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Warren, c 1876
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Historique
Comme plusieurs localités des Cantons de l'Est et de la Montérégie, Clarenceville a été, en bonne partie, colonisée par des familles loyalistes venues de la Nouvelle-Angleterre, en 1783 et 1784, pour s'établir dans les régions frontalières du Québec. Certaines d'entre elles s'établissent dans la seigneurie de Foucault concédée par le gouverneur Charles, Marquis de Beauharnois et par l'intendant Gilles Hocquart au Sieur François Foucault (1690-1766) le 3 avril 1733, révoquée le 10 mai 1741 et recédée le 1er mai 1743 et louée depuis 1774 au colonel Henry Caldwell (vers 1735-1810) qui en fait l'acquisitoin le 28 février 1801 et dans la seigneurie de Noyan concédée par le gouverneur Charles, Marquis de Beauharnois et par l'intendant Gilles Hocquart au Sieur Pierre Payen Chavois de Noyan (1795-1771) le 8 juillet 1743. Ces colons formeront une petite agglomération qui sera nommée Clarenceville par le général Gabriel Christie (1722-1799) en l'honneur de William Henry, duc de Clarence (1765-1837), troisième fils du roi Georges III et futur roi William IV, qui visita le Canada en 1787. Le général Christie est devenu propriétaire avec le général John Campbell (1731-1795) de la seigneurie de Noyan le 27 mars 1764.
La municipalité de Clarenceville et celle de la paroisse Saint-Georges-de-Noyan-de-Henryville sont érigées le 8 juin 1845 avant d'être intégrées à la municipalité du comté de Rouville le 1er septembre 1847. Après l'abolition du régime seigneurial, le 18 décembre 1854, cette dernière est amputée d'une partie de son territoire avec la création de la municipalité de paroisse de Saint-Georges-de-Noyan-de-Henryville le 1er juillet 1855. Cette nouvelle municipalité prendra le nom actuel de Saint-Georges-de-Clarenceville en 1957. Cependant, la municipalité actuelle n'est réalisée que le 13 décembre 1989 avec la fusion de la paroisse de Saint-Georges-de-Clarenceville avec le village de Clarenceville (15 octobre 1920).
L'église
À la fin du XVIIIe siècle, les familles établies sont d'origine britannique ou hollandaise et sont surtout des membres de l'Église presbytérienne. En 1810, elles entreprennent la construction d'une première église, non loin de Saint-Thomas. La guerre de 1812 avec les États-Unis interrompt le chantier et les démarches pour obtenir un pasteur presbytérien échouent.
Par contre, les familles de confession anglicane se tournent vers l'évêque anglican de Québec, le très révérend Jacob Mountain, qui accepte de leur envoyer des missionnaires, dont les révérends Charles Caleb Cotton (1775-1848) et Charles James Stewart (1775-1837). Puis, en 1815, il nomme le révérend Micajah Townsend (1789-1871) en tant que pasteur résident pour desservir les deux missions, celle de la seigneurie de Noyan, Clarenceville et celle de la seigneurie de Foucault, St. Thomas où s'élève déjà une structure. Sa première tâche est de construire une église à Clarenceville. Celle-ci est érigée de 1818 à 1820. Le révérend Townsend restera en poste jusqu'à sa mort et a mission l'amène à Noyan, Henryville, Philipsburg, Pike River ainsi que dans les communautés voisines du Vermont. Il est inhumé près du long-pan nord de l'église. Un monument funéraire marque toujours sa sépulture.
La paroisse est érigée officiellement en 1822. L'église est consacrée en août 1833, par le très révérend Charles James Stewart, évêque anglican de Québec.
L'édifice
À l'origine, l'église présente un plan rectangulaire, sans tour ni choeur en saillie, et la porte d'entrée se situe sur le long-pan faisant face au chemin ce qui explique le décalage qui apparaît dans le rythme des ouvertures. Elle mesure 12 mètres (39,4 pieds) sur 15 mètres (49,2 pieds) et son coût a été de 750 livres.
En 1846, la façade est déplacée sur le mur pignon ouest et une tour est ajoutée. Ces modifications rendent le bâtiment semblable à la majorité des églises anglicanes du XVIIIe siècle et du début du XIXe siècle et lui donnent plus de prestance. Les bancs, qui faisaient jusqu'alors face au long-pan nord, sont remplacés. Les nouveaux bancs sont orientés vers le choeur récemment aménagé. La tour est couronnée en 1854 de pinacles aux angles et d'un clocher.
En accord avec le renouveau liturgique prôné par l'Ecclesiological Society, un choeur en saillie est bâti en 1864 et 1865; comme le veut la tradition chrétienne, il est orienté vers l'est. En 1879, l'église est mise au goût du jour : l'ensemble des ouvertures est transformé, et le clocher ainsi que la tour et les longs-pans sont parés de riches moulures. Ces modifications témoignent de l'éclectisme victorien de la fin du XIXe siècle.
Le décor de la nef est réalisé d'abord en 1911 puis en 1926. Il est constitué de pilastres et d'arcades moulurées et comprend des vitraux donnés par des paroissiens.
En 2015, l'édifice dont l'extérieur avait été toujours peint en blanc a reçu de nouvelles couleurs.
Ce temple témoigne donc de l'établissement de l'Église d'Angleterre au Québec, où il figure parmi les premiers lieux de culte anglicans. Il est un exemple exceptionnel d'église anglicane au Québec et est, sans contredit, la plus ornée de toutes les églises protestantes construites en bois au Québec.
L'église est classée « monument patrimonial » le 8 octobre 1983 par le ministère de la Culture et des Communications du Québec.
L'orgue
En 1853, selon les registres de la paroisse, « une collecte réunit 100£ pour l’achat d’un orgue que l’on se procure chez le facteur Meade à Montréal ». George W. Meade était, pendant un certain temps, associé à Samuel Russel Warren (1809-1882). Meade a peut-être construit l’orgue pour Clarenceville ou bien il a procuré un instrument d’occasion, sinon un orgue neuf construit par un autre facteur. D’après les notes de E. A. Broadway, c’était un orgue de S. R. Warren, installé sur une tribune qui est supprimée en 1876. Quoi qu’il en soit, il semble que l’orgue ait été reconstruit par la suite, car, d’après une photo prise vers 1921, le buffet suggère un instrument de la fin du XIXe siècle. La console, quant à elle, ressemble à celle de l’orgue Warren de l’United Church de Dunham (Québec), qui date de 1850 environ. Cet orgue aurait été enlevé en 1925.
À partir de 1954, le révérend William J. Sellwood, organiste et amateur d’orgues, occupe le poste de « Student Lay-reader » à St. George’s. À la même époque, la St. James’s Anglican Church de Berthierville-en-haut (Québec) ferme ses portes. Les recherches de Bridget Chatterley, dans les archives du diocèse, en ont révélé le contexte. « Les besoins d’un nouvel orgue à St. Thomas’s Church, à Noyan (jumelée avec St. George’s Church) met en cause cette paroisse : le fait que le Rev. Sellwood pouvait se charger du transport de l’orgue et de son installation ailleurs, ce qui était urgent, en accélère la livraison à Clarenceville. Le fait que l’orgue ne pouvait pas être installé dans la St. Thomas’s Church, faute de place, suggère son installation dans la St. George’s Church, où il y avait une place pour un orgue, l’église en ayant déjà possédé un. »
En réinstallant l’orgue, William Sellwood remplace un pédalier d’étendue limitée par un autre de 30 notes, accouplé en permanence par des crochets assez frustes. Il enlève aussi des panneaux expressifs qui n’étaient pas d’origine. Il s'agit d'un orgue de type "Scudamore", un petit orgue facile à jouer basé sur les concepts élaborés et publiés en 1858 par le Rev John Baron de Upton Scudamore, en Angleterre.
La firme Karl J. Raudsepp & Associés, de Montréal, restaure l’orgue en 1994. Au cours d’un nettoyage général, le pédalier inauthentique est enlevé, la traction mécanique est rénovée, la tuyauterie est réparée et égalisée, et les tuyaux de façade sont redécorés avec des motifs Warren d’origine. Faute de fonds, la soufflerie n'est pas recuirée.
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History
As numerous localities in the Eastern Townships and Montérégie, Clarenceville was, to a large extent, colonized by loyalist families coming from New England, in 1783 and 1784, to settle in the border regions of Québec. Some of them settled in the Foucault seigniory granted by Governor Charles, Marquis de Beauharnois and by Intendant Gilles Hocquart to François Foucault (1690-1766) on April 3rd, 1733, revoked in 1741 and regranted on May 1st, 1743, and rented since 1774 to Colonel Henry Caldwell (ca 1735-1810) and in the Noyan seigniory granted by Governor Charles, Marquis de Beauharnois and by Intendant Gilles Hocquart to Pierre Payen Chavois de Noyan (1795-1771) on July 8th, 1743. These settlers will form a small agglomeration that will be named, in 1822, Clarenceville (1822) by General Christie in honor William Henry, Duke of Clarence (1765-1837), third son of King George III and future King William IV, who visited Canada in 1787, and, since 1957 Saint-Georges-de-Clarenceville.
The Church
At the end of the 18th century, the families were of British or Dutch origin and were mainly members of the Presbyterian Church. In 1810, they undertook the construction of a first church, not far from St. Thomas. The 1812 war with the United States interrupted the construction and actions to get a Presbyterian pastor failed.
On the other hand, Anglican families called on the Anglican bishop of Québec City, Rt. Rev. Jacob Mountain, who agreed to send them missionaries, among whom Rev. Charles Caleb Cotton (1775-1848) and Rev. Charles James Stewart (1775-1837). In 1815, he appointed Rev. Micajah Townsend (1789-1871) as a resident pastor to serve both missions, the one in Noyan seigniory, Clarenceville and the one in Foucault seigniory, St Thomas where a church structure was already present. His first task was to build a church in Clarenceville. The construction was carried out from 1818 till 1820. Rev. Townsend will serve in that capacity up to his death and his work encompassed Noyan, Henryville, Philipsburg, Pike River as well as the neighboring communities in Vermont. He is buried near the church's north wall. A funeral monument always marks its burial.
The parish was officially established in 1822. The church was consecrated in August 1833, by Rt. Rev. Charles James Stewart, Anglican bishop of Québec City.
The Building
Originally, the church presented a rectangular plan, without tower nor protruding chancel, and the front door was located on the side wall facing the road which explains the break in the side wall windows symmetry. The building was 39.4 feet (12 meters) by 49.2 feet (15 meters) and cost 750 pounds.
In 1846, the facade was moved to the wall west gable and a tower was added. These modifications gave the building a look like most of Anglican churches of the 18th century or from the beginning of the 19th century while giving more prestance. Pews, which until then faced the north wall, were replaced. The new ones were now facing the new chancel. The tower was crowned in 1854 with pinnacles at angles and with a steeple.
In keeping with the Ecclesiological Society's liturgical resurgence, a protruding chancel was built in 1864 and 1865; according to the Christian tradition, it was orientated eastward. In 1879, the church was modernized: all the openings were modified and the steeple as well as the tower and the walls were decorated with rich moldings. These modifications reflect the Victorian eclecticism of the end of the 19th century.
The decor of the nave was carried out first in 1911 and then in 1926. It includes pilasters and molding decorated archways and stained glass windows donated by parishioners.
In 2015, the buildiing whose exterior was always painted in white received new colors.
While being a vivid witness of the establishment of the Church of England in Québec, this church is among the first Anglican places of worship. It is an exceptional example of an Anglican church in Québec and is, indisputably, the most decorated of all wooden Protestant churches in Québec.
The church was classified as a "historic monument" by the Québec Ministry of Culture and Communications on October 8th, 1983.
The Organ
In 1853, according to church records, « a collection of 100£ was made in the parish for the purchase of an organ, which was procured from Meade the maker in Montreal ». George W. Meade was, for a while, in partnership with Samuel Russell Warren. The organ for Clarenceville might have been built by George Meade, or he may have brokered a used instrument or a new organ built by someone else. E. A. Broadway's notes indicate that it was an S. R. Warren, installed in a gallery which was removed in 1876. Anyway, the organ seems to have been rebuilt sometimes around 1921. The organcase suggests an instrument of the late 19th century. However, the console is similar to the mid-19th-century S. R. Warren organ located in the United Church in Dunham (Québec). This organ was removed in 1925.
Rev. William J. Sellwood, an organist and organ enthusiast, served at St. George's as a "Student Lay-reader" starting in 1954. At the same time, St. James' Anglican Church in Berthierville-en-haut (Québec) closed. Records on file at the Diocesan office, researched by Bridget Chatterley, tell the story. « There was a need for a new organ at St. Thomas's Church, Noyan (yoked with St. George's Church), brought that parish into the picture and Mr. Sellwood's ability to handle the transshipment of the organ and its replacement elsewhere, as dispatch was necessary, hurried the action of bringing the above to Clarenceville. The fact that it could not be installed in St. Thomas's Church suggested its placement in St. George's Church, already prepared for a pipe organ, having once possessed one. »
When William Smallwood installed the organ in Clarenceville, he replaced a short-compass pedalboard with a 30-note pedalboard, permanently coupled to the manual by rather crude pulldowns. He also removed a non-original swell front. This is a "Scudamore" organ, « a small but easily played organ based on the design published in 1858 by Rev. John Baron of Upton Scudamore in England ».
Karl J. Raudsepp & Associates restored the organ in 1994. The project included a general cleaning, removal of the spurious pedalboard, renovation of the mechanical action, repair and tuning of the pipework, and restencilling of the facade pipes with original Warren designs. Funds did not permit the releathering of the reservoir.
Clavier /Manual |
Pedal |
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Bourdon Treble | 16' | Tirasse / Pulldown | ||
Bourdon Bass | 16' | |||
Open Diapason Treble | 8' | |||
Open Diapason Bass | 8' |