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Brodeur, 1888 / Casavant, Opus 1082, 1925
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Historique
Le 24 septembre 1683 Michel-Sidrac DuGué de Boisbriand, époux de Marie Moyen, obtient la seigneurie des Mille-Îles afin de reconnaître son engagement militaire. N'ayant pu développer sa seigneurie, elle est rétrocédée à la Couronne qui l'octroie, le 5 mars 1714, à Gaspard Piot de Langloiserie et à Jean Petit. Le premier étant marié à Marie-Thérèse duGué et le second à Charlotte DuGué, toutes deux filles de Sidrac DuGué, premier seigneur. La colonisation de l'endroit débute en 1735, surtout grâce aux efforts de la veuve Marie-Thérèse du Gué, et elle se poursuit avec ses descendants. La première concession de terre dans la seigneurie de Blainville remonte cependant à 1740. Les premiers colons arrivaient principalement de Terrebonne et de l'Île Jésus. En 1769, la seigneurie est divisée entre les deux filles de Suzanne Piot de Langloiserie : Thérèse de Blainville, devient seigneuresse de Blainville et épouse Jacques-Marie Nolan de Lamarque tandis que sa soeur Marie-Hypolite de Blainville devient seigneuresse de Dumont et épouse Louis-Hugues Hertel de Chambly.
Pour remplir leurs devoirs religieux, les colons doivent fréquenter les églises des paroisses de Sainte-Rose, puis de Saint-Eustache à compter de 1769.
En 1784, les seigneurs Lamarque et Hertel et les tenanciers présentent une requête à Mgr Louis-Philippe Mariauchau d'Esglis (1710-1788), évêque de Québec, pour obtenir la création de leur propre paroisse. Le prélat répond positivement à leur demande, mais une querelle à propos de l'emplacement de l'église retarde le projet. En 1789, la paroisse est finalement fondée et mise sous la protection de sainte Thérèse d'Avila, en l'honneur de la petite-fille du premier seigneur. Après des résistances des résidents du secteur de Grande-Côte, les habitants de la rivière aux Chiens entreprennent finalement la construction d'un premier presbytère-chapelle en 1788-1789 sur un terrain donné par Jean-Louis Delage. La première messe est célébrée le 7 octobre 1789 par l'abbé Charles-François Perrault, curé de Saint-Eustache et l'église est bénite le 15 octobre suivant. Desservi par voie de mission jusqu'en 1794, date de la nomination de l'abbé François Hébert comme premier curé. L'érection canonique de la paroisse a lieu le 14 novembre 1825.
L'église
La croissance de la population amène les autorités à envisager l'érection d'un lieu de culte indépendant, plus grand. La construction de la première église en pierre au plan en croix latine commence donc en 1806 quelques mètres au nord de l'église actuelle; elle est inaugurée le 15 octobre 1807 par l'abbé Gabriel-Elzéar Taschereau. Cette église est agrandie en 1862-1863. L'édifice, qui perd ses flèches en 1865, est finalement détruit par un incendie, le 6 janvier 1885. On sauve de l'incendie de 1885 quelques vases sacrés, des ornements sacerdotaux, les chandeliers des autels, et une statue de la Vierge, en carton pressé et retrouvée dans les décombres, encore préservée. Quelques jours après le désastre, le 11 janvier 1886,une chapelle temporaire en bois est construite sur l'emplacement de l'ancien presbytère.
L'église actuelle constitue donc le second lieu de culte sur le site, si l'on fait exception de la chapelle temporaire. Le curé Léon-Augustin Charlebois dirige la paroisse lors de la construction de la nouvelle église qui débute en 1885 selon les plans des architectes Maurice Perrault (1857-1909) et Albert Mesnard (1847-1909). Il se charge de commander des cloches à la maison Ernest Chanteloup, de Montréal. La construction est réalisée par les entrepreneurs Benjamin Deslauriers et Camille Prévost. Victor Leguerrier (1823-1902), forgeron, maire de la municipalité de Sainte-Thérèse et conseiller ministériel d'Adolphe Chapleau lorsque ce dernier fut premier ministre de la Province de Québec entre 1879 et 1882, était alors marguillier en charge lors des travaux. L'église actuelle est ouverte au culte à Noël 1887.
L'édifice en pierre présente un plan en croix latine composé d'un vaisseau rectangulaire, d'un transept et d'un choeur en saillie terminé par une abside en hémicycle. Il mesure 58,5 mètres (192 pieds) de long sur 25 mètres (82 pieds) de large. La flèche du clocher s'élance à 68,6 mètres (225 pieds) du sol. Des bas-côtés et un déambulatoire ceinturent le bâtiment. Sa façade, encadrée par deux tourelles surmontées de clochetons, est dotée d'une tour centrale demi hors oeuvre surmontée d'un imposant clocher. La sacristie en pierre, de plan rectangulaire d'un étage et coiffé d'un toit à deux versants droits, se greffe à l'abside dans le prolongement du choeur.
Les architectes Perrault et Mesnard seraient aussi responsables de la réalisation du décor intérieur. En 1887, la chaire, le baldaquin et le grand lustre sont installés dans l'église qui est consacrée le 4 juin 1889.
L'électrification du lieu survient en 1906. Des verrières auraient été installées dans les fenêtres de la partie supérieure du sanctuaire en 1911. En 1913, plusieurs travaux importants sont effectués dans l'église : les tribunes du transept sont construites, celle de l'orgue agrandie; la décoration de l'église et le baldaquin est retouchée; des vitraux sont installés dans des fenêtres inférieures de la nef. En 1925, un chemin couvert relie l'église au nouveau presbytère. Une salle paroissiale est annexée à la sacristie de l'église en 1930.
La chaire est enlevée entre 1960 et 1966. En 1964, le baldaquin au-dessus du maître-autel est démoli. L'ange au-dessus du tabernacle, donc sous le baldaquin, une oeuvre d'Olindo Gratton, est disparu. En 1965, d'importants travaux transforment complètement le décor intérieur : remplacement du maître-autel et de l'autel de la sainte Réserve, pose des tuiles sur le plancher, ajout d'un grillage à l'arrière du maître-autel, pose d'une croix au-dessus du maître-autel, pose du tapis dans le choeur. Finalement en 1966, la fabrique acquiert un nouveau tabernacle. Le décor actuel se compose donc d'éléments architecturaux datant de la construction d'origine (colonnes, chapiteaux, arcatures et ornementation de la voûte), mais intègre aussi des éléments résolument modernes (balustrade de marbre et fer forgé, mobilier liturgique aux lignes minimalistes et plancher de tuiles posées de façon à former des motifs géométriques) datant des années 1960.
L'église Sainte-Thérèse d'Avila est classifiée « monument historique » depuis le 8 juin 1987.
L'orgue
En 1830, le curé Charles-Joseph Ducharme fait installer, dans l'ancienne église de 1807, un orgue fabriqué par Jean-Baptiste Jacotel (décédé en 1832), un émigré français établi à Montréal en 1821 et dont la maison cessera ses activités en 1845.
En 1837, cet instrument est remplacé par le premier orgue fabriqué par Joseph Casavant. Il sera détruit lors de l'incendie du 6 janvier 1885.
Lors de la reconstruction de l'église, un nouvel orgue fut commandé à Eusèbe Brodeur, au coût de 6 000 $, qui l'installe en 1888. Il s'agit d'un instrument de 32 jeux répartis sur trois claviers et pédalier. Trois jeux (le Hautbois et la Voix humaine du Récit; la Clarinette - qui est en fait un Cromorne - du Positif) ont été fabriqués par la maison Cavaillé-Coll, de Paris. La première console était adjacente au buffet. En 1911, une soufflerie électrique est installée.
Le 14 avril 1925, le curé Jean-Baptiste Mignault et la fabrique accordent à Casavant Frères un important contrat de restauration au coût de 14 225 $. Ce contrat stipule que les 32 jeux de Brodeur et le buffet doivent être conservés alors que Casavant doit ajouter 15 nouveaux jeux et fournir une nouvelle console.
Par la suite, il n'y eut aucune véritable rénovation, mais quelques améliorations et réparations qui furent sporadiquement effectuées, dont une nouvelle soufflerie en 1940 et un grand nettoyage en 1944.
Dans les années 1960, l'état de l'orgue se détériore. En 1970, le facteur François Caron se voit attribuer un contrat, pour la somme de 6 000 $, pour faire les réparations et le nettoyage nécessaires. On profite de l'occasion pour recomposer les deux Mixtures sans toutefois altérer le style romantique de l'instrument.
En 2016,le facteur Laliberté-Payment a entrepris une restauration majeure échelonnée sur deux ans. Les travaux incluent l'installation d'un combinateur électronique.
L'orgue d'Eusèbe Brodeur, reconstruit par Casavant Frères, occupe toujours une place primordiale à la tribune arrière et constitue un élément majeur du décor intérieur. Lors de son inauguration, cet orgue de Brodeur était l'un des plus importants de la région de par sa taille. L'orgue actuel possède encore aujourd'hui de bons éléments de Brodeur et de Casavant. Il présente un intérêt du fait qu'il traduit le travail de ces deux facteurs et qu'il constitue un orgue d'esprit romantique très bien fourni.
Bruno DeCelles
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History
On September 24th, 1683, Michel-Sidrac DuGué de Boisbriand, married to Marie Moyen, received the Thousand-Island seigniory as a reward for his military services. Not having been able to develop his seigniory, it was retroceded to the Crown who granted it, on March 5th, 1714, to Gaspard Piot de Langloiserie and to Jean Petit. The first being married to Marie-Thérèse duGué and the second to Charlotte DuGué, both being the daughters of Sidrac DuGué, the first landlord. The clearing began in 1735 thanks to the efforts shown off by widow Marie-Thérèse du Gué and her descendants. The first land concession in the Blainville seigniory goes back to 1740 and the first settlers were coming from Terrebonne and Jesus Island. In 1769, the seigniory was divided between both daughters of Suzanne Piot de Langloiserie: Thérèse de Blainville, wife of Jacques-Marie Nolan de Lamarque, who became the Blainville landlord while her sister Marie-Hypolite de Blainville became landlord of Dumont and wife of Louis-Hugues Hertel de Chambly.
For their religious duties, the settlers had to travel to St. Rose church and, from 1769, to St. Eustache.
In 1784, landlords Lamarque and Hertel and the residents sent a request to Bishop Louis-Philippe Mariauchau d'Esglis (1710-1788), of Québec City, asking him to establish a parish in the seigniory. The bishop positively received their request, but a quarrel regarding the site of the church postponed the project. In 1789, the parish was finally established and dedicated to St. Theresa of Avila, to honor the granddaughter of the first landlord. Following resilience from the Grand-Côte residents, the Rivière-aux-Chiens residents finally undertook the construction of a first presbytery chapel in 1788-1789 on a piece of land donated by Jean-Louis Delage. The first mass was celebrated on October 7th, 1789, by Fr Charles-François Perrault, parish priest in St. Eustache, and the church was blessed on the next October 15th. The area was served as a mission until 1794, date when Fr François Hébert was appointed as the first parish priest. The canonical erection of the parish took place on November 14th, 1825.
The Church
The growth of the population led the authorities to plan for the construction of a larger place of worship. The construction of the first stone Latin-cross-shaped church started in 1806 a few meters north of the actual church; it was inaugurated on October 15th, 1807, by Fr Gabriel-Elzéar Taschereau. This church was enlarged in 1862-1863. The building, which lost its steeples in 1865, was finally destroyed by a fire on January 6th, 1885. From the fire, a few sacred vases, sacerdotal vestments, altar chandeliers were saved and a still preserved pasteboard statue of the Virgin Mary found in the debris. A few days after the disaster, on January 11th, 1886, a temporary wooden chapel was built on the site of the former presbytery.
The actual church is the second building on the same site if the temporary chapel is omitted. The parish was led by Fr Léon-Augustin Charlebois when the construction of the new church started in 1885 upon plans prepared by architects Maurice Perrault (1857-1909) and Albert Mesnard (1847-1909). He himself ordered the bells from the Ernest Chantaloup firm, of Montréal. The construction was carried out by contractors Benjamin Deslauriers and Camille Provost. Victor Leguerrier (1823-1903), blacksmith, mayor of the city of St. Therese and ministerial advisor to Adolphe Chapleau when he was Prime Minister of Quebec between 1879 and 1882, was the head churchwarden at the time of the construction. The church was inaugurated on Christmas Day 1887.
The stone building uses a Latin cross shape with a rectangular nave, a transept and a protruding chancel ending up in a semicircular apse. It is 192 feet (58.5 meters) of long by 82 feet (25 meters) wide. The steeple rises to 225 feet (68.6 meters) from the soil. Side aisles and an ambulatory surround the building. Its facade, surrounded by two turrets topped by small steeples, features a half-separated central tower topped by an imposing steeple. The one-floor rectangular stone sacristy with a two-sided slope roof is attached to the apse in the extension of the chancel.
Architects Perrault & Mesnard were probably also responsible for the interior decoration. In 1887, the pulpit, the baldachino and the large chandelier were installed. The church was consecrated on June 4th, 1889.
Electricity was installed in 1906. Stained glass windows were installed in the upper section of the sanctuary in 1911. In 1913, several important works were carried out in the church: transept galleries were built and the organ gallery was enlarged; the church decoration and the baldachino were revised; stained glass windows were installed in the lower section of the nave. In 1925, a covered way linking up the church with the new presbytery was built. A parish hall, attached to the sacristy of the church, was built in 1930.
The pulpit was removed between 1960 and 1966. In 1964, the baldachino above the main altar was demolished. The sculpted angel located above the tabernacle, a work executed by Olindon Gratton, was also removed. In 1965, major works that would completely modify the interior decoration of the church were carried out: the main altar and the Holy Reserve altar were replaced, tiles were laid on the floor, a wire screen was installed behind the main altar, a cross was installed above the main altar, and carpet was installed in the chancel. Finally, in 1966, a new tabernacle was purchased. The actual decor gathers architectural elements dating from the original construction (pillars, capitals, archways and vault ornamentation) with modern ones (marble and wrought iron communion rail, minimalist styled furnishings and floors covered with tiles forming geometric shapes) dating from the 1960s.
St. Therese church was classified as a "historical landmark" on June 8th, 1987.
The Organ
In 1830, parish priest Fr Charles-Joseph Ducharme had an organ installed in the 1807 church. It was an instrument built by Jean-Baptiste Jacotel (deceased in 1832), a French emigrant installed in Montreal in 1821 and whose firm would have been active until 1845.
In 1837, this instrument was replaced by Joseph Casavant's first organ. It was destroyed by fire on January 6th, 1885.
When the church was rebuilt, a new organ was commissioned to Eusèbe Brodeur, at the cost of $6,000. It was installed in 1888. It was a 32-stop instrument over three manuals and pedal. Three stops (Hautbois and Voix humaine in the Récit division; Clarinette - rather a Cromorne - in the Positif division) were built by Cavaillé-Coll, in Paris. The first console was attached to the organcase. In 1911, an electric wind system was installed.
On April 14th, 1925, parish priest Fr Jean-Baptiste Mignault and the churchwardens commissioned Casavant Frères to restore the instrument at the cost of $14,225. The contract specified that all 32 stops by Brodeur and the organcase should be preserved while Casavant added 15 new stops and built a new console.
Afterwards, there was no true restoration carried out, only a few modifications and repairs were sporadically executed. A new wind system was installed in 1940 and a general cleaning was carried out in 1944.
In the 1960s, the condition of the organ deteriorated. Organbuuilder François Caron was commissioned, in 1970, to execute repairs and to clean the instrument at the cost of $6,000. At the same time, the two Mixtures stops were restructured without modifying the Romantic style of the instrument.
In 2016, organbuilders Laliberté-Payment undertook a major restoration project which will be carried out over the next two years. Works include the installation of an electronic combinator.
The Brodeur organ, restored by Casavant Frères, is still the heart of the rear gallery instrument and is a major element in the interior decoration. When inaugurated, this Brodeur organ was one of the largest in the area based on its dimensions. The actual instrument still includes Brodeur and Casavant elements. It is an interesting instrument because it combines works executed by these two organbuilders and is a complete Romantic organ.
Bruno DeCelles
II. Grand-Orgue |
III. Récit |
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1Montre | 16' | 1Bourdon | 16' | |
Montre | 8' | 1Principal | 8' | |
1Principal | 8' | 1Bourdon | 8' | |
1Flûte | 8' | 1Voix céleste | 8' | |
1Bourdon | 8' | Gambe | 8' | |
1Salicional | 8' | 1Prestant | 4' | |
1Prestant | 4' | 1Flûte traverse | 4' | |
1Flûte harmonique | 4' | 1Piccolo | 2' | |
1Doublette | 2' | 1Cornet | IV | |
1Mixture 1 1/3' | III | Basson | 16' | |
1Fourniture 2/3' | II | 1,2Trompette | 8' | |
Trompette | 8' | 1,3Hautbois | 8' | |
Clairon | 4' | 1,3Voix humaine | 8' | |
Clairon | 4' |
I. Positif |
Pédale |
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1Bourdon | 16' | 4Flûte | 32' | |
1Diapason | 8' | 1Flûte ouverte | 16' | |
Grosse Flûte | 8' | 1Bourdon | 16' | |
Mélodie | 8' | 1Bourdon doux (REC) | 16' | |
1Dulciane | 8' | Violon | 16' | |
Viole | 8' | 1Flûte | 8' | |
1Flûte douce | 4' | 1Bourdon | 8' | |
Viole | 4' | Violoncelle | 8' | |
Hautbois d'orchestre | 8' | 1Bombarde | 16' | |
1,3Clarinette | 8' | 1Trompette (ext) | 8' |
1 | Jeux de Brodeur / Brodeur stops | |
2 | Anciennement au GO / Previously in GO | |
3 | Construit par Cavaillé-Coll / Built by Cavaillé-Coll | |
4 | Résultant / Resultant |