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Casavant, Opus 2894, 1966/1993
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Gaspé est une ville à l'extrémité de la péninsule gaspésienne dans l'Est-du-Québec. Selon la Commission de toponymie du Québec, il existe plusieurs hypothèses sur l'origine du mot « Gaspé », mais la version la plus répandue sans être confirmée, demeure celle du Père Pacifique de Valigny avec la transposition française du micmac « Gespeg », qui se traduit par « bout », « fin » ou « extrémité », une allusion à la fin des terres.
C'est le 24 juillet 1534, lors de son premier voyage en Amérique, que le navigateur Jacques Cartier se réfugie dans la baie de Gaspé et y érige une croix de 9 mètres (30 pieds) de haut pour indiquer la prise de possession du territoire au nom du roi de France, François Ier. C'est pour cette raison qu'on attribue à Gaspé le titre de « Berceau de l'Amérique française ».
En 1934, le gouvernement fédéral du Canada commandite l'installation d'une croix de granit monolithique dans le cadre du 400e anniversaire de l'arrivée de Jacques Cartier à Gaspé. La croix de 9,7 mètres (31,8 pieds) de hauteur pèse plus de 42 tonnes. Ce monument constitue la plus importante croix monolithique en granit au Canada.
Historique
Sous le régime français (1534-1763), rien de permanent n'est établi en Gaspésie, car chaque fois que le conquérant anglais y est venu, il n'a laissé derrière que ruines et désolations. Le 30 janvier 1763, le Traité de Paris fait passer le Canada à l'Angleterre. Dès lors, les Anglais favorisent la création de postes permanents en Gaspésie. L'immigration britannique et une partie des soldats licenciés de l'armée de James Wolfe se dirigent vers la Gaspésie. Des résidents des îles anglo-normandes Jersey et Guernsey viennent s'y établir. On y compte aussi des Acadiens expulsés de Grand-Pré en 1755 ainsi que des Micmacs. Entre 1765 et 1775, les autorités gouvernementales rapatrient des déportés acadiens qui se trouvent encore dans les cachots de ports anglais. Puis, entre 1780 et 1792, des loyalistes arrivent en provenance de Boston et de la Nouvelle-Angleterre. Au début du XIXe siècle, la Gaspésie compte trois noyaux importants de population: le premier comprend les loyalistes, les jerseyais et les guernseyais; le deuxième, des Français dans la région de Percé et Gaspé; et le troisième, des Acadiens, dans la Baie-des-Chaleurs. L'élément anglophone et anglo-saxon est majoritaire. Entre 1850 et 1920, l'immigration est faible et de nombreux départs vers les États-Unis sont signalés.
Sur le plan religieux, de 1623 à 1867, le territoire de la Gaspésie est un terrain de missions relevant du diocèse de Québec, alors le seul diocèse catholique en Amérique du Nord. Le premier prêtre résidant est l'abbé Joseph Mathurin Bourg né en Acadie en 1744 et déporté en Angleterre avec sa famille. En 1763, il passe en Bretagne où, en 1767, il étudie la philosophie. Il est ordonné prêtre le 19 septembre 1772 par Mgr Jean-Olivier Briand, évêque de Québec, et arrive en Gaspésie à l'automne 1773. Il devient alors vicaire général pour toute l'Acadie et la Gaspésie.
En 1825, Mgr Joseph-Octave Plessis, archevêque de Québec, autorise l'abbé Charles-François Caron, desservant de Percé de 1823 à 1826, à construire une première chapelle à un endroit appelé Cabozo. Ne pouvant procéder à sa construction, il transfère cette autorisation aux catholiques de Gaspé qui procèdent à son érection en 1831. Cette première chapelle est construite sur un terrain appartenant à M.J. McKinna. Vers 1860, une seconde chapelle, mesurant 18,3 mètres (60 pieds) sur 11 mètres (36 pieds), avec une sacristie de 1,6 mètres (20 pieds) sur 1,6 mètres (20 pieds) est construite sur un terrain concédé par Thomas Pinel. Cette chapelle sert de lieu de culte jusqu'en 1916 soit l'année d'inauguration de l'église. Elle devient alors une salle paroissiale et ce, jusqu'en 1929 où elle redevient lieu de culte à la suite de l'incendie de l'église et ce, jusqu'en 1937 alors que la crypte de la future cathédrale est aménagée en lieu de culte. La chapelle est démolie en 1945.
En 1829, Robert Christie, avocat à Québec et député de Gaspé de 1827 à 1832 et de 1841 à 1854, propose de rattacher la Gaspésie au Nouveau-Brunswick, histoire d'angliciser plus aisément la région. Le projet n'a pas de suite. Dès 1849, Mgr Pierre-Flavien Turgeon, archevêque de Québec, sent le besoin d'une organisation ecclésiastique en Gaspésie : un vicaire général ou encore un diocèse, afin d'apporter à cette région éloignée les secours de la religion. Le manque de moyens de communication prive souvent les Gaspésiens de services essentiels. En 1851, à la suite du décès de Mgr William Dollard, premier évêque du Nouveau-Brunswick avec siège apostolique à Saint-Jean, on pense rattacher la Gaspésie à ce diocèse. Ce projet est mis de côté à cause de conflits de nationalité. On songe aussi à la formation d'un nouveau diocèse regroupant le nord du Nouveau-Brunswick et la Gaspésie, avec siège épiscopal à Caraquet. Ce projet est abandonné.
En mars 1860, à la demande des missionnaires, Mgr Charles-François Baillargeon, administrateur du diocèse de Québec, érige canoniquement 14 paroisses dans la région. À l'été 1864, une rumeur, devenue rapidement sérieuse, court semant surprise et inquiétudes chez les curés de la Gaspésie. Celle-ci veut que Mgr James Rogers, devenu le 8 mai 1860 le premier évêque de Chatham au Nouveau-Brunswick, s'apprêterait à faire une demande à Rome pour que le territoire gaspésien soit annexé à son diocèse. Mgr Charles-François Baillargeon, devenu entre-temps archevêque de Québec, s'adresse directement à Rome. Rapidement, Rome dément la rumeur et affirme qu'aucune demande en ce sens n'a été reçue.
Cet incident est sûrement au nombre des motifs ayant hâté les démarches en vue d'obtenir l'érection d'un diocèse dans l'est du pays. C'est ainsi que le 15 janvier 1867, le pape Pie IX érige le diocèse de Rimouski et que Mgr Jean Langevin y est nommé comme premier évêque. Tout le territoire de la Gaspésie cesse de faire partie du diocèse de Québec et devient partie intégrante du nouveau diocèse de Rimouski. Le 27 janvier 1875, Mgr Langevin érige canoniquement une paroisse à Gaspé qu'il dédie à saint Albert. En 1910, les paroissiens commencent à faire des démarches auprès des autorités du diocèse de Rimouski pour obtenir la permission de construire une église répondant à leurs besoins. Cette autorisation est obtenue de Mgr André-Albert Blais en janvier 1914. Les travaux de construction débutent à l'été 1914. Le curé de Gaspé, l'abbé Adélard Richard, demande, en octobre 1914, la permission d'emprunter 12 000 $ pour parachever l'aménagement intérieur de l'église. La permission accordée, les travaux se poursuivent et la construction du bâtiment est finalement terminée en 1916, au coût total de 27 000 $. La bénédiction de l'église a lieu le 10 octobre 1916.
Le 18 décembre 1819, Mgr Joseph-Romuald Léonard est nommé troisième évêque de Rimouski. Il prend possession du diocèse le 16 février 1920. D'origine acadienne, Gaspésien né à Carleton, il se montre sensible aux problèmes de la Gaspésie (grandes distances, communications difficiles, influence protestante, etc.) et à la gestion spécifique que sa position nécessite. Il consulte les prêtres sur l'opportunité de nommer un vicaire général avec résidence en Gaspésie. Ceux-ci répondent que la création d'un nouveau diocèse serait de loin préférable. Mgr Léonard met sur pied, le 13 octobre 1910, une Commission du chapitre cathédral de Rimouski pour étudier cette possibilité. Le 20 novembre 1920, cette commission soumet son rapport qui confirme ce choix. Le siège épiscopal favorise Gaspé à cause sa position centrale par rapport au reste de la péninsule. Une supplique est préparée en date du 1er octobre 1921 pour demander à Rome l'érection du diocèse de Gaspé. Finalement, Mgr Léonard présente personnellement, le 11 novembre 1921, la supplique au pape Benoît XV. Comme celui-ci décède le 22 janvier 1922, Mgr Léonard présente à nouveau personnellement son projet au pape Pie XI un mois plus tard. Celui-ci décrète l’érection du nouveau diocèse le 5 mai 1922. Mgr François-Xavier Ross est élu évêque le 25 novembre 1922, mais sa nomination n'est rendue publique que le 4 décembre. Il prend possession de son diocèse le 25 février 1923, aux limites du diocèse de Rimouski, dans la chapelle des Pères capucins, à Sainte-Anne-de-Ristigouche et est sacré évêque le 1er mai 1923, dans la cathédrale de Rimouski par Mgr Pietro di Maria, délégué apostolique au Canada. Il arrive à Gaspé le 3 mai 1923.
Lors de l'érection du diocèse de Gaspé le 5 mai 1922, l'église Saint-Albert est promue au rang de pro-cathédrale. Cette première cathédrale est détruite par le feu dans l'après-midi du Samedi-Saint, le 30 mars 1929. Aussitôt après, un premier projet de reconstruction de la cathédrale est parrainé par l'honorable Rodolphe Lemieux, député de Gaspé à Ottawa et président de la Chambre des Communes. Il propose d'élever à Gaspé une « basilique nationale du Canada au Christ-Roi » dans le cadre des célébrations qui seront tenues en 1934 pour commémorer le quatrième centenaire de « l'instauration de la civilisation chrétienne au Canada ». Un comité d'organisation des fêtes est alors constitué par lettres patentes le 16 décembre 1930 sous le nom de « Le Souvenir Canadien Inc. » et comprend des membres influents des gouvernements du Canada, du Québec et du clergé. Dès 1932, ce comité présente un bilan fort positif de ses démarches de financement, ayant obtenu des promesses de souscriptions pour plus de 141 000 $. Toutefois, la crise économique de 1929 et un imbroglio lié aux frais de perception des souscriptions viennent mettre fin aux efforts du comité. Le premier ministre du Québec, Louis-Alexandre Taschereau, avise Mgr Ross que la période de difficultés économiques présente n'est guère propice aux grands projets. Plusieurs souscripteurs publics se retirent du projet. Mgr Ross n'abandonne pas pour autant l'idée de construction d'une basilique-souvenir et tente de sauver le projet en le réduisant à la construction d'une crypte qui servira de fondation pour l'édifice religieux à construire. Des démarches sont entreprises en ce sens et un carillon pour la future église est commandé à une entreprise française, de même qu'un premier versement de 5 000 $ est effectué auprès d'un entrepreneur. Finalement, les fêtes du 400e anniversaire ont lieu du 24 au 26 août 1934 sans que la basilique-souvenir soit érigée. L'évènement marquant de ces fêtes est la messe solennelle célébrée par le cardinal Jean-Marie-Rodrigue Villeneuve, archevêque de Québec, le 26 août 1934 sur le plancher supérieur de la crypte recouverte, pour l'occasion, d'un abri temporaire. La croix commémorative en granit est entièrement financée, au coût de 6 935 $, par le gouvernement canadien et installée à Gaspé à la Pointe-des-Robin.
En raison des difficultés économiques qui persistent à la suite de la crise de 1929, Mgr Ross se voit contraint d'abandonner l'idée de terminer l'édifice religieux. À l'été 1937, le plancher du sous-sol de la crypte est complété, des maçons installent du terrazzo sur le plancher supérieur et des travaux permettent d'y installer l'électricité, la plomberie et le chauffage. Les murs du petit édifice, situé au-dessus de la crypte, sont plâtrés, un clocheton est ajouté au bâtiment afin d'installer le carillon offert par la France pour les fêtes de 1934 et fondu à la Maison Paccard, d'Annecy (Haute-Savoie) et l'inauguration de qui allait servir de cathédrale au diocèse jusqu'en 1967, s'effectue en octobre 1937. Lors de sa dernière réunion, le 18 avril 1939, l'organisme « Le Souvenir Canadien » est officiellement dissout et le reste des fonds est envoyé à Mgr Ross pour la construction de son église. Les deux évêques qui succèdent à Mgr Ross, Mgr Albini Leblanc (1946-1957) et Mgr Paul Bernier (1957-1964) ne sont pas en mesure de trouver le financement nécessaire à la construction de la nouvelle cathédrale.
Un décret précisant les limites des diocèses de Rimouski et de Gaspé est émis le 27 janvier 1933. Le 20 juillet 1946, entrant en vigueur le 27 octobre suivant, un décret annexe au diocèse de Gaspé le territoire des Îles-de-la-Madeleine qui jusqu'alors relevait du diocèse de Charlottetown à l'Île-du-Prince-Édouard.
En juin 1960, Mgr Bernier est nommé, par le pape Jean XXIII, membre de la commission centrale préparatoire du concile Vatican II. En septembre 1960, Mgr Paul Bernier négocie, au prix de 23 500 $, l'achat d'un nouveau terrain pour une future cathédrale dans le cadre de la « basilique-souvenir de 1931 ». En décembre 1960, il confie les plans de l'ensemble à trois architectes : Rodrigue Guité, de Rimouski, Eugène Leclerc, de Montréal, et Phil Côté, de Québec. Le 22 février 1961, l'architecte Guité présente une estimation des coûts à 1 432 000 $. Parallèlement, Mgr Bernier apprend des gouvernements que l'entente de 1931 est caduque et en juin 1961, il demande à l'architecte de fournir deux ou trois esquisses différentes qui pourraient être proposées aux diocésains. Aucune de ces esquisses n'est retenue. Le projet est alors suspendu pour une période d'au moins deux ans compte tenu de la tenue du concile Vatican II. Mgr Bernier décède à Rome le 21 novembre 1964 alors qu'il assiste au concile.
La cathédrale
Le 12 juin 1965, Mgr Jean-Marie Fortier annonce à ses diocésains qu'il a intention de parachever la construction de la cathédrale. Le 2 juillet 1967, il demande à l’architecte Gérard Notebaert (1937-1979) d'élaborer les plans d'une nouvelle église à être construite sur la crypte déjà existante. L'architecte soumet une maquette et des esquisses qui sont acceptées après consultation auprès des paroissiens. Celles-ci ont cours lorsque Mgr Fortier est promu, le 22 avril 1968, au poste d'archevêque de Sherbrooke. C'est donc à titre d'administrateur apostolique qu'il poursuit son travail jusqu'à la nomination, le 5 octobre 1968, de son successeur, Mgr Gilles Ouellet. Le 18 juillet 1968, un contrat, au montant de 527 750 $, est signé avec la firme Auguste Lessard Construction, de Laval. Les travaux débutent le 22 juillet 1968 et sont achevés un an plus tard. Les premières messes sont célébrées à compter du 13 juillet 1969 et Mgr Ouellet consacre l'édifice le 20 septembre 1969.
L'édifice, revêtu de lattes de cèdre rouge, se compose d'un assemblage de volumes aux lignes modernes. Les deux volumes principaux, qui abritent l'église et le presbytère attenant, sont de plan rectangulaire. L'église s'élève en porte-à-faux sur la crypte en béton en forme de croix latine. Elle est constituée d'une nef à un vaisseau coiffée d'un toit à deux versants droits. Deux grandes lucarnes doubles se superposent sur le versant oriental tandis que trois hautes lucarnes juxtaposées côtoient le clocher sur le versant occidental.
En 1997, à l'occasion du 75e anniversaire de la fondation du diocèse de Gaspé un mémorial rendant hommage à Mgr François-Xavier Ross est installé à gauche du choeur. Lors du décès de celui-ci, le 5 juillet 1945, ses restes ont été inhumés dans le cimetière des Ursulines à Gaspé. Lorsque celles-ci vendent leur monastère le 23 février 1970, ses restes sont exhumés le 17 octobre 1973 et réinhumés dans le cimetière de Gaspé. Le 9 novembre 1997, ils sont à nouveau exhumés et transportés dans la cathédrale. On y retrouve divers objets lui ayant appartenu ainsi qu'une sculpture de Jean-Robert Drouillard réalisée en 2005.
Le 25 janvier 2001, la cathédrale est reconnue « monument historique » par le ministère de la Culture et des Communications du Québec et classée à l'entrée en vigueur de la Loi sur le patrimoine culturel le 19 octobre 2012.
En 2011, les membres du Conseil de fabrique annoncent que des réparations sont devenues urgentes pour rénover la structure externe du bâtiment, la fenestration ainsi que les infrastructures d'accès à l'édifice. La fabrique désire aussi installer un système d'alarme incendie. Le ministère de la Culture du Québec assume une partie des coûts de la rénovation, soit 320 000 $, et la fabrique doit amasser les 450 000 $ pour la réalisation des travaux. Ceux-ci sont effectués en 2013.
L'architecture
La cathédrale du Christ-Roi de Gaspé est la seule cathédrale en bois en Amérique du Nord. L'édifice rappelle les églises traditionnelles, mais utilise des lignes épurées et des matériaux modernes. À l'intérieur, la charpente faite de pièces massives est en bois lamellé-collé, une innovation apparue au Canada vers 1954 et largement utilisée dans la construction des églises jusqu'à la fin des années 1960. À l'extérieur, les volumes et le revêtement en lattes de cèdre rouge posées à la verticale l'associent au « Shed Style ». Ce style fait son apparition au début des années 1960 sur la côte ouest-américaine et s'inspire notamment des réalisations de l'architecte américain Charles Moore (1925-1993), dont les copropriétés « Sea Ranch » en Californie. La cathédrale, érigée en 1968 et 1969 à Gaspé, suit de trois ans seulement la construction de ce projet de Moore. Elle est marquée par un jeu de formes et de lignes qui la range parmi les lieux de culte les plus significatifs de son époque au Québec.
Son intérieur présente un style dépouillé typique des lieux de culte des années 1960. La nef repose en porte-à-faux sur une crypte en béton en forme de croix latine et est éclairée par dessous grâce à un fenêtrage bas. Cet éclairage, la lumière provenant des lucarnes, la charpente apparente ainsi que les plafonds et les murs couverts de lattes de bois créent une ambiance intimiste. Dans le sanctuaire, une croix en chêne, haute de 7 mètres (23 pieds), est l'oeuvre de l'artiste H. Boisvert, de Montréal. Le corpus en noyer, haut de 2,7 mètres (9 pieds) a été sculpté par Jean-Paul Lemay, de Montréal. Cette pièce avait été commandée en 1962 par les Soeurs des Saints Noms de Jésus et de Marie pour leur chapelle privée. À la fermeture de leur couvent, en 1971, les religieuses en ont fait don à la cathédrale. Sur le mur gauche, une sculpture à base de cuivre, haute de 4,6 mètres (15 pieds), représente le Christ-Roi. L'oeuvre est de l'artiste Claude Théberge (1934-2008) de l'Atelier d'Arts et Vitraux de Montréal. La statue de la Vierge figurant à droite dans la nef est une commande spéciale de Mgr Albini Leblanc au sculpteur portugais Jose Ferreira Thedim (1892-1971). Réalisée entre 1945 et 1957 en bois de cèdre du Brésil, elle mesure 1,4 mètre (4,5 pieds) de haut. La verrière, entièrement composée de verre antique serti de plomb, qui illumine la façade est, elle aussi, l'oeuvre du sculpteur Claude Théberge et réalisée en 1969 par l'Atelier d'Arts et Vitraux. À l'arrière de la nef, le tableau, 4,4 mètres (14.5 pieds) sur 3,7 mètres (10 pieds), représentant l'arrivée de Jacques-Cartier à Gaspé a été réalisé par l'artiste français Charles Dominique Fouqueray (1869-1956). Il a été offert par le gouvernement français en 1934. Exposé à la bibliothèque de l'Assemblée nationale du Québec à partir 1949, il est installé dans la cathédrale depuis 1984.
L'orgue
L'orgue actuel est conçu, en 1966, pour la chapelle du Monastère des Augustines de Gaspé où il a résonné pendant 27 ans. En 1993, les religieuses en font don à la cathédrale.
Cet instrument compte parmi les plus remarquables de l'Est-du-Québec par la qualité de son harmonisation, son équilibre des timbres et sa souplesse de l'action des claviers. Son caractère très typé le rend particulièrement apte à traduire la littérature germanique des XVIIe et XVIIIe siècles.
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Gaspé is a city at the tip of the Gaspesian Peninsula in Eastern Québec. According to the Quebec Toponymy Commission, there are several hypotheses on the origin of the word "Gaspé", but the most widespread version without being confirmed, comes from Fr Pacifique de Valigny with the French transposition of the Micmac word "Gespeg" which can be translated by "end" or "tip", a reference to the end of land.
On July 24th, 1534, during his first trip in America, navigator Jacques Cartier took refuge in the Gaspé Bay and erected a 30-foot (9-meter) high cross to point out the possession of the territory in the name of the king of France, François I. It is for this reason that Gaspé is known as the « Cradle of French America ».
In 1934, the federal government of Canada financed the installation of a monolithic granite cross as part of the 400th anniversary of Jacques Cartier's arrival in Gaspé. The 31.8-foot (9.7-meter) high cross weighs more than 42 tonnes. This monument is the most important monolithic granite cross in Canada.
History
Under the French regime (1534-1763), nothing permanent was established in Gaspesia, because each time the English conqueror came, he left only ruins and distress behind. On January 30th, 1763, the Treaty of Paris surrendered Canada to England. From there, the English promoted the creation of permanent posts in Gaspesia. British immigration and many soldiers laid off by the James Wolfe's army headed for Gaspesia. People from the Anglo-Norman islands of Jersey and Guernsey came to settle in the region. There were also Acadiens evicted from Grand-Pré in 1755 as well as people from the Micmac tribe. Between 1765 and 1775, governmental authorities repatriate evicted Acadians still in English harbors prison cells. Then, between 1780 and 1792, loyalists arrived from Boston and from New England. At the beginning of the 19th century, Gaspesia included three main population groups: first, the loyalists and the people from Jersey and Guernsey islands; second, Franch-speaking people in the Percé and Gaspé region; and third, Acadians in the Baie-des-Chaleurs area. The English-speaking and Anglo-Saxon elements were the majority. Between 1850 and 1920, immigration was low and numerous departures for the United States were registered.
On the religious side, from 1623 till 1867, the Gaspesian territory was a land of missions managed by the Québec diocese, the only Catholic diocese in North America. The first resident priest was Fr Joseph Mathurin Bourg born in Acadia in 1744 and deported in England with his family. In 1763, he went to Brittany where, in 1767, he studied philosophy. He was ordained as a priest on September 19th, 1772, by Bishop Jean-Olivier Briand, of Québec, and arrived in Gaspesia in the fall of 1773. He became the general vicar for all Acadia and Gaspesia.
In 1825, Archbishop Joseph-Octave Plessis, of Québec, authorized Fr Charles-François Caron, serving Percé from 1823 till 1826, to build a first chapel in a location called Cabozo. Unable to undertake the construction, he transferred the authorization to the Gaspé Catholics who built one in 1831. This first chapel was built on land belonging to M.J. McKinna. By 1860, a second chapel, measuring 60 feet (18.3 meters) by 36 feet (11 meters), with a 20-foot (6.1-meter) by 20-foot (6.1-meter) sacristy, was built on land donated by Thomas Pinel. This chapel acted as a place of worship until 1916, the year the church was inaugurated. It became a parish hall until 1929 when it again became a place of worship following the fire destruction of the church and from there until 1937 when the future cathedral crypt was inaugurated as a place of worship. The chapel was demolished in 1945.
In 1829, Robert Christie, a lawyer in Québec City and deputy for Gaspé from 1827 till 1832 and from 1841 till 1854, proposed the transfer of the Gaspesian region to New Brunswick to more easily anglicize the region. The proposition was not pursued. Starting in 1849, Archbishop Pierre-Flavien Turgeon, of Québec, acknowledged the need for an ecclesiastical organization in Gaspesia: a general vicar or else a diocese, to better serve the region. The lack of communication ways often deprive Gaspesians from essential services. In 1851, following the death of Bishop William Dollard, first bishop of New Brunswick with apostolic see in St. John, the idea of transferring Gaspesia to this diocese was considered. This project was set aside due to conflicts of nationality. Another project called for the creation of a new diocese that would encompass the north of New Brunswick and Gaspesia with episcopal see in Caraquet. This project was abandoned.
In March 1860, at the request of missionaries, Bishop Charles-François Baillargeon, administrator of the Québec diocese, canonically established 14 parishes in the region. In summer 1864, a rumor, becoming rapidly serious, sent surprise and anxiety among the priests in Gaspesia. It was rumored that Bishop James Rogers, who became on May 8th, 1860, the first bishop of Chatham in New Brunswick, was ready to file a petition in Rome requesting that the Gaspesian territory be attached to his diocese. Archbishop Charles-François Baillargeon, of Québec, directly contacted Rome. Rapidly, Rome denied the rumor and maintained that no such request had been received.
This incident was certainly among the reasons that hastened steps toward the creation of a diocese in the eastern part of Québec. On January 15th, 1867, Pope Pius IX established the Rimouski diocese and Bishop Jean Langevin was appointed as the first bishop. All the Gaspesian territory became part of the new Rimouski diocese. On January 27th, 1875, Bishop Langevin canonically established a parish dedicated to St. Albert in Gaspé. In 1910, the parishioners petitioned the authorities of the Rimouski diocese to build a church that would meet their needs. This request was approved by Bishop André-Albert Blais in January 1914. Construction works started in the summer 1914. Fr Adélard Richard, parish priest in Gaspé, requested in October 1914, the authorization to borrow $12,000 to complete the interior of the church. The permission was granted. Construction was completed in 1916 at the cost of $27,000. The blessing of the church took place on October 10th, 1916.
On December 18th, 1819, Bishop Joseph-Romuald Léonard was appointed third bishop of Rimouski. He took possession of his diocese on February 16th, 1920. Of Acadian origin, a Gaspesian born in Carleton, he was sensitive to the Gaspesian problems (large distance, difficult communications, Protestant influence, etc.) and to the specific management required by its location. He consulted the priests on the opportunity to appoint a general vicar with residence in Gaspesia. As an answer, he was told that the creation of a new diocese would be by far more desirable. Bishop Leonard set up, on October 13th, 1910, a Rimouski Cathedral Chapter Commission to study this possibility. On November 20th, 1920, this commission submitted its report which confirmed this choice. The episcopal see favored Gaspé due to its central position in comparison with the rest of the peninsula. A petition was prepared on October 1st, 1921, for a request to Rome to establish a diocese in Gaspé. Finally, Bishop Leonard personally introduced, on November 11th, 1921, the petition to Pope Benedict XV who died on January 22nd, 1922. Bishop Leonard had to personally reintroduce his project to the Pope Pius XI a month later. The erection decree for the new diocese was signed on May 5th, 1922. Bishop François-Xavier Ross was appointed the first bishop on November 25th, 1922, but his nomination was made public only on December 4th. He took possession of his diocese on February 25th, 1923, at the frontiers of the Rimouski diocese, in the Capuchin Fathers' chapel in St. Anne-de-Ristigouche. He was consecrated as a bishop on the May 1st, 1923, in the Rimouski cathedral, by Bishop Pietro di Maria, apostolic delegate in Canada. He arrived at Gaspé on May 3rd, 1923.
When the diocese of Gaspé was erected on May 5th, 1922, St. Albert Church was promoted to the rank of the pro-cathedral. This first cathedral burnt down in the afternoon of Holy Saturday, on March 30th, 1929. Shortly after, a first project for reconstruction was backed by the Honorable Rodolphe Lemieux, deputy of Gaspé and president of the House of Commons in Ottawa. He proposed to build in Gaspé a « Canadian national basilica dedicated to Christ the King » as part of the activities to be held in 1934 to commemorate the fourth centenary of « the institution of Christian civilization in Canada ». An organizing committee was then set up by letters patent on December 16th, 1930, under the name of « Souvenir Canadien Inc. » and included influential members from the governments of Canada and of Québec and the clergy. In 1932, this committee submitted a very much positive balance sheet concerning the financing, having registered pledges for more than $141,000. Nevertheless, the 1929 economic crisis and a mixup linked to the collection costs of the pledges stopped the committee efforts. The Québec prime minister, Louis-Alexandre Taschereau, notified Bishop Ross that the prevailing economic difficulties period was hardly the time for large projects. Several public subscribers abandoned the project. Bishop Ross did not let the project go and tried to save it by reducing it to the construction of a crypt which will act as foundation for the future religious building. Steps were undertaken in that way and a carillon for the future church was ordered from a French firm, as well as a first $5,000 down payment was paid to a contractor. Finally, festivities for the 400th anniversary took place from August 24th to 26th, 1934, without the basilica being built. The main event was a solemn mass celebrated by Jean-Marie-Rodrigue Cardinal Villeneuve, archbishop of Québec, on August 26th, 1934, on the upper floor of the crypt, covered for the occasion by a temporary roof. The granite memorial cross was entirely paid for, at the cost of $6,935, by the Canadian government and installed in Gaspé at Pointe-des-Robin.
Owing to the economic difficulties which persisted following the 1929 crisis, Bishop Ross was obliged to forget the idea of completing the religious building. In the summer 1937, the crypt basement floor was finished, bricklayers installed terrazzo on the upper floor and works allowed the installation of electricity, plumbing and heating. The walls of the small building, located above the crypt, were plastered, a small bell tower was added to the building to house the carillon donated by France and cast by Maison Paccard, of Annecy (Haute Savoie) and the unveiling as what was going to act as a cathedral until 1967, was inaugurated in October 1937. In its last meeting, April 18th, 1939, the « Souvenir Canadien » was officially dissolved and what was left from the funds collected was sent to Bishop Ross for the construction of his church. Both bishops who succeeded Bishop Ross, Bishop Albini Leblanc (1946-1957) and Bishop Paul Bernier (1957-1964) were not able to find the necessary financial resources for the construction of a new cathedral.
A decree specifying the territory of both Rimouski and Gaspé dioceses was issued on January 27th, 1933. On July 20th, 1946, effective on next October 27th, a decree transferred the Îles-de-la-Madeleine territory which was until then part of the Charlottetown (Prince Edward Island) diocese to the Gaspé diocese.
In June 1960, Bishop Bernier was appointed, by Pope John XXIII, as a member of the Vatican Council's central preparatory commission. In September 1960, Bishop Paul Bernier negotiated the purchase, at the cost of $23,500, of a new piece of land for a future cathedral as part of "1931 basilica" agreement. In December 1960, he entrusted the plans to a group of three architects: Rodrigue Guité, of Rimouski, Eugène Leclerc, of Montreal, and Phil Côté, of Québec. On February 22nd, 1961, architect Guité submitted a cost estimate of $1,432,000. At the same time, Bishop Bernier learned from governments that the 1931 agreement was obsolete and in June 1961, he asked the architect to provide two or three different sketches which could be presented to diocesan members. None of these sketches was accepted. The project was then postponed for a period of at least two years considering the coming sessions of the Vatican Council. Bishop Bernier died in Rome on November 21st, 1964, while attending the council.
The Cathedral
On June 12th, 1965, Bishop Jean-Marie Fortier informed the diocesan members that he wished to complete the cathedral. On July 2nd, 1967, he asked architect Gérard Notebaert (1937-1979) to work out the plans for a new church to be built on the already existing crypt. The architect submitted a scale model and sketches which were accepted after consultation with the parishioners. These works were under way when Bishop Fortier was promoted, on April 22nd, 1968, as archbishop in Sherbrooke. It was as apostolic administrator that he pursued his work up to the appointment, on October 5th, 1968, of his successor, Bishop Gilles Ouellet. On July 18th, 1968, a contract, for an amount of $527,750, was signed with Auguste Lessard Construction firm, of Laval. Works started on July 22nd, 1968, and were completed a year later. The first masses were celebrated on July 13th, 1969, and Bishop Ouellet consecrated the building on September 20th, 1969.
The building, covered with red cedar laths, is made up from a mix of volumes using modern lines. The two main volumes that house the church and the annexed presbytery are rectangular. The church is cantilevered on the Latin cross shaped concrete crypt. The church has a one-vessel nave topped by a pitched roof. On the eastern side, there are two large double skylights while, on the western side, three high juxtaposed skylights are next to the bell tower.
In 1997, to celebrate the 75th anniversary of the foundation of the Gaspé diocese, a memorial to Bishop François-Xavier Ross was installed to the left of the chancel. When he died on July 5th, 1945, his remains were buried in the graveyard of the Ursulines in Gaspé. When the monastery was sold on February 23rd, 1970, his remains were exhumed on October 17th, 1973, and reburied in the Gaspé graveyard. On November 9th, 1997, they were again exhumed and moved into the cathedral. The memorial also displays various objects that belonged to him as well as a sculpture by Jean-Robert Drouillard executed in 2005.
On January 25th, 2001, the cathedral was recognized as a 'historical monument' by the Québec Ministry of Culture and Communications and classified as such when the Law on cultural heritage was passed on October 19th, 2012.
In 2011, the churchwardens announced that repairs were urgent to renovate the external structure of the building, the openings as well as the access facilities to the building. The churchwardens also wanted to install a fire alarm system. The Québec Ministry of Culture paid $320,000 as part of the renovation expenses and the churchwardens had to raise the remaining $450,000 to cover the total bill. These works were carried out in 2013.
Architecture
The Christ-Roi cathedral in Gaspé is the only wooden cathedral in North America. The building is a reminder of the traditional churches, but uses clean lines and modern materials. Inside, the massive room framework is made of laminated-glued wood, an innovation that appeared in Canada by 1954 and broadly used in the construction of churches till the end of the 1960s. On the outside, volumes and surface are of red cedar laths and their vertical installation reminds the 'Shed Style'. This style appeared at the beginning of the 1960s on the American west coast and was mainly influenced by works executed by American architect Charles Moore (1925-1993), among which the 'Sea Ranch' project in California. The cathedral, erected in 1968 and 1969 in Gaspé, follows only by three years this construction by Moore. It is characterized by a mix of architectural forms and lines registering it among the most significant places of worship of that era in Québec.
The interior presents a bare style typically found in places of worship of the 1960s. The nave is cantilevered on a Latin cross shaped concrete crypt and is lit from the underside thanks to a low fenestration. This illumination, the light coming from the skylights, the visible framework as well as ceilings and walls covered with wooden laths create an intimist environment. In the chancel, a 23-foot (7-meter) high oak cross is the work of artist H. Boisvert, of Montreal. The 9-foot (2.7-meter) walnut corpus was sculpted by Jean-Paul Lemay, of Montreal. This work of art had been ordered in 1962 by the Sisters of the Holy Names of Jesus and Mary for their private chapel. When their convent closed in 1971, the nuns donated it to the cathedral. On the left wall, a copper sculpture, 15 feet (4.6 meters) high, represents Christ the King. It is the work of artist Claude Théberge (1934-2008) from the Arts and Stained Glass workshop of Montreal. The statue of the Virgin on the right side in the nave is a special order from Bishop Albini Leblanc to Portuguese sculptor Jose Ferreira Thedim (1892-1971). Executed between 1945 and 1957 in cedar from Brazil, it is 4.5 feet (1.4 meters) high. The stained glass window, made entirely of ancient glass set by lead, that illuminates the facade is, also, the work of sculptor Claude Théberge and was executed in 1969 in the Arts and Stained Glass workshop of Montreal. In the back of the nave, the 14.5-foot (4.4-meter) by 10-foot (3.7-meter) painting representing the arrival of Jacques-Cartier in Gaspé was executed by French artist Charles Dominique Fouqueray (1869-1956). It was donated by the French government in 1934. Displayed in the Library of the Québec National Assembly since 1949, it was installed in the cathedral in 1984.
The Organ
The organ was originally designed, in 1966, for the chapel of the Augustine Monastery in Gaspé where it was in use for 27 years. In 1993, the nuns donated the organ to the cathedral.
This instrument is one of the most remarkable in Eastern Québec for the quality of its voicing, the balance of its tonal structure and the supple action of its manuals. Its well-defined character makes it especially appropriate for the performance of the German organ literature from the 17th and 18th centuries.
Grand-Orgue |
Récit |
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Flûte à cheminée | 8' | Bourdon | 8' | |
Prestant | 4' | Flûte à fuseau | 4' | |
Flûte à bec | 2' | Gemshorn | 2' | |
Fourniture 1' | III | Quinte | 1 1/3' | |
Tremblant |
Pédale |
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Soubasse | 16' | Flûte ouverte | 8' |
Basse de chorale | 8' |
1Douçaine | 16' |
1 | Ajout lors du transfert de l'orgue en 1993 / Addition when the organ was re-installed in 1993 |