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Orgue de tribune L'Épine, 1714 / Stoltz, 1863 / Guillemin, 1990
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Orgue de choeur [click on the image or here to obtain a larger picture] |
La cathédrale romane de Cahors, édifiée de 1080 à 1135, est l'un des premiers et plus vastes édifices français à coupoles sur pendentifs.
Une première cathédrale fut érigée au cours de l'épiscopat de saint Didier qui dura de 630 à 655. Vers la fin du XIe siècle, l'évêque Géraud de Cardaillac décida de construire, sur le même site, une nouvelle cathédrale. L'édifice est le résultat de différentes campagnes de construction échelonnées sur six siècles et dont les restaurations du XIXè siècle ont accentué la disparité.
Construit à l’époque romane entre 1109 et 1140, le corps central, couvert de deux coupoles, classe l'édifice comme étant l'une des toutes premières églises à coupoles. Le maître-autel est consacré par le pape Calixte II le 27 juillet 1119 alors que la nef est encore en chantier. Les travaux sur le portail sud débutent vers 1130. Quant au portail nord, sa construction débute vers 1150, et s'apparente aux grands ensembles romans de Moissac, Beaulieu, et Souillac.
La technique de la coupole a ses limites, ce dont témoigne l'effondrement d'une troisième coupole un siècle plus tard. L'abside dut être reconstruite entre 1285 et 1293 à l'initiative des évêques Raymond de Cornil puis sous Sicard de Montaigu. Ce nouveau chœur gothique pourrait appartenir aux œuvres majeures du gothique méridional attribuées à Pierre Deschamps successeur de Jean Deschamps qui a introduit le style « gothique méridional » dans le sud de la France. De style gothique sur fond roman, dans laquelle on peut voir huit colonnes à chapiteaux sculptés, l'abside, dépourvue de déambulatoire, est dotée de trois absidioles décorées de sculptures. L'ensemble forme une belle harmonie de couleurs où la blancheur de la nef contraste avec la coloration des peintures et des vitraux du chœur.
Au XIVe siècle, l'édifice étant menacé d'écroulement par ses lourdes coupoles, la façade occidentale est considérablement alourdie pour renforcer la structure de la cathédrale. Entre 1308 et 1316, sous l'épiscopat de l'évêque Raimond, grâce aux destructions des maisons qui enserraient l'édifice, le massif occidental, attribué à l'architecte Pierre Deschamps, est érigé et un nouveau parvis est aménagé. La façade, rajoutée entre 1316 et 1324 par Guillaume de Labroue, cousin de Jean XXII, est lourde et ressemble à la muraille d'un château : le narthex est surmonté d'un beffroi et encadré de deux tours, un portail à triple voussure surmonté d'une galerie et d'une rose. Le portail à voussures est surmonté d'un remarquable tympan dont les sculptures, rappelant celles de Moissac, sont d'un style transitoire entre le roman et le gothique. Le thème en est l'Ascension triomphale du Christ. De part et d'autre des anges, est racontée l'histoire de saint Étienne, patron de la cathédrale. Ce portail a été muré au XVIIIe siècle et redécouvert en 1840.
L'intérieur frappe par l'absence de transept. Bien éclairée, la nef se développe sur 20 mètres (66,5 pieds) de large et 44 mètres (144,4 pieds) de long. Deux puissantes coupoles sur pendentifs, de style byzantin, 18 mètres (59 pieds) de diamètre et 32 mètres (105 pieds) de haut, reposent sur six forts piliers. Seule la basilique Sainte-Sophie de Constantinople dépasse l'amplitude de cette nef. De 1316 à 1324, des peintures murales sont réalisées sous l'épiscopat de Guillaume de Labroue. Les peintures des voûtes sont du XVIe siècle. Une des coupoles est décorée de fresques du XIVe siècle, représentant la lapidation de saint Étienne et huit prophètes. Outre la fresque, de nombreux éléments de peinture médiévale ont été mis au jour sur les murs de l'édifice.
En 1580, la cathédrale est pillée par les protestants d'Henri de Navarre, futur Henri IV qui, le 20 janvier 1582, fera don de 3000 livres pour réparer la cathédrale. De 1601 à 1627, sous l'épiscopat de Siméon de Popian, la cathédrale fait l'objet de travaux de restauration. En 1793, au cours de la Révolution française, la cathédrale est transformée en salle de réunions.
Les fresques de la première coupole sont découvertes en 1872, et de 1876 à 1879, les coupoles font l'objet de réfection par l'architecte Tourette sous le contrôle de Paul Abadie. La toiture à double pente recouvrant la nef est déposée, dégageant ainsi les deux coupoles romanes et faisant apparaître la juxtaposition des styles romans et gothiques. En 1891, l'architecte Demérieux fait restaurer les peintures de la première coupole et de 1908 à 1913, elles durent restaurées à nouveau par Marc Gaïda.
La cathédrale est classée « Monument historique » en 1862.
L'orgue
Y avait-il un orgue dans la cathédrale du XVe siècle? On peut l’imaginer puisque des textes font part de l’existence d’un orgue à Gourdon en 1405. Mais si cela était, nous ne savons rien de cet instrument supposé.
Selon le musicologue Norbert Dufoucq, ce serait François Picard dit L'Épine, né à Abbeville le 12 octobre 1781 et père de Jean-François L'Épine (né en 1732), qui a réalisé le grand orgue de 1712 à 1714. Il a aussi produit les dessins qui ont mené à l'exécution du buffet qui mesure 3,13 mètres (10,3 pieds) de haut et 4,52 mètres (14,8 pieds) de large. Le buffet du positif mesure 0,96 mètre (3,2 pieds) de profondeur.
Il existe peu d’information sur le devenir de cet orgue pendant les cent ans qui suivirent, mais il est tout à fait logique de penser qu’il subit les dégradations dû au temps et à la Révolution, de telle sorte qu’en 1838 une demande de restauration fut effectuée mais elle n’eut pas de suite.
L'instrument a été reconstruit dans le style préromantique entre 1860 et 1863 pour l'évêque Jean-Jacques David Bardou par le facteur Jean-Baptiste Stoltz et placé dans le buffet d’origine lequel fut néanmoins élargi et l'arrière prolongé jusqu'au mur de la façade ouest. En 1876, des travaux importants ont lieu dans le chœur et causent un empoussièrage massif de l’instrument. En 1878, le facteur Stoltz exécute un relevage c’est à dire une remise en état complète sans modifications.
Entre 1939 et 1945, le facteur Léopold Troseille modifie l'instrument en électrifiant tout le mécanisme et en augmentant le nombre de jeux par la technique des emprunts. La machine Barker est supprimée. Heureusement, la tuyauterie de Stoltz est presque toute conservée.
En 1962 le facteur Merklin présente un devis de relevage, mais il reste sans suite. En 1978, un devis du facteur Koenig n’aboutit pas non plus. En 1984, l’orgue est devenu injouable.
Les opérations de restauration débutent en 1984. Au démontage de l'instrument, des fresques du XIVe siècle sont découvertes sur le mur de la façade ouest. Afin de les mettre en valeur, la voûte du narthex a été dégagée. Plusieurs projets pour l'orgue sont alors proposés : construction d’un orgue neuf de style français disposé parallèlement à la nef; refaire à l’identique l’orgue Stoltz; retour au buffet de L’Épine, en palliant au manque de volume disponible par le placement du soufflet dans une pièce annexe, par la création d’un positif et la mise en place d’un buffet arrière de style contemporain. C’est finalement cette dernière solution qui fut retenue.
Les travaux sont confiés au facteur Gérald Guillemin et s'échelonnent de 1987 à 1990. La profondeur du buffet de l'orgue est réduite et un second buffet, réalisé par la Commission des Monuments historiques, est ajouté à l'arrière de l'instrument tandis que le buffet de L'Épine est remis dans son état d'origine. Lors de ces travaux, les adjonctions apportées au buffet au XIXe siècle ont été éliminées et l'instrument est ramené, à quatre jeux près, à la composition de 1863. La tuyauterie a été minutieusement restaurée, le mécanisme refait à neuf suivant les principes de Stoltz.
Ce n'est qu'en 1993 que l’orgue restauré est inauguré. En 2001, quelques travaux complémentaires d’isolation du buffet arrière sont effectuées.
La partie instrumentale de 1863 est classée « Monument historique » le 20 février 1979.
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The Romanesque cathedral of Cahors, built between 1080 and 1135, is one of the first and largest French buildings with copolas on pendentives.
A first cathedral was built during St. Didier's episcopate that took place between 630 and 655. Around the end of the 11th century, Bishop Géraud de Cardaillac dediced to build a new cathedral on the same site. The building is the result of many building campaigns that spreaded along six centuries and whose restorations executed in the 19th century increase the disparity.
Built in the Romanesque era between 1109 and 1140, the main section, topped by two copolas, classifies the building as being one of the first churches with copolas. The main altar was blessed by Pope Calixte II on July 27, 1119 while the two-bay nave was still under construction. Works on the south portal started around 1130 while the works on the north one started around 1150 and is remisniscent of other large Romanesque projects in Moissac, Beaulieu, and Souillac.
Copola building techniques has its limits as will prove the collapse of the third copola a century later. The apse had to be rebuilt between 1285 and 1293 under the leadership of Bishops Raymond de Cornil and Sicard de Montaigu. A new Gothic chancel may be classified with major southern Gothic works executed by Jean Deschamps, successor to Jean Deschamps who had introduced the "southern Gothic" style in the south of France. In a Romanesque background, the Gothic apse has eight pillars topped with sculpted chapters and is without ambulatory and, has three apsidal chapels decorated with sculptures. As a whole, the building features a beautiful harmony of colors where the white nave contrasts with the colors in the paintings and the chancel glass windows.
In the 16th century, the building threatens collapse under its heavy copolas, the west facade is considerably made heavier in order to strengthen the structure of the cathedral. Between 1308 and 1316, under Bishop Raimond's episcopate, thanks to the destruction of house that surrounded the building, the west structure, ascribed to Pierre Deschamps, is built and a new parvis is set up. The facade, added between 1316 and 1324 by Guillaume de Labroue, cousin of Jean XXII, is heavy and looks like a castle's wall : the narthex is topped by a belfry and flanked by two towers, a triple-arch portal topped by a gallery and a rose window. The arched portal is topped by a remarquable tympanum whose sculptures, reminiscent of those in Moissac, are in a style that is transitional between Romanesque and Gothic styles. The theme is the triumphant Ascension of Christ. The history of St. Etienne is illustrated nn both sides of the angels. The portal was walled in in the 18th century and rediscovered in 1840.
The interior strikes with the lack of transepts. Well lighted, the lave is 66.5 feet (20 meters) wide and 144.4 feet (44 meters) long. Two heavy Byzantine copolas on pendentives, 59 feet (18 meters) in diameter and 105 feet (32 meters) high, sit on six heavy pillars. Its amplitude is second only to St. Sophie Basilica in Constantinople. From 1316 to 1324, under Guillaume de Labroue's episcopate, murals are executed. Vaults were painted in the 16th century. One of the copolas is decorated with 14th-century frescoes illustrating St. Etienne's stoning and eight prophets. Apart from the frescoes, addtional elements of Middle Ages paintings were discovered on the walls of the building.
In 1580, the cathedral was looted by Henri de Navarre's Protestants, later King Henri IV who, on January 20, 1582, donated 2000 pounds to repair the cathedral. From 1601 to 1627, under Siméon de Popian's episcopate, the building was restored. In 1793, during the French Revolution, the cathedral served as a meeting house.
Frescoes in the first copola were unveiled in 1872 and, from 1876 to 1879, copolas were repaired by architect Tourette under Paul Abadie's supervision. The double-slope roof covering the nave was removed, clearing both Romanesque copolas and unveiling the juxtaposition of Romanesque and Gothic styles. In 1891, architect Demérieux had the paintings in the first copola restored and, from 1908 to 1913, paintings were anew restored by Marc Gaïda.
The cathedral was classified as a "Historic Monument" in 1862.
The Organ
Was there an organ in the cathedral in the 15th century? We presume there was one because texts relate that there was a Gourdon organ in 1405. If it was true, there is no information available on this instrument.
According to musicologist Norbert Dufourcq, François Picard dit L'Épine, born in Abbeville on October 12th, 1781 and father of Jean-François L'Épine (born in 1732) built this organ between 1712 and 1714. He also designed the organcase that is 10.3 feet (3.13 meters) high and 14.8 feet (4.52 meters) wide. The Positif organcase is 3.2 feet (0.96 meter) deep.
There is not much information about this organ during the following hundred years, but it is completely logical to presume that it was subjected to deteriorations over the years and to the Revolution, so that in 1838 a restoration request was submitted but it there was no follow-up.
The instrument was rebuilt in the pre-Romantic style between 1860 and 1863 for Bishop Jean-Jacques David Bardou by organbuilder Jean-Baptiste Stolz et fitted into the original organcase which was nevertheless widened and its back extensioned way up to the west facade wall. In 1876, important works took place in the chancel and caused a massive dusting of the instrument. In 1878, organbuilder Stoltz executed a renovation which is a restoration without any modifications.
Between 1939 and 1945, organbuilder Léopold Troseille modified the instrument: electrification of the action and addition of new stops using the borrowing method. The Barker machine is taken out. Fortunately, almost all Stoltz pipework is preserved.
In 1962 organbuilder Merklin submits a restoration propsal, but there was no follow-up. In 1978, a proposal by organbuilder Koenig went the same way. In 1984, the organ became unplayable.
The restoration operations began in 1984. While dismantling the instrument, 15th-century frescoes are discovered on the west facade wall. To show them off to advantage, the narthex vault was opened. Several plans for the organ were conceived: building of a new French-styled organ to be located on the nave side wall; rebuilt to original the Stoltz organ Stoltz; return to L'Épine's organcase, by making up for the lack of available space by locating the bellows in a side room, by building a Positive division organcase and building of a new contemporary-styled organcase in the back of the main one. Finally, the last proposal was retained and approved.
Works are entrusted to organbuilder Gérald Guillemin and are spreaded out from 1987 to 1990. The depth of the organcase is reduced and a second one, executed by the Commission of Historical Monuments, is added at the back of the instrument while the L'Épine organcase is brought back to its original dimensions. During these works, 19th-century additions to the organcase were removed and the instrument is brought back, within four stops, to the 1983 stoplist. Pipework was thoroughly restored, the action rebuilt according to the Stolz's principles.
The restored organ was inaugurated only in 1993. In 2001, some supplementary insulation works are carried out in the back organcase.
The 1863 instrumental structure is classified as a "Historic Monument" on February 20, 1979.
I. Positif |
II. Grand-Orgue |
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Bourdon | 8' | Montre | 16' | |
Flûte | 8' | Bourdon | 16' | |
Prestant | 4' | Montre | 8' | |
Flûte | 4' | Bourdon | 8' | |
Nazard | 2 2/3' | Grosse Flûte | 8' | |
Doublette | 2' | Salicional | 8' | |
Tierce | 1 3/5' | Violoncello | 8' | |
Plein-jeu | V | Prestant | 4' | |
1Cromorne | 8' | Doublette | 2' | |
Cornet | V | |||
Plein-jeu | V | |||
Bombarde | 16' | |||
1re Trompette | 8' | |||
12e Trompette | 8' | |||
Clairon | 4' |
III. Récit |
Pédale |
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Bourdon | 8' | 1Grosse Flûte | 16' | |
Flûte harmonique | 8' | Flûte basse | 8' | |
Gambe | 8' | Flûte | 4' | |
Voix céleste | 8' | Bombarde | 16' | |
Flûte octaviante | 4' | Basson | 16' | |
Octavin | 2' | Trompette | 8' | |
1Basson | 16' | Clairon | 4' | |
Trompette | 8' | |||
Voix humaine | 8' | |||
Basson-Hautbois | 4' |
1 | Jeu de Guillemin / Guillemin stop |