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Callinet 1840 / Berger 1893 / Schwenkedel 1955 / Guerrier 2018
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Le site occupé aujourd'hui par la ville de Sainte-Croix-en-Plaine montre des traces d'occupation dont les plus anciennes remontent à 800 BC. Situé entre l'Ill et la Thur, l'endroit est, déjà à cette époque, une plaque tournante du commerce. Il doit son nom et son origine à une abbaye de moniales bénédictines, située près du village aujourd'hui disparu de Woffenheim.
Historique
Au Moyen-Âge, les comtes d'Eguisheim-Dabo sont les propriétaires fonciers au sud de Colmar et notamment d'un village nommé Woffenheim mentionné pour la première fois dans une charte en l'an 1050.
Quelques années plus tôt, entre 1006 et 1035, le comte Hugues IV d'Eguisheim et son épouse Heilwige de Dabo fondent un couvent de bénédictines au sud de Woffenheim. Leur fils Bruno, qui deviendra le pape Léon IX, est, encore enfant, empoisonné par un crapaud venimeux et reste longtemps entre la vie et la mort. Sa guérison est attribuée à un miracle qui est sans doute lié à la fondation du couvent par ses parents.
En 1049, devenu pape, il ordonne, en personne, la première abbesse, Cuenza. Il consacre l'église et le cimetière en l'honneur de la Sainte Croix. Il fait don de trois reliques de la Sainte Croix, montées en forme de crucifix, qui sont encore conservées à l'église aujourd'hui.
Au début du XIIIe siècle, l'abbaye et le village sont entourés de murs et de fossés, de sorte que dès 1250, Sainte-Croix-en-Plaine est élevé au rang de la ville. La même année, l'église, de style roman, est dévastée par les troupes de l'empereur Conrad IV. Une nouvelle église, de style gothique, est construite sur les fondations de l'ancienne église.
Dès 1318, des maisons se groupent autour de l'abbaye et une église paroissiale, dédiée à saint Étienne, est construite. En 1544, le pape autorise le transfert des droits de l'église Saint-Étienne à l'église abbatiale reconstruite. L'église paroissiale est démolie en 1555.
En 1604, un jubé est construit dans l'église abbatiale puis, en 1607, l'église est mise en peinture. Le maître-autel est rénové, en 1628, par Christoffel Holzmann.
Lors de la guerre de Trente Ans, en 1638, l'église est dévastée. Un autel baroque, sculpté par Joseph Rothbletz, est installé en 1696. En 1700, le clocher est consolidé et prend sa forme actuelle. Les stalles du choeur sont remises en état en 1749 puis le choeur lui-même, en 1771.
En 1814, la ville risque l'anéantissement lors de combats. En 1824, le conseil municipal décide de construire une nouvelle nef, car l'ancienne est insuffisante pour accueillir tous les paroissiens. La construction a lieu entre 1827 et 1829 par Blasius Kramer selon les plans de l'architecte Louis Pétin, de Colmar.
Jadis, trois villages étaient situés autour de Sainte-Croix-en-Plaine : Woffenheim, Dintzheim et Blienschweiller. Ceux-ci n'ont pas survécu aux époques troubles et ont aujourd'hui complètement disparu.
L'église
L'édifice religieux est composé d'une nef, d'un chœur, d'un clocher et d'une tour. L'actuel clocher repose sur des fondations romanes. La partie supérieure du clocher, en sa forme actuelle, date de 1700. L'ancienne tour, constituée par la partie maçonnée bien visible, possédait probablement un toit à deux pentes supprimé lors de la construction du clocher actuel. L'ancienne nef, trop petite, a été démolie et la nouvelle est construite dans sa forme actuelle entre 1827 et 1829.
Le choeur gothique date de la première moitié du XVe siècle. L'ancien maître-autel, oeuvre de l'architecte Gabriel Ignace Ritter, de Guebwiller, acquis en 1795, était surmonté d'un tableau, produit en 1784, de l'artiste Maria Monica Taenisch, de Strasbourg. Ce tableau mesurant 2,4 mètres (7,9 pieds) sur 3,7 mètres (12,1 pieds) est inscrit à tire d'objet par la Commission des monuments historiques le 21 janvier 1980, et est conservé à la chapelle Notre-Dame. Il représente le patron de l'église, saint Barthélemy protégeant l'église ici reproduite dans son aspect approximatif de 1551.
Le maître-autel et la chaire, datant du XVIIIe siècle, sont classés à titre d'objets aux Monuments historiques en date du 21 janvier 1980. Les autels latéraux sont surmontés de tableaux datant du XVIIIe siècle. Celui de gauche représente l'Assomption et celui de droite, saint Hélème. Ils sont inscrits à titre d'objets aux Monuments historiques en date du 21 janvier 1980.
L'église possède aussi des statues en bois polychrome de sainte Apolline et de saint Sébastien, datant du XVIIIe siècle. Elles sont inscrites à titre d'objets aux Monuments historiques le 21 janvier 1980.
Attenant à l'église, la chapelle Notre-Dame est le lieu où sont enterrés les parents du pape Léon IX devant l'autel créé par Ursus Joseph Rothbletz en 1696. Cet autel est inscrit à titre d'objet aux Monuments historiques le 11 janvier 1977. Cette chapelle possède une clé de voute représentant une rose et rappelant l'institution de la "Rose d'Or" par Léon IX. Celle-ci faisait l'obligation à l'abbesse d'offrir au pape, pour le dimanche "Laetare", une rose en or d'un poids de deux onces romaines (55 grammes / 2 onces).
L'orgue
Un premier orgue est installé dès 1665. Le facteur est inconnu, mais il s'agit sûrement d'un membre de la famille Aebi, peut-être Hans Jacob.
Jodoc Von Esch (1692-1743), facteur d'orgues établi à Nancy et fils de l'organiste de Sainte-Croix, revient en Alsace en 1737, dans l'espoir de vendre à sa ville natale un orgue de huit pieds qu'il vient de construire, sans commande ferme. Les édiles de Sainte-Croix-en-Plaine n'en veulent pas et l'instrument trouve finalement preneur à l'église paroissiale de Munster en 1739. Il disparaîtra après la Première Guerre mondiale.
En 1752, l'orgue est réparé par Nicolas Boulay et à nouveau, en 1753, par Nicolas Siat. En 1831, Valentin Rinkenbach procède, pour 431 francs, au démontage et au remontage de l'instrument dans la nouvelle église où il n'est pas "proportionné à l'étendue du vaisseau de la nouvelle église".
Le 29 août 1838, les frères Callinet déposent le devis d'un nouvel instrument à partir des leurs fameux modèles imprimés. Ces devis imprimés étaient au nombre de quatre, du plus grand au plus petit instrument. Dans ce cas-ci, il s'agit du numéro deux : un orgue "moyen supérieur" en taille, trois claviers, avec un Positif de dos, et un Récit qu'il faut plutôt prendre dans le sens "classique", hérité de l'Écho. Un tel clavier est surtout destiné à jouer en solo, généralement en soprano, d'où son absence d'octave grave.
L'accord est conclu le 24 décembre 1838, pour la somme de 13 000 francs, avec une annexe au devis précisant que le Bourdon 16' manuel devra être complet et que la Viole/alto 4' du Grand-Orgue aura un dessus de Flûte 8'. De plus, à la réalisation, la Grande Fourniture V rangs est répartie en deux jeux : une Fourniture de III rangs et une Cymbale constituée des deux autres. Les Callinet reprennent l'ancien orgue pour 1 000 francs. L'orgue est reçu le 22 janvier 1840 par Martin Vogt, organiste à l'église Saint-Martin de Colmar et par François-Joseph Rich, l'organiste local.
« L'orgue est splendide, harmonieux et équilibré. C'est un des plus beaux sinon le plus beau buffet Callinet existant. Ce n'est pas le plus grand orgue Callinet, mais ce fut sans doute le plus parfait. » Il leur sert de référence pour leur production future, car ils le considérèrent comme une réussite.
En 1893, le facteur Joseph-Antoine Berger, de Rouffach, procède au remplacement de la soufflerie cunéiforme par deux réservoirs à tables parallèles. Le Cromorne du Positif est remplacé par une Trompette, le Clairon du Grand-Orgue est remplacé par un autre Clairon, de même que la basse en 4' de la Flûte traversière 4'8', le dessus étant conservé. La Flûte 16' de Pédale est ajoutée.
En mars 1917, les tuyaux de façade sont réquisitionnés par les autorités allemandes. Ils seront remplacés au cours des années 1920 ou 1930.
En février 1945, deux engins explosent dans la nef et endommagent l'orgue. En 1947, Alfred Berger procède aux réparations et installe un ventilateur électrique.
En 1953, un accident survient lors de travaux sur l'édifice : l'échafaudage autour du buffet de l'orgue s'effondre. Les sculptures dans la partie supérieure du buffet sont arrachées et des plâtres tombent dans l'orgue. L'organiste Charles Wagner retire la tuyauterie.
Payée au titre des dommages de guerre, une restauration est menée en 1955-1956. Alors que le mouvement du renouveau dans la facture d'orgue est dans l'air, le facteur Curt Schwenkedel, en plus d'effectuer les travaux de réparation, doit donner un "esprit classique" à ce bel instrument. Il s'ensuit les modifications suivantes :
L'instrument est réharmonisé, en janvier 1956, par Laurent Steinmetz pour le compte de Schwenkedel.
La console est en fenêtre. Les claviers sont noirs, d'origine. Le clavier du Récit est complet, l'octave grave (C-H) est "tombant" puisque le sommier ne commence qu'au deuxième Do. Les tirants de jeux sont carrés à pommeaux tournés munis de porcelaines d'aspect deuxième moitié du XIXe. Il y a un code de couleur : rouge pour le Positif, blanc pour le Grand-Orgue, bleu pour le Récit, et turquoise pour la Pédale. Le pédalier date vraisemblablement de 1893. Il comprend 25 notes alors que les sommiers ne comprennent que 24 notes.
La transmission est mécanique suspendue pour le Grand-Orgue et le Récit, foulante pour le Positif, et à doubles balanciers pour la Pédale. Les sommiers sont à gravures, d'origine.
L'orgue est démonté à l'automne 2015 pour restauration en l'état de 1840/1893 par les Établissements Jean-Christian Guerrier & Associés, facteurs d’orgues à Willer. Le facteur et sa compagne, Marianne Bucher, confectionnent les nouveaux tuyaux de métal, dont ceux de la façade. L'ensemble de l'instrument est réhamonisé. La composition d'origine est restituée, de même que les quatre soufflets cunéiformes superposés à l'arrière sur la charpente qui est encore en partie d'origine. Les travaux se terminent en 2018. L'instrument restauré est béni par le chanoine François Geissler le 29 avril 2018 en prélude à la messe dominicale. Deux concerts inauguraux ont lieu, le 28 avril par Olivier Wyrwas et le 29 avril par Thierry Mechler.
Le buffet
Le buffet est caractéristique de la production des frères Callinet et en particulier celui de l'aîné, Joseph. Le grand buffet est constitué de quatre tourelles à entablement, les plus petites au centre. Les plates faces, dans leur partie supérieure, dessinent une courbe achevée par une petite partie rectiligne.
L'architecture à quatre tourelles a été plusieurs fois adoptée par les Callinet parfois sans Positif de dos, mais le plus souvent comme ici avec un Positif de dos à trois tourelles, la plus petite au centre. Si la forme des tourelles est encore directement issue du XVIIIe, l'allure générale, avec le soubassement aussi large que la superstructure, est caractéristique du XIXe. Ce style vivra conjointement au "buffet-caisse" (rectangulaire), souvent exigé par les architectes après 1836, surtout dans le cas d'édifices neufs.
La décoration est très élaborée et d'une rare richesse. Elle est fidèle au langage ornemental de la première moitié du XIXe, constitué de frises (oves et dards), jouées, claires-voies, couronnements (pots à fleurs ou à feu); les rinceaux étant devenus beaucoup plus rares. Ici, les couronnements sont constitués de pots à feu sur les deux tourelles centrales du grand buffet et les deux latérales du Positif. Les claires-voies des tourelles sont ajourées. Comme souvent chez les Callinet, les claires-voies des plates faces sont des guirlandes de roses. Les jouées sont ici très élaborées. Globalement constituées de motifs végétaux, elles contiennent, au Positif, un motif spiralé à angles droits. On y trouve aussi des motifs de draperies pendantes, et même, au grand buffet, deux étranges pots/fioles.
Il est probable que des couronnements aient disparu à la suite de l'accident de 1953. Si on se réfère au dessin du devis, ce seraient des pots à feux sur les plus grandes tourelles ainsi que sur la tourelle centrale du Positif et une lyre sur la plate face centrale du grand corps. Les jouées ne figurent pas sur le dessin, mais il est probable que celles du Positif devaient être symétriques.
Les éléments d'ornementation les plus caractéristiques des buffets Callinet restent les fameux visages d'angelots. Ils sont disposés sur les culots des tourelles et sont apparus à Sainte-Croix-aux-Mines en 1834. Ce thème a tellement plu aux Callinet qu'ils en ont fait leur "signature". Sur les différents orgues, les angelots semblent changer d'humeur. Les ailes sont parfois au-dessus, parfois en dessous du visage. Ils sont très sérieux et plutôt joufflus à Sainte-Croix. Ils apparaissent ici nimbés dans les nuages sculptés.
Le buffet est classé à titre d'objet aux Monuments historiques le 11 décembre 1980 alors que la partie instrumentale a été classée le 6 février 1975.
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The site now occupied by the City of St. Croix-en-Plaine shows occupational traces among which the most ancient go back up to 800 BC. Located between the Ill and the Thur rivers, the site was, already at that time, a trading crossroad. Its name and its origin come from a Benedictine nun's abbey, located near the defunct Woffenheim village.
History
In the Middle Ages era, the Counts of Eguisheim-Dabo were landowners in the south of Colmar and notably in a village called Woffenheim mentioned for the first time in a charter in 1050.
A few years earlier, between 1006 and 1035, Count Hugues IV d'Eguisheim and his spouse, Heilwige de Dabo, founded a Benedictine convent in the south of Woffenheim. Their son, Bruno, who will become Pope Leo IX, was, while still a child, poisoned by a malignant toad and was between life and death for a long time. His healing was ascribed to a miracle which was probably linked to the foundation of the convent by his parents.
In 1049, as the pope, he personally ordained the first abbess, Cuenza. He dedicated the church and the graveyard to the Holy Cross. He donated three Holy Cross relics, assembled as a cross, which are still preserved in the church.
Early in the 13th century, the abbey and the village were enclosed into walls and trenches, so that from 1250, St. Croix-en-Plaine was granted the city status. The same year, the church, of Romanesque style, was devastated by the troops of Emperor Conrad IV. A new church, in Gothic style, was built on the foundations of the former church.
From 1318, houses started to gather around the abbey and a parish church, dedicated to St. Étienne, was built. In 1544, the pope allowed the transfer of the rights from St. Étienne Church to the rebuilt abbey church. The parish church was demolished in 1555.
In 1604, a rood screen was built in the abbey church and, in 1607, the church was decorated with paintings. The main altar was renovated by Christoffel Holzmann, in 1628.
In the Thirty Years' War, in 1638, the church was devastated. A baroque altar, sculpted by Joseph Rothbletz, was installed in 1696. In 1700, the steeple was strengthened and took its actual look. The chancel stalls were repaired in 1749 and the chancel itself, in 1771.
In 1814, the city risked annihilation during the battles. In 1824, the town council decided to build a new nave because the existing one was not large enough to accommodate all the parishioners. The construction took place between 1827 and 1829 by Blasius Kramer according to plans by architect Louis Pétin, of Colmar.
In the past, three villages were located around St. Croix-en-Plaine: Woffenheim, Dintzheim and Blienschweiller. They did not survive to troubled times and have completely vanished.
The Church
The religious building includes a nave, a chancel, a tower and a steeple. The actual steeple rests on Roman foundations. The upper section of the steeple, in its actual form, dates from 1700. The old tower, including the visible stone section, probably had a pitched roof removed during the construction of the actual steeple. The old nave, too small, was demolished and a new one was built in its actual form between 1827 and 1829.
The gothic chancel dates from the first half of the 15th century. The old main altar, the work of architect Gabriel Ignatius Ritter, of Guebwiller, acquired in 1795, was topped by a painting, produced in 1784, by artist Maria Monica Taenisch, of Strasbourg. This painting, measuring 7.9 feet (2.4 meters) by 12.1 feet (3.7 meters), was classified as an object by the Historical Monuments Commission on January 21st, 1980, and preserved in the Notre-Dame Chapel. It represents the church patron, St. Bartholomeus protecting the church as it probably was in 1551.
The main altar and the pulpit, dating the 18th century, were classified as objects by the Historical Monuments Commission on January 21st, 1980. The lateral altars are topped by paintings dating from the 18th century. The one on the left represents the Assumption of Many and the one on the right, St. Helena. They were classified as objects by the Historical Monuments Commission on January 21st, 1980.
The church also houses polychrome wooden statues of St. Apolline and St. Sebastian, dating from the 18th century. They were classified as objects by the Historical Monuments Commission on January 21st, 1980.
Annexed to the church is the Notre-Dame Chapel. It is the place where Pope Leo IX's parents were buried in front of the altar created by Ursus Joseph Rothbletz in 1696. This altar was classified as an object by the Historical Monuments Commission on January 11th, 1977. This chapel has a keystone representing a rose as a reminder of the "Golden Rose" tradition created by Leo IX. This tradition compelled the abbess to give the pope, on 'Laetare' Sunday, a golden rose weighing two Roman ounces (55 grams / 2 ounces).
The Organ
A first organ was installed as early as 1665. The organbuilder is unknown, but it was undoubtedly a member of the Aebi family, perhaps Hans Jacob.
Jodoc Von Esch (1692-1743), organbuilder established in Nancy and son of St. Croix Church organist, came back to Alsace in 1737, in hope of selling to his home town an 8-foot organ he just built, without a firm order. St. Croix-en-Plaine town councilors refused it and the instrument was finally installed in the Munster parish church in 1739. It vanished after the First World War.
In 1752, the organ was repaired by Nicolas Boulay and again, in 1753, by Nicolas Siat. In 1831, Valentin Rinkenbach carried out, for 431 francs, the dismantling and the reassembly of the instrument in the new church where it "was not proportional to the vessel size of the new church".
On August 29th, 1838, the Callinet brothers submitted a proposal for a new instrument from their famous printed models. There were four models: from the largest to the smallest. In this case, it was a number two: a "medium-superior" organ in size with three keyboards, with a back Positif and a Récit that must be taken in the "classical" way and inherited from the Echo. Such a manual was especially intended to play solos, in general in soprano, without a lower octave.
The contract, to the amount of 13,000 francs, was signed on December 24th, 1838. An annex stipulated that the manual 16' Bourdon was to be complete and that the 4' Viole/alto in the Grand-Orgue was to have an 8' Flûte treble. Besides, while the instruction was under construction, the V-rank Grande Fourniture was divided in two stops: a III-rank Fourniture and a II-rank Cymbale. Callinet took back the old organ for 1,000 francs. The organ was received on January 22nd, 1840, by Martin Vogt, St. Martin church organist in Colmar and by local organist, François-Joseph Rich.
« The organ is beautiful, harmonious and well-balanced. It is one of the nicest if not the nicest existing Callinet organcase. It is not the largest Callinet organ, but it is probably the most perfect one. » It was used by them as a reference for their future production, because they considered it to be a success.
In 1893, organbuilder Joseph-Antoine Berger, of Rouffach, replaced the cuneiform bellows by two horizontal reservoirs. The Positif Cromorne was replaced with a Trompette, the Grand-Orgue Clairon was replaced with another Clairon, as well as the 4' bass in the 4-8' Flûte traversière, the treble being preserved. The Pedal 16' Flute was added.
In March 1917, the facade pipes were requisitioned by the German authorities. They will be replaced in the 1920s or the 1930s.
In February 1945, two bombs exploded in the nave and damaged the organ. In 1947, Alfred Berger repaired the instrument and installed an electric fan.
In 1953, an accident occurred while works are carried out on the building: the scaffolding around the organcase collapsed. The sculptures in the upper section of the organcase were torn off and plaster blocks fell into the organ. Organist Charles Wagner removed the pipework.
Paid for as war damages, a restoration was carried out in 1955-1956. While the organ reform movement was going on, organbuilder Curt Schwenkedel, besides repairing the instrument, had to give a "classical spirit" to this nice instrument. The following modifications were carried out:
The instrument was revoiced, in January 1956, by Laurent Steinmetz on behalf of Schwenkedel.
The console is attached. The manuals, which are original, are black. The Récit manual is complete, the bass octave (C-H) is "drooping" since the windchest begins only at treble C. The stop drawknobs are square with round knobs equipped with porcelains in the second aspect half of the 19th century. They are colored: red for the Positif, white for the Grand-Orgue, blue for the Récit, and turquoise for the Pédale. The pedalboard probably dates from 1893. It has 25 notes while the windchests have only 24 notes.
The key action is suspended mechanical for the Grand-Orgue and the Récit, sticker for the Positif, and in double backfall for the Pédale. The slider windchests are original.
The organ was disassembled in autumn 2015 for restoration to the 1840/1893 specifications by the Jean-Christian Guerrier and Associates firm, of Willer. The organbuilder and her companion, Marianne Bucher, built the new metal pipes, among which those in the facade. The whole instrument was revoiced. The original tonal structure was restored, as well as the four cuneiform bellows stacked in the partly original structure in back on the organcase. Works were completed in 2018. The restored instrument was blessed by Canon François Geissler on April 29th, 2018, as a prelude to the Sunday mass. Two inauguration concerts took place, on April 28th by Olivier Wyrwas and on April 29th by Thierry Mechler.
The Organcase
The organcase is characteristic of the production by the Callinet brothers and mainly from the elder, Joseph. The large organcase includes four turrets at the impost, the smallest bring in the center. The flat faces, in the upper section, draw a curve completed by a small straight section.
The four-turret architecture was used several times by Callinet sometimes without a back Positif, but most of the time with a back Positif organcase with three turrets, the smallest being in the center. If the use of turrets still directly comes from the 18th century, the general look, with a basement as large as the upper section, is characteristic of the 19th century. This style will live jointly with the rectangular organcase, often asked by architects after 1836, mainly in the case of new buildings.
The decoration is very developed and of a rare wealth. It follows the ornamental language of the first half of the 19th century, constituted by friezes (ovas and stings), cheeks, clerestories, crownings (flower or fire pots); running foliage decoration having become much scarcer. Here, crownings are fire ports on both central turrets of the main organcase and on both lateral turrets of the Positif. The turret clerestories are openworked. Very often Callinet clerestories of the flat faces are rose garlands. The cheeks are very developed. Mainly containing plant designs, they contain, in the Positif, a coiled design with right angles. Pending draperies are also found, and even, in the main organcase, two strange pots/vials.
It is probable that crownings disappeared in the 1953 accident. If we refer to the specification drawings, there would have been fire pots on the largest turrets as well as on the central turret of the Positif and a lyre on the central flat face of the main case. The cheeks do not appear on the drawings, but it is probable that those of the Positif were to be symmetrical.
The most characteristic Callinet organcase decorative element remains the famous cherubs' faces. They are located on the turret cheeks and first appeared in St. Croix-aux-Mines in 1834. Callinet was so pleased with this element that he used it as his 'signature'. The cherub's mood seems to change over the different organs. Sometimes wings are above and sometimes below the face. In St. Croix, they look very serious and are rather chubby-cheeked. They appear haloed in sculpted clouds.
The organcase was classified as an object by the Historical Monuments Commission on December 11th, 1980, while the instrument was classified on February 6th, 1975.
I. Positif de dos |
II. Grand-Orgue |
|||
---|---|---|---|---|
2Montre | 8' | 1Bourdon | 16' | |
1Bourdon | 8' | 2Montre | 8' | |
1Salicional (G-f3) | 8' | 1Bourdon | 8' | |
2Prestant | 4' | 2Flûte | 4'-8' | |
1Flûte (c1-f3) | 4' | 2Gambe | 8' | |
1Doublette | 2' | 2Prestant | 4' | |
3Cromorne (B+D) | 8' | 1Flûte | 4' | |
1Basson (C-f1) | 8' | 1Nasard | 2 2/3' | |
1Chalumeau (f#1-f3) | 8' | 1Doublette | 2' | |
1Sifflet | 1' | |||
1Cornet (c1-f3) | V | |||
1Fourniture 1 1/3' | III | |||
1Cymbale 1/2' | II | |||
1Trompette | 8' | |||
3Clairon | 4' |
III. Récit |
Pédale |
|||
---|---|---|---|---|
1Bourdon | 8' | 1Bourdon | 16' | |
1Flûte traversière | 4' | 1Flûte | 8' | |
2Salicional | 8' | 2Gambe | 8' | |
1Flûte octave | 4' | 1Flûte | 4' | |
1Cornet (c1-f3) | III | 1Ophicléide | 16' | |
1Hautbois | 8' | 1Trompette | 8' | |
1Clairon | 4' |
(B),(D) | basse, dessus / bass, treble | |
1 | Jeu de 1840 / 1840 stop | |
2 | Jeu de 1840/2018 / 1840/2018 stop | |
3 | Jeu de 2018 / 2018 stop |