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Quoirin, 1983
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Saint-Rémy-de-Provence est une commune du département des Bouches-du-Rhône, dans la région Provence-Alpes-Côte d'Azur. Le nom de la ville était naguère « Saint-Remi », devenant « Saint-Rémy » au cours du XIXe siècle. Le nom actuel de « Saint-Rémy-de-Provence est adopté le 12 mars 1951. L'absence initiale d'accent sur le « e » de « Remi » vient de Reims et du prénom de l'évêque Remi. Cet usage a été très longtemps respecté, où au début du XXe siècle, les habitants continuaient à dire « Saint Remi ».
Historique
Le territoire de Saint-Rémy est habité depuis la préhistoire, comme en témoignent les gravures rupestres trouvées dans la grotte Otello. Les peintures remontent au néolithique final et à l'âge du bronze, et consistent en signes anthropomorphes et géométriques. Lors de la seconde partie du premier âge du fer (VIIe – VIe siècles av. J-C), la population, jusqu'alors essentiellement nomade, se sédentarise et se met à construire un castrum à la manière d'un village avec ses rues et ses maisons adossées.
Au Moyen Âge, sous la dynastie carolingienne, le territoire est la propriété de l'abbaye Saint-Remi de Reims, d'où le nom de Saint-Rémy. Une légende affirme que le roi Clovis aurait parcouru la région, accompagné par l'évêque Remi de Reims qui l'avait sacré roi. Le prélat ayant réalisé un miracle, un notable local lui aurait légué ces biens fonciers. Saint-Rémy jouit du privilège d’être une ville comtale, c’est-à-dire dépendant directement du prince. Ce statut de ville sera maintenu de manière formelle lors de l’annexion de la Provence à la France à la mort, en 1481, du dernier prince provençal, Charles V d'Anjou / Charles III.
Sous l’Ancien Régime, qui débute au XVIe siècle et prend fin en 1789 quand la République française est créée, Saint-Rémy est considérée comme une « ville » à part entière, et non comme un simple village. Après avoir connu quelques soubresauts lors de l’apparition de la Réforme, Saint-Rémy subit de plein fouet l’épidémie de peste de 1720-1721, au cours de laquelle périt près d’un tiers de sa population.
Le XIXe siècle verra l’apogée économique de Saint-Rémy avec le développement de l'agriculture grâce au processus de l’irrigation qui transforma la ville en un centre de renom international qui entretenait des rapports commerciaux avec toute l'Europe et les États-Unis. Dès l’Ancien Régime avec la présence en ses murs d’un petit collège tenu par les Trinitaires, la ville possède une élite cultivée. Avec ce contexte favorable, la ville connaît une certaine vocation intellectuelle qui ne fit que se développer et ne se démentira jamais jusqu'à nos jours.
La collégiale
Le village est desservi, dès l'an 1100, par une communauté de moines bénédictins qui dépendait de l’abbaye Saint-Remi de Reims. La chapelle du prieuré sert d'une église paroissiale. Son existence est attestée dès 1122 et se compose d'une simple nef avec voûte en berceau. Situé à 20 km (12 milles) d'Avignon, le prieuré allait profiter de la première présence, de 1309 à 1378, des papes à Avignon. En 1331, le pape (1316-1334) Jean XXII (1244-1334) décide de rattacher Saint-Rémy à Avignon, et d’élever le prieuré au rang de collégiale. Il commande alors son embellissent en plus d'un agrandissement par l'ajout d'un vaste choeur de trois travées fermé par une abside à pans coupés. Il commande et finance aussi la construction d'un clocher et d'une flèche qui atteindra 45 mètres (147,6 pieds). La flèche, entièrement restaurée en 1736, est déposée en 1984 et reconstruite comme il y a six siècles. Quant aux cloches, deux datent de 1836, et une autre, de 1869.
Au XVe siècle, deux chapelles latérales sont élevées de part et d'autre du choeur et dont l'une est conservée, celle de Jean de Renaud. Celle-ci est couverte par une voûte à liernes et tiercerons de style flamboyant. Elle est appuyée sur le mur du clocher et du choeur du XIVe siècle, construite de façon dissymétrique par l'adjonction de deux murs. Quoiqu'il ne subsiste pas d'autel, elle renferme une épitaphe en marbre dédiée à Jean de Renaud, décédé le 18 août 1557, de ses armoiries, d'un lavabo ainsi qu'une fresque.
Au XVIIIe siècle, une nef collatérale est créée, reliée à la nef du XIIe siècle en perçant le mur gouttereau. Cette structure s'effondre dans la nuit au 29 au 30 août 1818, et l'ensemble est complètement démoli sauf le clocher et la chapelle sise à sa base.
L'église actuelle est construite de 1821 à 1825 dans le contexte de la Restauration monarchique triomphante, sur les plans de Michel-Robert Penchaud (1772-1833), architecte du département. De style néo-classique très marqué par l'Antiquité, elle possède un monumental porche d'entrée à colonnes ioniques qui lui confèrent une grande élégance et beaucoup de prestance, et surmonté d'un fronton triangulaire et d'une grande croix. Les statues de Saint-Rémi et Saint-Martin sont posées sur le toit en facade.
L’intérieur surprend par son manque de luminosité et d’éclairage. Un halo éclaire le chœur. Les peintures recouvrant murs, piliers et plafonds sont en mauvais état. Les vitraux, tableaux, bas-reliefs et statues représentent des scènes de la vie de saint Rémi. De chaque côté du chœur, il y a deux volets d'un retable datant de 1503 : l'un représentant la Vierge et l'Enfant-Jésus jouant avec un chapelet, et l'autre un évêque inconnu debout. Le maître autel avec ses bas-reliefs représentant saint Martin et saint Rémi, et les fonts baptismaux en marbre sont du XIVe siècle eat ont survécu à l'effondrement de l'église.
L'édifice mesure 48 mètres (157,5 pieds) de long sur 27 mètres (88,6 pieds) de largeur au transept avec une hauteur des voûtes en berceau et caissons de la nef à 16 mètres (52,5 pieds), et une coupole à caissons s'élevant à la croisée à 26 mètres (85,3 pieds) avec oculus.
L'édifice est classé au titre des monuments historiques depuis le 28 décembre 1984. Un vaste projet de restauration est en cours, sous l'égide de la municipalité.
L'orgue
Un premier orgue, un don du Dr Louis-Étienne Mercurin (1762-1845), est construit et installé en 1842 par le facteur Prosper-Antoine Moitessier (1807-1867). C'est un grand "huit-pieds" avec trois claviers et pédalier. Cet instrument est reconstruit une première fois en 1914 par les facteurs Félix et Henry Vignolo, de Marseille, et une deuxième fois, en 1925 par la firme Cavailllé-Coll-Convers. C'est à cette occasion que le buffet a été reconstruit. En 1975, l'instrument est hors d'usage.
Le projet de reconstruction a consisté à recréer un instrument de 62 jeux sur trois claviers et pédalier. Il reprend le concept néo-classique tant décrié à l’époque, mais l’objectif était de démontrer qu’il était possible d’unir différentes esthétiques sans déroger aux règles de la facture d’orgues classique. Ainsi, les références stylistiques restent claires et sans ambiguïtés, un grand nombre de registrations habituelles fonctionnent tandis que d’autres génèrent de nouvelles couleurs et les grandes entités sonores restent particulièrement cohérentes : Plenum, Tutti, Grand-Chœur, Fond d’orgue, etc.
Le buffet principal a été dessiné par un architecte marseillais lors de la reconstruction de 1925. Le Positif de dos est en copie de l’élément supérieur du buffet principal situé devant le Récit expressif. Une nouvelle polychromie a été exécutée par Pierre Sibieude, et la balustrade de la tribune a été ajoutée à l’occasion de cette reconstruction.
Toute la partie instrumentale est neuve et entièrement mécanique: mécanique suspendue pour le Grand-Orgue et le Récit expressif, mécanique à équerres pour le Positif. Il y a un coupe-vent du Grand-Orgue qui permet de jouer le Récit accouplé au Positif sur le clavier de Grand-Orgue.
La division du Grand-Orgue est située à la hauteur de l’entablement du grand buffet, disposé en quatre sommiers alignés avec jeux d’anches sur des layes séparées. Le Récit expressif est au-dessus de cet ensemble, en deux sommiers diatoniques avec laye d’anches séparées. Toute la Pédale occupe le fond de l’orgue sur une faible profondeur ce qui a nécessité un ensemble complexe de pièces gravées qui répartit la tuyauterie en hauteur et sur toute la largeur de l’instrument. Le Positif de dos, assez éloigné du grand buffet est en deux sommiers diatoniques à une seule laye.
En 2019, l'instrument a fait l'objet d'une restauration. Un concert a souligné sa remise en fonction le 19 mai 2019.
L’orgue permet une programmation diversifiée et attractive. L’absence d’un combinateur électronique de jeux oblige les organistes concertistes à plusieurs répétitions avec assistants. Cette situation peut être vécue comme une contrainte aujourd’hui difficilement acceptable pour certains interprètes.
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St. Rémy-de-Provence is a village in the Bouches-du-Rhône department, in the Provence-Alpes-Côte d'Azure region. Not long ago, the village name was 'St. Remi', becoming 'St. Rémy' in the 19th century. The actual "Saint-Rémy-de-Provence" name was adopted on March 12, 1951. The initial absence of the acute accent on the "e" of Remi comes from Reims and from Bishop Remi's forename. This usage was respected for a long time, when at the beginning of the 20th century, the residents used to say St. Remi.
History
St. Rémy territory is occupied since the Prehistory, as attested by the rock engravings found in the Otello cave. Paintings go back to the final Neolithic era and to the bronze age, and show anthropomorphic and geometric signs. During the second part the first iron age (7th - 6th centuries BC), the population, until then mainly nomadic, settled and began the const5ruction of a castrum like a village with streets and houses.
In the Middle Ages, under carolingian dynasty, the territory was owned by St. Remi Abbey of Reims, hence the St. Rémy name. A legend has that King Clovis would have gone through the region, accompanied by Bishop Remi of Reims who had consecrated him as king. The prelate having accomplished a miracle, a local noble man would have bequeathed him this property. St. Rémy enjoyed the privilege of being a comtal city, meaning answering directly to the prince. This city status will be formally maintained when Provence was annexed to France in 1481 upon the death of the last provencal prince, Charles V d'Anjou / Charles III.
In the Ancien Régime, which lasted from the 16th century till 1789 when the French Republic was established, St. Rémy was considered as a 'real city' and not as a simple village. After a few upheavals when the Reform was installed, St. Rémy was very hard hit by the plague epidemic of 1720-1721, where near a third of its population perished.
The 19th century saw St. Rémy's economic peak with the development of agriculture thanks to the irrigation process which transformed the city into an international centre maintaining commercial relations with all Europe and the United States. Mith, from the Ancient Regine, the presence within its walls of a small college managed by the Trinitarian Fathers, the city had a cultured elite. In this favorable environment, the city owns a certain intellectual vocation which never stopped developing and still present these days.
The Collegiate Church
The village was served, from year 1100, by Benedictine monks reporting to St. Remi Abbey in Reims. The priory chapel was used as a parish church. Its existence was attested in 1122 and was made up of a single nave with a barrel vault. Located 12 miles (20 km) from Avignon, the priory was going to benefit from the first presence, from 1309 till 1378, of popes in Avignon. In 1331, Pope (1316-1334) John XXII (1244-1334) decided that St. Rémy would be part of Avignon, and elevated the priory at the rank of collegiate. He ordered its embellishment besides its enlargement by the addition of a large three-bay chancel to be closed by a canted apse. He also ordered and financeed the construction of a bell tower and a steeple reaching 147.6 feet (45 metres). The steeple, completed restored in 1736, was taken downd in 1984 and rebuilt like six centuries ago. As for the bells, two date from 1836, and other one, of 1869.
In the 15th century, two lateral chapels we built on either side of the chancel and among which one is extant, Jean de Renaud's. It is covered by a rib and tierceron vault in flamboyant style. It is supported on the bell tower wall and the 14th-century chancel, and asymmetrically built by the addition of two walls. Though there is no altar remaining, it has a marble epitaph dedicated to Jean de Renaud, who died on August 18, 1557, his coats of arms, a washbowl, a fresco.
In the 18th century, a side nave was built, linked up to the 12th-century nave by piercing the long wall. This structure collapsed in the night of August 29 to 30, 1818. The whole building completely demolished except for the bell tower and the chapel located at its base.
The actual church was built from 1821 till 1825 in the triumphant monarchal restoration program, on plans by departmental architect Michel-Robert Penchaud (1772-1833). In neoclassical style very influenced by Antiquity, it has a monumental entrance porch with ionic columns which give elegance and a lot of presence, and topped by a triangular pediment and a large cross. St. Rémi and St. Martin statues are located on the roof in the facade.
The interior is surprising by its lack of brightness and of lighthening. A halo lights the chancel. Paintings covering the walls, the pillars and the ceilings are in poor condition. Stained glass windows, paintings, bas-reliefs and statues represent scenes from the the life of St. Rémi. On each side of the chancel, there are two reredos wings dating from 1503: one represents the Virgin with the Child-Jesus playing with a rosary, and the other one an unknown standing bishop. The main altar with its bas-reliefs representing St. Martin and St. Rémi, and the marble baptismal font date from the 14th century and are survivors of the church collapse.
The building is 157.5 feet (48 meters) long by (88.6 feet (27 meters) wide in the transept with a height of the vault in the nave is 52.5 feet (16 meters), and a coffered dome at the crossing at 85.3 feet (26 meters) with an oculus.
The building is classified as a historic monuments since December 28, 1984. A major restoration project is under way, under the direction of the municipality.
The Organ
The first organ, a donation by Dr Louis-Étienne Mercurin (1762-1845), was built and installed in 1842 by organbuilder Prosper-Antoine Moitessier (1807-1867). It is a large 'eight-foot' instrument with three manuals and pedal. This instrument was rebuilt a first time in 1914 by oeganbuilders Félix and Henry Vignolo, from Marseilles, and a second time, in 1925 by the Cavailllé-Coll-Convers firm. It is on that occasion that the main organcase was rebuilt. In 1975, the instrument is out of order.
The reconstruction project was to recreate a 62-stop instrument with three manuals and pedal. It reconnects with the neoclassical concept so disparaged at the time, but the objective was to show that it was possible to merge different aesthetics without infringing the classic organbuilding rules. So, stylistic references remain clear and unambiguous, a large number of the usual registrations still work while others generate new colors and the large tonal entities remain particularly consistent: Plenum, Tutti, Grand-Chœur, Fond d'orgue, etc
The main organcase was drawn by an architect from Marseilles in the 1925 rebuilt. The Back Positive is a copy of the upper element of the main organcase located in front of the enclosed Récit. A new polychromy was carried out by Pierre Sibieude, and the gallery balustrade was added on the occasion of this reconstruction.
All the instrument is new and is completely mechanical: suspended action for the Grand-Orgue and the enclosed Récit, and with squares for the Positif. There is a cut-off valve in the Grand-Orgue manual which allows to play the Récit coupled with the Positif on the Grnad-Orgue manual.
The Grand-Orgue division is located at the impost level of the main organcase, on four windchests with reeds on separated pallet boxes. The enclosed Récit division is above this group, on two diatonic windchests with separated pallet boxes for the reeds. The complete Pedal occupies the narrow depth at the rear of the organ. Thie location required the used of complex engraved elements which spread the pipework according to its height height and over all the width of the instrument. The Bach Positif division, fairly distant from the mais organcase, uses two diatonic windchests with a single pallet box.
In 2019, the instrument was restored. A concert highlighted its return on May 19, 2019.
The organ allows a diversified and attractive programming. The absence of an electronic combinator obliges the organists and concert artists to set up several repetitions with assistants. This situation can be seen today as a constraint hardly acceptable by certain performers.
I. Positif |
II. Grand-Orgue |
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Montre | 8' | Montre | 16' | |
Bourdon | 8' | Montre | 8' | |
Flûte | 8' | Gambe | 8' | |
Prestant | 4' | Flûte harmonique | 8' | |
Flûte | 4' | Bourdon | 8' | |
Nazard | 2 2/3' | Prestant | 4' | |
Doublette | 2' | Flûte | 4' | |
Flûte | 2' | Quinte | 2 2/3' | |
Tierce | 1 3/5' | Doublette | 2' | |
1Cornet | V | Flûte | 2' | |
Fourniture | IV | 1Cornet | V | |
Cymbale | III | Grande Fourniture | II | |
Cromorne | 8' | Fourniture | IV | |
Trompette | 8' | Cymbale | IV | |
Clairon | 4' | Bombarde | 16' | |
Tremblant doux | 1e Trompette | 8' | ||
2e Trompette | 8' | |||
3e Trompette (chamade) | 8' | |||
Clairon | 4' |
III. Récit |
Pédale |
|||
---|---|---|---|---|
Bourdon | 16' | Bourdon | 16' | |
Bourdon | 8' | Flûte | 16' | |
Gambe | 8' | Flûte | 8' | |
Voix céleste | 8' | Violoncelle | 8' | |
Flûte harmonique | 8' | Grande Quinte | 5 1/3' | |
Prestant | 4' | Prestant | 4' | |
Flûte harmonique | 4' | Grande Tierce | 3 1/5' | |
Flûte harmonique | 2' | Flûte | 2' | |
Flûte harmonique | 1' | Bombarde | 32' | |
1Cornet | V | Bombarde | 16' | |
Plein-jeu | V | Trompette | 8' | |
Basson | 16' | Clairon | 4' | |
Hautbois | 8' | |||
Voix humaine | 8' | |||
Trompette harmonique | 8' | |||
Clairon harmonique | 4' | |||
Tremblant doux |
1 | à partir du DO central / From central C |