Basilique Sainte-Clotilde
Paris, France

Orgue de tribune / Gallery Organ Cavaillé-Coll, 1859 Beuchet-Debierre, 1933 et/and 1960 3 claviers manuels et pédalier / 3 manuals and pedal 61 jeux / stops, 74 rangs / ranks Transmission électrique / Electric action Orgue d'accompagnement / Choir Organ Cavaillé-Coll-Pleyel, 1934 Picaud, 1965 2 claviers manuels et pédalier / 2 manuals and pedal 12 jeux / stops, 10 rangs / ranks Transmission électrique / Electric action [cliquer sur l'image ou ici pour obtenir une version agrandie] [click on the image or here to obtain a larger picture]

La basilique

La basilique Sainte-Clotilde est la première église parisienne construite au XIXe siècle dans un style ogival. Ce n'est qu'après douze ans de travaux qu’elle fut consacrée le 30 novembre 1857.

Le projet débute lors du conseil municipal de la ville de Paris qui décida dans sa séance du 16 février 1827 de la construction d’une église. Le conseil municipal demanda en premier lieu à l’architecte Jean-Nicolas Huyot (1870-1840) le projet d’une église dédiée à Saint Charles.

Laissé dans l’oubli depuis 1830, le projet est relancé, en 1833, par le nouveau préfet, Claude-Philibert de Rambuteau, qui le confie à l’architecte d’origine allemande François-Christian Gau (1790-1853). Gau est alors chargé d’en tracer les plans dans un style que le nouveau préfet affectionne : le gothique.

Les travaux débutent en septembre 1846 : l’église s’élève lentement avec une pierre de construction tirée des carrières de Chatillon-sur-Seine en Bourgogne. Vers 1853, Gau dut renoncer à élever les flèches comme l’avait demandé le conseil des bâtiments civils. Les tours n’étaient pas assez solides pour supporter un tel poids… Sur l’insistance du conseil, Gau ne put donc imaginer la façade de son chef-d’œuvre autrement qu’encadrée de deux lourdes tours surmontées d’une balustrade.

Au début de l’automne 1853, quelques mois avant sa mort, Gau, fatigué et résigné, céda sa place à son jeune assistant, Théodore Ballu, laissant au futur architecte de l’Hôtel de ville de Paris le soin d’achever l’église.

Ballu s’attaqua en 1854 à l’édification des flèches en apportant d’importantes modifications aux tours, puis augmenta l’ampleur de la façade : saillie des portes plus importantes, profondeur des voussures, ornementation plus abondante, un perron de neuf marches…

L’inauguration et la bénédiction de l’édifice eurent lieu le lundi 30 novembre 1857 par le cardinal François-Nicholas Morlot en présence de Mgr. Carlo Sacconi, nonce apostolique du Saint-Siège en France, et du baron Georges-Eugène Haussmann, préfet de la Seine.

Lors du quatorzième centenaire du baptême de Clovis, en 1896, année du jubilé national, le pape Léon XIII conféra à l’église les droits, privilèges, honneurs, prérogatives et insignes des basiliques mineures de Rome.

Le plan de la basilique prend la forme d’une croix latine. D’une longueur de 96m (315 pieds), elle se constitue d’une nef, prolongée par le chœur et le sanctuaire. La façade est percée de trois grandes portes avec portail. Deux tours à deux étages de baies ogivales, décorées de pinacles et épaulées par de légers contreforts, portent les deux magnifiques flèches pyramidales qui culminent à 70m (230 pieds) du sol.

L'orgue

Cet instrument est l'un des plus remarquables pour la qualité de ses timbres qui soit sorti des ateliers d'Aristide Cavaillé-Coll.

Conçu par l'architecte François-Christian Gau dans un style néo-gothique un peu sec, le buffet du grand orgue est installé au second étage d'une haute tribune en menuiserie, sculptée par Pyanet et Th. Lechesne, et supportée en émorcellement au-dessus de la porte principale de l'église. Il est échancré au centre pour former la tribune. De part et d'autre, deux grandes tourelles de seize pieds, formés d'un arrondi flanqué de deux plates-faces, et le corps central rythmé au centre de deux tourelles, encadrant deux étroites plates-faces, le tout entouré de larges parties rectangulaires.

César Franck fut le premier titulaire de cet orgue dont l'inauguration eut lieu le 19 décembre 1859 avec le concours de Louis Lefébure-Wély. Ce jour-là, César Franck joua son Finale en si bémol et le Prélude et Fugue en si mineur de J.S. Bach. Au cours de l'année 1862, J.-Adolphe Hesse de Breslau se fit entendre à Sainte-Clotilde plusieurs fois, renouvelant le souvenir fameux qu'il avait laissé de son talent d'exécution lors de l'inauguration de l'orgue de Saint-Eustache, dix-huit ans auparavant. À la suite de ce maître néo-classique, il convient d'évoquer la figure romantique de Fanz Liszt qui, au cours de ses nombreux voyages, ne manquait jamais, chaque fois qu'il séjournait Paris, de monter à l'orgue de Sainte-Clotilde pour écouter César Franck lui jouer ses oeuvres ouvelles. En 1890, Gabriel Pierné eut le grand honneur de succéder à César Franck mais, après huit années d'exercice, il se démit de ses fonctions. Charles Tournemire, un maître en l'art de l'improvisation, fut alors nommé à sa place et en sera le titulaire jusqu'à sa mort en 1939. Jean Langlais lui succéda en 1945 jusqu'en 1987. Aujourd'hui la tribune est assurée par Jacques Taddei.

L'histoire de cet instrument est assez remarquable. L'orgue est demeuré tel que sorti des mains du facteur jusqu'en 1933 alors que Tournemire impose des transformations dont il reconnaîtra ensuite n'être pas complètement satisfait. Il fit agrandir le Récit dans une esthétique plus néo-classique, transporter quelques jeux d'un plan à l'autre, et changer la console. Sous l'impulsion de Jean Langlais, le tout fut repris en 1962 par Beuchet-Debierre alors que l'orgue fut électrifié (traction et tirage des jeux) et porté à 61 jeux.

L'orgue d'accompagnement est situé au premier niveau de la tribune.

The Basilica

St. Clotilde Basilica is the first Parisian church built in the 19th century in the ogival style. Twelve years will be required to build the church. It will consecrated on November 30, 1857.

The project started when the municipal council of Paris decided on February 16, 1827 to build a new church. Architect Jean-Nicolas Huyot 91870-1840) is commissioned to prepare the plans for a church dedicated to St. Charles.

Ignored until 1830, the project was relaunched in 1833 by the new prefect, Claude-Philibert de Rambuteau, and it is entrusted to German-born architect François-Christian Gau (1790-1853) to prepare new plans for a Gothic-style building.

Construction started in September 1846: slowly the church is built using construction stone coming from quarries in Chatillon-sur-Seine in Bourgogne. In 1853, Gau had to abandon his plan to build the steeples as requested by the Civil Buildings Commission. The towers were not strong enough to support such a weight… Upon insistence by the Commission, Gau did not have any choice but to redesign the façade with two large towers topped by a balustrade.

Early autumn 1853, a few months before his death, Gau, tired and resigned, gave up his job to his young assistant, Théodore Ballu, who would finish the church.

Ballu went to work in 1854 and the steeples were built after major modifications to the towers and an increase in the volume of the façade : greater projection for the doors, increased depth of arch mouldings, more abundant ornamentation, a nine-step perron…

The church was inaugurated and consecrated, on Monday November 30, 1857, by François-Nicholas Cardinal Morlot with Most Rev. Carlo Sacconi, Papal Nuncio in France and Baron Georges-Eugène Haussmann, prefect of Seine present.

On the fourteenth centenary of Clovis’ baptism, in 1896, year of national jubilee, Pope Leon XIII bestowed on the church the rights, privileges, honours, prerogatives and insignias of Roman minor basilicas.

The basilica has the shape of a Latin cross. It is a 315-ft. (96m) long building formed by the nave, the chancel and the sanctuary. The façade has three large doors with portals. Two towers made of two stories of ogival openings, decorated with pinnacles and supported by small buttresses, hold up two magnificent pyramidal steeples that top at 230 ft. (70m) from the ground.

The Organ

This instrument is one of the finest ever built by Aristide Cavaillé-Coll mainly due to the quality of its voicing.

The organ case, designed by architect François-Christian Gau, in a rather lean neo-gothic style, is installed on the second floor of a high wooden gallery, sculpted by Pyanet and Th. Lechesne, and placed above the main door of the church. It is cut out to create the organ loft. On either sides, two large rounded 16 ft. towers flanked by two flats and a central section formed by two towers surrounded by two narrow flats and two large rectangular flats.

The first titular of the instrument, César Franck, inaugurated the instrument on December 19, 1859 along with Louis Lefébure-Wély. On that day, César Franck played his Final in B flat and J.S. Bach’s Prelude and fugue in b minor. In 1862, J. Adolphe Hesse from Bresleau played this organ many times, bringing back memories to those who heard him on inauguration day at St. Eustache, eighteen years ago. Following this neo-classical master, Franz Liszt’s romantic figure must be mentionned. Every time he was in Paris, he would go up to the organ loft to hear César Franck play for him his most recent works. In 1890, Gabriel Pierné had the great honour to succeed César Franck but, after eight years, he left. He was replaced by Charles Tournemire, a master improviser, who filled the position until his death in 1939. Then, Jean Langlais was appointed in 1945 and remained until 1987. Today, Jacques Taddei is the titular organist.

The history of this instrument is quite remarkable. The organ remained unchanged until 1933 when Tournemire imposed modifications but he would later admit that he was not to be completely satisfied. The Récit division was enlarged in a more neo-classical aesthetics, a few stops were moved from one division to another, and a new console was installed. Upon Jean Langlais’ impulse, everything was revised in 1962 by organ builders Beuchet-Debierre when the key and stop action was electrified and the number of stops was increased to 61.

The choir organ is located on the first floor of the gallery.

Composition sonore / Stop List
Orgue de tribune / Gallery Organ

Légende / Legend

1		Ajout en / Addition in 1933
2		Ajout en / Addition in 1962
3		Plein Jeu IV: 1933 Plein Jeu VII Tierce 1 3/5': 1933 Clarinette 8 Larigot 1 1/3': 1933 Gambe 8 Prestant 4': 1933 Octave 4

Caractéristiques / Other details
• Étendue des claviers / Manual compass: 61 notes
• Étendue du pédalier / Pedal compass: 32 notes
• Accouplements /Couplers:
POS/GO 16,8,4; REC/GO 16,8,4; REC/POS 16,8,4
POS/PED 16,4; REC/PED 16,4; GO/PED 16,4
• Appels d'anches / Reeds ON:
GO, POS, REC, PED
• Appels des mixtures / Reeds ON:
GO, POS, REC
• La partie instrumentale est classée "monument historique" /
  The instrumental section is listed as "Historic Landmark"

Orgue d'accompagnement / Choir Organ

Caractéristiques / Other details
• Étendue des claviers / Manual compass: 61 notes
• Étendue du pédalier / Pedal compass: 32 notes
• Accouplements /Couplers:
REC/GO, REC/PED, GO/PED
• Expression sur tout l'orgue / Expression on whole organ

Discographie / Recordings:

• Arion ARN 268105 (1989): Tournemire: L'Orgue mystique (Georges Delvallée)

Références / References:

• Le Moël, Michel, Les Orgues de Paris, Délégation à l'action artistique de la ville de Paris, 1992, ISBN 2-905118-42-3
• Noisette de Crauzat, Claude: Cavaillé-Coll, Rome, La Flûte de Pan, 1984
• Raugel, Félix: Les Grandes Orgues des Églises de Paris et du département de la Seine, Paris, Fischbacher, 1927