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Boisselin 1704 / Rochesson 1930
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Histoire
Le site de Saint-Paul-Trois-Châteaux était habité dès la préhistoire. Curieusement, peu de traces provenant de l’âge du Bronze et de l’âge du Fer sont retrouvées, alors que c’est du nom d’une peuplade gauloise de l’époque, les Tricastini, que viennent ceux de la ville romaine, Augusta Tricastinorum. Il semble qu’ils édifièrent une ville qui devint la capitale des Tricastini du IVe siècle à la fin du Ier siècle avant J.C., avant l’occupation romaine.
Au Bas-Empire, la puissance de Rome s’affaiblit. Et au IVe siècle alors que la Gaule romaine se christianise, la cité devient siège d’un évêché et est rebaptisée Civitas Tricastinorum. À la fin de l’antiquité, le tissu urbain se rétracte pour se fixer autour de l’actuelle colline du Château. Un premier groupe épiscopal s’installe aux alentours du quartier Saint-Jean; quelques éléments architecturaux marquent notamment l’emplacement de l’église funéraire.
Au Moyen-Âge, l’importance de la ville ne décroît pas et c’est à partir du XIIe siècle que la cathédrale est bâtie au cœur de la ville ceinte d’un rempart défensif en pierre du Midi. La ville doit faire face à d’âpres luttes religieuses pendant l’époque moderne: destructions et reconstructions modifient peu à peu son visage au XVIIe siècle, tandis que les hôtels particuliers fleurissent au XVIIIe siècle.
Le nom de Saint-Paul-Trois-Châteaux provient en fait de la mauvaise traduction, basée sur une étymologie fantaisiste, de l’ancien nom de la ville : Saint-Paul-en-Tricastin. Le mot « Tricastin », nom du canton issu de celui de la peuplade gauloise qui habitait cette contrée, a été compris comme une expression latine signifiant « trois châteaux » (tricastri).
La cathédrale
Sur cet emplacement, situé juste à l'extérieur d'une vaste enceinte urbaine antique, s'élevait auparavant une basilique funéraire (IVe-VIIe siècles) qui abritait le tombeau de saint Paul, évêque du Ve siècle et patron de la ville. Elle était dédiée aux apôtres et martyrs. Le siège cathédral était primitivement situé au centre de la cité antique. Durant le haut-moyen-âge, la cité épiscopale s'est regroupée sur les pentes de la colline du château et a été entourée par le rempart actuel.
La cathédrale est érigée entre 1120 et le début du XIIIe siècle. Elle est construite à l'extérieur de la ville gallo-romaine, au coeur de la ville médiévale. La pierre provient des carrières de calcaire de Saint-Restitut. De nombreuses pierres portent les marques des tâcherons qui les ont taillées. La décoration extérieure donne une nette préférence au flanc méridionnal tourné vers la ville : triple arcade d'inspiration antique sur la nef, fronton antiquisant sur le transept. La construction s'est déroulée d'est en ouest. Elle commence par le choeur, dans la première moitié du XIIe siècle, et s'acheve par la façade au début du XIIIe siècle. Le portail de la façade ouest dont le cintre est finement sculpté encadre des vantaux de bois du XVIIe siècle.
L'intérieur, de vastes dimensions (longueur : 28 mètres / 91,8 pieds; largeur : 24,9 mètres / 81,7 pieds; hauteur à la voûte : 19 mètres / 62,3 pieds) illustre la rigueur et la majesté des constructions romanes. La nef centrale est voûtée en plein-cintre et les nefs latérales en demi-berceaux. La croisée du transept est couverte d'une coupole sur trompes édifiée lors de la restauration de la cathédrale en 1847. Les croisillons sont voûtés en berceau. Les bas-côtés, étroits et élevés, servent de contreforts à la nef. Le décor sculpté est remarquable notamment au niveau de l'étage haut de la dernière travée de la nef centrale : un faux-triforium (ou fausse tribune du fait que l'on ne peut y accéder) est orné de niches flanquées de petites colonnes. Au-dessous court une frise figurant une draperie tendue par une corde tirée à chaque extrémité par un petit personnage en costume du Moyen-Age. Aux angles de la nef centrale sont représentés les symboles des évangélistes. La lumière pénètre dans l'édifice par trois ouvertures (oculi) percées dans la façade occidentale et par les fenêtres hautes de la nef centrale du côté sud. Des peintures murales gothiques ornent plusieurs arcs et piliers. Les bas-côtés sont flanqués de chapelles élevées postérieurement.
L'abside, voûtée en cul-de-four sous-tendu par quatre nervures plates, est ornée d’une bonne copie de la Cène de Léonard de Vinci. Quant au chevet, les deux absidioles semi-circulaires présentent un parement simple. L'abside centrale est pentagonale. Ses angles incorporent des contreforts. Chaque pan est décoré d'une arcature aveugle. Les nervures du choeur reposent sur des colonnes finement travaillées. Le choeur est pavé de mosaïques des XIIe et XIIIe siècles qui se trouvent derrière l’autel et qui représentent la ville de Jérusalem. Cette mosaïque est contemporaine sans doute des deux premières croisades soit trente ans environ après la construction de la cathédrale.
Cet imposant édifice, l’un des monuments les plus intéressants du Midi de la France, est classé en 1841 en tant que « Monument Historique » sur avis de Prosper Mérimé. Il appartient au style roman provençal avec un plan simple, une harmonie de volumes, un décor dépouillé, une taille et un appareillage des pierres soignés, la référence à l'Antiquité et l'absence d'ouverture au nord. Son architecture, très sobre, en impose par la pureté de ses lignes et la majesté de sa construction.
Le diocèse, créé au IV ou VIe siècle, est aboli lors du Concordat de 1801. Le territoire est divisé entre les diocèses d'Avignon et celui de Valance. Depuis 1911, ce dernier diocèse porte le nom de Valence-Die-Saint-Paul-Trois-Châteaux.
L'orgue
Le 4 février 1704, l'évêque Louis-Albe de Roquemartine (1680-1713) commande un orgue au facteur avignonnais Charles Boisselin. Celui-ci, aidé de Pierre Galran, livre l’orgue le 6 décembre de la même année, lequel est situé en tribune sur le côté gauche du chœur. Il s'agit d'un instrument de facture française de 12 jeux répartis sur deux claviers (Grand-Orgue : 48 notes; Écho : 25 notes) avec pédalier en tirasse.
Après maintes restaurations : Violety (1721), chanoine Masson (1786), Jean Brucker (1848), et Louis Aillon (1882) et un très long silence, l’orgue retrouve sa voix en 1930 avec le facteur d’orgues Eugène Rochesson. Le buffet est classé « monument historique » le 10 octobre 1906, et l’instrument le 2 juillet 1979.
L'instrument comprend encore aujourd'hui des éléments exécutés par Boisselin : le sommier de Grand-Orgue de 48 notes, l’abrégé du Grand-Orgue, ainsi que les jeux de Doublette 2’, Fourniture II, Cornet V, ainsi que quelques tuyaux de l’ancienne Flûte 4’ et de la basse de pédale.
En novembre 2004, un dossier pour la restauration de l’orgue, rendue indispensable, est constitué. Le conseil municipal du 19 octobre 2005 a voté à l’unanimité le lancement de l’étude pour la restauration de l’orgue. Cette étude, conduite par Eric Brottier, technicien conseil pour le ministère de la Culture et de la Communication, est complétée en juillet 2008 et le dossier va suivre la procédure obligatoire pour des travaux de cet ordre.
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History
The site of Saint-Paul-Trois-Châteaux is populated ever since the prehistoric era. Curiously, few traces from the Bronze and the Iron age were recovered while its name comes from a small Gallic tribe of that era, the Tricastini, and those of the Roman city, Augusta Tricastinorum. It seems that a city was built which became the Tricastini capital from the 4th century to the end of 1st century B.C., before the Roman occupation.
During the Roman Later Empire, the power of Rome gets weaker. In the 4th century, while the Roman Gaul christianizes, the city becomes seat of a bishopric and is renamed Civitas Tricastinorum. When antiquity ends, the urban fabric retracts and settles around the actual Castle hill. A first episcopal group settles around the St. Jean district; some architectural elements clearly identify the site of the funeral church.
In the Middle Ages, the importance of the city does not decrease and, in the 12th century, the cathedral is built in the middle of the city surrounded by a defensive wall made of stome from the South of France. During the 17th century, the city must face up bitter religious conflicts: destructions and reconstructions slowly alter the face of the city while particular hotels thrive in 18th century.
The Saint-Paul-Trois-Châteaux name comes from a poor translation, based on an unreliable etymology, of the ancient city name: Saint-Paul-en-Tricastin. The word "Tricastin", from the district name from which the small Gallic tribe is issued, was understood as a latin expression meaning "three castles" (tricastri).
The Cathedral
On this site, located just outside an ancient lage urban area, stood a funeral basilica (4th - 7th centuries) that enshrined the tomb of St. Paul, bishop in the 5th century and the city's patron saint. It was dedicated to the apostles and martyrs. The cathedral seat was originally located in the centre of the ancient city. During the Middle Ages, the episcopal city regrouped itself on the slopes of the Castle hill and was surrounded by the actual protective wall.
The cathedral, built between 1120 and the beginning of the 13th century, is located outside the Gallo-Roman city, in the middle of the medieval city. Stone comes from limestone quarries located in St. Restitut. Numerous stones carry marks from those who cut them. Exterior decoration gets a net priority on the south side facing the city: triple arcade of ancient inspiration on the nave, antique pediment on the transept. Construction went from east to west. It begins with the chancel, in the first half of the 12th century, and ends with the facade at the beginning of the 13th century. The finely sculpted arch of the portal of the west facade is surrounded by 17th-century wooden leaves.
Inside, the building's large dimensions (length: 91.8 feet / 28 meters; width: 81.7 feet / 24.9 meters; vault height: 62.3 feet / 19 meters) illustrate the precision and the grandeur of Romanesque buildings. The central nave vault is semi-circular while lateral naves have barrel vaults. The transept crossing is topped with a dome resting on squinches which was built in 1847 during the restoration of the cathedral. Transept arms have barrel vaults. The narrow and high side aisles serve as butterresses to the nave. The sculpted decor is remarkable mainly at the upper level in the last bay of the central nave: a false triforium (or a false gallery with no access) is decorated with alcoves flanked by small columns. Below it runs a frieze representing a drapery hanged on a rope drawn at both ends by a small figure dressed in a Middle Ages costume. The Evangelists' symbols are present at the angles of the central nave. Light penetrates in the building through three openings (oculi) in the western facade and through the central nave's high windows on the south side. Gothic wall painting adorns several archways and pillars. Side aisles have chapels which were built subsequently.
The apse, with its cul-de-four vault underlained by four flat ribs, is adorned with a good copy of the Last Supper by Leonard de Vinci. As for the chevet, the two semicircular apsidioles present a simple facing. The central apse is pentagonal and its angles incorporate butterresses. Every section is decorated with a blind archway. The chancel ribs rest on finely worked columns. The chancel is laid with 12th- and 13th-century mosaics located behind the altar and depicting the city of Jerusalem. This mosaic is probably contemporary with the first two crusades which took place about thirty years after the construction of the cathedral.
This imposing building, one of the most interesting monuments in the South of France, is classified in 1841 as "historical monument" based on a report by Prosper Mérimé. It belongs to the Provençal Romanesque style with a simple layout, harmony of volumes, a bare decor, a size and a neat stone layout, a reference to Antiquity and the absence of north opening. Its very sober architecture imposes by the purity of its lines and the majesty of its building.
The bishopric, created in the 4th or 6th century, is abolished at the 1801 Concordat. Its territory is divided between the Avignon and Valence bishoprics. Since 1911, this last bishopric is named Valence-Die-Saint-Paul-Trois-Châteaux.
The Organ
On February 4th, 1704, Bishop Louis-Albe of Roquemartine (1680-1713) orders an organ to organbuilder Charles Boisselin, of Avignon. With the help by Pierre Galran, Boisselin delivers the organ on December 6th of the same year. The organ is located on a gallery on the left side of the chancel. It is A French style instrument with 12 stops across two keyboards (Grand-Orgue: 48 notes; Echo: 25 notes) with pull-down pedals.
After manu restorations and renovations: Violety (1721), Cannon Masson (1786), Jean Brucker (1848), et Louis Aillon (1882) and a very long silence, the organ comes alive again in 1930 with the organbuilder Eugene Rochesson. The organcase is listed as a "historical monument" on October 10th, 1906, and the instrument on July 2nd, 1979.
The instrument still contains elements built by Boisselin: the 48-note Grand-Orgue windchest, the Grand-Orgue rollerboard, as well as the 2' Doublette, Fourniture II, Cornet V stops as well as some pipes of the former 4' Flute and pedal bass.
In November 2004, a restoration project is set up. On October 19th, 2005, the town council members unanimously voted in favour of launching a study concerning the restoration of the organ. This study, carried out by Eric Brottier, technician-consultant at the Ministry of Culture and Communication, is completed in July 2008. The report is now going through the required procedure for jobs of this magnitude.
Grand-Orgue |
Grand-Orgue |
|||
---|---|---|---|---|
Montre | 8' | Montre | 8' | |
Bourdon | 8' | Bourdon | 8' | |
Prestant | 4' | Prestant | 4' | |
Flûte | 4' | Nazard | 2 2/3' | |
Nazard | 2 2/3' | Doublette | 2' | |
Doublette | 2' | Tierce | 1 3/5' | |
Tierce | 1 3/5' | Cromorne | 8' | |
Cornet | V | |||
Fourniture | II | |||
Cymbale | II | |||
Cromorne | 8' |
Écho |
Récit |
|||
---|---|---|---|---|
Cornet | V | Flûte à cheminée | 8' | |
Viole de gambe | 8' | |||
Voix céleste | 8' | |||
Cornet | V | |||
Fourniture | II | |||
Basson-Hautbois | 8' | |||
Trompette | 8' |
Pédale |
Pédale |
|||
---|---|---|---|---|
En tirasse | Soubasse | 16' | ||
Basse | 8' |