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Callinet 1853 / Kern 1993
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Mentionné au XIIIe siècle comme procédant de la scission en deux du village de Hergheim, Oberhergheim est la propriété des abbés de Murbach jusqu'en 1307, après quoi le village appartient aux Hasbourg jusqu'à la Révolution.
Historique
Fondée par les abbés de Murbach, l'église est située au même emplacement que l'ancien édifice mentionné dès le XIIIe siècle. En 1811, le clocher de l'église devenue très vétuste menace de s'écrouler. La construction d'une nouvelle église est alors envisagée. Cependant, les travaux sont retardés pour des raisons budgétaires. La nouvelle église, de style néoclassique, est finalement construite en 1844 sur les plans de l'architecte François-Louis Laubser, de Colmar. Les frais de construction s'élèvent à 142 000 francs.
L'édifice est une belle église à colonnes de l'ordre dorique et à trois nefs. Il abrite des vitraux réalisés par Jean Weyh des ateliers Mayer en 1886 qui représentent les 14 saints intercesseurs ou saints dits guérisseurs. Le clocher affiche une horloge de Jean-Baptiste Schwilgué.
Le maître-autel, une réutilisation de l'ancien autel du XVIIIe siècle avec un retable du XIXe siècle, a été réaménagé en 1941 par le sculpteur local Joseph Saur. Il est orné d'un tableau représentant saint Léger recevant la palme du martyr. Sur cette peinture qui date probablement de la première moitié du XIVe siècle, on aperçoit l'ancienne église telle qu'elle existait à l'époque. Les autels latéraux sont l'oeuvre de Gabriel-Ignace Ritter. Celui du latéral nord possède un tableau du XVIIIe siècle représentant la mort de Saint Joseph assisté par le Christ et la Vierge. L'église possède une statue de procession du XVIIIe siècle de la Vierge à l'Enfant, en bois polychrome doré, dont certains éléments ont disparu.
L'orgue
En 1847, la nouvelle église est terminée. De l'orgue de cette église, nous ne savons aujourd'hui que peu de choses. Construit par le facteur Waltrin fils, en 1749, il a disparu lors de la construction de la nouvelle église.
Le 7 novembre 1847, le Conseil municipal décide d'acquérir un orgue qui devait rivaliser avec celui de l'église du village voisin de Sainte-Croix-en-Plaine réalisé par les frères Callinet, ce qui témoigne de la concurrence que se livraient les communes.
Cet instrument sera la "pomme de discorde" entre les deux frères Callinet : Joseph (l'aîné), d'une honnêteté absolue, fidèle à ses traditions comme à sa parole, "carré" sur tous les plans, et Claude-Ignace (le cadet), son ancien associé, plus imaginatif, plus sensible aux évolutions esthétiques, et qui voulait enfin se libérer du joug de son frère.
En attendant la pose de l'orgue définitif, Joseph Callinet propose de mettre gratuitement un orgue à la disposition de la paroisse. Rappelons que les frères Callinet sont à cette date encore associés. S'en suit une longue période de négociations avec la préfecture. Le 19 novembre 1847, le préfet demande de lui fournir un état exact de la situation financière de la Commune. L'état financier daté du 9 janvier 1848 indique un manque à gagner de 2 000 francs. En conséquence, dans sa lettre du 19 janvier 1848, le préfet rejette le projet de construction d'un de l'orgue, car la Commune ne serait peut-être incapable de payer. Il encourage le Conseil municipal à trouver d'autres sources de revenus pour financer le projet.
Le projet est suspendu jusqu'au 8 mars 1851 date à laquelle Claude-Ignace Callinet dépose à la mairie un devis pour l'orgue. Le 18 mars, le préfet répond, une fois de plus, de lui indiquer les ressources au moyen desquelles la Commune entend faire face à la dépense projetée. Dès lors, Joseph, son frère, jaloux, surenchérit pour obtenir le marché. Cette hypothèse est étayée par deux éléments : tout d'abord le fait de prêter un orgue provisoire à la paroisse, en l'attente d'un orgue neuf était pour lui le signe patent de l'obtention de ce marché. On comprend donc sa déception lorsque la mairie met en concurrence les deux frères. Joseph prend cet acte comme un affront : non seulement, dans son esprit, il y a rupture de l'entente survenue en lui demandant le prêt gratuit d'un orgue, mais de plus, demander à son frère un devis signifie mettre en doute ses capacités de facteur d'orgues.
L'autorisation préfectorale est livrée le 17 janvier 1852. Le maire propose le financement suivant : 6 000 francs sur une coupe extraordinaire datée du 9 avril 1850, 8 000 francs sur une nouvelle coupe extraordinaire dans la forêt de la Hardt. Le financement trouvé, le choix du facteur devient désormais la préoccupation première.
Le 9 février 1852, le maire, M. Schmoll, informe le Préfet de la conclusion de nombreux mois de négociations. Elle est apparemment des plus claires : des devis ont été demandés aux deux frères Callinet lesquels ont été soumis à M. Vogt père qui les a trouvé bons les uns et les autres. Le Conseil municipal, qui avait mis toute sa confiance en Claude-Ignace Callinet a fait venir ce dernier et a traité verbalement avec lui. Joseph, qui se sent floué dans cette histoire, fait une proposition 3 000 francs inférieurs, et renonce au loyer de l'orgue provisoire. Claude-Ignace aligne ses prix. Cette surenchère est refusée par le Conseil municipal craignant que les rabais proposés affectent la solidité de l'instrument, les dimensions des tuyaux et même affecte la main-d'oeuvre utilisée.
Le contrat définissant les modalités de la construction de l'orgue est signé le 14 mars 1852 entre la Commune et Claude-Ignace Callinet qui s'engage à construire un orgue conforme au devis signé par lui en date du 8 mars 1851 devant être livré au cours de 1853 et ce, au coût de 13 000 francs et non 16 275 francs mentionnés dans le devis et ramené à 16 000 francs.
Pour le buffet, Claude-Ignace adopte un dessin qui lui servira beaucoup de modèle par la suite. L'idée est d'élargir la plate face centrale, qui porte les sept plus gros tuyaux de Montre. Cette grande tourelle masque le Récit. Le Positif reste classique, et remarquablement proportionné et décoré. C'est le dernier Positif de dos construit par Claude-Ignace puisque, après cet instrument, il abandonne définitivement ce concept.
Le 15 juin 1853, Martin Vogt, organiste de Colmar, est choisi comme expert par le Conseil municipal pour recevoir l'orgue.
Des réparations sont effectuées à la soufflerie en 1874. Le 24 avril 1917, les tuyaux de façade (les tuyaux en façade des Montres 16' et 8' du Grand Orgue et de la Montre 8' du Positif) sont réquisitionnés par les autorités allemandes. Cette opération est exécutée par le facteur Edmond-Alexandre Roethinger.
En 1928, Georges Schenkedel intervient pour remplacer la façade, et recule le buffet principal de 70 centimètres (2,3 pieds) de façon à laisser plus de place entre celui-ci et le Positif. Schwenkedel, qui sait reconnaître un chef-d'oeuvre, refuse d'intégrer le Positif à l'instrument comme cela se passait régulièrement à cette époque.
Des réparations mineures sont effectuées en 1954 et 1958.
Le buffet et la partie instrumentale de l'instrument sont classés au registre des monuments historiques le 19 octobre 1965.
En 1993, Gaston Kern, pour la Manufacture d'Orgues Alsaciennes, restaure l'instrument en posant une façade neuve. Le buffet principal est remis à sa place originale. Le jeu muet de Salicional est reconstruit et la basse de la Flûte 4' du Positif de dos est ajoutée. L'inauguration a eu lieu le 10 octobre 1993, avec René Kientzi et Hubert Heller.
En 2005, à la suite de travaux de restauration dans l'église qui causent de dégâts importants, Jean-Christian Guerrier effectue un relevage et assure l'entretien. La mécanique du Grand-Orgue avait quelque peu vieilli et souffrait de grippages au niveau de l'abrégé. Le phénomène a été corrigé (de façon réversible) par action sur les axes des rouleaux. Depuis cette intervention, la mécanique a retrouvé toute sa souplesse et sa précision.
[cliquer sur l'image ou ici pour obtenir une version agrandie]
Mentioned in the 13th century as being a product of division of the village of Hergheim, Oberhergheim is owned by the Murbach abbots until 1307, when the ownership was transferred to the Hasbourg until the Revolution.
History
Founded by the Murbach abbots, the church is located on the same site as the ancient building mentioned in the 13th century. In 1811, the bell tower of the very dilapidated church threatened to collapse. The construction of a new church was then considered. However, works were postponed for budgeting reasons. The new church, of neoclassical style, was finally built in 1844 on plans prepared by architect François-Louis Laubser, of Colmar. Construction costs were 142,000 francs.
The building is a beautiful church with Doric columns and with three naves. It houses stained glass windows executed by artist Jean Weyh from the Mayer workshops in 1886 which represent 14 intercessor or healing saints. The steeple shows a clock by Jean-Baptiste Schwilgué.
The main altar, a reuse of the 18th-century old altar with a 19th-century reredos, was refurbished by local sculptor Joseph Saur in 1941. It is adorned with a painting representing saint Léger accepting the palm of martyrdom. This painting, which probably dates from the first half of the 14th century, shows the old church as it was at that time. Lateral altars were executed by Gabriel-Ignace Ritter. The north lateral one has an 18th-century painting representing the death of saint Joseph assisted by Christ and the Virgin Mary. The church owns an 18th-century wooden polychrome and gilded procession statue of the Virgin and the Child, of whom elements are missing.
The Organ
In 1847, the new church was completed. Few things are known about the organ that was in the old church. Built by Waltrin Son, in 1749, it disappeared when the new church was built.
On November 7th, 1847, the Town council decided to acquire an organ which had to compete with the one in the neighboring Sainte-Croix-en-Plaine village church built by the Callinet brothers, this testifies the competition that existed among villages.
This instrument will be the "bone of contention" between the Callinet brothers: Joseph (the elder), totally fair, faithful to traditions and to his word, "square" on all plans, and Claude-Ignace (the younger), his former associate, more inventive, more sensitive to aesthetic evolutions, and who finally wanted to free himself from his brother's yoke.
While waiting for the installation of the final organ, Joseph Callinet offered to install a temporary organ free of charge. At that time, the brothers Callinet are still working together. Followed a long negotiation period with the prefecture. On November 19th, 1847, the prefect asked the village for exact financial statements. The financial statements dated January 9th, 1848 showed a 2,000-franc deficit. Consequently, in his January 19th, 1848 letter, the prefect rejected the organ project because the village would perhaps be unable to pay for it. He urged the Town council to find other income sources to finance the project.
The project was postponed until March 8th, 1851 when Claude-Ignace Callinet submitted a proposal for the organ. On March 18th, the prefect answered, one more time, to give him the financial resources the Village intended to use to pay for that expense. Joseph, his brother, envious, overbid to win the contract. This hypothesis is supported with two elements: first the idea to lend an interim organ to the parish pending a new organ was for him the obvious sign of the getting the contract. It is easy to understand his disappointment when Town hall decided to ensure competition between the brothers. Joseph took this decision as an affront: not only, in the mind, there was a breech of agreement when asking him for the free loan of an organ, but, moreover, to ask his brother for a proposal meant query about his organbuilder's capacities. Following this setback, Joseph Callinet will progressively discontinue his organbuilding activities.
The prefectural approval came on January 17th, 1852. The mayor offered the following financing: 6,000 francs from an extraordinary logging dated from April 9th, 1850, 8,000 francs from a new extraordinary logging in the Hardt forest. The financing now found, the choice of the organbuilder became the first priority.
On February 9th, 1852, the mayor, Mr Schmoll, informed the Prefect about the results agreed on following several months of negotiations. They were obviously very clear: proposals were invited from both Callinet brothers which were transferred to Mr Vogt Sr. who concluded that both proposals were of equal value. The Town council, which favored Claude-Ignace Callinet, called him and dealt orally with him. Joseph, who felt cheated in this story, made a proposal of 3,000 francs cheaper and abandoned the rent on the interim organ. Claude-Ignace brought his pricing ine line. The Town council rejected these new proposals fearing that the offered discounts would affect the solidity of the instrument, the dimensions of the pipework and even the work force used.
The contract detailing the terms and conditions for the construction of the organ was signed on March 14th, 1852 between the Village and Claude-Ignace Callinet who promised to build an instrument in conformity with the proposal he signed on March 8th, 1851 and to deliver it in 1853 at the cost of 13,000 francs and not 16,275 francs as mentioned in his proposal and lowered to 16,000 francs.
For the organcase, Claude-Ignace adopted a design he will frequently use later. The plan is to enlarge the central flat, which house the seven larger Montre pipes. This large turret concealed the Récit. The Positif remained classic, remarkably proportional and decorated. It is the last Positif de dos built by Claude-Ignace. After this instrument, he will definitely abandon this concept.
On June 15th, 1863, Martin Vogt, organist in Colmar, was selected as expert by the Town council to receive the organ.
Repairs were executed on the wind system in 1874. On April 24th, 1917, the facade pipes (Montre 16' and 8' of the Grand-Orgue and the Montre 8' of the Positif) were requisitioned by German authorities. This operation was carried out by Edmond-Alexandre Roethinger.
In 1928, Georges Schwenkedel intervened to replace the facade, and move back the main organcase by 2.3 feet (70 centimeters) to create more place between the main organcase and the Positif case. Schwenkedel, who knew how to recognize a masterpiece, refused to relocate the Positif inside the instrument as it was regularly done at the time.
Minor repairs and cleanings were carried out in 1954 and 1958.
The organcase and the instrument were classified in the historic monuments register on October 19th, 1965.
In 1993, Gaston Kern, for the Manufacture d'Orgues Alsaciennes, restored the instrument by installing a new facade. The main organcase was moved back to its original place. The silent Salicional stop was rebuilt and the basses of the Flute 4' of the Positif de dos were added. Inauguration took place on October 10th, 1993, with René Kientzi and Hubert Heller.
In 2005, following restoration works in the church which caused important damage, Jean-Christian Guerrier executed a restoration and was made responsible for the instrument maintenance. The Grand-Orgue action was getting old and suffered from rollerboard problems. It was corrected (in a reversible manner) by action on the roller axles. Since this intervention, the action found back its flexibility and its precision.
I. Positif de dos |
II. Grand-Orgue |
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Montre | 8' | Montre | 16' | |
Bourdon | 8' | Bourdon | 16' | |
Salicional | 8' | Montre | 8' | |
Prestant | 4' | Bourdon | 8' | |
Flûte | 4' | Salicional | 8' | |
Doublette | 2' | Gambe | 8' | |
Trompette | 8' | Flûte traverse | 8'4' | |
Basson/Chalumeau | 8' | Prestant | 4' | |
Nasard | 2 2/3' | |||
Doublette | 2' | |||
Fourniture | V | |||
Cornet | V | |||
Bombarde | 16' | |||
Trompette | 8' | |||
Clairon | 4' |
III. Récit |
Pédale |
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Flûte | 8' | Flûte | 16' | |
Bourdon | 8' | Flûte | 8' | |
Jeu céleste | 4' | Violoncelle | 8' | |
Flûte | 4' | Flûte | 4' | |
Cornet (TC) | III | Ophicléide | 16' | |
Voix humaine | 8' | Trombonne | 8' | |
Basson/Hautbois | 8' | Clairon | 4' |