Description [Français / English] |
Composition sonore Stop List |
Références References |
Retour Return |
![]() |
Tribuot 1702 / Calliner 1804 / Danjou 1846 / Merklin & Kuhn 1956 / Boisseau 1970
[click on the image or here to obtain a larger picture] |
Historique
L’origine de cette cathédrale reste très vague. On parle du IVe et Ve siècles. Ce que l’on sait, c’est que la première église est édifiée sur l’ancien rempart gallo-romain et qu’elle occupe la place d’un temple antique. Et ceci est confirmé par la découverte d’une statue votive de Mercure dans le sanctuaire de la cathédrale en 1776, d’un autel dédié au dieu Mars derrière le chevet en 1850 et des effigies présumées de Marc-Aurel trouvées au Doyenné en 1908.
Au IVème siècle, la communauté possède une cathédrale mérovingienne bâtie et remplacée plus tard par une église carolingienne. L’église primitive, agrandie par saint Agricole, est détruite par les Sarrasins et reconstruite par Charlemagne qui y convoque un grand concile en 813. Entre-temps, l’église qui était placée sous le patronage de Saint Étienne est placée, vers 542, sous le patronage de Saint Vincent.
Érigée à partir de 1090, une cathédrale romane est construite, par l'évêque Gauthier de Couches, en trois étapes, dans le style normand et avec une forte influence provenant de l’abbaye de Cluny. Du premier chantier (1090-1100), il subsiste les chapelles à absidioles sud et nord. Du second (1120-1130), il reste le rez-de-chaussée du chœur et les bras du transept. Le troisième chantier, qui débuta en 1150, il reste les piliers et les arcades de la nef centrale et les deux bas-côtés. Les éléments gothiques, plus importants que les romans, sont réalisés en quatre chantiers s'échelonnant de 1220 à 1522. Ainsi, vers 1220, l'abside du chœur, la voûte de la croisée du transept, la chapelle du chevet et la salle capitulaire sont construites. Les murs de la nef suivront vers 1310. De 1380 à 1429, les voûtes de la nef, en croisées d'ogives, et des murs du cloître sont réalisées. Enfin, de 1400 à 1522, les chapelles des bas-côtés, les voûtes et le cloître sont construits. Au XVe siècle, des chapelles fermées de grilles de pierre sont aménagées entre les contreforts.
L'édifice surprend par sa tentative de lier les différentes phases de construction. Les parties inférieures romanes massives soutiennent une élévation gothique légère et lumineuse. L'histoire de la construction de la cathédrale constitue, en quelque sorte, un résumé de l'histoire architecturale et religieuse de la Bourgogne.
En 1562, pendant les guerres de religion, les Huguenots, protestants français, endommagent et pillent l’église.
À la Révolution, la cathédrale subit d'importants dommages alors que le diocèse et le chapitre sont supprimés, le chœur démoli et ses pierres vendues. Les clochers ne survivront pas. Le cloître est découpé en plusieurs propriétés et la cathédrale est utilisée à différents usages : magasin de fourrage, dépôt de vivres, temple de la raison.
Lors du Concordat, le 29 novembre 1801, le diocèse est officiellement supprimé et la région est rattachée au diocèse d'Autun. La restauration des dégâts, en particulier ceux subis par la façade et le toit, ainsi que les nombreuses réparations que nécessitait l’intérieur, sont effectuées au cours du XIXe siècle grâce à l’action de l'abbé Mugnier et selon les plans d'Antoine Chenavard, architecte lyonnais.
La cathédrale, classée « monument historique » depuis le 8 décembre 1903 est devenue, aux termes de la loi de 1905, une église paroissiale. Les deux tours sont classées « monument historique » le 25 novembre 1991.
L'édifice
La façade ouest, refaite de 1827 à 1844, est la première à adopter le style néo-gothique. Elle remplace celle, qui a été détruite et qui comportait un clocher roman. Constituée d'un porche en terrasse (œuvre de Lebas), elle est surmontée du pignon de la nef centrale avec rose ajourée. Cette façade est flanquée de deux tours carrées symétriques, hautes de 42 mètres (138 pieds), du gothique flamboyant, que l'architecte Antoine Chenavard proposa en 1827, car les deux anciennes tours, commençaient à s’effondrer. Ces deux tours sont couronnées de seize statues des patrons des quartiers et des communes chalonnaises et sculptées par Étienne de Saptes. Le transept comporte une petite porte gothique, surmontée d’un tympan. Un jardin, entoure le chevet et longe l'absidiole nord romane, puis contourne l'absidiole gothique majeure.
L'édifice comprend trois nefs, dont une nef centrale, un transept saillant, un chœur et un sanctuaire. Il possède une longueur intérieure de 62,9 mètres (206 pieds) et une largeur de 21,4 mètres (70 pieds). La nef centrale mesure 32,6 mètres de long par 10,2 mètres de large. Cette nef se compose de piliers flamboyants (pilastres cannelés, colonnes engagées et bases moulurées), qui ont été montés sur des arcs brisés et assis sur des piliers romans datant de la seconde moitié du XIIe siècle. Au premier étage, un triforium à balustrade pleine est visible et permet de circuler dans l'épaisseur des murs. Entre les faisceaux à colonnes gothiques appuyées aux chapiteaux romans, chaque travée comporte cinq arcatures à sommet trilobé. Au deuxième étage, on retrouve une deuxième galerie, la coursière, à balustrade ajourée de quatre-feuilles. Quant à la voûte, qui est à plus de 24 mètres (78,7 pieds) du sol, elle est sur croisées d'ogives et est complétée par une nervure axiale, la lierne. La nef s'achève, après sept travées, par une curiosité architecturale : une grande rose intérieure. Gothique, elle est percée au dessus de l'arc roman, qui sépare la nef centrale du transept. Il s'agit d'un vestige du temps où la nef, encore romane, couverte d'un plafond plat, était plus basse que le transept. Cet arc franchi, on arrive dans la croisée du transept.
Cette croisée se compose de piliers et d'arcs romans, ainsi que d'une voûte gothique. Initialement, elle devait être éclairée par trois faces : à l'ouest, éclairé par la rose, et au nord et sud, éclairée par deux baies géminées surmontées d'un oculus, mais qui aujourd'hui sont murées. Quant aux bras du transept, ils possèdent deux travées.
La croisée du transept franchie, on arrive au chœur, qui est surmonté de deux marches. Comme la croisée du transept, il possède des piliers et des arcs romans, plus raffinés. Le triforium, qui s'était arrêté avec la croisée du transept, reprend. Mais cette fois-ci, il est plus aérien et plus proche des sommets des arcs. Chaque travée comporte trois baies dont les arcs brisés sont portés par des piles cylindriques. Quant aux voûtes gothiques, elles sont renforcées par deux arcs importants à l'entrée du chœur et à celle du sanctuaire.
Pour accéder au sanctuaire, il faut franchir trois marches. Il est entièrement gothique, car l'abside semi-circulaire, a été remplacée par cette abside à cinq pans. Les trois fenêtres du rez-de-chaussée sont encadrées de deux colonnettes. Une tapisserie, placée en 1965, provenant de Bruxelles, et datant de 1510, vient agrémenter la splendeur de ce sanctuaire. Haute de 6,75 mètres (22 pieds) et large de 7,15 mètres (23,5 pieds), elle représente trois scènes bibliques et l'Eucharistie.
Les deux collatéraux sont jalonnés de chapelles. Plusieurs trésors se retrouvent dans l'édifice : une grande tapisserie du saint Sacrement exécutée à Bruxelles vers 1510, une Pietà en pierre de la fin du XVe siècle, un tableau sur bois du peintre Richard Tassel datant de 1608, représentant le Christ aux anges, un gisant de Jérôme Bourgeois, sculpté à la fin du XVIe siècle par Germain Pilon, des chapiteaux romans, la crosse de Saint-Loup en ivoire du XIIe siècle, plusieurs fresques du XVe siècle et, dans l’avant sacristie, un vitrail du XVIe siècle évoquant l’Apocalypse. Le maître-autel à baldaquin a été réalisé en 1686 sur un projet de Jules Hardouin-Mansart.
L'orgue
Le facteur Julien Tribuot installe un orgue dans cette église en 1702. Les frères Riepp interviennent sur l'instrument en 1750.
Après la Révolution, en 1804, François Callinet remet l'orgue en état de fonction mais celui-ci sera démonté en 1819. Ce n'est qu'en 1846 que le facteur Félix Danjou le remonte en refaisant à neuf certains éléments mécaniques et en logeant le Positif dans le grand corps pour un résultat à l'esthétique romantique. En 1858, Charles Verschneider en modifie la composition.
En 1956, la maison Michel Merklin et Kuhn effectue un relevage de l'instrument tout en augmentant l'étendue du pédalier.
En 1970, le facteur Robert Boisseau retructure l'orgue et rétablit le Positif de dos à sa place originale. Il augmente la partie instrumentale qui adopte alors un caractère néo-classique. Les parties intrumentales les plus anciennes sont classées « monuments historiques » en mai 1972.
Les facteurs Jean Deloye et Jean-Marc Cicchero effectuent des travaux sur l'instrument en 1992.
[cliquer sur l'image ou ici pour obtenir une version agrandie]
History
The origin of this cathedral remains very vague: around the 4th century and 5th centuries. What is known is that the first church is built on a former Gallo-Roman rampart and that it sits on a former temple. This is vouched by the discovery of a votive statue of Mercury made in the shrine of the cathedral in 1776, by an altar devoted to March behind the apse in 1850 and by Marc-Aurel's supposed effigies found in the Deanship in 1908.
In the 4th century, the community built a Merovingian cathedral which was later replaced by a Carolingian church. The first church, enlarged by St Agricole, is destroyed by the Saracens and rebuilt by Charlemagne who hosts a large council in 813 in there. Meantime, the church, which was dedicated to St Stephen, is rededicated, around 542, to St Vincent.
A Romanesque cathedral is built from 1090, by bishop Gauthier de Couches, in three stages, in the Norman style and with a strong influence coming from the Cluny abbey. From the first construction campaign (1090-1100), south and north apsidal chapels remain. From the second one (1120-1130), the chancel's ground floor and the transept arms remain. From the third one, which started in 1150, the nave's pillars and arcades along with both side ailes remain. Gothic element, more important then Romanesque ones, are executed in four stages spreading from 1220 till 1522. So, by 1220, the chancel's apse, the transept crossing's vault, the main apsidal chapel and the chapter room are constructed. The nave's walls will follow by 1310. From 1380 till 1429, the nave's ogivel rossing vault and the cloister's walls are built. Finally, from 1400 till 1522, the side-aisles chapels, vaults and the cloister are built. In the 15th century, chapels closed by stony gates are fitted in between buttresses.
The building blends styles from different construction stages. The massive Romanesque lower section supports a light and bright Gothic upper section. The cathedral's building history is, in a way, a summary of Burgundy's architectural and religious history.
In 1562, during the wars of religion, Huguenots, the French Protestants, damage and ransack the building.
During the Revolution, the cathedral suffers important damage while the bishopric and the chapter are abolished, the chancel is demolished and the building's stones are sold. Bell towers will not survive. The cloister is split up among several ownerships and the cathedral has many uses: grain store, supplies depot, temple of reason.
At the Concordat, on November 29th, 1801, the bishopric is officially abolished and the region is attached to the Autun bishopric. Repairs to the facade and the roof, as well as the numerous interior repairs, are executed, thanks to Rev Mugnier's action and according to the plans prepared by Lyons architect, Antoine Chenavard, in the 19th century.
The cathedral, classified as "historical monument" since December 8th, 1903, is now a parish church, according to the law of 1905. Both towers are classified as "historical monument" on November 25th, 1991.
The Building
The western facade, rebuilt from 1827 till 1844, is the first element to adopt the neo-Gothic style. It replaces the one destroyed which included a Romananesque bell tower. With a terrace porch (executed by Lebas), it is topped by the main nave's gable with an openwork rose window. This facade is flanked by two symmetrical square flamboyant Gothic towers, 138 feet (42 metres) high proposed in 1827 by architect Antoine Chenavard, because the former two towers were in danger of collapsing. These two towers are crowned with sixteen statues, sculpted by Étienne de Saptes, and depicting the patron saints of the city's districts and surrounding villages. The transept includes a small Gothic door, topped by a tympanum. A garden surrounds the apse and runs along the Romanesque north absidiole, then gets round the main Gothic absidiole.
The building has three naves, among which the main nave, a projecting transept, a chancel and a sanctuary. It is 206 feet (62.9 meters) long and 70 feet (21.4 metres) wide. The main nave is 107 feet (32.6 metres) long by 33,5 feet (10,2 metres) wide. This nave is made up of Flamboyant Gothic pillars (fluted pilasters, engaged columns and molding-decorated footings) sitting on Romanesque pillars dating from the second half of the 12th century). On the first floor, a full balustrade triforium is visible and allows to circulate within the thickness of the walls. Between Gothic columns supported by Romanesque capitals, every bay includes five treefold-topped archways. On the second floor, a gallery with an openwork balustrade. The diagonal rib vault, which is more than 78.7 feet (24 metres) above the floor, is supplemented by an axial rib, the strut. The nave ends, after seven bays, with an architectural curiosity: a large internal rosace. Of Gothic style, it is pierced above a Romanesque archway, which separates the main nave from the transept. It is a vestige from the days when the nave, still Romanesque and covered with a flat ceiling, was lower than the transept. Past his archway, it is the transept crossing.
This crossing is made up of pillars and of Romanesque archways, as well as a Gothic vault. Initially, it was to be lit from three sides: from the West, by the rosace, and from the north and south, by two paired bays topped by an oculus, which are today walled up. Transept arms are two-bay long.
Past the transept crossing, is the chancel which raised by two steps. As for the transept crossing, it has pillars and more refined Romanesque archways. The triforium, which had stopped at the transept crossing, resumes. But this time, it is more overhead and closer to the top of the archways. Every bay includes three openings whose pointed archways are supported by cylindrical pillars. As for the Gothic vaults, they are reinforced by two important archways at both the chancel and the sanctuary entrances.
In order to reach the sanctuary, it is necessary to go up three steps. It is completely Gothic, because the semicircular apse was replaced with this five-sided apse. The three windows on the ground floor are flanked by two small columns. A tapestry, installed in 1965, coming from Brussels, and dating from 1510, decorates the sanctuary. It is 22 feet (6.75 metres) high and 23.5 feet (7.15 metres) wide, it depicts three biblical scenes and the Eucharist.
Both side aisles are punctuated by chapels. The building houses several treasures: a large Holy Sacrament tapestry executed in Brussels by 1510, a stone Pietà dating from the end of the 15th century, a picture on wood br painter Richard Tassel dating from 1608 and representing Christ to the angels, a statue of Jérôme Bourgeois, sculpted at the end of the 16th century by German Pilon, Romanesque capitals, St Loup's ivory crosier dating from the 12th century, several 15th-century frescoes and, in the front sacristy, a 16th-century stained glass window depicting the Apocalypse. The baldachino high altar was executed in 1686 from plans by Jules Hardouin-Mansart.
The Organ
Organbuilder Julien Tribuot installs an organ in this church in 1702. Riepp brothers execute work on this intrument in 1750.
After the Revolution, in 1804, François Callilnet rehabilitates the organ which was leter dismantled in 1819. In 1846, organbuilder Félix Danjou rebuilds the organ while renovating the action and transferring the Positif division inside the main organcase in order to achieve romantic esthetics. In 1858, Charles Verschneider modifies the stop list.
In 1956, organbuilding firm Michel Merklin & Kuhn overhauls the instrument and enlarges the pedal compass.
In 1970, organbuilder Robert Boisseau restructures the organ and re-installs the back Positif into its original location. He enlarges the instrument who takes on a neo-Classic style. Earliest instrumentsl parts are classified as "historical monuments" in May 1972.
Organbuilders Jean Deloye and Jean-Marc Cicchero work on the instrument in 1992.
I. Positif |
II. Grand-Orgue |
|||
---|---|---|---|---|
Montre | 8' | Montre | 16' | |
Bourdon | 8' | Montre | 8' | |
Prestant | 4' | Bourdon | 8' | |
Nazard | 2 2/3' | Flûte | 8' | |
Doublette | 2' | Prestant | 4' | |
Tierce | 1 3/5' | Grosse Tierce | 3 1/5' | |
Larigot | 1 1/3' | Nazard | 2 2/3' | |
Fourniture | III | Doublette | 2' | |
Cymbale | II | Tierce | 1 3/5' | |
Cromorne | 8' | Fourniture | IV | |
Cymbale | III | |||
Cornet | V | |||
Bombarde | 16' | |||
Trompette | 8' | |||
Clairon | 4' |
III. Récit |
Pédale |
|||
---|---|---|---|---|
Quintaton | 16' | Flûte | 16' | |
Principal | 8' | Soubasse | 16' | |
Bourdon | 8' | Flûte | 8' | |
Gambe | 8' | Basse | 8' | |
Voix céleste | 8' | Flûte | 4' | |
Octave | 4' | Fourniture | IV | |
Octavin | 2' | Bombarde | 16' | |
Plein Jeu | V | Trompette | 8' | |
Cornet | V | Clairon | 4' | |
Trompette | 8' | |||
Hautbois | 8' | |||
Voix humaine | 8' | |||
Clairon | 4' |