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La basilique Saint-Sernin est un sanctuaire bâti pour abriter les reliques de saint Saturnin, premier évêque de Toulouse, martyrisé en 250. Devenu l'un des plus importants centres de pèlerinage de l'Occident médiéval, elle fut desservie, depuis le IXe siècle au plus tard et jusqu'à la Révolution française, par une communauté canoniale. Saint-Sernin est la plus grande église romane conservée en Europe.
La basilique Saint-Sernin fait l’objet d’un classement au titre de « Monument historique » par la liste de 1840. Elle est également inscrite au patrimoine mondial de l'UNESCO au titre des chemins de Saint-Jacques-de-Compostelle en France depuis 1998.
Historique
Le magnifique monument roman qu'est Saint-Sernin trouve son origine dans le désir d'exalter la mémoire de Saturnin, premier évêque et martyr de Toulouse, qui vécut dans la première moitié du IIIe siècle (le nom latin, Saturninus, s'étant transformé dans la langue d'oc en Sarni avant de se franciser en Sernin).
Son histoire nous est connue par la « Passio sancti Saturnini ». Ce texte, rédigé sans doute au début du Ve siècle, raconte comment le très saint homme Saturnin, évêque de la cité de Toulouse desservait une petite église avec ses deux diacres et un prêtre.
L'édit publié par l'empereur Dèce en janvier 250 obligeait tous les citoyens de l'Empire à sacrifier publiquement aux dieux du paganisme : ainsi devaient-ils manifester leur fidélité aux pratiques religieuses traditionnelles de Rome.
Accusé de troubler les oracles, puis sommé de sacrifier, Saturnin refusa héroïquement l'apostasie. Il fut alors attaché par les pieds au taureau que l'on devait immoler. Celui-ci, piqué à vif, entraîna dans sa fuite furieuse le corps, bientôt brisé et sans vie, de l'évêque.
Selon le récit, au sein de la communauté chrétienne terrorisée, il se trouva deux pauvres femmes qui, près de l'endroit où le taureau avait abandonné le corps, se risquèrent à le recueillir en un cercueil de bois et à l'ensevelir dans une fosse très profonde.
Selon le récit, le corps du martyr demeura un certain temps sous un sol simplement recouvert d'herbe, certes sans honneur de quiconque jusqu'au moment où saint Hilaire, un successeur lointain comme évêque de Toulouse, prend connaissance des faits. Il fait creuser la terre jusqu'au cercueil de bois et craignant de déplacer les saintes reliques, fit rapidement construire par dessus une voûte faite avec quantité de briques. Il fait ajouter une toute petite basilique, faite de matériaux ordinaires, en cachant bien le corps du martyr pour éviter que des hommes perfides, après l'avoir exhumé, ne le missent en pièces.
On ignore les dates de l'épiscopat d'Hilaire, mais on peut situer la construction de cette première basilique, sans doute à l'emplacement du chœur de la basilique actuelle, peut-être dans la première moitié du IVe siècle, entre 314 et 356, quand la religion chrétienne devient légale et privilégiée, mais alors que le paganisme reste vivant et majoritaire à Toulouse.
Toujours selon le récit, avec le temps et à cause d'une multitude de corps ensevelis près de celle du martyr, l'évêque saint Silve fit préparer à grands frais une belle et magnifique basilique pour y transférer les reliques du saint martyr. Comme il laissa une oeuvre inachevée, son successeur, saint Exupère, fit rapidement achever la basilique et y transféra solennellement les restes de Saturnin dans le monument, les y enterrant dans un sarcophage de marbre un 1er novembre de l'une des toutes premières années du Ve siècle (en 402 selon H. Crouzel).
La datation de cette construction est liée à un vif débat théologique concernant surtout les excès du culte des martyrs. La construction et la dédicace de la nouvelle basilique par Exupère auraient pu déclencher cette offensive. En 406, saint Jérôme défend le culte des saints martyrs et attaque personnellement les opposants. Que ce débat ait précédé, accompagné ou suivi la construction de la deuxième basilique, il est clair que celle-ci n'a pu avoir lieu après 407, lorsque les Vandales atteignent la région toulousaine et la dévastent.
C'est sans doute à l'occasion de la cérémonie de translation organisée par Exupère que le corps de Saturnin fut renfermé dans un tombeau de marbre, à côté des corps d'autres saints, dans la terre. De la basilique de Silve et Exupère, il ne reste que le bas du mur de l'abside, conservé dans le sous-sol de l'abside actuelle qui épouse presque parfaitement son tracé et, peut-être, le pilier central de marbre gris dans la salle principale des cryptes inférieures.
On ne sait pratiquement rien de la basilique entre sa construction au début du Ve siècle et le XIe siècle. En 844, le monastère de saint Saturnin est l'une des trois églises toulousaines (avec la cathédrale et La Daurade) à bénéficier du privilège de l'immunité confirmé par Charles II dit le Chauve, qui y séjourne lors de sa guerre contre son neveu Pépin II d'Aquitaine.
Vers 1030, l'évêque Pierre-Roger décide de retenir une part des dons faits à Saint-Sernin en prévision des travaux de reconstruction de la basilique. Celle-ci est sans doute devenue trop petite pour le flot de pèlerins et l'augmentation des ressources du chapitre permet d'envisager un agrandissement significatif du bâtiment.
En 1073, l'évêque Isarn réforme les chapitres de Saint-Étienne et de Saint-Sernin, en imposant des règles de pauvreté et de vie en commun, mesure caractéristique de la réforme de Grégoire VII. Cette réforme est difficilement acceptée à Saint-Étienne, mais elle est contestée à Saint-Sernin. Le comte Guillaume IV accepte la réforme et abandonne aux chanoines de la cathédrale le droit d'élire l'évêque. À partir de 1079, l'évêque soutient que les chanoines, vivant sous des règles monastiques, ne possèdent rien en propre. En 1082, devant leur refus, il les expulse, les remplace par des moines de Moissac et met la main sur le temporel de la basilique ainsi que sur le chantier de construction. Les chanoines expulsés font intervenir le pape Grégoire VII qui les réintègre, en 1085, dans leurs droits et possessions. L'Évêque retourne le patrimoine à la cathédrale en décembre 1093.
La construction commence par le chevet, le transept et les premières travées de la nef. Elle enserre progressivement la basilique antérieure afin qu'il n'y ait pas d'interruption du culte et que les pèlerins puissent continuer à accéder au tombeau. Six étapes qui auraient pu précéder la consécration de 1096. Elles se distinguent par la nature des matériaux utilisés et la façon dont ils sont agencés plus que par des changements de style puisque le plan et l'élévation de tout l'édifice ont été conçus dès avant le lancement du chantier et qu'ils seront très exceptionnellement respectés jusqu'au quasi-achèvement de la basilique à la fin du XIIIe siècle.
La basilique est consacrée le 24 mai 1096 par le pape Urbain II. C'est à cette occasion que sont installés l'autel sculpté par Bernard Gilduin et son atelier, sans doute au-dessus du tombeau du saint, dans l'abside majeure et peut-être aussi les reliefs du Christ en majesté, du chérubin et du séraphin aujourd'hui placés dans et autour de la fenêtre axiale murée de la crypte supérieure. Peu après, les mêmes sculpteurs réaliseront la décoration des tribunes du transept, les sculptures de la porte des Comtes ainsi que les chapiteaux historiés du déambulatoire et du transept.
La construction de la nef se met en place au début son XIIe siècle. Le chantier avance rapidement : environ 25 années ont suffi pour bâtir une église utilisable pour les cérémonies et les pèlerinages. La construction continue ensuite à un bon rythme dans les deux premières décennies du XIIe siècle, sans doute favorisée par la protection de Guillaume IX obtenue en 1098.
Vers 1100, les chanoines adoptent la règle de Saint-Augustin et la collégiale est érigée en abbaye en 1120.
À la mort du chantre et chanoine saint Raymond Gayrard (saint Raymond de Toulouse), le 3 juillet 1118, le chevet, le transept, les trois dernières travées de la nef et les collatéraux sont voûtés tandis que la nef centrale est construite jusqu'à la hauteur des fenêtres hautes. Au cours de sa visite à Toulouse, le 19 juillet 1119, le pape Callixte II consacre un autel secondaire dédié à saint Augustin. Après cette date, les travaux de la nef ralentissent, les moines concentrant leurs efforts à la construction du clocher et du cloître.
La construction des parties basses du massif occidental débute au début du XIIIe siècle, mais les travaux s'arrêtent rapidement.
À partir de 1258, l'ensemble de la crypte est réaménagé : un grand baldaquin de pierre, de style gothique, sorte de tour hexagonale s'élevant haut dans l'abside, abrite désormais le sarcophage de saint Saturnin. Ce sarcophage est inséré en 1283 dans une grande châsse en forme d'église. Dans les années 1280, la crypte inférieure est excavée sous les travées du chœur pour pouvoir l'ajout de nombreuses reliques enrichissant ainsi le trésor de l'abbaye.
C'est au XIVe siècle qu'a dû être achevé le clocher avec sa balustrade et sa flèche. La flèche, elle, a connu plusieurs versions dès le XIIIe siècle. Une importante campagne de peinture permet de recouvrir le chœur et le début de la nef (l'espace dévolu aux chanoines) d'un décor de pierres colorées comme aux Jacobins à peu près à la même époque. Les écus armoriés sur les voûtes des premières travées de la nef sont ceux des papes et cardinaux avignonnais des années 1330 et ont pu être réalisés après 1339.
Les troubles économiques et les guerres du début du XVe siècle laissent la basilique en état de végétation si ce n'est une nouvelle flèche en 1449. En 1463, la ville de Toulouse subit un grand incendie. À cette occasion, le roi Louis XI octroie à l'abbaye une rente annuelle de 100 livres tournois afin de soutenir sa restauration.
Pavement et toitures sont restaurés à partir de 1535 puis, à partir de 1541, on s'attaque au massif occidental toujours pas terminé. Une sacristie est aménagée dans la salle haute de la tour nord et la dernière travée des tribunes de ce côté est reconstruite pour créer deux salles particulières. Le beffroi est totalement reconstruit dans les années 1550. Beaucoup de peintures sont refaites et un enduit blanc à faux appareil de pierre revêt la majeure partie des murs.
Au XVIIe siècle, une partie des reliques est sortie de la crypte et exposée dans de nouvelles châsses. Placées dans des armoires dorées, elles composent le « Tour des Corps Saints » le long du déambulatoire.
Au XVIIIe siècle, l'intérieur est mis au goût du jour avec de nouvelles stalles, un orgue, un jubé, de nouvelles décorations... Le baldaquin gothique de l'abside est détruit et remplacé par le nouveau dispositif de Marc Arcis réalisé entre 1718 et 1759. Au début de la Révolution, Saint-Sernin est une des rares églises toulousaines à obtenir le statut d'église paroissiale et donc à échapper à la vente des biens nationaux. Les autres bâtiments de l'abbaye sont vendus au maçon Arnaud Traverse en 1798.
Après la Révolution et avec l'abandon des bâtiments de l'abbaye, la décision est prise de dégager la basilique et de rendre accessibles son parvis et ses différentes portes. Ce projet sera mis à exécution au début du XIXe siècle. De 1804 à 1808, le cloître de l'ancienne abbaye est démoli et quelques chapiteaux furent conservés et exposés au Musée des Augustins. Puis, par expropriation et rachats, les bâtiments et édifices sont détruits tout autour de l'église sous l'impulsion de Jacques-Pascal Virebent, architecte en chef de la ville, afin de former une place elliptique. Le Musée Saint-Raymond, ancien collège du même nom, primitivement un hôpital géré par l'abbaye, est le seul ancien bâtiment subsistant du complexe abbatial.
En 1838, Prosper Mérimée obtient le classement de l'église comme « monument historique ». Des travaux de restauration, contestés par Mérimée, sont effectués, de 1836 à 1845, par Urbain Vitry. En 1845, Emmanuel Viollet-le-Duc, sur recommandation de Mérimée, est chargé d'une restauration générale. Les travaux commencent en 1860 après une campagne très contestée de restauration des cryptes sous la direction d'Alexandre du Mège, secondé par Jacques-Jean Esquié. Les toitures sont entièrement refaites et modifiées avec création de couvertures distinctes pour la nef et les collatéraux séparées par un mur de comble. La corniche qui ornait l'extérieur du chevet est étendue à tout l'édifice. À l'intérieur (les travaux y commencent en 1872), Viollet-le-Duc soulève les planchers, dépose le « Tour des Corps Saints » du déambulatoire, enduit les murs de plâtre et refait une partie des décorations, mais meurt avant d'avoir pu s'attaquer au massif occidental.
Le massif occidental est régularisé en 1929. Des travaux généraux de restauration commencent en 1967, qui reviennent sur une grande partie des interventions de Viollet-le-Duc : d'abord, le clocher dont la balustrade menaçait ruine puis, de 1970 à 1978, le décapage des enduits intérieurs qui permettent de retrouver les peintures médiévales. Les cryptes sont « dérestaurées » et le « Tour des Corps Saints » est rétabli dans le déambulatoire. Finalement, entre 1980 et 1990, le mauvais état des corniches force à intervenir sur les toitures qui sont rétablies dans leur configuration antérieure au XIXe siècle.
L'édifice
Comme la grande majorité des églises, la basilique est orientée d'est en ouest. La basilique est construite en brique de Toulouse et en pierre blanche ou légèrement verdâtre. La pierre blanche est du calcaire extraite de carrières situées assez loin du chantier. La pierre verdâtre est une marne qui était extraite directement des rives de la Garonne. L'extérieur est massif et dominé par le clocher octogonal pointant à 65 mètres (213 pieds) de haut qui abrite un carillon de 18 cloches au clavier et de 6 au banc du sonneur. L'édifice est organisé autour d'un transept assez imposant long dont chaque bras possède deux absidioles orientées.
L'édifice qui fait 115 mètres (377 pieds) de longueur et 32,5 mètres (106,6 pieds) de largeur à la nef et 64 mètres (210 pieds) au transept en fait le plus grand édifice roman en France. L'intérieur possède 268 chapiteaux remarquables par leur qualité.
La nef, d'une longueur de 54 mètres (177 pieds) et de 12 travées, est bordée de deux collatéraux respectivement hauts de 9,55 et de 7,3 mètres (31 et 24 pieds). Elle est composée de cinq vaisseaux et son vaisseau principal est large de 8 mètres (26 pieds). La nef présente des tribunes sur les collatéraux qui jouent le rôle d'arcs-boutants. La hauteur de la voûte en plein cintre est de 21,1 mètres (69,2 pieds). Elle couvre la nef et le transept grâce à des contrebutées latérales constituées de voûtes en quart-de-cercle disposées au-dessus des tribunes. La croisée du transept est surmontée d'une coupole sur trompes juste en dessous du clocher. Les piliers centraux ont été de nombreuses fois renforcés pour soutenir le clocher qui a pris de l'élévation au cours des siècles.
Au niveau des trois travées orientales, la présence de stalles arrête la retombée des doubleaux au niveau des tribunes. L'élévation est à deux niveaux. Au-dessus des grandes arcades cintrées, les tribunes à arcades géminées reposent sur deux colonnettes. Le remplage de chaque baie est plein. L'éclairage de la nef est fourni par la claire-voie des tribunes et par les baies des collatéraux.
À la croisée s'élève un clocher octogonal de 65 mètres (213 pieds) de haut composé de cinq niveaux : un premier étage d'arcatures aveugles, surmonté de deux niveaux percés de baies. Les deux derniers niveaux sont des surélévations gothiques.
Le transept, d'une longueur de 64 mètres (210 pieds), est extrêmement large (24 mètres / 78,7 pieds). Il comporte un collatéral qui se prolonge au pourtour de l'abside également voûté d'arêtes et son élévation est semblable à celle de la nef. Chaque croisillon est composé de quatre travées principales, la dernière sert de soubassement à la tribune. Son organisation générale est semblable au nord et au sud. Les portails sont entourés de baies. On trouve également quatre baies cintrées, séparées par des contreforts, au-dessus des portails. Côté nord, les portails sont murés. Côté sud, le portail est baptisé Porte des Comtes, en raison de la présence de l'enfeu des comtes de Toulouse à gauche du portail. Celui-ci date de 1090. Les tympans sont vitrés et le décor sculpté est donc reporté dans les voussures (malheureusement abîmées pendant la Révolution française) et les huit chapiteaux (quatre par portail). Ces derniers sont consacrés aux thèmes de l'enfer et de la damnation.
Dominé par le grand clocher, le chevet est très élégant. La partie centrale est percée de baies cintrées séparées par des contreforts ronds et bicolores. Chaque baie est encadrée de fines colonnettes. Les contreforts sont reliés entre eux par une chaîne de modillons. Au niveau inférieur, on retrouve le choeur, enserré par une clôture donc inaccessible, et le déambulatoire auquel se greffent quatre petites chapelles rayonnantes voûtées en cul-de-four et une chapelle axiale plus profonde dont l'autel principal a été conçu par Emmanuel Viollet-le-Duc au XIXe siècle. Elles sont chacune percées de trois baies avec des archivoltes à redents reliés entre elles. Les jolis modillons qui ornent la corniche sont du XIXe siècle. La clôture du choeur présente des motifs gravés dans le marbre, comme ce Christ en majesté du XIIe siècle issu de l'atelier de Bernard Gelduin. Le choeur possède des stalles sculptées datant de 1670-1674, un retable sculpté par Marc Arcis en 1720, une sculpture de saint Sernin par Étienne Rossat datant de 1759 et un baldaquin datant de 1718-1758 surplombant les reliques de saint Sernin derrière l'autel.
La façade occidentale inachevée possède une allure trapue et ne possède pas de clocher comme la plupart des églises médiévales. Son double portail est surmonté d'un grand oculus. L'extérieur possède des portails dignes de mention.
La Porte des Comtes (1082-1083) dans le transept sud est maintenant inaccessible et placée derrière une clôture. Du côté gauche, des niches contiennent les sépultures de membres de la famille des comtes. Elle se démarque par ses huit chapiteaux sculptés exécutés probablement par les mêmes artistes qui réalisèrent ceux du transept et du déambulatoire. Ils illustrent les thèmes de la salvation et de la damnation incluant des scènes de la parabole du riche et de Lazare.
La Porte de Miègeville (qui signifie au milieu de la ville) date de 1100. Il s'agit de la porte principale de l'église. Elle s'organise autour d'un tympan consacré à l'Ascension. De part et d'autre du tympan on trouve les statues de saint Pierre à droite et saint Jacques à gauche. Simon le Magicien apparaît sur le socle de la statue de saint Pierre. L'ensemble est surmonté d'une corniche soutenue par des modillons. Quatre chapiteaux sont consacrés à l'expulsion d'Adam et Ève du paradis, à l'Annonciation, à la Visitation et au massacre des Innocents.
Le portail sud (1115-1118) est inachevé et démontre une qualité supérieure aux autres. Ses huit chapiteaux sculptés illustrent des motifs humains et animaux enlacés dans des feuillages.
Cette église est l'épanouissement du type roman auvergnat. Elle ne pouvait être qu'à peine commencée quand Urbain II, en 1096, en fit la dédicace, et était loin d'être achevée lors de la consécration d'un de ses autels par Calixte II. La maçonnerie a dû être terminée vers 1150, mais la sculpture décorative ne date que des troisième et quatrième quarts du XIIe siècle. Au milieu du XIIIe siècle, on refit le clocher, la façade resta inachevée avec un grand oculus sans ramplage; il y eut des travaux dans les parties hautes de l'édifice jusqu'au XVIe siècle, époque à laquelle on sculpta les stalles et N. Bachelier construisit une avant-porte d'un joli style. Certaines modifications exécutées par Emmanuel Viollet-le-Duc au XIXe siècle ont été retournées à l'original au cours du XXe siècle.
Les orgues
L'orgue de tribune
Toulouse possède à Saint-Sernin l’un des chefs-d’œuvre d’Aristide Cavaillé-Coll (1811-1899). Malheureusement, après sa mort, la plupart de ses grands instruments furent transformés dans le sens du néo-classicisme, la nouvelle esthétique en vogue au tournant du XXe siècle. Mais l’orgue de Saint-Sernin, auquel le maître avait accordé tant de soins, échappa à ces mutilations, ce qui permet aujourd’hui de l’entendre dans un état proche de l’origine.
Le premier instrument connu de la basilique est l’œuvre de Robert de Launay (ou Delaunay) dans un buffet de Pierre Legoust. Le contrat est daté du 20 mars 1674. L’instrument sera réceptionné par Jean de Joyeuse. Il possédait 46 jeux sur trois claviers manuels (Positif et Grand-Orgue de 48 notes sans premier Do#, Récit de 25 notes) et pédalier (18 notes).
Le Conseil de Fabrique autorise, le 30 avril 1843, une reconstruction complète de l’instrument est confiée à la maison Daublaine-Callinet (Ducroquet successeur). Le buffet de 8 pieds de Delaunay est profondément modifié pour en faire un grand 16’. L’instrument, inauguré par Alfred Lefébure-Wély, comporte 41 jeux répartis sur trois claviers manuels (Positif et Grand-Orgue de 54 notes, Récit de 42 notes) et pédalier (25 notes).
L’orgue donne satisfaction pendant près de 40 ans. En 1887, à l’occasion des travaux de restauration de la basilique par Emmanuel Viollet-le-Duc, un nouveau devis de reconstruction d’un montant de 70 000 francs est présenté par Aristide Cavaillé-Coll. L’instrument est achevé et réceptionné les 1er, 2 et 3 avril 1889 par une commission de 13 membres, dont Alexandre Guilmant qui donne ensuite le récital inaugural.
Cavaillé-Coll réutilise une grande partie de l’orgue de Ducroquet. Le rapport de réception souligne que le travail exécuté équivalait à une véritable création en permettant de repousser les anciens jeux en augmentant la taille et, conséquemment, la puissance sonore. L’harmonisation de l’instrument est due à Félix Reinburg.
L'instrument est entretenu et légèrement modifié par Maurice Puget en 1932 et, à la demande de l'organiste titulaire Louis Fonvieille, en 1957. Depuis 1975, l'orgue est confié aux soins de Patrice Bellet. L’orgue est restauré dans toutes ses parties dans son état d’origine par Jean-Loup Boisseau, Bertrand Cattiaux et Patrice Bellet entre 1992 et 1996. Il est inauguré le 11 octobre 1996, par Michel Bouvard, Jean Boyer, Louis Fonvieille et Jan-Willem Jansen.
Avec ses 54 jeux sur 3 claviers et pédalier, cet instrument est un exemple parfait du grand art de la facture française symphonique de la fin du XIXe siècle, qui cherche à combiner la poésie de jeux solistes évoquant l’orchestre (flûte, clarinette, hautbois) avec la puissance dynamique nécessaire à la musique de cette époque. L'instrument est classé « Monument historique » le 19 octobre 1975.
L'orgue de choeur
En 1863, la fabrique achète de Théodore Puget un orgue de chœur de 5 jeux complets et un dessus de Bourdon 16’ pour la somme de 2 400 francs. En 1874, la fabrique souhaite se doter d’un instrument plus important, mieux adapté aux dimensions de la basilique. La réalisation en est à nouveau confiée à la maison Théodore Puget père et fils pour la somme de 10 400 francs. Il s'agit d'un instrument de 13 jeux répartis sur deux claviers manuels avec pédalier.L’orgue est inauguré le 27 janvier 1876 par Omer Guiraud, organiste du grand orgue.
En 1887, à l’occasion des travaux de reconstruction du grand orgue par Cavaillé-Coll, celui-ci procède à des modifications ainsi qu’à une réharmonisation complète de l’orgue de chœur. Le Prestant harmonique est transformé en Flûte octaviante et placée au Récit à la place de la Dulciana 4’, un nouveau Prestant est placé au Grand-Orgue. Ces travaux ont été réceptionnés le 29 juin 1887.
Dans les années 1980, Bertyl Soutoul remplace le Clairon du Grand Orgue par un Plein Jeu de 4 rangs.
L’orgue est finalement relevé à l’occasion des travaux de restauration du grand orgue en 1996. Des travaux supplémentaires sont effectués par Patrice Bellet en 2005.
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St. Sernin Basilica is a shrine built to house St. Saturnin's relics, first bishop of Toulouse, martyred in 250. As one of the most important medieval Occident pilgrimage center, it was served, from the 9th century until the French Revolution, by a canonical community. St. Sernin is the largest Romanesque church in Europe.
St. Sernin Basilica is classified as an "Historic Monument" in the 1840 list. It is also part of the UNESCO worldwide heritage as the road to St, Jacques-de-Compostelle in France since 1998.
History
The origins of the splendid Romanesque monument of St. Sernin comes from the wish to glorify Saturnin's memory, first bishop of Toulouse and martyr, who lived in the first half of the 3rd century (his latin name, Saturninus, was transformed in the Oc language as Sarni before becoming Sernin in French).
Its history is known to us through the "Passio sancti Saturnini". This text, written probably at the beginning of the 5th century, recalls how Saturnin, the very saint man who was bishop of Toulouse, served a small church with his two deacons and a priest.
Emperor Decius' decree published in January 250 compelled all citizens of the Empire to sacrifice publicly to the pagan Gods: by doing do, they would demonstrate their fidelity to the Roman traditional religious practices.
Charged with fluster the oracles, then obliged to sacrifice, Saturnin heroically refused apostasy. He was then tied by his feet to a bull that was to be immolated. This one, pricked in lively, drew away in its angry escape the bishop's body, soon broken and lifeless.
According to the story, within the terrorized Christian community, there were two poor women who, near the place where the bull had left the body, dared to gather it in a wooden coffin and to bury it in a very deep grave.
According to the story, the martyr's body remained for a certain time under a soil simply covered with grass, certainly without honor until it became known by St. Hilaire, a distant successor as bishop of Toulouse. He ordered to dig the earth and find the wooden coffin. Instead of moving the holy relics, he rapidly built a brick vault. He added a very small basilica, made by ordinary materials, to hide carefully the martyr's body from perfidious men who could exhume it and put it into pieces.
Hilaire's episcopacy dates are unknown but it is possible to date the construction of this first basilica, probably on the site of the chancel of the actual basilica, perhaps in the first half of the 4th century, between 314 and 356, when Christianity became lawful and privileged while paganism remained living and followed by the majority in Toulouse.
Always according to the story, with time and because of a multitude of bodies buried near the martyr's, Bishop St. Silve ordered expensive plans for a beautiful and splendid basilica into which the holy martyr's relics would be transferred. As he left an incomplete work, his successor, St. Exupere, rapidly completed the basilica and solemnly transferred Saturnin's body into the basilica, placing it in a marble sarcophagus on a November 1st of one of there the very first years of the 5th century (in 402 according to H. Crouzel).
The dating of this building is linked to a lively theological debate concerning especially worship excesses to the martyrs. Construction and dedication of new basilica by Exupere would have triggered off this offensive. In 406, St. Jerome defended the worship of holy martyrs and personally attacked the opponents. In order for this debate to have preceded, accompanied or followed the construction of this second basilica, it could not have taken place after 407 when the Vandals reached the Toulouse region and devastated it.
It is probably when the translation organized by Exupere took place that Saturnin's body was placed in a marble tomb, next to the bodies of other saints, in the earth. From Silve and Exupere's basilica, only the lower section of the apse wall remains in the basement of the actual apse. These remains almost perfectly match its contour. The gray marble central pillar in the main room of the lower crypts may also be from this era.
Nothing is known about the basilica from its construction at the beginning of the 5th century to the 11th century. In 844, St. Saturnin monastery is one of three churches in Toulouse (along with the Cathedral and La Daurade church) to benefit from the immunity privilege granted by Charles II or Charles the Bald, who resided in Toulouse during his war against his nephew Pepin II of Aquitaine.
By 1030, Bishop Pierre-Roger decided to keep part of the donations made to St. Sernin for a future reconstruction of the basilica. The building probably became too small for the flow of pilgrims and this increase in the chapter's resources could allow a significant enlargement of the building.
In 1073, Bishop Isarn reformed St. Etienne and St. Sernin chapters by imposing rules of poverty and common life, a characteristic measure in Pope Gregory VII reform. This reform was hardly accepted in St. Etienne but it was questioned in St. Sernin. Count Guillaume IV accepted the reform and granted the cathedral canons the right to elect the bishop. From 1079, the bishop supported that the canons living under monastic rules have nothing in their own rights. In 1082, faced with their refusal, he evicted them, replaced them with monks from Moissac and got his hands on the basilica's temporal assets as well as on the construction site. The evicted canons intervened with Pope Gregory VII who returned them in their rights and belongings, in 1085. The Bishop turned over the assets to the cathedral in December 1093.
The construction of the basilica began with the apse, the transept and the first bays of the nave. It progressively tightly surrounded the previous basilica so that there is no break in worship and pilgrims can continue gaining access to the tomb. Six stages would have led to the consecration in 1096. These stages distinguish themselves by the nature of the materials used and the manner with which they are laid out rather than by the changes of style since all plans and elevations for the whole building were designed before the construction site began and they will be very unusually respected until the quasi completion of the basilica at the end of the 13th century.
The basilica was consecrated on May 24th, 1096 by pope Urbain II. It is for that occasion that the altar sculpted by Bernard Gilduin and his workshop, was installed probably above the saint's tomb, in the main apse and perhaps the Christ in majesty, the cherub and the seraphim bas-reliefs now installed around the upper crypt's walled axial window. Shortly afterwards, the same sculptors executed the decoration of the transept galleries, the sculptures on the Counts' door as well as the historied capitals in the ambulatory and the transept.
The construction of the nave began at the beginning of the 12th century. The construction rapidly progresses: only 25 years were necessary to build a church usable for celebrations and pilgrimages. Construction went on rapidly in the first two decades of the 12th century, probably favored by the protection given by Guillaume IX in 1098.
By 1100, the canons adopted the rule of St. Augustine and the collegiate was raised to the status of abbey in 1120.
When cantor and canon St. Raymond Gayrard (St. Raymond of Toulouse), died on July 3rd, 1118, the apse, the transept, the last three bays of the nave, the side aisles were vaulted and the central nave was built up to the height of the high windows. During his visit in Toulouse, on July 19th, 1119, pope Calixte II consecrated a secondary altar dedicated of St. Augustine. After this date, works on the nave will slow down as the monks decided to refocus their efforts in building bell tower and the cloister.
The construction of the low section of the western massif started at the beginning of the 13th centuries but works were rapidly stopped.
From 1258, the whole crypt was redeveloped: a large Gothic style stone baldachin, somewhat hexagonal tower rising high in the apse, housed St. Saturnin's sarcophagus. This sarcophagus was inserted in 1283 in a large reliquary shaped like a church. In the 1280s, the lower crypt was excavated under the chancel bays to allow the addition of numerous relics thus enriching the abbey's treasure.
The bell tower together with its balustrade and its steeple must have been completed in the 14th century. From the 13th century, the steeple received several versions. Important painting works allowed the chancel and the beginning of the nave (the reserved space for the canons) to receive a colored stony decor as used in the Jacobins church built almost at the same time. Escutcheons on the vault in the first bays of the nave carry coat of arms from popes and Avignon cardinals in the 1330s and could be executed after 1339.
Economic disturbances and wars at the beginning of the 15th century left basilica in the state of vegetation except for a new steeple in 1449. In 1463, a large fire struck the city of Toulouse. On that occasion, king Louis XI granted to the abbey an annual private income of 100 livres tournois to support its restoration.
Paving and roofing were restored from 1535 then, from 1541, works resumed on the still incomplete western massif. A sacristy was set up in the upper room of the north tower and the last bay of the galleries on that side was rebuilt to create two particular rooms. The belfry was completely rebuilt in the 1550s. A lot of painting was done and most of the walls received a stone imitation white coating.
In the 17th century, part of the relics are taken out of the crypt and displayed in new reliquaries. Stored in gold cupboards, they were known as the "Circuit of the Holy Relics" along the ambulatory.
In the 18th century, the interior was modified to reflect current tastes with new stalls, an organ, a rood screen, new decorations... The Gothic baldachin in the apse was removed and replaced with the new one designed and executed by Marc Arcis between 1718 and 1759. At the beginning of the Revolution, St. Sernin was one of the few churches in Toulouse to acquire the status of parish church and therefore avoiding its sale as national properties. Other abbey buildings were sold to bricklayer Arnaud Traverse in 1798.
After the Revolution and with the disuse of the abbey buildings, it was decided to clear the basilica and to make its square and its different entrances more readily accessible. This project will be carried out at the beginning of the 19th century. From 1804 till 1808, the cloister of the former abbey was demolished and some capitals were preserved and put into display in the Augustine Museum. Then, through expropriations and repurchases, buildings were demolished all around the church at the instigation of Jacques-Pascal Virebent, chief architect of the city, to form an elliptical place. St. Raymond Museum, college by the same name and originally a hospital managed by the abbey, is the only ancient extant building of the abbey complex.
In 1838, Prosper Mérimée secured the classification of the church as "historic monument". Restoration works, questioned by Mérimée, were executed, from 1836 till 1845, by Urbain Vitry. In 1845, Emmanuel Viollet-le-Duc, on Mérimée's recommendation, was appointed to carry out a general restoration. Works began in 1860 after a very questioned restoration campaigns of the crypts conducted by Alexandre du Mège, supported by Jacques-Jean Esquié. Roofing was completely renewed while being modified by the creation of distinct roofing for the nave and the side aisles divided by an attic wall. The cornice which adorned the exterior apse was extended to all the building. Inside (works began in 1872), Viollet-le-Duc raised the floors, removed the "Circuit of the Holy Relics" from the ambulatory, coated the walls with plaster and remade part of the decorations but died before having been able to work on the western massif.
The western massif was regularized in 1929. Main restoration works began in 1967 which returned for a large part over interventions by Viollet-le-Duc: first, the bell tower whose balustrade threatened ruin then, from 1970 till 1978, the removal of the internal coatings which allowed to reveal medieval paintings. Crypts are "unrestored" and the « Circuit of the Holy Relics » restored in the ambulatory. Finally, between 1980 and 1990, the poor condition of the cornices required interventions on the roofing which was restored in its 19th-century model.
The Building
Like most churches, the basilica is oriented east-west. The basilica is built in brick from Toulouse and white or lightly greenish stone. White stones are some limestone extracted from quarries located far enough from the construction site. Greenish stone is a marl directly extracted from the banks of the Garonne. The exterior is massive and dominated by the 213-foot (65-meter) high octagonal bell tower housing shelters an 18-bell carillon in the keyboard and 6 at the ringer's bench. The church is built around a long and imposing transept whose arms have two oriented absidioles each.
The building, which is 377 feet (115 metres) long and 106.6 feet (32.5 metres) wide at the nave and 210 feet (64 metres) at the transept, is the largest Romanesque building in France. The interior has 268 capitals remarkable for their quality.
The 12-bay nave, 177 feet (54 metres) long, is bordered with two side aisles respectively 31 and 24 feet (9.55 and 7.3 metres) high. It is a five-vessel nave and the main one is 26 feet (8 metres) wide. The nave has galleries over the side aisles who act as flying buttresses. The height of the barrel vault is 69.2 feet (21.1 metres). It covers the nave and the transept thanks to lateral counter-bearing made by quarter circle archways above the galleries. The junction of the transept is topped by a dome mounted on squinches just underneath the bell tower. The central pillars were reinforced on many occasions to support the bell tower as it was built over the centuries.
At the three eastern bays level, the presence of stalls stops the fall of the arch ribs at the level of the galleries. The elevation is on two levels. Above the large vaulted archways, geminated arched galleries rest on two small columns. The tracery of every bay is full. Lighting of the nave is provided by the gallery clerestory and by side aisle windows.
At the crossing, the 213-foot (65-meter) high octagonal bell tower is comprised of five levels: a blind archway on the first floor topped by two levels with windows. The last two levels are Gothic super elevations.
The transept, 210 feet (64 metres) long, is extremely wide (78.7 feet / 24 metres). It has a cross-vaulted side aisle following the perimeter of the apse and uses an elevation similar to the one in the nave. Every crosspiece is comprised of four main bays, the last one acting as the lower section of the gallery. Its general disposition is similar in the north and in the south. Portals are surrounded by windows. There are four vaulted bays, separated by buttresses, above the portals. On the north side, portals are walled up. On the south side, the portal, dating from 1090, is called "Door of the Counts", owing to the presence of the counts of Toulouse's crypt to the left of the portal. Tympanums are glazed and the sculpted decor is done in the archways (unfortunately damaged during the French Revolution) and on the eight capitals (four by portal) which illustrate themes of Hell and damnation.
Dominated by the large bell tower, the apse is very elegant. The central section is pierced with vaulted windows separated by round and two-colored buttresses. Every window is framed with fine small columns. Buttresses are linked between them by a chain of modillions. On the lower level, the are the chancel, surrounded by a gate and therefore inaccessible, and the ambulatory where there are four small quarter-sphere vaulted radiant chapels and a deeper axial chapel whose main altar was designed by Emmanuel Viollet-le-Duc in the 19th century. Each one has three bays with sawtoothed archivolts. The modillions decorating the cornice are from the 19th century. The chancel gate presents designs engraved in marble, like this 12th-century Christ in majesty executed by Bernard Gelduin's workshops. The chancel has sculpted stalls dating from 1670-1674, a reredos sculpted by Mark Arcis in 1720, a sculpture of St. Sernin by Etienne Rossat dating from 1759 and a baldachin dating from 1718-1758 overhanging the St. Sernin's relics behind the altar.
The incomplete western facade has a stocky look and does not have a bell tower as most medieval churches. Its double portal is topped of a large oculus. The exterior has other portals worthy of mention.
The Door of the Counts (1082-1083) in the south transept is now inaccessible and put behind a fence. On the right hand side, alcoves contain members' burials from the family of the counts. It stands out with its eight sculpted capitals probably executed by the same artists who executed those in the transept and in the ambulatory. Themes of the salvation and the damnation including scenes from the rich man and Lazar parable are illustrated.
The Door of Miègeville (meaning in the city center) dates from 1100. It is the church's main entrance door. It is organized around a tympanum dedicated to the Ascension. On either side of the tympanum, there are the statues of St. Peter to the right and St. James to the left. Simon the Magician appears on the plinth of St. Peter's statue. The group is topped by a cornice supported by modillions. Four capitals are dedicated to the expulsion of Adam and Eve from paradise, to the Annunciation, to the Visitation and to the Massacre of the Innocents.
The southern portal (1115-1118) is incomplete and shows a quality which is superior to the others. Its eight sculpted capitals illustrate human and animal features entwined with foliages.
This church is the summum of the Auvergne Romanesque style. Its construction could barely have begun it was consecrated by Urbain II in 1096 and was far from being completed when Calixte II consecrated one of its altars. The bricklaying must have been completed by 1150, but the decorative sculpture dates only from the third and the fourth quarters of the 12th century. In the middle of the 13th century, the bell tower was rebuilt, the facade remained incomplete with a large oculus without ramplage; works were being carried out in the upper sections of the building until the 16th century, the same era that the stalls were sculpted and the front door was built by N. Bachelier. Modifications carried out by Emmanuel Viollet-le-Duc in the 19th century were reversed to the original in the 20th century.
The Organs
The Gallery Organ
St. Sernin in Toulouse has one of the masterpieces by Aristide Cavaillé-Coll (1811-1899). Unfortunately, after his death, most of his large instruments were transformed to neo-classicism, the new fashionable aesthetics at the turn of the 20th century. However St. Sernin organ, in which the master has given so much care, avoided these mutilations, which allows today to hear it in a state close to origin.
The first known instrument to be installed in the basilica is the work of Robert de Launay (or Delaunay) in an organcase by Pierre Legoust. The contract was dated March 20th, 1674. Jean de Joyeuse will take delivery of the instrument. It had 46 stops on three manual keyboards (48-note Positif and Grand-Orgue without first C#, and 25-note Récit) and pedal (18 notes).
A decision by the Church Council of April 30th, 1843, the complete reconstruction of the instrument was entrusted at the Daublaine-Callinet firm (Ducroquet successor). Delauney's 8-foot organcase was greatly modified to accept a large 16’ instrument. The instrument, inaugurated by Alfred Lefébure-Wély, had 41 stops over three manual keyboards (54-note Positif and Grand-Orgue, and 42-note Récit) and pedal (25 notes).
The organ was satisfactory during almost 40 years. In 1887, while the basilica was being restored under the direction of Emmanuel Viollet-le-Duc, a new 70,000-franc reconstruction project was submitted by Aristide Cavaillé-Coll. A 13-member commission took delivery of the instrument on April 1st, 2nd and 3rd, 1889 and Alexandre Guilmant gave the inaugural recital.
Cavaillé-Coll reused large portions of Ducroquet's organ. The reception report mentioned that the carried out work was equivalent to a true creation. By increasing the scale of the ancient pipework, the sound potential was consequently increased. The voicing of the instrument was executed by Félix Reinburg.
The instrument was maintained and slightly modified by Maurice Puget in 1932 and in 1957 at the request of organist Louis Fonvieille. Since 1975, maintenance is entrusted to Patrice Bellet. The organ was completely restored to the original by Jean-Loup Boisseau, Bertrand Cattiaux and Patrice Bellet between 1992 and 1996. It was inaugurated on October 11th, 1996, by Michel Bouvard, Jean Boyer, Louis Fonvieille and Jan-Willem Jansen.
With its 54 stops over 3 manuals and pedal, this instrument is a perfect example of the symphonic French organ at the end of the 19th century, which tries to combine the poetry of solo stops recalling the orchestra (flute, clarinet, oboe) with the dynamic power required for the music of that time. The instrument is classified as "Historic Monument" on October 19th, 1975.
The Chancel Organ
In 1863, the church council purchased from Théodore Puget a chancel organ with 5 full stop and the treble of a 16' Bourdon for 2,400 francs. In 1874, the church council decided to acquire a more important instrument, better suited to the dimensions of the basilica. The 10,400-franc contract was again entrusted Theodore Puget father and son. It is a 13-stop instrument with two manual keyboards with pedal. The organ was inaugurated on January 27th, 1876 by Omer Guiraud, the basilica organist.
In 1887, while carrying out reconstruction works on the gallery organ, Cavaillé-Coll modified the instrument and executed a complete revoicing. The Prestant harmonique 4' was transformed into a Flûte octaviante 4' and put into the Récit division replacing the Dulciana 4 ’, a new Prestant was put into the Grand-Orgue. Delivery took place on June 29th, 1887.
In the 1980s, Bertyl Soutoul replaced the Clairon in the Grand-Orgue with a 4-rank Plein Jeu.
The organ was finally restored in 1996 while restoration works were carried out on the gallery organ. Additional works were carried out by Patrice Bellet in 2005.
I. Positif de dos |
II. Grand-Orgue |
|||
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3Montre | 8' | 3Montre | 16' | |
3Cor de nuit | 8' | 5Bourdon | 16' | |
4Salicional | 8' | 5Montre | 8' | |
2Unda Maris | 8' | 4Bourdon | 8' | |
3Prestant | 4' | 4Flûte harmonique | 8' | |
4Flûte douce | 4' | 5Salicional | 8' | |
4Carillon | I-III | 4Gambe | 8' | |
3Trompette | 8' | 3Prestant | 4' | |
2Basson-Hautbois | 8' | 4Flûte octaviante | 4' | |
3Clairon | 4' | 3Quinte | 2 2/3' | |
3Doublette | 2' | |||
3Fourniture | V | |||
3Grand Cornet | V | |||
3Bombarde | 16' | |||
4Trompette | 8' | |||
1,4Trompette harmonique | 8' | |||
4Clairon | 4' | |||
1,4Clairon harmonique | 4' | |||
3Clairon-Doublette | 2' |
III. Récit |
Pédale |
|||
---|---|---|---|---|
4Quintaton | 16' | 4Principal-basse | 32' | |
4Diapason | 8' | 4Contrebasse | 16' | |
4Flûte harmonique | 8' | 4Soubasse | 16' | |
4Viole de gambe | 8' | 4Flûte | 8' | |
4Voix céleste | 8' | 4Violoncelle | 8' | |
5Flûte octaviante | 4' | 5Octave | 4' | |
3Octavin | 2' | 3Bombarde | 32' | |
3Cornet | V | 3Bombarde | 16' | |
4Bombarde | 16' | 3Trompette | 8' | |
4Trompette harmonique | 8' | 3Clairon | 4' | |
4Clarinette | 8' | |||
5Basson-Hautbois | 8' | |||
4Voix humaine | 8' | |||
4Clairon harmonique | 4' | |||
Tremolo |
1 | En chamade | |
2 | Jeu ajouté par Boisseau-Cattiaux / Stop added by Boisseau-Cattiaux | |
3 | Tuyauterie Daublaine-Ducroquet / Daublaine-Ducroquet pipework | |
4 | Tuyauterie Cavaillé-Coll / Cavaillé-Coll pipework | |
5 | Tuyauterie mixte Daublaine-Ducroquet et Cavaillé-Coll / Daublaine-Ducroquet and Cavaillé-Coll mixed pipework |
I. Grand-Orgue |
II. Récit |
|||
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Bourdon | 16' | Bourdon harmonique | 8' | |
Montre | 8' | Viole de gambe | 8' | |
Kéraulophone | 8' | Voix céleste | 8' | |
Flûte à pavillon | 8' | Flûte octaviante | 4' | |
Prestant | 4' | Basson-Hautbois | 8' | |
1Plein-Jeu | IV | Tremolo | ||
1Trompette | 8' |
Pédale |
|
---|---|
Contre-basse | 16' |
1 | Jeux placés dans la boîte du Récit / Stops included in Swell box |