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Daublaine et Callinet, 1846
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L'église Notre-Dame de Saint-Calais, de style mi-gothique flamboyant, mi-Renaissance, date des XVe et XVIe siècles. Cette église était l'une des quatre églises en France où l'on emmenait les accusés qui niaient leurs crimes, jurer leur innocence sur les reliques des saints. Elle a été classée par la Commission des monuments historiques en 1840.
Commencée en 1425, en lieu et place d'une modeste église de bois, elle comprend une nef centrale unique de cinq travées, un chœur de deux travées de style gothique et une sacristie voûtée de 1592. Elle fut agrandie en 1520 par l'ajout un bas-côté sur le côté gauche comportant trois travées. Jugée à nouveau trop petite par les paroissiens, un bas-côté a été ajouté du côté droit.
La façade, à trois ouvertures avec pilastres et portes de bois, et le portail, réalisés entre 1520 et 1550, sont un bel exemple de façade de style Renaissance italienne. Elle offre une belle porte sculptée du XVIe siècle retraçant quatre scènes de la vie de la Vierge Marie (Annonciation, visite à Élisabeth et Assomption), attribuées, par l'abbé Louis Froger, au sculpteur Guillaume Le Houx (guirlande de houx, cornes d'abondance et ses initiales M.G.L.H.). Au-dessus, le fronton à volutes contient un buste du Christ.
Le clocher, couronné d'une flèche de pierre à huit pans et construit sur une base remontant au XIIe siècle, fut achevé de 1619 à 1623. D'une hauteur de 58 mètres (190 pieds), il peut être repéré de tous les coins de la ville.
L'intérieur contient un retable baroque à colonnes torses datant du XIXe siècle. Un pilier du chœur contient un fragment d'étoffe orientale, tissu byzantin sassanide du VIe ou VIIe siècle. À ce suaire, dit « suaire du Saint », est rattachée la légende de l'ermite Karilephus ou Calais, dont les restes sont dans un reliquaire de style néogothique du XIXe siècle.
Vers 837, devant les invasions normandes, les moines de Saint-Calais s’enfuirent en emportant avec eux ce qu’ils avaient de plus précieux : les reliques de leur saint fondateur, Karileph, qu’ils enveloppèrent dans une étoffe venue de Perse (tissu sassanide représentant des scènes de chasse, tissées dans la soie). Ils déposèrent les reliques au château de Blois. Il existe seulement trois autres étoffes de cette ancienneté dans le monde chrétien (Cologne, Maastricht, Prague), ce qui justifie que le suaire de Saint-Calais soit classé depuis 1947.
L'orgue
Il n'est guère possible de parler des orgues de cette église paroissiale sans évoquer les orgues de l'abbaye dont on ne connaît pas les origines, faute de sources antérieures à 1790. Toutefois, dans les « Notes historiques sur le Bas-Vendômois » de l'abbé Auguste Voisin, on retrouve la précision suivante : « vers 1610, l'Abbé Samuel de Caurianne fit placer des orgues en l'Abbaye… ». Ce sera une des seules traces de l'historique de l'orgue de l'église abbatiale.
À la Révolution, en 1790, l'orgue de l'abbatiale fut « déposé » pour être acquis par la paroisse, après une mise aux enchères successives de l'abbé Charles Florimond Bossé puis du procureur-fabricier Huet et placé sur la tribune de l'église actuelle.
Quant à l'église paroissiale, il n'est pas possible de préciser avec certitude ni la date à laquelle un orgue fut installé ni la composition de celui-ci qui fut utilisé avant 1791. Il s'agissait très vraisemblablement d'un instrument modeste. Dans le livre des comptes de la paroisse pour l'année 1615-1616, une note indique des gages payés à Guillaume Bourdin en tant qu'organiste. Rien ne permet d'affirmer ou d'infirmer la mise en place d'un orgue en l'église à une date précise; simplement qu'il en existait déjà un en 1616.
En 1620, le livre des comptes mentionne des paiements aux facteurs-organistes Guillaume Lefebvre et Jacques Chéron pour des réparations plutôt mineures. Il en est de même pour la période de 1665 à 1722, période où Philippe Cholière était organiste et durant la période de 1722 à 1791 où une véritable dynastie de trois organistes s'était installée, portant tous le nom de François Prévost.
Le 16 février 1766, un marché, au montant de 700 livres, est conclu avec le facteur Jean-Baptiste Isnard pour « raccommoder l'orgue et les soufflets » ainsi que l'installation d'un jeu de cromorne neuf au coût de 50 livres supplémentaires. Le paiement final date du 7 juillet 1767 soit six mois après la fin des travaux. Donc, à la fin de l'année 1766, l'orgue avait retrouvé une parfaite excellence sonore augmentée d'un jeu de cromorne tout neuf et, sur le plan de l'esthétique, les travaux exécutés avaient redonné au buffet le lustre qui lui convenait.
À la Révolution, il faut dégager la figure de « l'homme sans qui rien ne serait arrivé ». Il s'agit de l'abbé Charles Florimond Bossé, curé constitutionnel de Saint-Calais et ancien principal du collège, qui eut des responsabilités importantes pendant la Révolution. Il sauva l'orgue de l'abbaye de la destruction et le mit en vente. L'instrument fut acheté par la paroisse, mais encore fallait-il l'installer en bonne place, car l'ancien instrument, bien modeste à côté du nouveau, ne nécessitait pas sans doute d'être installé sur une tribune; il devait être transféré soit dans le chœur ou le transept, à même le sol.
Pour installer le nouvel orgue, « deux contrats » furent conclus. Le premier, en date du 14 septembre 1791, concerne l'édification de la tribune sur laquelle reposerait l'orgue. Le second, en date du 11 octobre 1791, concerne la création du plafond de la tribune. Une quittance du 13 mars 1792 nous apprend que l'abbé Bossé reconnaît avoir reçu de Monsieur Sorin, fabricier, la somme de 600 livres qu'il avait avancée aux facteurs d'orgues en vertu du contrat fait entre eux et les commissaires nommés par la paroisse pour les réparations de l'orgue. Ainsi, au début de 1792, le nouvel orgue est en place. Une partie de l'ancien orgue fut incorporée au nouvel instrument pour n'en faire désormais plus qu'un seul.
Des réparations sont effectuées par le facteur Hammard en 1826 puis en 1839 par le facteur Théodore Guillouard et, en 1841, par le facteur Florentin. On peut évidemment regretter de ne pas connaître avec plus de précision la nature exacte des réparations entreprises ainsi que la composition de l'orgue à cette période surtout si des modifications sont apportées. Une note datée du 22 avril 1831 mentionne que l'orgue possède cinq jeux d'anches et 20 jeux de fond.
Une note écrite en 1846 dans le « Bulletin de la Société d'agriculture » par Michel Boyer permet de connaître certains détails concernant la restauration qui a été exécutée à ce moment-là. Il relate que les orgues furent visitées par Félix Danjou qui, après un examen intelligent, dressa un devis consciencieux des changements nécessaires. Ces travaux furent exécutés la maison Ducroquet, successeur de Daublaine-Callinet, à Paris. L'instrument a été inauguré le 18 octobre 1846 par Monsieur Eysert, organiste de Saint-Calais. La réception officielle de l'instrument eut lieu le 21 octobre 1846 par Michel Boyer, qui avait déjà présidé à la première réception de cet orgue en 1791, et par l'abbé Charles Blin, maître de chapelle de la cathédrale du Mans.
Le jeu de Clairon 4' du Grand-Orgu, construit au XVIIIe siècle par le facteur Clicquot, provient de l'orgue de l'église Saint-Sulpice à Paris. Ce jeu a été enlevé par la firme Daublaine Callinet en 1845 lors de changements exécutés sur cet instrument.
L'orgue est classé « monument historique » au titre d'objet. Le buffet à trois tourelles, construit vers 1660-1670, a été classé le 14 décembre 1971. La partie instrumentale, datant de 1845 et réalisée par la maison Daublaine Callinet, a été classée le 8 février 1973.
L'instrument a été restauré en 1974.
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The mi-flamboyant Gothic, mi-Renaissance Notre-Dame church in St. Calais, dates from the 15th and 16th centuries. This church was one of the French four churches where defendants who disclaimed their crimes were brought to swear their innocence on the Saints' relics. It was classified by the Historic Monuments Commission in 1840.
Begun in 1425, to replace a modest wooden church, it has a single five-bay central nave, a two-bay Gothic styled chancel and a vaulted sacristy from 1592. It was enlarged in 1520 by the addition a three-bay side aisle on the left side. Again considered too small by the parishioners, a side aisle was added on the right side.
The facade with its three openings, pilasters and wooden doors, and the portal, built between 1520 and 1550, are a fine example of Italian Renaissance styles facade. The beautiful 16th-century sculpted door shows four scenes from the life of the Virgin Mary (Annunciation, visit to Elizabeth and Assumption), attributed, by Father Louis Froger, to sculptor Guillaume Le Houx (garland of hollies, cornucopias and his initials M.G.L.H.). Above, the pediment with volutes contains a bust of Christ.
The bell tower, crowned with an eight-sided stony steeple and built on foundation going back to the 12th century, was completed from 1619 till 1623. 190 feet (58 metres) high, it can be viewed form anywhere in the city.
The interior houses a Baroque reredos with wreathed columns dating from the 19th century. A pillar in the chancel contains a fragment of an oriental cloth, a sassanide Byzantine cloth from the 6th or 7th century. This shroud, called the "Saint's shroud", refers to hermit Karilephus or Calais' legend, rests in a 19th-century neo-Gothic reliquary.
Around 837, facing Norman invasions, St. Calais monks fled and took with with them the precious relics of their holy founder, Karilephus, which they wrapped up in a Persian cloth (sassanide cloth representing silk woven hunting scenes). They left the relics in the Blois castle. Since there are only three other cloths of this kind in the Christian world (Cologne, Maastricht, Prague), the St. Calais shroud was classified in 1947.
The Organ
It is hardly possible to speak about this organ in this parish church without recalling the organ in the Abbey whose origins are unknown due to lack of sources before 1790. Nevertheless, in « Historical Notes on Bas-Vendômois » by Father Auguste Voisin, a note states: « around 1610, Abbott Samuel de Caurianne installed an organ in the Abbey ». This is the only trace concerning the organ in the Abbey church.
At the Revolution, in 1790, the Abbey organ was removed and was purchased by church administrator Huet for the parish, in an auction led by Father Charles Florimond Bossé. The organ was to be installed on a gallery in the actual church.
As for the parish church, it is not possible to specify, with certainty, the stoplist nor the date when an organ was installed and used before 1791. It was very probably a small instrument. In the parish account book for the year 1615-1616, a note points out wages paid to Guillaume Bourdin as organist. Nothing allows to assert or to preempt the installation of an organ in the church at a precise date; but only to mention that there was one already in 1616.
In 1620, the account book mentions payments to organbuilders-organists Guillaume Lefebvre and Jacques Chéron for rather minor repairs. The same is true for the period from 1665 till 1722, period when Philippe Cholière was organist and during the period from 1722 till 1791 when a true dynasty of three organists was set up, all named François Prévost.
On February 16th, 1766, a contract, for the amount of 700 pounds, is signed with organbuilder Jean-Baptiste Isnard « to repair the organ and the bellows » as well as for the installation of a new Crumhorn at an additional cost of 50 pounds. The final payment dates from July 7th, 1767 which is six months after the work completion. Therefore, at the end of 1766, the organ was in perfect sound condition including the new Crumhorn and lustre was given back to the organcase.
At the Revolution, it is necessary to meet « the man without whom nothing would have occurred ». It is about Father Charles Florimond Bossé, St. Calais constitutional priest and former principal of the college, who cumulated important responsibilities during the Revolution. He saved the Abbey organ from destruction and put it up for sale. The instrument was purchased by the parish but it was necessary to install it on a gallery, because the actual instrument, very small as compared to the new one, probably could not be installed on a galley but transferred into the transept, on even the floor in the chancel.
To install the new organ, "two contracts" were signed. The first one, on September 14th, 1791, concerns the erection of the gallery on which the organ would be installed. The second one, on October 11th, 1791, concerns the ceiling above the gallery. A March 13th, 1792 receipt tells us that Father Bossé received from church administrator Sorin, 600 pounds he lended the organbuilders in the contract signed between them and the commissioners named by the parish for the organ repairs. So, at the beginning of 1792, the new organ was in position. Part of the former organ was incorporated into the new instrument.
Repairs were carried out by organbuilder Hammard in 1826 then in 1839 by organbuilder Théodore Guillouard and, in 1841, by organbuilder Florentin. No details are known about these interventions nor what was the organ stoplist at that time. A note, dated April 22nd, 1831, mentions that the organ has five reed stops and 20 foundation stops.
A note written in 1846 in the « Agriculture Society Newsletter » by Michel Boyer gives us details concerning the restoration works carried out at that time. He relates that Félix Danjou visited the organ and, after a careful examination, prepared a detailed plan showing the necessary changes. These works were carried out by the Ducroquet firm, successor of Daubelaine-Callinet, from Paris. The instrument was inaugurated on October 18th, 1846 by Mr Eysert, St. Calais organist. The official reception of the instrument took place on October 21st, 1846 by Michel Boyer, who had already supervised the first reception of this organ in 1791, and by Father Charles Blin, musical director in Mans cathedral.
The 4' Clairon stop in the Grand-Orgue, built in the 18th century by Clicquot, comes from the organ in St. Sulpice church in Paris. This stop was removed by the Daublaine Callinet firm when they carried out modifications to that instrument in 1845.
The organ is classified as "historic monument" as object. The three-turret organcase, built between 1660 and 1670, was classified on December 14th, 1971. The tonal structure, dating from 1845 and built by the Daublaine Callinet firm, was classified on February 8th, 1973.
The instrument was restored in 1974.
I. Positif |
II. Grand-Orgue |
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Bourdon | 8' | Montre | 8' | |
Prestant | 4' | Bourdon | 8' | |
Flûte | 4' | Dessus de Flûte | 8' | |
Nazard | 2 2/3' | Prestant | 4' | |
Doublette | 2' | Flûte | 4' | |
Tierce | 1 3/5' | Nazard | 2 2/3' | |
Plein-Jeu | V | Doublette | 2' | |
Cromorne | 8' | Tierce | 1 3/5' | |
Larigot | 1 1/3' | |||
Dessus de Cornet | V | |||
Fourniture | V | |||
Cymbale | III | |||
Trompette | 8' | |||
Clairon | 4' |
III. Écho |
Pédale |
|||
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Bourdon | 8' | Soubasse | 16' | |
Prestant | 4' | Flûte | 8' | |
Nazard | 2 2/3' | Flûte | 4' | |
Doublette | 2' | Trompette | 8' | |
Tierce | 1 3/5' | |||
Cymbale | II |