Description [Français / English] |
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Orgue de tribune / Gallery Organ Debierre, 1874
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Orgue de choeur / Chancel Organ Debierre, 1895
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Dol-de-Bretagne est une petite ville située à l'extrémité nord-est de la Bretagne. Cette ville fut le siège d'un évêché jusqu'en 1790. De saint Samson à Mgr Urbain-René de Hercé, fusillé à Vannes en 1795, plus de 80 évêques ont occupé le siège épiscopal de Dol. L'ancienne cathédrale Saint-Samson est l'un des plus beaux exemples de l’art gothique en Bretagne, marqué par une importante influence normande et anglaise.
L’histoire religieuse de Dol commence vers 548 avec l’arrivée du moine évêque de Cardiff, au Pays de Galles, saint Samson, qui y fonde un premier monastère. En 555, Judual, roi de Bretagne, transforme le monastère en évêché et c’est le point de départ d’un extraordinaire essor qui aboutira presque à la création d’un archevêché. Après le sacre de Nominoë, roi des Bretons, en 848, Dol devient la capitale religieuse de la Bretagne et la première église est remplacée par une cathédrale romane qui fut détruite en 1014 par les Vikings. Une seconde cathédrale est construite et elle est consacrée en 1194. Pendant trois siècles, la ville de Dol rivalise avec Tours, la métropole franque. Au milieu du XIe siècle, le pape Grégoire VII consacre un archevêque à Dol mais, en 1199, sous la pression de l'archevêque de Tours, le pape tranche en faveur de Tours.
Après cette date, à la suite de la victoire des Capétiens sur les Plantagenêts, Dol doit abandonner toute prétention au rang d’archevêché et le XIIIème siècle commence très mal. En 1203, les troupes de Jean-Sans-Terre incendient la cathédrale romane. Pris de remords, Jean-Sans-Terre participe au financement de la reconstruction qui s'effectue au temps de l'évêque Jean de Lisannet. À la mort de celui-ci, en 1231, la nef est achevée. En 1233, la ville est à nouveau prise et anéantie par le Duc de Bretagne, Pierre de Dreux. Le calme revenu, l'évêque Clément de Vitré redémarre la reconstruction en y introduisant de nouvelles techniques et en amenant sur le chantier des ouvriers ayant travaillé à l'élaboration d'autres cathédrales. La nouvelle construction se fait sur des bases romanes mais dans le style gothique dit "anglo-normand" et s'étale sur une bonne partie du XIIIe siècle : la touche finale est apportée au choeur en 1279. Le porche sud est plus tardif et date des XIVe et XVe siècles. La taille de l'édifice de granit donne une idée de l’importance qu’avait alors l’évêché de Dol.
L'intérieur se compose d’une nef, 39,3 mètres (129 pieds) de long par 17,1 mètres (56,1 pieds) de largeur et qui laisse une impression de très grande légèreté, est formée de sept travées à trois étages : grandes arcades, triforium et fenêtres hautes. L'impression de volume se confirme par la hauteur qui culmine à 20,2 mètres (66,3 pieds) sous voûte dans la nef et 20,5 mètres (67,3 pieds) dans le choeur. Le transept, dont chaque bras mesure 9,9 mètres (32,5 pieds) de longueur, présente quatre arcs de triomphe ogivaux. Le vaste chœur à chevet droit (27,6 mètres sur 8,7 mètres / 90,5 pieds sur 28,5 pieds) et un déambulatoire rectangulaire entouré de 10 chapelles présente un plan exceptionnelle rare en France. La grande verrière du chevet, du XIIIe siècle, conserve les vitraux les plus anciens de Bretagne. Après avoir été restaurés une première fois au XVIe siècle, ils ont été restaurés en 1870. Enfin, une restauration générale, réalisée de 1982 à 1986, lui a redonné son éclat d’origine.
Le choeur contient plusieurs objets d'art: les 80 stalles en chêne, du XIVe siècle, décorées de feuillages ou de têtes humaines, le siège épiscopal, du XVIe siècle, aux armes de l’évêque François de Laval (1528-1556), la chaire, de 1898, oeuvre de Aügerie (1856-1927), et enfin l'autel de célébration et l’ambon (1980) : splendide réalisation du sculpteur Claude Gruer en terre cuite réfractaire "chamottée" (sculptée en direct, sans moulage).
La tour nord, commencée en 1520 par l’évêque Mathurin de Pledran, est restée inachevée, faute d’argent. Elle est flanquée d'un campanile à lanternon datant du XVIIe siècle. La tour sud, restée inachevée, est du XVe siècle et restaurée au XVIIe siècle. Le grand porche sud est peut-être le meilleur témoin de la magnificence de la ville aux XIIIe et XIVe siècles. Dans son aspect primitif, il était ouvert sur trois côtés. Fortement dégradé à la Révolution, l’architecte avait voulu le supprimer. Aujourd’hui, ses bas-reliefs, restaurés en 1898, nous racontent des épisodes de la vie de saint Samson, du roi Judicaël, de sainte Catherine et bien sûr de Jésus de Nazareth. Demi forteresse, éternellement inachevée, la cathédrale s’impose dans l’histoire.
Le prestige de l'évêché-comté de Dol dure jusqu'à la Révolution. La cathédrale devient alors successivement Temple de la Raison, écurie, entrepôt. Lorsque la fonction religieuse est rétablie, Dol ne récupère pas son titre d'évêché, qui est transféré à Rennes.
Les orgues
Orgue de tribune
Les archives font mention de la présence d'un orgue déjà ancien en 1575. L’actuel grand buffet et celui du positif datent de 1651 et ont été produits par le sculpteur Pierre Lourdel pour accueillir un instrument du facteur Henri Vaigon.
En 1874, une grande restauration et l’aménagement d’un grand orgue sont entrepris par le facteur d’orgue Louis Debierre, de Nantes, qui vide le Positif de son contenu. Le nouvel instrument comprend 26 jeux répartis sur deux claviers et pédalier. En 1899, Debierre lui-même supprime la console en fenêtre. En 1931, l’orgue est doté d’une soufflerie électrique. En 1947, un relevage partiel est opéré par le facteur Wolf qui installe des jeux harmoniques. Puis, à partir de 1963, l'orgue se dégrade très rapidement à la suite d'une infiltration d'eau.
À l'initiative du curé, Jules Orrière, et avec l'appui de Jean Langlais, une importante restauration est entreprise, en 1977, par la firme Beuchet-Debierre, qui profitera de l'occasion pour agrandir l'instrument en ajoutant un troisième clavier, le Positif de dos. L'orgue conserve sa machine Barker au grand-orgue. Le nouvel orgue est inauguré, le 19 avril 1979, par Jean Langlais.
Orgue de choeur
En 1872, la paroisse se dota d'un polyphone Debierre vite remplacé en 1895 par l'instrument actuel. Celui-ci est logé dans un buffet néo-gothique placé dans une des grandes arcades sud du chœur. Sa composition originelle a été légèrement modifiée en 1973 par Joseph Beuchet. Actuellement cet orgue, entièrement expressif, comporte un clavier manuel de 56 notes et un pédalier de 20 notes. Il est doté de 6 jeux, la pédale fonctionnant en tirasse permanente.
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Dol-de-Bretagne is a small city located at the extreme north-east of Britany. This city was a cathedral town until 1790. From St. Samson to Bishop Urbain-René de Hercé, shot in Vannes in 1795, were more than 80 bishops have occupied the episcopal see of Dol. The former St. Samson cathedral is one of the best example of Gothic artchitecture in Britany, marked by a strong Norman and English influence.
Dol's religious story began around 548 with the arrival of monk-bishop St. Samson, from Cardiff (in Wales), who established a first monastery. In 555, Judual, King of Britany, transforms the monastery into a bishopric and this is the starting point that would lead to the creation of an archbishopric. After Nominoë's coronation, as King of Britany in 848, Dol becomes Britany's religious capital and the first church is replaced by a Romanesque cathedral that will be destroyed in 1014 by the Vikings. A second cathedral is built and consecrated in 1194. For three centuries, Dol competes with Tours, the Frankish metropolis. In the middle of the 11th century, Pope Gregory VII consacrates an archbishop in Dol, but in 1199, under pressure from the archbishop of Tours, the Pope decides in favour of Tours.
After that date, following the victory of the Capetians over the Plantagenets, Dol must abandon all pretension to become an archbishopric and the 13th century starts quite bad. In 1203, the cathedral is burnt by Jean-Sans-Terre's soldiers. During the episcopate of Bishop Jean de Lisannet, Jean-Sans-Terre, full of remorse, financially contributes to the cathedral's reconstruction. When Bishop de Lisannet dies in 1231, the nave is completed. In 1233, the city is again seized and destroyed by the Pierre de Dreux, Duke of Britany. When order is restored, Bishop Clément de Vitré resume the reconstruction while introducing new techniques and bringing experienced workers who have already worked on cathedral building sites. The building is erected on Romanesque foundations but is in the so-called "Anglo-Norman" Gothic style. Construction goes on for the major part of the 13th century: the final touch occurred in 1279. The south porch is built later, in the 14th and 15th centuries. The size of the granite building tells us about the importance the Dol's diocese at that time.
The 7-bay nave is 129 feet (39.3 meters) long by 56.1 feet (17.1 meters) wide. The elevation has three levels: large archways, triforium, and large windows. The volume comes from the height of 66.3 feet (20.2 meters) under the nave vault and 67.3 feet (20.5 meters) under the chancel vault. Each transept arm is 32.5 feet (9.9 meters) long and features four ogival archways. The large chancel with its flat apse (90.5 feet by 28.5 feet / 27.6 meters by 8.7 meters) and its rectangular ambulatory surrounded by 10 chapels is a rare floor layout in France. The large window in the apse dates from the 13th century and contains the oldest stained-glass in Britany. After first being restored in the 16th century, they were again restored in 1870. Finally, a complete restoration, executed from 1982 to 1986, has put a new brightness.
The chancel contains many artistic furnishings: the 14th-century 80 oak stalls decorated with foliage and human heads, the 16th-century episcopal throne decorated with Bishop François de Laval's coat of arms, the 1898 pulpit executed by Aügerie (1856-1927), and finally the 1980 celebration altar and pulpit executed by sculptor Claude Gruer and made of refractory earthenware (direct sculpture, without casting).
A 17th-century campanile with its lantern is set aside the north tower whose construction began in 1520 by Bishop Bathurin de Pledran and is still unfinished due to lack of funds. The 15th-century south tower, still unfinished, was restored in the 17th century. The large south porch is maybe the best example of the city's opulence in the 13th and 14th centuries. Originally, it was opened on three sides. Largely damaged during the Revolution, the architect wanted to take it down. Today, its bas reliefs, restored in 1898, depict the life of St. Samson, of King Judicaël, of St. Catherine, and Jesus of Nazareth. Half fortress, for ever unfinished, the cathedral stands out in history.
The prestige of Dol's bishopric lasts until the Revolution. The cathedral successively becomes Temple of Reason, stable, and warehouse. When religion is restored, Dol is no longer is bishopric. It has been transferred to Rennes.
The Organs
Gallery Organ
Archives mention the presence of an organ already old in 1575. The actual main organcase and the positif organcase are from 1651. They were produced by sculptor Pierre Lourdel to receive an instrument built by Henri Vaigon.
In 1874, a major restoration and the construction of a large organ are entrusted to organbuilder Louis Debierre, from Nantes, who empties the Positif. The new instrument features 26 stops over two manuals and pedal. In 1899, Debierre removed and replaced the attached console. In 1931, an electric blower is installed. In 1947, a partial renovation is carried out by organbuilder Wolf who installs harmonic stops. Then, from 1963 on, the organ becomes rapidly dilapidated following water damage.
At the parish priest Jules Orrière's initiative and with the help of Jean Langlais, a major restoration is undertaken in 1977, by organbuilding firm Beuchet-Debierre who will also enlarge the instrument by reintroducing a third manual, the Positif division. The instrument still uses a Barker machine on the Grand-orgue division. The new instrument was inaugurated in April 19th, 1979 by Jean Langlais.
Chancel Organ
In 1982, the parish purchases a Debierre polyphone soon replaced in 1895 by the actual organ. The instrument is located in a neo-Gothic organcase installed in one of the large chancel archway. Its original stoplist was slightly modified in 1973 by Joseph Beuchet. This entirely enclosed 6-stop instrument has one 56-note manual and a 20-note pedalboard. The pedal is operated by hitchdown.
I. Positif |
II. Grand-Orgue |
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Bourdon à cheminée | 8' | Bourdon | 16' | |
Prestant | 4' | Montre | 8' | |
Nazard | 2 2/3' | Bourdon | 8' | |
Quarte | 2' | Flûte | 8' | |
Tierce | 1 3/5' | Prestant | 4' | |
Larigot | 1 1/3' | Flûte | 4' | |
Cymbale | IV | Doublette | 2' | |
Trompette | 8' | Sesquialtera | II | |
Cromorne | 8' | Plein-Jeu | V | |
Bombarde | 16' | |||
Trompette | 8' | |||
Clairon | 4' |
III. Récit |
Pédale |
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Quintaton | 16' | Flûte | 16' | |
Flûte creuse | 8' | Flûte | 8' | |
Gambe | 8' | Flûte | 4' | |
Voix céleste | 8' | Bombarde | 16' | |
Flûte | 4' | Trompette | 8' | |
Flûte | 2' | Clairon | 4' | |
Plein-Jeu | IV | |||
Trompette | 8' | |||
Basson-Hautbois | 8' | |||
Voix humaine | 8' | |||
Clairon | 4' | |||
Tremblant |
Clavier manuel |
Pédale |
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1Bourdon (B/D) | 16' | En tirasse / By pulldown | ||
Bourdon | 8' | |||
Salicional | 8' | |||
Principal italien | 4' | |||
Plein Jeu | III | |||
2Trompette (B/D) | 8' | |||
Tremolo |
B/D | Basses et dessus / Basses and Treble | |
1 | Coupure entre f0 et f#0 / Division between f0 et f#0 | |
2 | Coupure entre d1 et d#1 / Division between d1 et d#1 |