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Waltrin 1717 Bois 1993
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Non loin de l'église catholique Saint-Grégoire-le-Grand et dans l'ancienne enceinte du château de la ville, s'élève le temple du culte protestant, construit sur l'emplacement d'une chapelle dédiée à sainte Marguerite, laquelle servit d'abord à ce culte. L'origine de cette chapelle paraît remonter au moins au XIVe siècle; elle formait primitivement, avec les bâtiments et terrains adjacents, la propriété de deux familles nobles de la ville : celles des Altenkastel et des Burghem, qui en avaient probablement été les fondateurs. En 1335, lorsque les Ribeaupierre deviennent les propriétaires, la chapelle et les constructions environnantes deviennent partie intégrante du château construit au XVIe siècle.
Après la révolte des paysans en 1525, Guillaume II de Ribeaupierre interdit toute propagande protestante. Quand la « Paix de religion » de 1555 accorde aux seigneurs le droit d'introduire la Réforme dans leur territoire, Egenolf et sa mère, Anne-Alexandrine de Furstenberg, favorisent ouvertement la Réforme et réclament un pasteur réformé. La réponse arrive en 1563 : Federlin, pasteur réformé, est nommé chapelain du château. La paroisse protestante de Ribeauvillé est créée le 18 avril 1563 dans la chapelle Sainte-Marguerite. Les cultes sont réservés à la famille, aux officiers et aux serviteurs du seigneur. Beaucoup d'habitants de la ville manifestent le désir d'y participer; aussi on trouve le moyen de les rattacher à un titre quelconque à la maison seigneuriale. Ils peuvent de ce fait envoyer leurs enfants à l'école que tient Federlin pour les garçons et sa femme pour les fillettes. Les autres sympathisants, par faute de place dans le château, doivent se rendre à l'église de Hunawihr. Le chapelain du château ne perçoit les droits paroissiaux que sur les seigneurs et leurs officiers, les habitants protestants sont tenus de payer ces droits au curé catholique et c'est aussi sur ses registres que sont transcrits leurs actes de naissance, de mariage et de décès.
Les protestants doivent faire face en 1629, à la demande de l'évêque de Bâle qui leur demande de choisir entre le retour au catholicisme ou l'émigration, d'où l'exode de nombreuses familles. Cette demande est faite à la suite de la proclamation de « l'Édit de restitution » de l'empereur Ferdinand II qui se veut une tentative de restaurer le règlement religieux et territorial de la paix d'Augsbourg (1555) et ainsi de récupérer les biens ecclésiastiques dont les protestants s'étaient peu à peu emparés, profitant de la faiblesse des empereurs précédents. Par la suite, ils doivent affronter la peste de 1630/1631 qui décime la population.
En 1784, une autorisation royale permet la construction d'un temple, destiné à l'usage de tous les habitants appartenant à cette réforme. Le temple sera édifié sur l'emplacement de la vieille chapelle Sainte-Marguerite. Sa construction débute le 23 mai 1783. La première pierre est posée le 22 juin 1783 et, le 17 octobre 1784, on y célèbre, pour la première fois, le service divin. La Révolution de 1789 proclame la liberté entière des cultes.
Le clocher, haut de 51 mètres (167 pieds), est construit en 1896 et, en 1998, l'église est cédée à la commune.
L'orgue
Le 1er août 1716, l'église catholique Notre-Dame-de-la-Nativité de Saverne commande un orgue de 18 jeux répartis deux claviers dont un Écho de trois octaves et pédalier à Joseph Waltrin. Il est installé en 1717. Joseph Waltrin complète son orgue en 1723 en y ajoutant un Positif de dos de neuf jeux et en remaniant la Pédale. L'instrument était complété par deux Tremblants (un doux, un fort). En 1738, Jean-André Silbermann note, lors d'une visite, la présence d'un Clairon à la Pédale, mais il signale aussi que la Pédale va jusqu'au deuxième sol.
En 1784, le facteur Sebastian Kraemer déménage l'orgue au temple protestant de Ribeauvillé, car il a installé un orgue neuf à Saverne. À cette occasion, il retouche les sculptures du buffet.
En 1808, les facteurs Joseph Rabiny et François Callinet reconstruisent l'instrument à la suite de dégâts encourus lors la Révolution. Au XIXe siècle, l'orgue perd ses jeux aigus (Tierces, Larigot...), et en 1917, ses tuyaux de façade sont réquisitionnés par les autorités allemandes.
En 1925, un nouvel instrument postromantique à traction pneumatique est construit et installé par Friedrich Haerpfer, de Boulay, suivant les directives d'Albert Schwitzer. De l'instrument de Waltrin, il conserve les buffets et une grande partie de la tuyauterie. La console demeure en fenêtre et le Positif de dos est vidé.
Dans les années 1990, la paroisse opte pour un orgue neuf, inspiré de Waltrin, et choisit le facteur Antoine Bois, d'Orbey, pour le construire et Jean-Christophe Tosi agit comme expert. La reconstruction dure de 1990 à 1993. Le matériel d'origine est réutilisé et complété dans la tradition du XVIIIe siècle. La Fourniture et la Cymbale qui n'avaient plus lieu d'être dissocié, puisqu'il y a un Positif, sont réunies en un seul Plein-Jeu de 5 rangs. La composition est reconstituée grâce aux pièces d'archives. Quant à la structure interne de l'orgue, elle est reconstituée grâce à des recherches, sur place, dans les traces laissées sur les pièces de bois, et dans les autres orgues Waltrin dont celui d'Ottmarsheim malheureusement détruit lors d'un incendie en 1991.
L'orgue restauré est inauguré le le 17 octobre 1993 par Jean-Charles Ablitzer. Le buffet est classé à titre d'objet aux registres des monuments historiques le 14 septembre 1995.
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Not far from St. Grégoire-le-Grand R.C. church and within the city castle's old surrounding wall, is the Protestant temple built on the site of St. Marguerite chapel used as the first worship chapel. The origin of this chapel goes back up at least to the 16th century; originally, with the buildings and the adjacent fields, it was owned by two noble families of the city: the Altenkastels and the Burghems who had probably been the founders. In 1335, when the Ribeaupierres became the owners, the chapel and the surrounding buildings become part of the castle built in the 16th century.
After the Peasants' uprising in 1525, Guillaume II de Ribeaupierre forbade any Protestant propaganda. When the 1555 « peace of religion » granted the right to the lords to introduce Reform into their territory, Egenolf and his mother, Anne-Alexandrine de Furstenberg, openly favored the Reform and requested a reformed pastor. The answer came in 1563: Federlin, a reformed pastor, was appointed the castle's chaplain. The Ribeauvillé's Protestant parish was established on April 18th, 1563 in St. Marguerite chapel. Worship was restricted to the family, the officers and the lord's servants. When many city residents wished to attend, ways were found to assign them a duty in the manor. With this assignment, they were able to send their children to the school managed by Federlin to be the boys and by his wife for the little girls. Due to lack of space in the castle, other sympathizers had to go to church in Hunawihr. The castle's chaplain received parochial tithe only from the lords and from their officers, Protestant residents were required to pay this duty to the Catholic priest. The same situation existed for birth, marriage and death certificates.
In 1629, Protestants faced a request from the bishop of Basel asking them to choose between the return to Catholicism or emigration; many families chose exile. This request followed the proclamation of « the Decree of restitution » by emperor Ferdinand II which was an attempt to restore the religious and territorial regulations of the Augsbourg Peace Treaty (1555) and to recover ecclesiastical properties taken over, little by little, by the Protestants using the weakness of previous emperors. Later, the community had to face the plague of 1630/1631 which decimated the population.
In 1784, a royal authorization allowed the construction of a temple to be used by all residents practicing the Reform. The temple will be built on the site of the old St. Marguerite chapel. His construction started on May 23rd, 1783. The first stone was laid on June 22nd, 1783 and the first service took place on October 17th, 1784. The 1789 Revolution proclaimed the total freedom of worship.
The 167-foot (51-metre) high bell tower was built in 1896 and, in 1998, the ownership of the church was transferred to the city.
The organ
On August 1st, 1716, the Notre-Dame-de-la-Nativité R.C. church of Saverne ordered an organ with 18 stops over two manuals one of which was a three-octave Echo division and pedal from Joseph Waltrin. It was installed in 1717. Joseph Waltrin completed his organ in 1723 by adding a nine-stop back Positif and altering the Pedal. The instrument also had two Tremblants (a mild one and a strong one). In 1738, Jean-André Silbermann observed, during a visit, the presence of a Cornet in the Pedal and the fact that the Pedal compass was going up to tenor G.
In 1784, organbuilder Sebastian Kraemer moves the organ into Ribeauvillé's Protestant temple because he installed a new organ in Saverne. On that occasion, he altered the organcase sculptures.
In 1808, organbuilders Joseph Rabiny and François Callinet rebuilt the instrument following damage incurred during the Revolution. In the 19th century, the organ lost its treble stops(Tierce, Larigot...), and in 1917, its facade pipes were requisitioned by the German authorities.
In 1925, a new pneumatic action post romantic instrument was built and installed by Friedrich Haerpfer, of Boulay, according to directives from Albert Schwitzer. From the Waltrin's instrument, he kept the organcases and most of the pipework. The console remained attached and the back Positif was emptied.
In the 1990s, the parish elected to have a Waltrin-style new organ and selected organbuilder Antoine Bois, of Orbey, to build it and Jean-Christophe Tosi to act as expert. Reconstruction lasted from 1990 till 1993. Original material was reused and completed according to the 18th-century tradition. The Fourniture and Cymbale, which no longer needed to be separated because a Positif is present, were combined into a single 5-rank Plein Jeu. The stoplist was reconstructed thanks to archive pieces. The internal organ structure was reconstructed thanks to research, on site, from traces left on wooden pieces, and in other Waltrin organs specially the one in Ottmarsheim unfortunately destroyed by fire in 1991.
The restored organ was inaugurated on October 17th, 1993 by Jean-Charles Ablitzer. The organcase is classified as object in the Historic monuments registers on September 14th, 1995.
I. Positif de dos |
II. Grand-Orgue |
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Bourdon | 8' | Montre | 8' | |
Montre | 4' | Bourdon | 8' | |
Flûte | 4' | Prestant | 4' | |
Nasard | 2 2/3' | Flûte | 4' | |
Doublette | 2' | Nasard | 2 2/3' | |
Tierce | 1 3/5' | Doublette | 2' | |
Larigot | 1 1/3' | Tierce | 1 3/5' | |
Fourniture 1' | III | Cornet | V | |
Cromorne | 8' | Plein-jeu 1 1/3' | V | |
Trompette | 8' | |||
Voix humaine | 8' |
III. Écho |
Pédale |
|||
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Bourdon | 8' | Bourdon | 16' | |
Flûte | 4' | Flûte | 8' | |
Cornet | III | Flûte | 4' | |
Bombarde | 16' | |||
Trompette | 8' |