans changement notable de son implantation, avec un simple élargissement des rues principales.
L'église
L'église paroissiale est donnée en 1071 à l'abbaye de Bernay par Roger Porchet, Hugues de Bolbec, Adelin et Adam de Raffetot. Cette église primitive sera détruite lors de l'incendie de 1765.
En 1774, un chantier de construction débute pour une nouvelle église qui sera érigée sur le même site que celle détruite selon les plans de l'architecte Pierre Patte. Le 25 avril 1774, la première pierre est posée par le Duc et la Duchesse de Charost. L'édifice est bénit le 24 février 1781. Il possède un extérieur en pierre de taille et brique de Saint-Jean lui conférant un style résolument moderne et cauchois. À l'intérieur, l'espace s'organise autour de l'autel et de colonnes cannelées originales.
À la Révolution, l'église devient un temple de la Raison lequel est dévasté en 1794 par les soldats de l'armée révolutionnaire.
Classée « monument historique » le 3 septembre 1992, l'édifice se caractérise par son haut clocher orné de colonnes corinthiennes, qui se termine par un dôme. Derrière le maître-autel, la chapelle de la Vierge contient un retable, oeuvre remarquable du XVIIe siècle et modifiée au XIXe siècle, provenant de l'abbaye Saint-Wandrille.
L'orgue
L'orgue a été construit en 1630-1631 par Guillaume Lesselier (William Lesseler), facteur originaire d'Écosse et établi à Rouen depuis 1611 pour se joindre au facteur Crespin Carlier, pour l'église Saint-Herbland de Rouen. Cet orgue possédait 25 jeux répartis sur deux claviers manuels. Il est possible que Jehann Titelouze ait joué un rôle dans la planification et la construction de cet instrument puisque l'église Saint-Herbland était voisine de la cathédrale où il était organiste.
En 1685, les facteurs Clément Lefebvre et son fils Germain, de Rouen, interviennent sur l'orgue en y ajoutant le Positif de dos. En 1704-1705, l'instrument est restauré par le facteur Antoine Vincent, de Rouen. Un autre fils de Clément, Jean-Baptiste entretien cet orgue de 1724 à 1735. En 1760, Jean-Baptiste Nicolas Lefebvre, fils de Charles et petit-fils de Clément, ajoute un Nazard à la Pédale puis, en 1771, il restaure la soufflerie.
À la Révolution, en 1791, l'église Saint-Herbland est supprimée et l'orgue est démonté. L'église est vendue le 24 juin 1796 à François Moulin pour la somme de 112 850 livres. Quant à l'orgue, il est acquis, en 1792, par l'église Saint-Michel de Bolbec alors que l'église nouvellement reconstruite se trouvait sans orgue. Lors de son acquisition, l'instrument comportait 36 jeux répartis sur quatre claviers (Grand-Orgue : 48 notes et 14 jeux; Positif : 48 notes et 10 jeux; Récit : 25 notes et 2 jeux; et Écho : 32 notes et 7 jeux) et un pédalier de 29 notes et 3 jeux.
En 1840, l'instrument est restauré par la maison Daublaine et Callinet sous la direction de Félix Danjou au coût de 5 370 francs. Aristide Cavaillé-Coll intervient sur l'instrument en 1852. Il y construit une Pédale neuve et porte le nombre de jeux de cette division à six. La nouvelle tuyauterie est alors installée derrière le grand buffet.
En 1900, Charles Mutin, au nom de la maison Cavaillé-Coll, remplace la soufflerie et installe une boîte expressive au Positif en ajoutant des jalousies sur le dessus du buffet. En 1928, l'instrument fait l'objet d'un relevage par Joseph Gutschenritter, de Paris, ancien associé de Joseph Merklin. En 1950, la maison Gutschenritter-Masset, de Paris, apporte plusieurs modifications à la structure sonore de l'instrument. Le nombre de jeux est porté à 28 répartis sur deux claviers de 56 notes et un pédalier de 30 notes.
Après avoir été classé « monument historique », le 27 avril 1992, l'instrument reçoit, à compter de 1997, une restauration exemplaire de la part de Jean-Loup Boisseau et Bertrand Cattiaux afin de redonner à l'instrument l'état qu'il possédait lors de son acquisition en 1792. L'orgue retrouve ses quatre claviers et un pédalier « à la française » de 30 notes. Le matériel sonore, l'alimentation en vent, la mécanique et la console sont restaurés. L'harmonisation est entièrement refaite au diapason de 408 Hz avec un tempérament inégal (Sauveur, 1701). L'instrument a été inauguré par un concert le 26 septembre 1999 par l'organiste Martin Gester et la cantatrice Caroline Pelon.
Cet orgue est un instrument unique en son genre dans le paysage des orgues français et même européens où il existe peu d'instruments de cette époque aussi complets et d'une telle qualité sonore, pour jouer et écouter la musique de la fin de la Renaissance et de l'époque baroque.
[cliquer sur l'image ou ici pour obtenir une version agrandie]
Bolbec, successively called Boslebev, Bollebec, Bolebec, Belocech, Bolebek, Bouillebek, Boullebec, seems to hold its name from the numerous forests surrounding the city. Its Teutonic name is comprised of "bo" which means wood and "beccum" which means water. Its territory was known and traveled by the Romans, since the Lillebonne (Juliobona) way going from Etretat and Fécamp crossed it. Archeological discoveries enable to say that Bolbec is populated since very ancient times.
The Bolbec seigniorial history goes back up to the time of the conquest of England under William the Conqueror. The firsts to be mentioned in history are Osber or Osberne (c. 992), lord of Bolbec, and his spouse, Gonnor's sister, duchess of Normandy and wife of Richard Ist.
Over the years, the city was devastated by four fires. First, in 1583, 800 houses and the church steeple were destroyed; then, on June 25th, 1676, part of the city is reduced to ashes; then, on October 30th, 1696, almost every house was destroyed; and finally, on July 14th, 1765, the city was reduced to ashes, only 10 houses were spared. Damage was assessed at 8 million pounds. A subscription and a tax-free period allowed a rather quick reconstruction of the city, without noticeable change of its design except for the fact the main streets were widened.
The church
In 1071, the parish church was given to the Bernay abbey by Roger Porchet, Hugues de Bolbec, Adelin and Adam de Raffetot. This primitive church was destroyed in the 1765 fire.
In 1774, construction of a new church, designed by architect Pierre Patte, began on the same site as the one destroyed. On April 25th, 1774, the Duke and the Duchess of Charost laid the cornerstone. The building was blessed on February 24th, 1781. It has a broadstone and brick outside giving the building a resolutely modern cauchois style. Inside, everything is organized around the altar and original fluted columns.
At the Revolution, the church became a temple of Reason which was devastated in 1794 by the revolutionary army soldiers.
Classified as "historic monument" on September 3rd, 1992, the building is characterized by its high steeple decorated with Corinthian columns, which ends in a cupola. Behind the main altar, the Lady chapel houses a reredos, a remarkable 17th-century work that was modified in the 19th century, coming from St. Wandrille abbey.
The Organ
The organ was built in 1630-1631 by Guillaume Lesselier (William Lesseler), a Scottish organbuilder who settled in Rouen since 1611 to join organbuilder Crespin Carlier, for the St. Herbland church in Rouen. This organ had 25 stops over two manuals. It is possible that Jehann Titelouze was involved in the design and the construction of this instrument since St. Herbland church was next to the cathedral where he was organist.
In 1685, organbuilders Clement Lefebvre and his son, Germain, from Rouen, worked on the organ. The added the back Positive. In 1704-1705, the instrument was restored by organbuilder Antoine Vincent, of Rouen. Another of Clement's sons, Jean-Baptiste maintained this organ from 1724 till 1735. In 1760, Jean-Baptiste Nicolas Lefebvre, Charles' son and Clement's grandson, added a Nazard to the Pedal division, and restored the wind system in 1771.
At the Revolution, in 1791, St. Herbland church was abolished and the organ was taken down. The church was sold on June 24th, 1796 to François Moulin for 112,850 pounds. As for the organ, it was purchased by Bolbec's St. Michel church in 1792 for its newly rebuilt church that was without organ. At the time of purchase, the instrument had 36 stops over four manual (Grand-Orgue: 48 notes and 14 stops; Positif: 48 notes and 10 stops; Récit: 25 notes and 2 stops; and Echo: 32 notes and 7stops) and a 29-note, 3-stop Pedal division.
In 1840, the instrument was restored by the Daublaine and Callinet firm under the supervision of Félix Danjou at the cost of 5,370 francs. Aristide Cavaillé-Coll worked on the instrument in 1852. He built a new Pedal division and added three more stops in this division. New pipework was then installed behind the main organcase.
In 1900, Charles Mutin, acting for the Cavaillé-Coll firm, replaced the blower and installed a swell box in the Positif by adding shutters on the organcase top. In 1928, the instrument was restored by Joseph Gutschenritter, of Paris, a former Joseph Merklin's associate. In 1950, the Gutschenritter-Masset firm, from Paris, executed several modifications to the tonal structure of the instrument. The number of stops was brought down to 28 over two 56-note manuals and a 30-note pedalboard.
After been classified as "historic monument", on April 27th, 1992, an exemplary restoration was undertaken in 1997 by Jean-Loup Boisseau and Bertrand Cattiaux to give the instrument the condition it had when it was purchased in 1792. The organ found its four manuals and its "à la française" 30-note pedalboard. The pipework, the wind system, the action and the console were restored. The voicing was entirely reworked to the 408 HZ diapason with an unequal Sauveur 1701 temperament. The instrument was inaugurated in a concert on September 26th, 1999 given by organist Martin Gester and vocalist Caroline Pelon.
This organ is a unique instrument among French and even European organs where there are few complete instruments from that era and with such a sound quality, to perform and to listen to music from the end of the Renaissance era and from the baroque period.
I. Positif |
II. Grand-Orgue |
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1Bourdon | 8' | 2Bourdon | 16' | |
2,3Dessus de Flûte | 8' | 1Montre | 8' | |
1,2Prestant | 4' | 2,4Dessus de Flûte | 8' | |
Flûte d'Allemand | 4' | 1Bourdon | 8' | |
Nazard | 2 2/3' | 1Prestant | 4' | |
1Doublette | 2' | Nazard | 2 2/3' | |
Tierce | 1 3/5' | Quarte de Nazard | 2' | |
1Fourniture 1' | III | 1Doublette | 2' | |
1Cymbale | II | Tierce | 1 3/5' | |
2Cromorne | 8' | 1Fourniture 1 1/3' | IV | |
Voix humaine | 8' | 1Cymbale 2/3' | III | |
1Grand Cornet | V | |||
1ere Trompette | 8' | |||
22e Trompette | 8' | |||
Clairon | 4' |
III. Récit |
IV. Écho |
|||
---|---|---|---|---|
Cornet | V | Bourdon | 8' | |
Trompette | 8' | Prestant | 4' | |
Nazard | 3' | |||
Doublette | 2' | |||
Tierce | 1 3/5' | |||
Plein-Jeu | II | |||
Voix humaine | 8' |
Pédale |
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---|---|
Flûte | 8' |
Flûte | 4' |
Trompette | 8' |
Clairon | 4' |
1 | Jeu partiel ou complet du XVIIe siècle / Complete ou part 17th-century stop | |
2 | Jeu partiel ou complet du XVIIIe siècle / Complete ou part 18th-century stop | |
3 | À partir de / From c0 | |
4 | À partir de / From c1 |