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Marchand, 1627 / Moitessier, 1847 et 1857 Cavaillé-Coll-Mutin, 1932 / Sals, 1981 Sals & Henry, 2000
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La cocathédrale Notre-Dame-du-Bourguet est une cathédrale catholique et un monument historique français, située dans la ville de Forcalquier, dans les Alpes-de-Haute-Provence.
Forcalquier fait actuellement partie du diocèse de Digne-les-Bains qui correspond, depuis la Révolution, au département des Alpes-Haute-Provence. Jusqu'au XVIIIe siècle, le département ne compta pas moins de sept diocèses, avec sept cathédrales et sept évêques. Forcalquier dépendait d'une de ces anciennes villes épiscopes, Sisteron.
Cette cathédrale fait l’objet d’un classement au titre des « monuments historiques » depuis le 18 avril 1914.
Historique
La ville de Forcalquier eut le privilège d'avoir une cathédrale ou plutôt une cocathédrale (fait unique en France) puisqu'elle était le chef lieu, à l'égal de Sisteron, du diocèse de cette partie de la Provence. Une cocathédrale est une cathédrale associée à la cathédrale d'un diocèse. C'est ainsi que ces deux villes furent à la tête du même évêché depuis 1065. Privilège qui fut confirmé par deux papes : Adrien IV et Alexandre III.
L'évêque résidait à Sisteron mais Forcalquier avait un chapitre composé de douze chanoines, de neuf bénéficiers et d'un prévôt épiscopal. Pourquoi cette promotion? Parce qu'en 1065, un évêque (Géraud II Chevrier) qui avait été nommé pour être à la tête du diocèse de Sisteron fut repoussé par cette ville qui lui ferma ses portes, alors qu'il revenait de Rome après avoir reçu l'onction papale; il vint alors se réfugier à Forcalquier où il fut reçut particulièrement bien, le comte fut heureux de profiter de l'occasion pour s'allier la personne qui partageait avec lui le pouvoir, en un mot, il profita de l'aubaine pour faire d'un concurrent du pouvoir son obligé. Pour remercier de cet accueil chaleureux, l'évêque accorda à la ville les mêmes prérogatives qu'à celle de Sisteron; tout cela se passait après un épisode qui vit s'affronter deux hommes : Pierre I (homme de la famille de la noblesse qui possédait la ville) et Géraud I pour le titre épiscopal. Le premier siégeait à Sisteron, le second à Forcalquier; c'est l'abbé de Cluny qui mit un terme à cet affrontement lors d'un concile provincial qui se tint en Avignon. Les évêques de cet évêché furent élus par un vote égal entre les chanoines de Sisteron et ceux de Forcalquier, c'est à dire comme on le disait à l'époque entre le Haut Diocèse et le Bas Diocèse.
La première cocathédrale
L'église Saint-Mari, sur la butte, juste en-dessous du château comtal sera la première cathédrale? Elle aurait été fondée au début du XIe siècle par l'évêque Frondon. Pourquoi ce nom? Parce qu'elle avait recueilli les restes de saint Mari, abbé du monastère de Bodon proche du Val Benoit dans le diocèse de Sisteron; de cette ville, ses ossements avaient été transportés à l'église de Forcalquier, plus sure, pour leur épargner le vandalisme résultant d'une possible invasion sarrasine. C'est ainsi qu'il donna son nom à la future cathédrale qui avait été la chapelle du château comtal. Petit à petit, la ville se déplaçant vers le bas de la colline à laquelle elle est adossée, la cathédrale vint à ne plus avoir une grande fréquentation. Les reliques de saint Mari furent déposées, le 15 avril 1408, à Notre-Dame du-Bourguet qui devint, alors, la cathédrale.
Après avoir été dépouillée de son titre, l'église Saint-Mari continua de fonctionner sous l'appellation « Notre-Dame-de-Castel ». Délaissée, elle tomba en ruines au cours du XVIe siècle. Au XVIIIe siècle, ces vieilles pierres au milieu d'un terrain nu furent vendues à un particulier qui voulut y planter des oliviers mais dut abandonner son idée devant le scandale qu'il déclencha. De nos jours, seuls apparaissent les vestiges du porche et d'un mur gouttereau mais une campagne de fouilles a été entreprise en juillet 2007 pour en retrouver d'autres.
La seconde cocathédrale
La construction primitive de Notre-Dame-du-Bourguet date de 1155 et son clocher de 1217. Elle fut consacrée en 1372. Certains se demande si elle ne remplace pas un édifice encore plus ancien, ce n'était, alors, qu'un modeste monument qui prit une certaine ampleur, au XIIe siècle, notamment avec l'évêque Bernard d'Anduze. À l'origine, l'église cruciforme n'était composée que d'une nef, d'un choeur, d'un transept et d'un clocher qui constituent le premier essai d'adaptation de l'art gothique en Pays d'Oc. Élargie de bas-côtés au XVIIe siècle, elle conserve une nef romane en berceau brisé, une oeuvre de l'école provençale que prolonge un choeur gothique. Le transept et le chevet datent de la seconde moitié du XVIIIe siècle. Deux clochers se font face : l'un central date du XVIIe siècle, et l'autre, à campanile, date du XVIe siècle. La cloche « Maria Sauvaterra » date probablement de 1609. Le sol de la nef fut rehaussé de 2 mètres (6,5 pieds) pour être de niveau avec la Place du Bourguet.
Son portail, quant à lui, est purement gothique, ses colonnes sont faites de pierres de Mane et ses sculptures taillées dans du granit provenant de Fontienne. La toiture fut changée lors de travaux au XXe siècle. En ce qui concerne la chaire, qui a perdu son escalier, elle est en noyer et remonte au XVIIe siècle. L'église conserve une Vierge en bois polychrome provenant de Notre-Dame-de-Fougères. Le tableau du « Christ triomphant », oeuvre de Nicolas Mignard, est classé.
Comme beaucoup de lieux du culte, elle fut incendiée, en 1562, au cours des guerres des religions. À la Révolution, elle fut transformée en « Temple de la Raison » puis en grenier en fourrage avant d'être retourné au culte, en 1803.
En 2008-2009, le coupole du petit clocher a été reconstruite, après avoir été endommagée par la foudre.
L'édifice mesure 40 mètres (131 pieds) de long par 29,5 mètres (97 pieds) de large avec une hauteur totale de 36,5 mètres (120 pieds).
L'orgue
Le premier instrument connu date de 1627. Il s'agit d'un instrument de 9 jeux sur un clavier et pédalier construit par Pierre Marchand. En 1786, le clavier est remplacé. Pendant la Révolution, l'orgue sert à embellir les fêtes du nouveau régime. Lorsque rendu au culte, en 1803, l'orgue bénéficie de quelques travaux de remise en état.
En 1847, l'instrument est reconstruit, avec réutilisation du matériel ancien, par le facteur Prosper-Antoine Moitessier. L'orgue compte alors 22 jeux sur un clavier de Grand Orgue de 54 notes, un dessus de Récit expressif de 30 notes, et une pédale de 4 jeux (emprunts mécaniques) de 18 notes. Moitessier le dote d'un nouveau buffet, c'est celui qu'on peut encore admirer aujourd'hui. Moitessier revient en 1857 pour y poser une pédale indépendante de 4 jeux.
En 1932, l'instrument est restauré par la maison Cavaillé-Coll-Mutin. La pédale est portée à 30 notes, les emprunts mécaniques sont supprimés, et les deux premières octaves du Récit sont complétées en traction pneumatique.
En 1981, l'instrument est reconstruit par Alain Sals. Les travaux incluent la restauration des sommiers de Moitessier, la reconstruction de la console et de la mécanique, l'installation d'un positif de dos et d'une mécanique pour la basse du Récit, le rétablissement des emprunts de pédale de Moitessier avec complément sur sommiers séparés, l'installation de jeux neufs portant l'instrument à 34 jeux, la réfection du système de vent, la restauration de la tuyauterie ancienne, et l'harmonisation complète de l'instrument.
En 2000, les facteurs Alain Sals et Charles Henry effectuent un relevage de l'instrument. Ces travaux incluent le remplacement des sommiers de pédale de Moitessier, l'ajout de 2 jeux à la pédale, et le remplacement de la basse de la Voix humaine.
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The Notre-Dame-du-Bourguet cocathedral is a Roman Catholic cathedral and a French historical monument located in the city of Forcalquier, in the Alpes-de-Haute-Provence region.
Forcalquier is now part of the Digne-les-Bains diocese corresponding, since the Revolution, to the Alpes-Haute-Provence department. Until the 18th century, the department had no less than seven dioceses with seven cathedrals and seven bishops. Forcalquier was then part of one of those former episcopal cities, Sisteron.
The cathedral is classified as "historical monument" since April 18th, 1914.
History
The city of Forcalquier had the privilege to have a cathedral or rather a cocathedral (a unique situation in France) since it was the administrative center, just like Sisteron, of the diocese in this section of Provence. A cocathedral is a cathedral linked to a diocesan cathedral. That's how these two cities were at the seat of same diocese since 1065; a privilege confirmed by two popes: Adrian IV and Alexander III.
The bishop was residing in Sisteron but Forcalquier had a chapter composed of twelve canons, nine benefactors and of an episcopal provost. Why this promotion? Because in 1065, while coming back from Rome where he received papal unction, a bishop (Géraud II Chevrier) who had been named to be at the head of the Sisteron diocese was pushed aside by this city who refused to let him enter the city; he then came to take refuge in Forcalquier where he was particularly well received, the count was happy to use this opportunity for joining this person who shared power with him, in other words, he used the godsend to make this rival for power his obligee. To thank for this warm-hearted reception, the bishop granted the city the same prerogatives as the ones granted to Sisteron; all this was taking place after an episode where there was a confrontation between two men: Pierre I (a man from the noble family who owned the city) and Géraud I for the episcopal title. The first one was residing in Sisteron while the second one was in Forcalquier; finally the Cluny Abbot put an end to this clash during a provincial council which was held in Avignon. The bishops of this diocese were elected by an equal vote between the canons of Sisteron and those of Forcalquier, or as it was then called the High Diocese and the Low Diocese.
The First Cocathedral
St. Mari's chuch, on the hill, just downward from the count's castle was the first cathedral? It was established early in the 11th century by Bishop Frondon. Why this name? Because it had received St. Mari's relics, an abbot of the Bodon monastery neay Val Benoit in the Sisteron dioceseo; from that city, the relics were transferred into the Forcalquier church, more secure and to spare them from the vandalism resulting from a possible Saracen invasion. That's how the future cathedral, which had been the cout's castle's chapel, got its name. Slowly, the city moved downwards from the hill against which it was built, the cathedral came to be deserted. The St. Mari's relics were transferred, on April 15th, 1408, into Notre-Dame-du-Bourguet chuch which then became the cathedral.
Stripped from its status, St. Mari's church continued to be used and was then called Notre-Dame-de-Castel church. Abandoned, it fell in ruins during the 16th century. In in the 18th century, these old stones in the middle of a bare land were sold to an individual who wanted to plant olive trees there but he had to forego his plan considering the scandal it trigerred. Now, only remnants from the porch and from a side wall are left but a archeology project set up in July, 2007 will try to dig for more.
The Second Cocathedral
The original construction of Notre-Dame-du-Bourguet church dates from 1155 and its bell tower from 1217. It was dedicated in 1372. Some wonder if it does not replace an even more ancient building since it was a modest monument which took a certain scope, in 12th century, notably with Bishop Bernard d'Anduze. Originally, the cruciform church had only a nave, a chancel, a transept and a steeple which were the first attempt to use Gothic style in the Oc Country. Enlarged by side aisles in the 17th century, it kept its barrel-vaulted Romanesque nave, a Provençal school rowk which extends into a Gothic chancel. The transept and the apse date from the second half of the 18th century. Two bell towers are facing each other: the central one dating from the 17th century, and other one, as a campanile, from the 16th century. The "Maria Sauvaterra" bell probably dates from 1609. The nave floor raised of 6.5 feet (2 metres) to be of even level with Bourguet Square.
Its portal is pure Gothic, its columns are made with stones from Mane and the sculptures were executed in the granite coming from Fontienne. The roofing was changed during works in the 20th century. As regards to the pulpit, which lost its staircase, it is made of walnut and dates up to the 17th century. The church houses a polychromed wooden Virgin coming from Notre-Dame-de-Fougères. The "Triumphant Christ" painting, a work by Nicolas Mignard, is classified.
As for many places of worship, it was burned down duriing the Religion wars, in 1562. During the Revolution, it was transformed into a « Temple of Reason » then as a fodder barn before returning as a place of worship, in 1803.
In 2008-2009, the dome of the small bell tower was rebuilt, after being damaged by lightning.
The building is 131 feet (40 metres) long by 97 feet (29.5 metres) wide with a total height of 120 feet (36.5 metres).
The Organ
The first known instrument dates from 1726, it was a 9-stop organ over one manual and pedal built by Pierre Marchand. In 1786, the manual keyboard was replaced. During the Revolution, the organ was used during the new regime's festivities. When restored to worship, repair works were carried on the instrument.
In 1847, the instrument was rebuilt, using existing parts, by organbuilder Prosper Antoine Moitessier. The instrument is now a 22-stop organ over a 54-note Grand Orgue manual, a 30-note descant enclosed Récit manual, and a 4-stop 18-note Pedal division. Moitessier endowed the instrument with a new organcase, the one we still admire today. Moitessier worked again on the instrument in 1857 when he added 4 independent stops in the Pedal division.
In 1932, the instrument was restored by organbuilding firm Cavaillé-Coll-Mutin. The pedalboard is enlarged to 30 notes, the mechanical borrowings are eliminated, and the first two octaves in the Récit division are completed using pneumatic action.
In 1981, the instrument is rebuilt by organbuilder Alain Sals. These works included the restoration of Moitessier's winchests, the rebuilding of the console and the key action, the installation of a Positif de dos and a mechanical action for the lower octaves of the Récit division, the restoration of Moitessier's pedal borrowings with additions on seperate windchests, the installation of new stops bringing the total number of stops to 34, repairs to the wind system, the restoration of old pipework, and the complete revoicing of the instrument.
In 2000, organbuilders Alain Sals and Charles Henry executed a renovation. These works included the replacement of Moitessier's windchests in the Pedal division, the addition of 2 stops in the Pedal division, and the replacement of pipework corresponding to the lower notes of the Voix humaine stop.
II. Grand-Orgue |
I. Positif de dos |
|||||||
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Bourdon | 16' | (1847) | Bourdon | 8' | (2000) | |||
Gambe | 8' | (1847) | Prestant | 4' | (1627+1847) | |||
Bourdon | 8' | (2000) | Flûte à cheminée | 4' | (2000) | |||
Flûte | 8' | (1847+1932) | Nazard | 2 2/3' | (1627) | |||
Prestant | 4' | (2000) | Doublette | 2' | (2000) | |||
Flûte | 4' | (1847+1932) | Quarte | 2' | (2000) | |||
Doublette | 2' | (2000) | Tierce | 1 3/5' | (1627) | |||
Sifflet | 1' | (1847+2000) | Larigot | 1 1/3' | (1627+2000) | |||
1Cornet (D) | V | (1627) | Plein-Jeu | IV | (2000) | |||
Plein-Jeu | V | (2000) | Cromorne | 8' | (2000) | |||
1ere Trompette | 8' | (1847) | Tremblant | |||||
2e Trompette | 8' | (1847) | ||||||
Clairon | 4' | (1847) |
III. Récit |
Pédale |
|||||||
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
Bourdon | 8' | (1847+1932) | Soubasse | 16' | (2000) | |||
Flûte | 4' | (1847+1932) | Flûte | 16' | (1847) | |||
Cornet | III | (2000) | Flûte | 8' | (2000) | |||
Dessus de Hautbois | 8' | (1847) | Flûte | 4 | (2000) | |||
1Voix humaine (B+D) | 8' | (1847+2000) | Plein Jeu | IV | (2000) | |||
Tremblant | Bombarde | 16' | (1847) | |||||
Trompette | 8' | (1847+2000) | ||||||
Clairon | 4' | (1847+2000) |
1 | B = Basse, D = Dessus / B = Bass, D = Treble |