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Sals, 1983, 2008
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L'abbaye de Saint-Benoît-sur-Loire, appelée également abbaye de Fleury, est une abbaye bénédictine située dans la ville de Saint-Benoît-sur-Loire, dans le Loiret, près de la rive nord de la Loire, dans le Val de Loire et plus précisément dans la partie est de cette vallée inscrite au patrimoine mondial de l'UNESCO.
Clovis réunit un premier concile à Orléans en 511. Vers 520, saint Benoît fonde la monastère de Mont-Cassin au nord de Naples. Peu après l’évêque du Mans envoie des religieux de son diocèse au Mont-Cassin pour se renseigner sur la règle de saint Benoît. Le 6 janvier 542, saint Maur quitte le Mont-Cassin et Benoît de Nursie. Il passe la Pâque près d’Auxerre dans un lieu appelé Font-Rouge près d’un ermite appelé Romain qui avait donné l’habit monastique à Benoît de Nursie. Il arrive avec ses moines près d’Orléans et il essaya d’introduire la règle bénédictine à l’abbaye de Saint-Pierre-aux-Bœufs qui a pris plus tard le nom d'Abbaye Saint-Aignan, mais ce fut un échec. A la suite de la mort d'Innocentus, l’évêque du Mans, et le refus de son successeur de recevoir saint Maur, il resta à Orléans, puis se dirigea vers Angers, où avec l’aide du comte Florus, il crée l’abbaye de Glanfeuil.
En 580, le monastère de Mont-Cassin est dévasté par les Lombards. Les moines se réfugient à Rome et le corps de saint Benoit, mort en 547, reste à l'abandon parmi les ruines.
En 641, l’abbé de la collégiale Saint-Aignan d'Orléans, Léodebold, souhaite introduire la règle de saint Benoît dans son abbaye. Devant le refus de ses moines, il décide de fonder une nouvelle abbaye. Pour cela il échange, en 651, avec le roi Clovis II et grâce à l’appui de son épouse Bathilde, une propriété qu’il possédait avec la villa gallo-romaine de Floriacum (Fleury) à 30 km d’Orléans et sur la rive nord de la Loire. L’année même de son échange,il envoya des religieux pour fonder la nouvelle abbaye. Au début, ils utilisent probablement les anciennes constructions de cette possession royale. Quelques moines s’établissent sur une petite butte et y construisent une église dédiée à Notre-Dame, tandis qu’une seconde colonie de moines s’installe à une centaine de mètres plus loin, autour d’une église Saint-Pierre. À cette époque ces communautés ne vivent pas encore sous la règle de saint Benoît, mais sous celle d’un autre grand fondateur, saint Colomban. Les deux communautés se fusionnent le 27 juin 651 et le monastère est désormais connu sous le nom de Saint-Pierre de Fleury.
Ce monastère est l'un des premiers en Gaule à vivre selon la règle de saint Benoît. Le premier Abbé est Rigomaire (654-658). À la lecture des Dialogues de saint Grégoire, Mommole, le deuxième Abbé (658-679), décide de faire rapatrier les restes de saint Benoit (480-547) qui étaient abandonnés à Mont-Cassin. Il confie cette tâche à l'un de ses moines, Aigulfe, qui deviendra en 661, Abbé de Saint-Honorat de Lérins. Aigulfe se rend à Rome avec des moines du Mans qui souhaitent rapporter les reliques de sainte Scholastique enterrée près de saint Benoît. S'étant rendu seul au Mont-Cassin, car les autres s'étaient arrêtés à Rome, il y découvrit, à la suite d'une vision, les deux corps parmi les décombres. Malgré l'opposition du pape, le retour d’Aigulfe et ses compagnons avec les reliques se fait en juin 655. Le corps de sainte Scholastique est alors donné aux moines du Mans et celui de saint Benoît est d'abord déposé dans l'église Saint-Pierre puis transféré, à la fin de l'année 672, dans la crypte de l'église Notre-Dame qui devint alors l'abbatiale Saint Benoît. Cette translation est célébrée chaque année dans la liturgie monastique le 11 juillet.
Vers 752-754, sur ordre du pape Zacharie et du roi Pépin le Bref, des moines de l’abbaye du Mont-Cassin qui était réoccupée, vinrent à l'abbaye pour reprendre les reliques de saint Benoît. Ils étaient accompagnés par Carloman, le frère de Charlemagne, et de l’archevêque de Reims. La légende veut qu'un miracle de saint Benoît fit que l'Abbé Medon n'a donné aux moines du Mont-Cassin que quelques ossements du corps de saint Benoît.
L’abbaye subit le pillage, les invasions, les destructions et les incendies en 865, en 879 et en 897. Après ces épreuves, l’abbaye va refleurir à nouveau et connaîtra un vaste rayonnement spirituel, intellectuel et artistique. Le monastère fut réformé dans la première moitié du Xe siècle par Odon de Cluny (930-942). Deux Abbés en firent l'un des centres culturels de l'Occident : Abbon (de 988 à 1004) et Gauzlin (de 1004 à 1030). L'abbaye rayonna alors grâce à son importante bibliothèque et son scriptorium. Les bâtiments subissent de lourds dommages lors d'un incendie en 1026. Les travaux de reconstruction débutent, en 1027, par la tour-porche dont la construction avait commencé quelques années auparavant et qui semblait avoir échappé au feu. La construction de L'église actuelle débute en 1067 par la crypte pour y conserver les reliques de saint Benoît. L'abside, la crypte et le chœur furent achevés et consacrés le 21 mars 1108, permettant l'inhumation dans le sanctuaire, le 2 août suivant, du roi Philippe Ier. Vers 1150, la nef fut poursuivie pour rejoindre la tour-porche avec des arcatures gothiques. L'essentiel du bâtiment achevé, l'église fut consacrée en 1218. Les stalles furent mises en place en 1413.
L’abbaye est mise en commende en 1486 c’est-à-dire que ses supérieurs sont nommés par le Roi. La guerre de Cent Ans (1337-1453) et les guerres de religion (1540-1550, 1562-1598) ruinent l'abbaye sans faire trop de dommages aux édifices mais elles perturbent la vie régulière avec conséquence que les effectifs de la communauté s'effondrent. En 1627, le cardinal Armand-Jean du Plessis Richelieu, abbé commendataire, donne l'abbaye à la Congrégation de Saint-Maur.
Un nouvel abbaye est construit entre 1712 et 1731. À la Révolution, en 1792, les moines sont dispersés, le monastère détruit, les reliques mises à l'abri. L'église est protégée par les habitants et devient église paroissiale à la place de l'église Saint-Sébastien démolie. La paroisse est desservie par le clergé séculier ou des moines de l'abbaye de la Pierre-Qui-Vire, près de Vezelay, en Bourgogne. Au début de l'Empire (1804), l'abbaye sert de carrière de pierres.
La période de 1865 à 1903 marque une reprise de la vie monastique par des moines venus de la Pierre-qui-Vire. De fait, le 7 janvier 1865, à la demande de Mgr Félix Dupanloup, évêque d’Orléans, trois moines de la Pierre-qui-Vire s’installent au presbytère de Saint-Benoît et prennent en charge la paroisse en attendant de pouvoir reconstruire le monastère. Mais en 1881, puis de façon plus décisive en 1903, les religieux sont expulsés de France. Un moine vêtu en prêtre séculier et exerçant les fonctions de vicaire, peut pourtant demeurer à Saint-Benoît jusqu’en 1928.
Rentrée d’exil en 1920, la communauté de la Pierre-qui-Vire peut acheter, dès 1935, une partie des terrains situés au sud de l'église et envoyer un groupe de frères pour les entretenir. Le 11 octobre 1944, treize moines reprennent l’observance monastique et entreprennent, à côté de l'église abbatiale du XIIe siècle, la reconstruction d'un monastère moderne à la place des bâtiments conventuels détruits. Le statut d'abbaye est redonné en 1959. L'abbaye est rattachée à la Congrégation de Subiaco. Contrairement à la Congrégation de Solesmes, Saint-Benoît-sur-Loire accorde, depuis les réformes du pape Paul VI, une large place au français durant l'office divin tout en conservant le chant grégorien à la messe et pour les fêtes principales.
Architecture
La tour-porche est devenue l'un des symboles de l'abbaye. Elle a été construite sur un plan presque carré. Sa date d'édification est soumise à débats mais, depuis les travaux d'Éliane Vergnolle, un consensus s'est établi pour dire que sa construction a commencé vers 1020, sous l'abbatiat de Gauzlin, pour s'achever vers 1035. Il affirmait sa volonté d'en faire "une œuvre telle qu'elle soit un exemple pour toute la Gaule". C'était une œuvre de prestige qui se voulait exceptionnelle. Elle se présente comme une construction peu banale, puissante, bien structurée et largement accessible. La partie inférieure est ouverte actuellement sur trois côtés par trois arcs doubleaux reposant sur de puissantes piliers. Située à l'ouest de l'abbatiale, elle comporte trois rangées de quatre colonnes sur un rez-de-chaussée et un étage, le premier faisant 6,6 mètres (21,6 pieds) de haut, le second près de 10,3 mètres (33,8 pieds). Elle s'inspire des westwerk carolingiens et ottoniens. Ses douze portes non fermées évoquent la Jérusalem céleste. Les chapiteaux en sont remarquables par la qualité et le détail des sculptures. Au rez-de-chaussée, dominent des chapiteaux en feuilles d'acanthe (ordre corinthien) et en palmettes : leur sculpteur, Unbertus, s'est inspiré de la tradition antique. Les autres chapiteaux figurent des épisodes bibliques (vie de la Vierge Marie, vie de saint Martin), mais aussi des scènes champêtres ou de la vie quotidienne.
La nef est de style roman vers le chœur et gothique vers la tour-porche. La construction du chevet est entreprise sous l'abbatiat de Guillaume (1067-1080) et il est consacré après sa mort en 1107. L'abside est éclairée par cinq vastes fenêtres, inhabituelles à cette époque, situées au-dessus d'une arcature aveugle, le triforium. Le sol est décoré d'un pavement en pierres, marbres et porphyres, multicolores et de forme géométrique. À partir de 1160, l'abside est continuée par une nef prévue dans le même style mais, quand on en arriva à la couverture, la technique de l'ogive se répendait et c'est celle que l'on adopta alors au prix de quelques ajustements. L'édifice mesure 73 mètres (239,5 pieds) de long par 17 mètres (55,8 pieds) de large avec une hauteur de 24 mètres (78,7 pieds) au niveau de la coupole, de 18 mètres (59 pieds) au niveau du sanctuaire et de 20 mètres (65,6 pieds) au niveau de la nef. Autour de l'autel s'étend un vaste tapis coloré, morceaux de marbres ou d'autres pierres, taillés en disque, triangles, losanges réunis en motifs géométriques. De nombreux chapiteaux historiés, décrivant en particulier le mythe d'Adam et Ève ainsi que le sacrifice d'Abraham, et naturellement, saint Benoît, sont répartis sur l'ensemble du chœur et du sanctuaire. On a pu découvrir d'humbles restes de coloration dans les auréoles des saints, dans les plis des manteaux, indiquant ainsi que l'église était entièrement peinte. Le tombeau de Philippe Ier est visible, côté nord du chœur.
Au niveau de la quatrième travée de la nef, côté nord, se trouve le portail Nord. Celui-ci, bâti à la fin du XIIe siècle, servait d'entrée aux villageois. Il comporte notamment un tympan richement orné : le Christ en majesté,la main droite se levant pour bénir tandis que la gauche il tient le livre des Évangiles, ouvert sur ses genoux, trône au milieu des quatre évangélistes, saint Jean et saint Matthieu le regardant, saint Marc et saint Luc détournant leur regard vers leur symbole respectif car, selon la tradition, ces deux derniers n'ont pas connu directement le Christ. Les voussures sont ornés avec les autres apôtres et des anges portant des objets liturgiques. Une frise décore le linteau. Elle raconte la translation des reliques de saint Benoît à travers trois événements : la récupération des ossements au mont Cassin, le miracle de la résurrection des enfants qui permit de séparer les restes de saint Benoît de ceux de sa sœur sainte Scolastique et enfin l'accueil enthousiaste réservé aux reliques à leur arrivée à Saint-Benoît. À l'occasion d'une restauration en 1996, a été découvert au revers du linteau une sculpture inachevée (une Vierge entourée des Apôtres) qui montre que le programme iconographique a été modifié et la pierre retournée.
La crypte comporte, en son centre, un grand pilier creux où repose la châsse des reliques de saint Benoît. De ce pilier central sort la double voûte du double déambulatoire, portant le sanctuaire supérieur. Toute l'église se développe à partir de cette crypte obscure. Les reliques y furent déposées en 1108, lors de la consécration de l'autel majeur. Le déambulatoire est formé de deux voûtes en plein cintre reposant sur des colonnes massives.
Une vierge, Notre-Dame-de-Fleury, en albâtre, dans le goût délicat du XIV siècle, semble avoir fait partie de la décoration de l'autel majeur élevé par le Cardinal Antoine du Prat en 1535. On la retrouve ensuite lorsque les Mauristes démolirent cet autel pour construire leur grand retable, dans la chapelle du Saint-Sacrement, au transept Nord. En 1956, le curé décida de la mettre en valeur en la plaçant à l'endroit occupe actuellement, entre les deux chapelles de ce transept.
L'abbatiale est classée au titre des « monuments historiques » par la liste de 1840. Le terrain aux alentours, d'une surface de 96 mètres carrés, a été classé au titre des « monuments historiques » le 21 mars 1941.
L'orgue
Le premier document concernant la présence d'un orgue dans cette église nous apprend que l'instrument placé sur le jubé de 1518, à l'entrée du choeur, fut détruit par les Huguenots en 1562. Il eut probablement des prédécesseurs au cours du Moyen-Âge. Il est possible d'apercevoir encore, dans le croisillon Nord du transept, la porte et les corbeaux de pierres d'une tribune aux dimensions suffisantes pour porter un orgue.
En 1657, le facteur Noël Grantin, de Dijon, achève un nouvel instrument d'un clavier et de 12 jeux. Dès 1661, il le porte à 33 jeux répartis sur trois claviers. Puis, en 1703-1704, la tribune de pierres destinée à recevoir l'orgue reconstruit par le flamand Jean Brocard, est édifiée au fond de la nef. En 1720, l'instrument bénéficie d'un relevage effectué par le facteur Le Roy. Il comporte alors quatre claviers. Puis, rien de certain sur son entretien jusqu'à la Révolution.
En 1790, le procès-verbal de l'inventaire mentionne « un orgue de 16 pieds avec des soufflets ayant une très belle boiserie ». L'acquéreur de l'abbaye, l'architecte Benoist Lebrun (1754-1819), fait en 1806 don de l'instrument à Mgr Étienne-Alexandre Bernier, évêque d'Orléans, pour la cathédrale Sainte-Croix. Son transfert sera réalisé seulement 15 ans plus tard, non sans résistances du conseil de fabrique de Saint-Benoît. Une visite préparation, le 22 mai 1820, mentionne que l'instrument comporte 12 jeux au Positif, 17 au Grand-Orgue, 4 à l'Écho, 3 à la Pédale, et un Cornet au Récit. La suite appartient à l'histoire des orgues de la cathédrale Sainte-Croix.
En échange des grandes orgues de Saint-Benoît, l'évêque d'Orléans, Mgr. Pierre Marin Rouph de Varicourt, offre à l'église le cabinet d'orgues de la cathédrale, déposé du jubé en 1792; plutôt modeste (16 jeux) mais en assez bon état et mieux adapté, de l'avis de l'évêque, aux finances de la paroisse. Il avait été reconstruit en 1704-1705 par le facteur François Thierry, de Paris, qui lui conserva une partie de l'orgue précédent; puis restauré en 1774 par le facteur Jean-Baptiste Isnard, de Blois. L'orgue de Sainte-Croix arrive à Saint-Benoît le 30 novembre 1823. Il est remonté par le facteur Louis Callinet. L'orgue ne possède pas de buffet, ni Montre en façade. En 1733, à Orléans, les panneaux de bois ont été remplacés par des rideux amovibles et des tuyaux peints sur une toile tenaient lieu de façade.
Un projet de réparation, daté du 28 février 1856 et signé par Charles Demuillière, d'Orléans, spécifie que l'instrument possède encore, au milieu du siècle, toutes ses caractéristiques anciennes. Le conseil de fabrique exige qu'aucune des jeux existants ne soit supprimé à l'exception d'un, la Tierce, et de conserver, dans la mesure possible, le Cornet, les Cymbales et les Fournitures. Les travaux sont confiés, en 1860, au facteur Alfred Lorot. Il reconstruit l'ensemble de la mécanique. L'orgue achevé possède 20 jeux : 10 jeux au Grand-Orgue, 6 jeux au Récit de 37 notes, et 4 jeux à la Pédale de 18 notes. La soufflerie sera électrifiée en 1933.
Une restauration est décidée en 1935 afin de coïncider avec l'édification d'un nouveau maître-autel. Les travaux, sous la direction de Norbert Duforcq, sont réalisés par Victor Gonzalez. Les modifications pour reclassiciser l'instrument affectent principalement le second clavier, débarrassé de sa boîte expressive et porté à 54 notes : le nouveau sommier reçoit trois jeux anciens complétés (Bourdon, Prestant, Cromorne) et cinq jeux neufs (Nazard, Quinte, Tierce, Plein-jeu III, Chalumeau). Au Grand-Orgue, le Bombarde cède sa place à un Plein-jeu de V rangs. La Pédale conserve les mêmes jeux portés à 30 notes. La façade, d'une noble sobriété, est conçue par l'architecte Pierre Sardoux en collaboration avec Pierre Paquet et Jean Verrier. L'orgue est inauguré le 7 mai 1936 par Joseph Bonnet. Cette restauration n'est qu'une demi-mesure. L'orgue, encore trop modeste pour l'édifice, sans buffet protecteur, conserve sa médiocre mécanique du XIXe siècle et beaucoup de tuyaux dépareillés et en mauvais état. L'encombrement de la tuyauterie dans une charpente hétérogène interdit de l'agrandir.
Une reconstruction complète est décidée en 1977 : seule la tuyauterie sera conservée, autant que possible. Le projet est confié au facteur Alain Sals, de Malaucène. L'instrument, qui se veut avant tout polyphonique, aura 35 jeux répartis sur trois claviers manuels de 56 notes et un pédalier de 32 notes. La balustrade de la tribune sera ouverte, comme au XVIIIe siècle, pour y recevoir le Positif de dos. Le Récit, dont la composition s'inspire de l'orgue italien traditionnel, recevra aussi l'ancien Cornet et des chamades (Régale 16' en étain, Trompette et Clairon en fer-blanc) capables de faire chanter le cantus firmus en opposition du grand plein jeu. Le buffet est dessiné, en collaboration avec Alain Sals, par l'architecte André Fromagé, organiste à Saint-Benoît. Il est réalisé en 1981 par les Établissements Riguet, de Châteauneuf-sur-Loire. En façade, comme au XVIIIe siècle, le plus grand tuyau de Montre aura 12 pieds au grand buffet et 4 pieds au Positif. Monté et harmonisé en 1982-1983, l'orgue est inauguré le 11 juin 1984 par Odile Bailleux, Jean Béraza et François-Henri Houbart.
En 2008, Alain Sals procède à un relevage et à quelques modifications. Une Voce umana vient enrichir le caractère italien du Récit. Au Grand-Orgue, une Flûte à biberon neuve prend la place du Plein-jeu III (Scharff). Trois autres jeux (Posaune 16, Dulcian 16 et Prestant du Grand-Orgue) sont refaits à neuf. La pression du vent est baissée, surtout au Grand-Orgue. Yves Fossaert effectue les révisions mécaniques et refait à neuf les claviers et la console. Le récital inaugural a lieu le 1er novembre 2008 par François-Henri Houbart et Damien Colcomb.
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The St. Benoît-sur-Loire Abbey, also called Fleury Abbey, is a Benedictine abbey located in the city of St. Benoît-sur-Loire, in the Loiret department, near the north bank of the Loire River, in the Loire Valley and more precisely in the eastern section of this valley inscribed to the UNESCO worldwide heritage.
Clovis set up a first council in Orleans in 511. Around 520, St. Benedict founded the Mount-Cassin monastery in the north of Naples. Shortly afterwards the bishop of Mans sent monks from his diocese to Mont-Cassin to inquire about St. Benedict's rule. On January 6th, 542, St. Maur left Mont-Cassin and Benedict of Nursie. He celebrated Easter near Auxerre in a place called Font-Rouge (Red Font) close to a hermit called Romain who had given the monastic habit to Benedict of Nursie. He arrived with his monks near Orleans and he tried to introduce the Benedictine rule into the St. Pierre-aux-Boeufs Abbey which was renamed St. Aignan Abbey in Orléans later, but it was a failure. Following the death of Innocentus, the bishop of Mans and the refusal by his successor to meet St. Maur, he stayed in Orleans, then headed for Angers, where with the help of the count Florus, he created the Glanfeuil Abbey.
In 580, the Mount-Cassin monastery was devastated by the Lombardic. The monks took refuge in Rome and St. Benedict's body was abandoned in the ruins.
In 641, Leodobold, Abbot of St. Aignan Abbey in Orléans, wishes to introduce St. Benedict's rule into the abbey. When the monks refused, he decided to erect a new abbey. For his plan to come true, he traded, in 1651, with king Clovis II and thanks to the support of his spouse Bathilde, a piece of land he owned for the Gallo-Roman villa of Floriacum (Fleury) 30 km from Orléans and on the north bank of the Loire River. The same year the trade was effective, he sent monks to found the new abbey. At the beginning, they probably used the old buildings of this royal possession. Some monks settled on a small hill and built a church dedicated to Notre-Dame (Our Lady), while some other monks formed a second group a hundred of meters farther, around a church dedicated to St. Peter. At that time, these communities did not live under St. Benedict's rule, but under that of another great founder, St. Colomban. Both communities merged on June 27th, 651, and the monastery was consequently known under the name of St. Peter of Fleury.
This monastery is one of the first in Gaul to live according to St. Benedict's rule. The first Abbot is Rigomaire (654-658). While reading the Dialogues of St. Gregory, Mommole, the second Abbot (658-679), decided to repatriate the St. Benedict's remains which were left in Mont-Cassin. He entrusted this task to one of his monks, Aigulfe, who will become in 661, Abbot at St. Honorat monastery in Lérins. Aigulfe went to Rome with monks from Mans who wished to bring back the relics from St. Scholastique who was buried near St. Benedict. He went alone to Mont-Cassin, because the others had stopped in Rome. He discovered, following a vision, both bodies among the debris. In spite of the pope's opposition, the return of Aigulfe and his companions with the relics took place in June 655. St. Scholastique's body was handed over to the monks from Mans and St. Benedict's was first deposited in St. Peter church before being transferred, at the end of 672, in the crypt of Notre-Dame church which then became St. Benedict Abbey Church. This translation is celebrated every year in the monastic liturgy on July 11th.
Around 752-754, on Pope Zachary's and king Pépin le Bref's order, monks from Mont-Cassin Abbey, which was reoccupied, came to the abbey in order to bring back St. Benedict's relics. They were accompanied by Carloman, Charlemagne's brother, and the archbishop of Reims. The legend says that a miracle from St. Benedict happened and Abbot Medon gave only part of St. Benedict's remains to the monks from Mont-Cassin.
The abbey was subjected to depredation, to invasions, to destructions and to fires in 865, in 879 and in 897. After these ordeals, the abbey will flourish again and will be enjoying a large spiritual, intellectual and artistic influence. The monastery was reformed in the first half of the 10th century by Odon de Cluny (930-942). Two Abbots are mainly responsible for the monastery to be one of the cultural centers of Occident: Abbon (from 988 to 1004) and Gauzlin (from 1004 till 1030). The abbey will exert its influence thanks to its important library and its scriptorium. Buildings were subjected to heavy damage during a fire in 1026. Reconstruction works started in 1027 with the tower-porch whose construction started some years before and which was not damaged by the fire. The construction of the actual church began in 1067 with the crypt in order to house St. Benedict's relics. The apse, crypt and chancel were completed and dedicated on March 21st, 1108, allowing the burial in the sanctuary, on August 2nd next, of king Philippe I. By 1150, the nave was completed by joining it to the tower-porch with gothic archways. The bulk of the building being completed, the church was dedicated in 1218. Stalls were installed in 1413.
The abbey is held in commendam in 1486 meaning that his superiors are appointed by the King. The Hundred Years War (1337-1453) and the Religion wars (1540-1550, 1562-1598) ruined the abbey without doing too much damage to the buildings but they disrupted the regular life with the consequence that the enrolments collapsed. In 1627, Armand-Jean du Plessis Cardinal Richelieu, commendatory abbot, gave the abbey to St. Maur Congregation.
A new abbey is built between 1712 and 1731. At the Revolution, in 1792, the monks are dispersed, the monastery destroyed, and the relics were secured. The church is protected by the residents and was chosen as a parish church over St. Sebastian which was demolished. The parish is served by diocesan priests or by monks from Pierre-qui-Vire Abbey located near Vezelay, in Burgundy. At the beginning of the Empire period (1804), the abbey acts as stone quarry.
The period from 1865 till 1903 marks a resumption of monastic life by monks coming from Pierre-qui-Vire Abbey. In fact, on January 7th, 1865, at the request of Bishop Félix Dupanloup, of Orléans, three monks from Pierre-qui-Vire Abbey settled in St. Benedict's presbytery and took charge of the parish while waiting to rebuild the monastery. But in 1881, then in a more decisive manner in 1903, the monks were evicted from France. A monk, dressed as a diocesan priest and exercising the functions of a vicar, was able to remain in St. Benedict until 1928.
Back from exile in 1920, the Pierre-qui-Vire community was able to buy, in 1935, a part of the land located in the south of the church and sent a group of monks to take care of them. On October 11th, 1944, thirteen monks are back to recreate the monastic life, next to the 12th-century abbey church, and to undertake the reconstruction of a modern monastery over the destroyed conventual buildings. The status of abbey was granted back in 1959. The abbey is attached to the Subiaco Congregation. Contrary to the Solesmes Congregation, St. Benoît-sur-Loire Abbey allots, since the reforms by pope Paul VI, a broader place to French during the divine service while keeping the Gregorian chant for the mass and for the major feats.
The Architecture
The tower-porch has become one of the symbols of the abbey. It was built on an almost squared plan. Its construction date is subject to debate but, since Éliane Vergnolle' works, it is generally agreed that its construction began by 1020, under Abbot Gauzlin, to be completed by 1035. He asserted his will to make "a work that will be an example for the whole Gaul". It was a work of prestige that was meant to be exceptional. It is a a rather unusual, powerful, well structured and easily approachable building. The lower section is nowadays opened on three sides by three doubleau arches resting on powerful pillars. Located on the West side of the abbey church, it includes three rows of four columns on the ground floor and one level, the first is 21.6 feet (6.60 meters) high while the second is about 33.8 feet (10.3 meters) high. It is based on Carolingian and Ottonian westwerk. Its twelve non closed doors recall celestial Jerusalem. Capitals are remarkable for their quality and the detail of their sculptures. On the ground floor, capitals with acanthus leaves (Corinthian order) and palmettes prevail: their sculptor, Unbertus, drew inspiration from ancient tradition. Other capitals depict biblical scenes (life of the Virgin Mary, life of St. Martin), but also rural scenes or from daily life.
The nave is Romanesque towards the chancel and Gothic towards the tower-porch. The construction of the chevet began in 1060 under Abbot William (1067-1080) and was dedicated after his death in 1108. The apse is lit by five large windows, unusual for the time, located above a blind archway, the triforium. The floor is decorated with a paving made of multi-coloured and geometric stones, marbles and porphyries. From 1160, the apse is extended by a nave using the same style but, when it was time to cover it, the ogive technology was fashionable and it was adopted after some adjustments. The building is 239.5 feet (73 meters) long by 55.8 feet (17 meters) wide with a 78.7-foot (24-mature) height at dome level, 59 feet (18 meters) at the sanctuary level and at 65.6 feet (20 meters) at the nave level. A large coloured carpet made of pieces of marbles or other stones, shaped in circles, triangles and diamonds grouped in geometric motifs, is spread around the altar. Numerous capitals with narrative scenes depicting the Adam and Eve myth as well as Abraham's sacrifice, and of course, St. Benedict, are spread over the chancel and sanctuary. It's possible to discover the humble rests of color in the halo of saints and in the creases of overcoats leading to believe that the church was once entirely painted. The tomb of Philippe I is visible, on the north side of the chancel.
The North postal is located at the level of the fourth bay of the nave, on the north side. It was built at the end of the 17th century and acted as an entrance for the villagers. It notably includes a richly adorned tympanum: the Christ in majesty, his right hand rising to bless while his left holds the book of Gospels opened on the knees, sits enthroned in the middle of the four Evangelists, St. John and St. Matthew look at him directly while St. Mark and St. Luke are looking away towards their respective symbol because, according to tradition, these last two did not know Christ directly. The archways are adorned with the other apostles and angels carrying liturgical objects. A frieze decorates the lintel. It depicts the translation of the St. Benedict's relics across three events: the recovery of the remains of Mount-Cassin, the miracle of the resurrection of the children which allowed separating the St. Benedict's rests with those of his sister St. Scholastic and finally the enthusiastic reception reserved to relics when they arrived in St. Benedict. During the 1997 restoration works, an incomplete sculpture, depicting the Virgin Mary surrounded by the Apostles, was discovered in the back of the lintel which shows a change in the iconographic program and the stone was turned.
The crypt houses, in its center, a large hollow pillar where St. Benedict's relics rest. The upper shrine is supported from this central pillar from which goes out the double vault of the double ambulatory. The whole church was developed from this obscure crypt. The relics were deposited in 1108, during the consecration of the main altar. The ambulatory is formed of two semicircular archways resting on massive columns.
A Lady statue, Notre-Dame-de-Fleury, in alabaster, in the delicate 14th-century style, seems to have been part of the decoration of the main altar erected by Antoine Cardinal du Prat in 1535. It was found when the Maurists demolished this altar to build their own large reredos, in the Holy Sacrament chapel, in the North transept. In 1956, the parish priest decided to emphasize it by putting it in its actual location, between the two chapels of this transept.
The abbey church was classified as an "historical monument" by the 1840 list. The 96-squared meter surrounding land was classified as "historical monument" on March 21st, 1941.
The Organ
The first document concerning the presence of an organ in this church tells us that an instrument installed on the 1518 rood screen, at the entrance of the chancel, was destroyed by the Huguenots in 1562. There were probably older instruments in the Middle Ages. It is possible to still see, in the North transept, the door and the stony ravens of a gallery large enough to support an organ.
In 1657, organbuilder Noël Grantin, of Dijon, completed a new 12-stop one-manual instrument. In 1661, he enlarged it to 33 stops over on three manuals. Then, in 1703-1704, the stony gallery, intended to receive an organ rebuilt by Flemish organbuilder Jean Brocard, was built in the end of the nave. In 1720, the instrument was overhauled by organbuilder Le Roy. It had four manuals. Then, nothing about its maintenance up to the Revolution.
In 1790, the minutes of the inventory mention « a 16-foot organ with bellows having a very nice woodwork ». The purchaser of the abbey, architect Benoist Lebrun (1754-1819), donated the instrument, in 1806, to Bishop Étienne-Alexandre Bernier, of Orléans, for the St. Croix cathedral. Its transfer will take place only 15 years later, not without resistance from the churchwardens of St. Benedict. A preparatory visit, on May 22nd, 1820, mentions that the instrument has 12 stops in the Positif, 17 in the Grand-Orgue, 4 in the Echo, 3 in the Pedal, and a Cornet in the Récit. The next steps concerning this instrument are now part of the history of the organ in St. Croix cathedral.
In exchange for St. Benedict's large organ, Bishop Pierre Marin Rouph de Varicourt, of Orléans, gives the abbey church the cathedral's instrument, installed on the rood screen in 1792; a rather modest instrument (16 stops) in rather good condition and, according to the bishop, better adapted to the parish's finances. It had been rebuilt in 1704-1705 by organbuilder François Thierry, of Paris, who reused part of the previous organ; then restored in 1774 by organbuilder Jean-Baptiste Isnard, of Blois. The St. Croix organ arrived in St. Benedict on November 30th, 1823. It was put back up by organbuilder Louis Callinet. The organ had neither an organcase nor a Montre in the facade. In 1733, in Orléans, wooden panels had been replaced with removable curtains and painted pipes on a cloth to serve as facade.
A repair project, dated February 28th, 1856 and signed by Charles Demuillière, of Orléans, specified that the instrument still had, in the middle of the century, all its ancient elements. The churchwardens demanded that any of existent stops must not be removed except for one, the Tierce, and to reuse, in all possibilities, the Cornet, Cymbales and Fournitures. Works were entrusted to organbuilder Alfred Lorot, in 1860. He completely rebuilt the action. The revised organ has 20 stops: 10 stops in the Grand-Orgue, 6 stops in the 37-note Récit, and 4 stops in the 18-note Pedal. The blower will be electrified in 1933.
A restoration is decided in 1935 to coincide with the erection of the new main altar. Works, under the supervision of Norbert Duforcq, were executed by Victor Gonzalez. Modifications to "classizise" the instrument were mainly executed on the second manual, cleared out of its swell box and enlarged to 54 notes: the new windchest receives three ancient and now completed stops (Bourdon, Prestant, Cromorne) and five new stops (Nazard, Quinte, Tierce, Plein-jeu III, Chalumeau). In the Grand-Orgue, the Bombarde is removed to make room for the V-rank Plein Jeu. The Pedal division retains the same stops but extended to 30 notes. The sober facade is designed by architect Pierre Sardoux in collaboration with Pierre Paquet and Jean Verrier. The organ is inaugurated on May 7th, 1936 by Joseph Bonnet. This restoration is only a half-measure. The organ, still too small for the building and without a protective organcase, still retains its mediocre 19th-century action and many odd pipework and in poor condition. The cluttering of the pipework in a heterogeneous structure prohibited its enlargement.
A complete reconstruction is decided in 1977: only the pipework will be preserved, as much as possible. The project is entrusted to organbuilder Alain Sals, of Malaucène. The instrument, which is meant first of all to be polyphonic, will have 35 stops over three 56-note manuals and a 32-note pedalboard. The gallery balustrade will be opened, as in the 18th century, to accept the back Positif. The Récit, whose composition will be based on the traditional Italian organ, will also receive the ancient Cornet and a series of chamades (16' Régale made of tin, Trompette and Clairon made of tinplate) able to maintain the cantus firmus in opposition to the larger Plein Jeu. The organcase is designed, in collaboration with Alain Sals, by architect André Fromagé, organist in St. Benedict. It was executed in 1981 by the Riguet firm, of Châteauneuf-sur-Loire. The facade, as in the 18th century, will show the largest 12-foot Montre pipe in the main organcase and 4-foor one in the Positif case. Erected and voiced in 1982-1983, the organ was inaugurated on June 11th, 1984 by Odile Bailleux, Jean Béraza and François-Henri Houbart.
In 2008, Alain Sals executed a renovation and some modifications. A Voce umana stop was added to the Récit division in order to enrich its Italian character. In the Grand-Orgue division, a new Flûte à biberon replaced the Plein-jeu III (Scharff). Three other stops (Posaune 16, Dulcian 16 and Grand-Orgue Prestant) were rebuilt. The wind pressure was lowered, especially in the Grand-Orgue division. Yves Fossaert revised the action and rebuilt the manuals and the console. Inauguration recital took place on November 1st, 2008 and was played by François-Henri Houbart and Damien Colcomb.
I. Positif de dos |
II. Grand-Orgue |
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1Bourdon | 8' | Montre | 16' | |
1Prestant | 4' | Montre | 8' | |
1Flûte | 4' | 1Bourdon | 8' | |
Quinte | 2 2/3' | Prestant | 4' | |
1Doublette | 2' | Flûte à biberon | 4' | |
Plein-jeu | IV-VI | Doublette | 2' | |
Dulcian | 16' | Sesquialtera | II | |
1Cromorne | 8' | Sifflet | 1' | |
Plein-jeu | V-VIII | |||
Trompette | 8' | |||
Régale | 8' |
III. Récit |
Pédale |
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Gemshorn | 8' | Principal | 16' | |
2Voce umana | 8' | Principal | 8' | |
Gemshorn | 4' | 1Principal | 4' | |
1Flûte | 2' | Principal | 2' | |
Dix-neuvième | 1 1/3' | Plein-jeu | V | |
Vingt-deuxième | 1' | Posaune | 16' | |
1,2Cornet | V | |||
Régale | 16' | |||
Trompette | 8' | |||
Clairon | 4' |
1 | Jeu dont la plupart de la tuyauterie sont des XVIIe et XVIIIe siècles / Stop with pipework mostly from 17th and 18th century | |
2 | À partir de / From c3 |