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Orgue de tribune Poirier et Lieberknecht 1864 / Théodore Puget 1889, 1897 Boisseau-Cattiaux 1990-1992
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Orgue de choeur Théodore Puget & Fils 1881 / Daldosso 1991-2
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La basilique Notre-Dame-de-la-Daurade est située le long des quais de la Garonne. C'est une église sans clocher, à la facade classique, dont l'architecture peut être mieux appréciée lorsque vue de l'autre côté du fleuve.
Son histoire commence vers 410 alors que l'empereur Honorius donne un certain nombre de temples désaffectés aux chrétiens afin que ceux-ci les convertissent en églises alors que saint Exupère (405-411 environ) est évêque de la ville. L'édifice primitif était dédié à Apollon. Surmonté d'une coupole côtelée, il est recouvert de briques et de forme décagonale.
Le culte de la Vierge, initié lors du concile d'Éphèse en 431, trouve une première implantation en Gaule sous le nom Notre-Dame de Toulouse. C'est peut-être l'une des raisons de la construction de l'église de la Daurade, dédiée à la Vierge Marie représentée sous la forme d'une vierge noire. La décoration intérieure est alors composée de petits morceaux de mosaïques sur fond de feuille d'or qui fut à l'origine de son nom : "Deaurata" qui veut dire couverte d'or.
Le 5 avril 844, Charles le Chauve confirme les privilèges accordés précédemment par Louis le Pieux au monastère bénédictin de Sainte-Marie et des moines bénédictins, dépendant de l'abbaye de Cluny, s'y installent. Au XIe siècle, l'église, restée dodécagonale, est prolongée par une nef romane. En 1077, avec l'accord du comte de Toulouse, Guillaume IV, Isarn, évêque de Toulouse, renonce à tous ses droits sur l'église au profit, de Hugues, abbé de Cluny, et La Daurade devient alors un prieuré urbain sous la dépendance de l'abbaye de Moissac et un cloître est ajouté. Sous cette dépendance, le lieu connaît une période fastueuse qui bénéficie des faveurs des comtes de Toulouse et de la générosité de nombreux pèlerins qui affluent alors à Toulouse, étape obligée vers Saint-Jacques-de-Compostelle. De nombreux fidèles viennent vénérer la Vierge Marie.
Mais après les incendies de 1429 et de 1463, le monastère, qui connaît par ailleurs des crises internes, périclite. Au XVIe siècle, la décadence ne fait que s'accentuer. En 1506, seulement quatre moines y résident. En 1639, le Parlement de Toulouse confie le couvent aux bénédictins de Saint-Maur qui rendent au sanctuaire tout son éclat et font du prieuré, dont les bâtiments monastiques sont alors reconstruits, le noviciat bénédictin de tout le Midi. Grandement fréquenté par les plus hauts dignitaires ecclésiastiques, les magistrats municipaux et de nombreuses confréries, le culte de la Vierge Noire s'affirme chaque jour davantage. De multiples processions sont organisées avec beaucoup de faste et les sorties de Notre-Dame sont nombreuses. La dernière des processions triomphales eut lieu le 23 juin 1790.
La coupole est détruite en 1703, alors qu'elle manquait de s'écrouler. Un dôme est alors posé en 1760, entamant un peu plus la solidité des murs. En 1761, mal entretenue, toute l'église romane doit être démolie. Un projet de reconstruction, selon les plans de l'architecte Franque, débute en 1764 et la première pierre est posée en 1765. En 1766, l'intendant de Languedox fait arrêter les travaux car non conformes avec ceux prévus pour l'aménagement des quais de la Garonne par l'architecte Saget. La réalisation de la nouvelle église sur les plans de l'architecte Philippe Hardy débutent. L'église romane est déplacée et tournée : le chœur de la basilique primitive, qui était bâtie sur les vestiges du temple romain, se situe aujourd'hui sous le transept.
À la Révolution, en 1791, les moines doivent quitter le prieuré et la construction de l'église est arrêtée. Les bâtiments monastiques sont d'abord loués par la ville de Toulouse pour y installer une manufacture de coton puis vendus en avril 1798 pour y installer une manufacture de tabac. Le cloître est démoli en 1811 alors que différents objets d'antiquité sont remis au Musée des Augustins. L'archéologue Alexandre Du Mège est chargé de la présentation des sculptures au musée. La manufacture de tabac est détruite en 1892 et remplacée par l'École des Beaux-Arts.
Lorsque le culte est rétabli en 1795, la dévotion mariale est loin d'être éteinte. En 1799, lors du retour de la statue de la Vierge qui a été déposée au Musée, la foule se presse avec une telle ferveur que l'administration prend peur et ordonne sa destruction sur la place du Capitole. En 1807, une nouvelle statue fut sculptée d'après les souvenirs que l'on avait de l'ancienne vierge brûlée.
Les travaux de construction de l'église reprennent sous Napoléon. Elle est consacrée le 11 septembre 1838 puis élevée au rang de basilique par le pape Pie IX en 1876 pour être finalement terminée en 1883.
La basilique est classée « monument historique » le 1er févier 1963.
Les orgues
L'orgue de tribune
Lors de la construction de cette basilique, l'ancien orgue est vendu en 1775 à la cathédrale de Pamiers. En 1860, le Conseil de fabrique décide d'acquérir un orgue neuf. Les facteurs Emile Poirier et Nicolas Lieberknecht, anciens ouvriers de la Maison Daublaine, sont chargés de construire l'instrument en utilisant un matériel sonore provenant d’un orgue du XVIIIe siècle. Le plan du buffet est dressé par M. Villeneuve. Les boiseries sont exécutées par l'ébéniste Lacassin. L'instrument est réceptionné le 28 janvier 1864 par les organistes toulousains Leybach, Massis, Ponsan, entre autres. Lefébure-Wely inaugure l'instrument le 18 février 1864. À noter que l'orgue est présenté à l'exposition de 1865, une médaille d'or est alors décerné à Poirier et Lieberknecht. Les facteurs ont réalisés ici leur chef d'oeuvre, un des plus beaux exemples de la facture dite de transition, mêlant la grande tradition classique (plenum de 16' au Grand-Orgue et de 8' au Positif, cornets postés, choeur d'anches, l'ensemble coupé au ton) et les éléments de la facture romantiques (récit expressif important sont les jeux sont pavillonnés, jeux gambés ou flûtes harmoniques remplaçant les jeux de mutation, jeux d'anches romantiques, machines Barker).
L'orgue est relevé par Théodore Puget en 1889 et inauguré par Débat-Ponsan le 21 mars 1889. Le 3 janvier 1897, à la demande de Débat-Ponsan, la firme Théodore Puget et Fils installe une transmission tubulaire au Récit ainsi qu'à la pédale en plus de modifier l'harmonisation du Prestant 4' du Grand-Orgue. Au début du XXe siècle, Maurice Puget, qui est devenu responsable de l'entretien de l'instrument, modifie l’alimentation en unifiant les pressions, retouche l’harmonie du Cor anglais 16’, transforme le Salicional 4’ du Positif en Nazard 2 2/3' par recouple et supprime 3 des 5 rangs du Plein-jeu du Positif.
L'instrument est classé « monument historique » en 1979.
En 1990, la restauration de l'instrument a été confiée à l'entreprise Boisseau-Cattiaux. Cette restauration a corrigé les altérations du passé. Elle s'est terminée en 1992 et l'inauguration a eu lieu les 3 et 4 octobre 1992 avec les organistes Michel Bouvard, Jan Willem Jansen, Jean Boyer et Philippe Lefebvre.
L'orgue de choeur
Le 6 juillet 1879, le Conseil de fabrique décide d'acheter un orgue de choeur car la Daurade est la seule de toutes les églises de Toulouse à ne pas en avoir un. On fait appel à Théodore Puget et Fils pour un instrument de 13 jeux au prix de 12 000 F. Le 5 octobre 1879, Puget s'engage à livrer l'instrument pour Pâques 1880. Le buffet est dessiné par M. Montreuil, architecte de l'église et le prix en est de 1 500 F. Les peintures et boiseries de la façade de l'orgue de choeur sont prêtes à être placées le 27 mars 1881. Il y a eu certainement un léger retard dans la livraison de l'instrument. L'orgue sera entretenu par la famille Puget jusqu'à la mort de Maurice Puget en 1960. Il n'a pas subi de transformations.
En 1991-92, Jean Daldosso réalise une relevage complet de l'instrument. L'inauguration a eu lieu avec celle du grand orgue les 3 et 4 octobre 1992 avec Michel Bouvard, Jan Willem Jansen, Jean Boyer et Philippe Lefèbvre. Cet instrument de grande qualité est très poétique et est certainement l'orgue de choeur le plus intéressant de Toulouse. Le très joli buffet doré fut probablement conçu pour s'inscrire dans la décoration du choeur dans lequel il s'intègre parfaitement.
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Notre-Dame-de-la-Daurade Basilica is located along the quays of the Garonne River. With a Classical style facade but without a bell tower, it is a church whose architecture can be better appreciated from the other side of the river.
Its history begins towards 410 when Emperor Honorius gives a certain number of disused temples to the Christians to be converted into churches while St Exupère (c405-c411) is bishop of the city. The decagonal shaped primitive building, dedicated to Apollon, is made of bricks crowned by a ribbed dome.
The worship of the Virgin, initiated during the Ephese council in 431, leads to a first establishment in Gaul under the name Notre-Dame of Toulouse. It is perhaps one of the reasons for the building de la Daurade church, devoted to the Virgin Mary depicted as a black virgin. The interior decoration is then made of small pieces of mosaics applied on a gold leaf background which is at the origin of its name: "Deaurata" which means covered with gold.
On April 5th, 844, Charles the Bald confirms privileges previously granted by Louis the Pious to the Benedictine monastery of St Marie and Benedictine monks, under the juridiction of the Cluny Abbey, settle in. In the 11th century, a Romanesque nave is added to the still decagonal shaped church. In 1077, with the agreement of the Count of Toulouse, Guillaume IV, Isarn, bishop of Toulouse, abandons all the rights on the church to Hugues, Cluny Abbot, and the La Daurade church becomes an urban priory under the jurisdiction of the Moissac Abbey and a cloister is added. During that period, the monastery is flourishing thanks to favours from the counts of Toulouse and from the generosity of the numerous pilgrims rushing to Toulouse, which has become an obliged stop on the pilgrim way to St Jacques-de-Compostelle. Numerous believers come to venerate the Virgin Mary.
After the 1429 and 1463 fires, the monastery, torn by internal tensions, declines. In the 16th century, the decline accentuates. In 1506, there are only four monks left. In 1639, the Parliament of Toulouse entrusts the monastery to the Benedictines of St Maur who restore the shrine to its previous grandeur and, while the monastic buildings are being rebuilt, the monastery becomes the Benedictine novitiate for all South of France. Frequently visited by the highest ecclesiastical dignitaries, local authorities and numerous confraternities, the Black Virgin worship expresses itself more every day. Numerous processions are organized with a lot of pomp and the outings of Notre-Dame are numerous. The last of these triumphal processions took place on June 23rd, 1790.
The dome is demolished in 1703, while it almost collapsed. A dome is then erected in 1760, lowering a little more the solidity of the walls. In 1761, the church's badly maintained Romanesque section must be demolished. A reconstruction plan, according to plans prepared by architect Franque, starts in 1764 and the first stone is laid down in 1765. In 1766, the Languedox intendant suspends the construction because the plans interfere with those developed for the quays of the Garonne River by architect Saget. The building of the new church resumes on the plans prepared by architect Philippe Hardy. The Romanesque church is moved and turned around: the primitive basilica's chancel, which was built upon the remnants of a Roman temple, is now located under the transept.
During the Revolution, in 1791, the monks must leave the priory and the construction of the church is stopped. First rented to the city of Toulouse, the monastic buildings are used as a cotton factory until it is sold in April 1798 to become a tobacco factory. The cloister is demolished in 1811 while different antique objects are given to the Augustine Museum. Archeologist Alexandre Du Mège is responsible for the display of the sculptures in the museum. The tobacco factory is demolished in 1892 and replaced with the Fine Arts School.
When worship is restored in 1795, the devotion to the Virgin Mary is far from being extinct. In 1799, the crowd hurries up to the church with such fervour when the statue of the Virgin is returned from the Museum where it was stored that the administration becomes alarmed and orders its destruction in the Capitole Place. In 1807, a new statue is sculpted based upon recollections of the burned one.
Reconstruction of the church resumes under Napoléeon. It is dedicated on September 11th, 1838 then raised to the rank of basilica by Pope Pius IX in 1876, and is finally completed in 1883.
The basilica is classified as "historical monument" on February 1st, 1963.
The Organs
The Gallery Organ
During the construction of this basilica, the old organ is sold in 1775 to the Pamiers cathedral. In 1860, the churchwardens decide to acquire a new instrument. Organbuilders Emile Poirier and Nicolas Lieberknecht, former workers of the Daublaine firm, are charged to build the organ using material coming from a 18th-century instrument. The organcase is designed by M. Villeneuve. Woodworks are carried out by cabinetmaker Lacassin. The instrument is received, on January 28th, 1864 by Toulouse organists among others Leybach, Massis and Ponsan. Lefébure-Wely inaugurates the instrument on February 18th, 1864. The organ is presented at the 1865 Exhibition and a gold medal is awarded to Poirier and Lieberknecht. Organbuilders have produced a masterpiece, one of the finest examples of the so-called "transition" organbuilding style, blending the classical tradition (16' plenum in the Grand-Orgue and 8' plenum in the Positif, mounted cornets, reed chorus, pipework cut to length) to the romantic elements (large enclosed Swell division whose pipework has tuning slots, gambas or harmonic flutes replacing mutation stops, romantic reed stops, Barker machines).
The organ is restored by Theodore Puget in 1889 and inaugurated by Débat-Ponsan on March 21st, 1889. On January 3rd, 1897, at the request of Débat-Ponsan, the Théodore Puget and Son firm installs a tubular transmission in the Récit and pedal divisions and modifies the Grand Orgue 4' Prestant voicing. Early in the 20th century, Maurice Puget, who is now responsible for the instrument's maintenance, modifies the wind supply system and wind pressures are unified. He also modifies the 16' Cor anglais voicing, transforms the Positif 4' Salicional into a 2 2/3' Nazard, and removes 3 of the 5 ranks in the Positif Plein-Jeu.
The instrument is classified as "historical monument" in 1979.
In 1990, the Boisseau-Cattiaux firm is chosen to restore the instrument. The restoration reverses the alterations executed earlier and is completed in 1992. The inauguration takes place on October 3rd and 4th, 1992 with organists Michel Bouvard, Jan Willem Jansen, Jean Boyer and Philippe Lefebvre.
The Chancel Organ
On July 6th, 1879, the churchwardens decide to purchase a chancel organ because the La Daurade church is the only church in Toulouse not to have one. Théodore Puget and Son is charged to build a 13-stop instrument at the cost of 12,000F. On October 5th, 1879, Puget accepts to install the instrument for Easter 1880. The organcase is designed by the church's architect M. Montreuil at the cost of 1,500F. Facade paintings and panellings are installed on March 27th, 1881. There was certainly a slight delay in the installation of the instrument. The organ is maintained by the Puget family until Maurice Puget's death in 1960. No modifications have been made to the instrument.
In 1991-92, Jean Daldosso executes a complete restoration of the instrument. The inauguration takes place on the same day as for the gallery organ on October 3rd and 4th, 1992 with Michel Bouvard, Jan Willem Jansen, Jean Boyer and Philippe Lefèbvre. This high-quality instrument is very poetic and is indeed Toulouse's most interesting chancel organ. The beautiful golden organcase was probably designed to match the existing chancel decoration.
II. Grand-Orgue |
I. Positif |
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Montre | 16' | Montre | 8' | |
Bourdon | 16' | Bourdon | 8' | |
Flûte | 8' | Salicional | 8' | |
Bourdon | 8' | Prestant | 4' | |
Flûte harmonique | 8' | Salicional | 4' | |
Salicional | 8' | Doublette | 2' | |
Prestant | 4' | Plein-Jeu | V | |
Doublette | 2' | Trompette | 8' | |
Fourniture | IV | Euphone | 8' | |
Cymbale | III | Clairon | 4' | |
Cornet | V | |||
Bombarde | 16' | |||
Trompete | 8' | |||
Clairon | 4' |
III. Récit |
Pedal |
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Flûte harmonique | 8' | Contrebasse | 16' | |
Kéraulophone | 8' | Flûte | 8' | |
Gambe | 8' | Octave | 4' | |
Voix céleste | 8' | Bombarde | 16' | |
Flûte octaviante | 4' | Trompette | 8' | |
Octavin | 2' | Clairon | 4' | |
Cornet | V | |||
Cor anglais | 16' | |||
Trompette | 8' | |||
Basson-Hautbois | 8' | |||
Voix humaine | 8' | |||
Cromorne | 4' |
II. Récit |
I. Grand-Orgue |
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Bourdon harmonique | 8' | Bourdon | 16' | |
Viole de gambe | 8' | Kéraulophone | 8' | |
Voix céleste | 8' | Flûte à pavillon | 8' | |
Flûte octaviante | 4' | Dulciane | 4' | |
Hautbois-Basson | 8' | Trompette | 8' | |
Voix humaine | 3' | Clairon | 2' |
Pedal |
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Contrebasse | 16' |