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L'église abbatiale actuelle a succédé à quatre autres sur le même emplacement, la première bâtie en 558 par Clotaire II, roi de France. Elle est l'église d'un des plus puissants monastères bénédictins de Normandie fondés au VIIe siècle par saint Ouen, évêque de Rouen.
L'intérêt majeur de cette église abbatiale est qu'elle surpasse la cathédrale Notre-Dame tant par sa taille que par sa beauté et qu'elle est l'une des quelques grandes églises de France qui furent complétées. Sous la gouverne du Père Abbé Jean Roussel, la construction de l'église actuelle débuta en 1318 par le chœur et ses chapelles dans le style rayonnant et lorsque celui-ci meurt, vingt et un ans plus tard, une grande partie des transepts est terminée. Quant à la nef et la tour centrale, plus dans le style flamboyant, elles seront terminées en 1549. Malheureusement, la façade ouest, qui avait été planifiée selon un schéma unique, n'est pas terminée. Bien que sa construction ait duré plus de deux siècles, l'édifice présente une remarquable unité, car ses bâtisseurs successifs ont su rester fidèles au projet initial.
Saccagée en 1562, l'église souffrit également beaucoup de la Révolution, utilisée d'abord comme ateliers puis comme temple de culte laïc. La Révolution ayant mis fin à la vie de l'abbaye en 1790, les bâtiments conventuels sont occupés par l'hôtel de ville depuis 1800.
La façade actuelle fut édifiée de 1846 à 1851 sur les plans de Henry Grégoire qui ne considérait pas lui-même ce projet comme son meilleur. Car, au lieu de reprendre les travaux selon le plan initial, on préféra dresser une façade avec une allure plus moderne.
De l'intérieur, l'église mesure 416 pieds (126,8 m) de long, 83 pieds (25,3 m) de large et 104 pieds (31,7 m) de haut. La tour centrale, couronnée d'une exquise lanterne octogonale, mesure 285 pieds (86,9 m) de hauteur.
L'orgue
L’abbaye Saint-Ouen possédait déjà un orgue au XVIe siècle qui fut détruit par le Hugenots en 1562.
En 1630, un instrument neuf est construit par Crespin Carlier sur un plan fourni par Titelouze. C’est un grand huit pieds à deux claviers de 48 notes et une pédale indépendante de 28 marches. Cet orgue est remanié et augmenté vingt ans plus tard par Thomas Morlet; un Positif de dos est ajouté et le grand corps passe d’un huit pieds à trois tourelles à un grand seize pieds à cinq tourelles.
Après l’ouragan de 1683, l’orgue est remis en état par Jean Brocard et Jacques Cherel. Charles Lefebvre y travaille en 1724. D’autres importants travaux sont effectués par Nicolas Collar en 1733. En 1741, l’orgue est démonté par Jean-Baptiste Martin Lefebvre « pour obvier au dommage et à la perte considérable que causeraient à leur orgue les blés et autres grains que l’on doit reposer dans leur église… » On ne sait pas à quelle date il fut remonté.
En juillet 1803, on déclare qu’il ne reste « que la Montre, quoique incomplète, tous les jeux de l’intérieur, mouvements, sommiers, conduits ayant été démontés, brisés et enlevés. Il ne reste absolument rien dans le buffet ». L’orgue est reconstruit à cette époque avec du matériel provenant des instruments de Saint-Godard, de Saint-Vigor et de Saint-Jean. D’importants travaux sont entrepris de 1823 à 1838 par Pierre-François puis Paul-Louis Dallery.
Appelé en 1851 à vérifier l’instrument Aristide Cavailllé-Coll le classe parmi les plus grands instruments de France. L’orgue comprenant alors 50 jeux sur 5 claviers manuels et pédale. De 1851 à 1882, des réparations et modifications se succèdent : installation d’une nouvelle soufflerie, suppression du clavier d’Écho et installation d’un Récit expressif.
En 1888, « une restauration foncière et complète de toute la partie mécanique et instrumentale » est confiée à Aristide Cavaillé-Coll. Le facteur effectue une totale reconstruction ne conservant que les jeux anciens qui étaient en parfait état (environ 20 jeux). Inauguré le 17 avril 1890 par Charles-Marie-Widor, cet orgue somptueux (à la « Michel-Ange », comme le déclare l’organiste de Saint-Sulpice) est encore aujourd’hui pratiquement intact malgré les relevages de 1941 (Debierre-Gloton) et de 1955 (Beuchet-Debierre).
Le buffet est classé « Monument historique » le 5 février 1970, alors que la partie instrumentale l'est le 20 octobre 1976.
Cet instrument est le dernier chef-d’œuvre issu d’une longue série d’orgues qui avait commencé en 1840 avec l’orgue de la basilique Saint-Denis. Non seulement Cavaillé-Coll a-t-il ici conservé le Positif de dos, riche de douze jeux, mais il a adopté un certain nombre de dispositions remarquables pour remplir l’immense église, aussi vaste que Notre-Dame de Paris à quelques mètres près.
Le clavier du Récit, le plus grand jamais construit par le facteur, est ici un orgue à lui tout seul puisqu’il comprend vingt jeux. Au clavier principal (Grand-Orgue), on remarque deux jeux d’anches placés horizontalement en chamade à la base de la Montre.
Une telle facilité d’expansion du son, mêlée aux qualités d’harmonisation, fait que cet ensemble sonne admirablement. Cet orgue est l’un des plus admirables de Cavaillé-Coll, l’un des plus beaux de la période symphonique.
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The actual Abbey Church replaces four earlier churches all built on the same site, the first one being in 558 by Clotaire II, King of France. It is the church attached to one of the most powerful Benedictine monasteries in Normandy founded in the 7th century by St. Ouen, bishop of Rouen.
The main interest of this church, which surpasses the Rouen Cathedral in size and beauty, and is one of the few among the greater French churches that were completed. The construction of the present building began in 1318 by Abbot Jean Roussel, who, by his death, twenty-one years later, had completed the chancel with its chapels in the Decorated style, and a large portion of the transepts. The nave and central tower, more flamboyant in design, were completed in 1549 according to the original plan. Unfortunately, the west facade, which had been designed on a unique and most beautiful scheme, was left unfinished. Even though the construction period spans over two centuries, the building shows a beautiful unity in style because the successive builders remained faithful to the original plans.
Sacked in 1562, the building also suffered during the Revolution when it was used first as workshops and then as a state temple for worship. The abbey was closed in 1790 and the monastery was converted into a city hall in 1800.
The actual west facade was built from 1846 to 1851 upon plans prepared by Henry Grégoire who considered this project not to be his best one. Instead of executing the still existing original designs, they swept them away and a modern design was put up.
Inside, the church is 416 feet (126.8 m) long, 83 feet (25.3 m) wide, and 104 feet (31.7 m) high. The central tower, crowned with an exquisite octagonal lantern, is 285 feet (86.9 m) in height.
The Organ
The Abbey Church already had an organ in the 16th century that was destroyed by the Huguenots in 1562.
In 1630, a new instrument was built by Crespin Carlier upon plans prepared by Titelouze. It was an 8-foot instrument with two 48-note manuals and a 12-note independent pedal. This organ was revised and enlarged twenty years later by Thomas Morlet; a dorsal Positive was added and the main organ case went from an 8-foot 3-turret instrument into a 16-foot 5-turret instrument.
After the 1683 hurricane, the organ was repaired by Jean Brocard and Jacques Cherel. Charles Lefebvre worked on it in 1724. Other important work was carried out by Nicolas Collar in 1733. In 1741, the organ was dismantled by Jean-Baptiste Martin Lefebvre « in order to obviate damage and considerable loss that could be incurred to their organ by the presence of wheat and other grains in their church... » The date of reassembly is unknown.
In July 1803, it is stated that « only the Montre was left, even though some pipes were missing, all interior stops, mechanical parts, windchests, wind ducts have been dismantled, sacked and removed. The organcase was empty ». Atr that time, he organ was rebuilt using parts coming from St. Godard, St. Vigor and St. Jean instruments. Major work was carried out from 1823 to 1939 by Pierre-François and then by Paul-Louis Dallery.
Called upon to examine the instrument, in 1851, Aristide Cavaillé-Coll ranked it among the largest instruments in France. The organ then had 50 stops over five manuals and pedal. From 1851 to 1882, repairs and alterations were carried out : installation of a new blower, removal of the Echo manual, and installation of an enclosed Récit.
In 1888, « a fundamental and complete restoration of the mechanical and instrumental sections of the organ » was awarded to Aristide Cavaillé-Coll. The organbuilder executed a complete reconstruction of the instrument keeping old stops only if they were in good condition (approximately 20). Inaugurated on April 17, 1890, by Charles-Marie Widor, this magnificent organ (in the « Michelangelo » style, as would say the St. Sulpice organist) today stands almost intact in spite of the 1941 restoration (Debierre-Gloton) and the one in 1955 (Beuchet-Debierre).
The organ case was classified as a « Historical Landmark » on February 5, 1970, while the instrumental portion as classified as such on October 20, 1976.
This instrument is the last masterpiece in a long series of organs built since 1840 in St. Denis Basilica. Not only did Cavaillé-Coll kept the dorsal Positif, with its twelve stops, he initiated a large number of magnificent modifications to fill this large church, a few meters short of Notre-Dame in Paris.
The Récit division, the largest ever built by the organbuilder, is an organ by itself with its twenty stops. On the main manual (Grand-Orgue), there are two stops installed en chamade just under the Montre.
With an easiness for the sound to expand mixed with the voicing qualities, the sound of this instrument is admirable. This organ is one of Cavaillé-Coll's most magnificent works and one of the most beautiful from the symphonic period.
II. Grand-Orgue |
I. Positif |
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---|---|---|---|---|
Montre | 16' | Montre | 8' | |
Bourdon | 16' | Bourdon | 8' | |
Violon-basse | 16' | Gambe | 8' | |
Montre | 8' | Unda maris | 8' | |
Diapason | 8' | Dulciane | 4' | |
Bourdon | 8' | Flûte douce | 4' | |
Flûte harmonique | 8' | Doublette | 2' | |
Salicional | 8' | Plein-Jeu | V | |
Prestant | 4' | Cor anglais | 16' | |
Trompette en chamade | 8' | Trompette | 8' | |
Clairon en chamade | 4' | Cromorne | 8' | |
Clairon | 4' |
III. Récit |
IV. Bombarde |
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Quintaton | 16' | Grosse Flûte | 8' | |
Corno dolce | 16' | Flûte | 4' | |
Diapason | 8' | Doublette | 2' | |
Cor de nuit | 8' | Fourniture | V | |
Flûte traversière | 8' | Cornet 16' (c1) | V | |
Viole de gambe | 8' | Bombarde | 16' | |
Voix céleste | 8' | Contre-Basson | 16' | |
Voix éolienne | 8' | Trompette | 8' | |
Flûte octaviante | 4' | Clairon | 4' | |
Viole d'amour | 4' | |||
Quinte | 2 2/3' | |||
Octavin | 2' | |||
Carillon | I-III | |||
Cornet (c1) | V | |||
Tuba Magna | 16' | |||
Trompette harmonique | 8' | |||
Clarinette | 8' | |||
Basson-Hautbois | 8' | |||
Voix humaine | 8' | |||
Clairon harmonique | 4' | |||
Tremolo |
Pédale |
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---|---|
Soubasse | 32' |
Contre-basse | 16' |
Soubasse | 16' |
Basse | 8' |
Violoncelle | 8' |
Bourdon | 8' |
Flûte | 4' |
Contre-bombarde | 32' |
Bombarde | 16' |
Basson | 16' |
Trompette | 8' |
Clairon | 4' |