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Ruche, 1943 / Promonet, 2003
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La basilique Saint-Joseph est située place de Metz au centre de Grenoble. Elle dépend du diocèse de Grenoble-Vienne. Sa flèche culmine à 38 mètres (124,7 pieds) de hauteur. Elle succède à une première église, consacrée en 1697, située derrière l'actuelle basilique, dans un faubourg de la ville, hors des remparts de Lesdiguières. Elle est l'une des deux églises financées par Louis XIV à Grenoble. D'abord église rurale, elle est englobée, en 1837, lors de l'agrandissement de la ville dans l'enceinte fortifiée érigée par le Général François-Nicolas-Benoît Haxo (nom du général commandant la place forte de Grenoble). La basilique Saint-Joseph remplace cette presmière église au début du XXe siècle et qui sera démolie au début des années 1920.
Historique
En 1590, les protestants obtiennent le droit de célébrer leur culte à Grenoble. Selon les accords alors en vigueur, ils doivent bâtir leur temple à l'extérieur des remparts. Ils s'installent, en 1592, dans le faubourg Très-Cloîtres, dans ce qui sera appelé ensuite la rue du Vieux-Temple. Mais au cours du XVIIe siècle, la ville s’élargit jusqu'à englober le temple. Les catholiques protestent et, en 1671, le Conseil du roi Louis XIV ordonne la destruction du bâtiment.
Les protestants sont alors amenés à reconstruire un temple dans un autre endroit hors des remparts et ils choisissent le Pré-Vallier. En 1673, le temple est bâti, mais les protestations ne s'arrêtent pas, car l'emplacement choisi est voisin de plus d'une dizaine de couvents ou de maisons religieuses catholiques. Ceux-ci se plaignent du bruit que provoquent les cantiques protestants jusqu'à ce que le Conseil du roi ordonne une expertise en 1684. En réponse à cette expertise, le Conseil du roi exige la conversion de l'édifice "en église paroissiale pour le faubourg Très-Cloîtres". Peu après, de nouvelles législations, annonçant la révocation de l'Édit de Nantes, ordonnent la destruction de tous les temples.
En 1676, le cardinal Étienne Le Camus, évêque de Grenoble, obtient du roi la construction d'une nouvelle église dans sa ville. C'est ainsi que l'église Saint-Louis sera construite, mais elle ne couvre pas les faubourgs hors des remparts. Or, les habitants de ces faubourgs espéraient récupérer le temple qui est voué à la démolition. Vu la situation, le roi permet à l'évêque de Grenoble d'utiliser les bénéfices des matériaux et de la vente du terrain du temple pour acheter un terrain pour une nouvelle paroisse. Après deux ans de déblaiement, l'évêque achète, en 1687, un terrain qui sera agrandi en 1689, car le terrain initial n'était pas suffisant.
L'église
La construction est confiée à l'entrepreneur Jacques Aleyron selon les plans et devis à Claude de Mollard, Sieur Dieulamant, tous deux habitant la région. Comme prévu, le roi finance la construction. Même si le contrat initial prévoit une livraison en 1690, les guerres de Louis XIV entravent la construction, la disponibilité des ouvriers et les travaux supplémentaires pour contrer un sol marécageux font de sorte que l'église n'est terminée qu'en 1698.
L'église est pourvue en mobilier nécessaire pour le culte et le peintre David, de Grenoble, exécute deux tableaux pour les chapelles latérales : Saint Joseph et la Sainte Famille.
Jusqu'au milieu du XVIIIe siècle, les faubourgs se développent lentement et avec eux, la population de la paroisse. En 1720, la décision est prise de murer certains vitraux, partiellement ou complètement, pour diminuer le froid et le vent dans l'église. Entièrement paysanne à l'origine, la paroisse inclut désormais des bourgeois.
Lors de la Révolution, les prêtres qui s'opposent au nouveau régime sont destitués. Pour la paroisse Saint-Joseph, le directoire désigne un prêtre de la cathédrale, l'abbé Paul-François Baudot, comme remplaçant. Le remplacement ne se fait pas sans heurts, car les prêtres destitués continuent d'exercer d'abord dans les chapelles des communautés religieuses et, après leur fermeture six mois plus tard, en secret ou chez des particuliers.
En 1794, les curés sont priés de démissionner et l'abbé Baudot obtempère. L'église, qui ne sert plus au culte, accueille des réunions de section. L'armée ne tarde pas à la réquisitionner pour en faire un dépôt de munitions, le presbytère servant d'école avant d'être également utilisé par l'armée. Nul ne sait précisément ce qu'il advient de l'église dans les dernières années du XVIIIe siècle, mais un document de décembre 1798 indique qu'elle ne sert plus de dépôt de munitions.
Lors du Concordat, en 1803, un nouveau curé est nommé, mais l'église est dans un trop mauvais état pour y célébrer le culte et un oratoire est installé dans le presbytère. L'église est finalement restaurée et la paroisse se développe à nouveau.
L'édifice nécessite de fréquentes restaurations qui ne durent pas très longtemps. En 1867, son état "désastreux" amène le curé à demander l'autorisation de rebâtir sur de plus grandes dimensions. L'emplacement envisagé est alors des jardins près de la préfecture. Plusieurs autres projets sont considérés tel un agrandissement tout en construisant une chapelle dans le quartier Malakoff, ou la restauration de l'ancienne église des Carmes. Ces projets n'aboutissent pas, faute de moyens financiers et de la faible volonté politique.
En 1881, le curé Étienne Cottave relance l'initiative. De nouveaux projets de reconstruction sont avancés et une pétition est signée, mais rien n'y fait. Abandonnant l'idée d'un financement par la municipalité, le curé Gustave Ginon se borne à demander l'autorisation de construire et lance, en 1898, un concours pour le plan de la nouvelle église.
La première pierre de la nouvelle église est posée le 2 juillet 1914 par Mgr Louis-Joseph Maurin, évêque de Grenoble. Achevée en 1924, l'église est un édifice de très grandes dimensions avec un clocher accolé. Elle est l'oeuvre des architectes Paul Perrin et Francisque Girard et des entrepreneurs Pennequin père et fils (Joseph et Auguste) et Jules Bonnet. La messe est célébrée une dernière fois dans l'ancienne église le 14 juin 1924. Elle est ensuite démolie, et en 1930 il n'en reste plus rien.
Le 14 avril 1937, l'église est élevée au statut de basilique mineure par le pape Pie XI.
L'orgue
Depuis 1943, l'église abrite un orgue construit par la maison Édouard Ruche, de Lyon. L'instrument de type symphonique français reste incomplet dû aux difficultés de la guerre.
Complété au fur et à mesure des tranches de travaux, cet instrument s'articule autour de 23 rangs qui permettent un total de 37 jeux répartis sur trois claviers et un pédalier. Il a été réharmonisé dans le style néo-classique en 1974 par Charles Meslé, de la maison Ruche.
De 1997 à 2003, la maison Dominique Promonet, de Rives-sur-Fure, réalise une reconstruction de l'instrument lui permettant de correspondre au devis initial proposé en 1943.
La première tranche, menée de septembre 1997 à mars 1998, permet de remettre à neuf la partie pneumatique de la transmission, un accord complet, un complément de deux rangs pour le Plein-Jeu du Récit et le traitement des boiseries.
La seconde tranche, démarrée en août 2003, permet de remplacer la transmission par une transmission numérique et d'installer un combinateur électronique. Une Flûte ouverte de 16’ disposée en façade, étendue en Flûte 8’ et 4’, vient compléter les jeux de Pédale.
La troisième tranche a permis d’ajouter les trois jeux manquant encore aux claviers.
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St. Joseph basilica is located on Metz Place in the center of Grenoble. It belongs to the Grenoble-Vienne diocese. Its bell tower is 124.7 feet (38 meters) high. It succeeds a first church, dedicated in 1697, located behind the actual basilica, in a city suburb, outside the Lesdiguières ramparts. It was one of the two churches financed by Louis XIV in Grenoble. First as a rural church, it was included, in 1837, when the city was enlarged inside the wall enclosure erected by General François-Nicolas-BenoîtHaxo (name of the commanding general in Grenoble fortified town). St. Joseph basilica replaced this first church at the beginning of the 20th century and which was demolished early in the 1920s.
History
In 1590, the Protestants acquired the right to celebrate their worship in Grenoble. According to agreements then in force, they had to build their temple outside the ramparts. In 1592, they selected the Très-Clôitres suburb, in what will be called the Old Temple street. But in the 17th century, the city expanded to the point of including the temple. The Catholics protested and, in 1671, the King Louis XIV Council ordered the destruction of the building.
The Protestants were then obliged to rebuild their temple in another place outside the ramparts and they chose Pré-Vallier. In 1673, the temple was built, but protests did not stop, because the chosen site was neighboring more than a dozen Catholic convents or religious houses. These complained about the noise caused by the Protestant King until the Council of ordered an expertise in 1684. In reply to this expertise, the King Council required that the temple be converted into a "parish church for the Très-Cloîtres suburb". Shortly afterwards, new legislation, announcing the revocation of the Edict of Nantes, ordered the destruction of all temples.
In 1676, Étienne Cardinal Le Camus, bishop of Grenoble, secured from the king the construction of a new church in his city. That's how St. Louis church will be built, but it did not serve the suburbs located outside the ramparts. The suburb residents had hoped to recover the temple which was destined to destruction. In this situation, the king allowed the bishop of Grenoble to use the materials and proceeds from the sale of the land on which the temple was built to buy a piece of land for a new parish. After two years of clearing, the bishop bought, in 1687, a piece of land which will be extended in 1689, because the initial size was not sufficient.
The Church
The construction was entrusted to contractor Jacques Aleyron according to plans prepared by Claude de Mollard, Sieur Dieulamant, both residing in the region. As planned, the king financed the construction. Even if the initial contract planned a delivery for 1690, Louis XIV wars hindered the construction process, the availability of the workers and additional works to counter a marshy soil, the church was completed only in 1698.
The church was endowed with the necessary furnishings for worship and painter David, from Grenoble, executed two paintings for the lateral chapels: St. Joseph and the Holy Family.
Up to the middle of the 18th century, the suburbs developed slowly and with them, the population of the parish. In 1720, it was decided to build to seal certain stained glass windows, partly or completely, to reduce cold and wind in the church. Originally, completely rural, the parish began to include middle-class persons.
At the Revolution, the priests who opposed the new regime were displaced. For the St. Joseph parish, the Directoire appointed a cathedral priest, Fr Paul-François Baudot, as surrogate. Replacement was not without conflicts, because displaced priests continued their ministry first in the religious communities chapels and, after their closing six months later, secretly or in individual homes.
In 1794, the priests were asked to resign and Fr Baudot complied. The church, which was no longer used for worship, became a section meeting hall. It did not take long for the army to requisition it as an ammunition storage place, the presbytery was used as a school before being also used by the army. No one knows precisely what happened of the church in last years of the 18th century, but a December 1798 document pointed out that it did not serve any more as an ammunition storage place.
At the Concordat, in 1803, a new parish priest was appointed, but the church was in too poor a condition to celebrate worship there and an oratory was installed in the presbytery. The church was finally restored and the parish developed again.
The building required frequent restorations which did not last for a long time. In 1867, his "disastrous" condition led the parish priest to request the approval to rebuild in larger dimensions. The intended site was the gardens near the prefecture. Several other options were considered: an enlargement while building a chapel in the Malakoff district, or the restoration of the Carmelites ancient church. These plans did not succeed, for lack of financial means and of weak political will.
In 1881, parish priest Étienne Cottave revived the project. New reconstruction plans were submitted and a petition was signed, but nothing was done. Forgetting the idea of a financing by the municipality, parish priest Gustave Ginon merely asked for the approval to build and launched, in 1898, a competition for the plan of the new church.
The church cornerstone was laid on July 2nd, 1914, by Bishop Louis-Joseph Maurin, of Grenoble. Completed in 1924, the church is a very large dimension building with a contiguous bell tower. It is the work of architects Paul Perrin and Francisque Girard and of contractors Pennequin father and son (Joseph and Auguste) and Jules Bonnet. Mass was celebrated for the last time in the old church on June 14th, 1924. It was then demolished, and in 1930 there is nothing left.
On Speil 14, 1937, Pope Pius XI rose the church status to minor basilica.
The Organ
Since 1943, the church houses an organ built by Edouard Ruche firm, from Lyons. The French symphonic instrument remained unfinished owed to war difficulties.
Completed in progressively in several stages, this instrument has 23 ranks which allow for a total of 37 stops divided over three manuals and pedal. It was revoiced in neoclassical style in 1974 by Charles Meslé, of the Ruche firm.
From 1997 till 2003, the Dominique Promonet firm, of Rives-sur-Fure, carried out the reconstruction of the instrument to meet the 1943 original specification.
The first step, carried out from September 1997 till March 1998, included the updating of the pneumatic action, a full revoicing, an addition of two ranks in Récit division Plein-Jeu and the organcase restoration.
The second step, started in August 2003, included the replacement of the action transmission with a numerical action and the installation of an electronic combinator. A 16' Flûte ouverte, installed in the facade, and extended as an 8' and 4' Flûte completed the Pedal division.
The third step included the addition of the three stops still missing in the manuals.
I. Grand-Orgue |
II. Positif |
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Bourdon | 16' | Quintaton | 16' | |
Montre | 8' | Principal | 8' | |
Flûte harmonique | 8' | Cor de nuit | 8' | |
Bourdon (ext) | 8' | Flûte conique | 4' | |
Salicional | 8' | Nazard | 2 2/3' | |
Prestant | 4' | Quarte | 2' | |
Flûte douce (ext) | 4' | Tierce | 1 3/5' | |
Doublette | 2' | 1Cornet | V | |
Plein Jeu | V | Trompette | 8' | |
Clairon | 4' |
III. Récit |
Pédale |
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Flûte creuse | 8' | Basse acoustique (ext) | 32' | |
Gambe | 8' | Contrebasse | 16' | |
Voix céleste | 8' | Soubasse (GO) | 16' | |
Flûte | 4' | Flûte (ext) | 8' | |
Flageolet | 2' | Bourdon (ext) | 8' | |
Larigot | 1 1/3' | Flûte (ext) | 4' | |
Plein Jeu | IV | Flûte (ext) | 2' | |
Basson | 16' | Flûte (ext) | 1' | |
Baryton (ext) | 8' | Basson (REC) | 16' | |
Clarinette | 8' | Baryton (ext) | 8' | |
Soprano (ext) | 4' | Soprano (ext) | 4' | |
Tremblant |
1 | décomposé / decompose |