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Casavant, Opus 1819, 1946
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Saint-Vincent-de-Paul est un quartier de la ville de Laval. Il est, avec Sainte-Rose, l'un des plus vieux quartiers de cette ville, dont les origines remontent à la paroisse du même nom, fondée en 1740, nommée en l'honneur du saint Vincent de Paul. Son territoire est délimité au sud par la rivière des Prairies et est entouré par le quartier Duvernay.
Samuel de Champlain, premier gouverneur de la Nouvelle-France, débarque sur l'île au cours d’une reconnaissance qu’il mène dans la région, en route vers Hochelaga. L’Ile est éventuellement désignée sous le nom de Montmagny, en l'honneur du second gouverneur de la colonie qui, lui aussi, y fait escale. Le 15 janvier 1636, la Compagnie des Cent-Associés, instituée par le Roi de France pour assurer le peuplement et le développement de ses possessions en Amérique du Nord, cède à l’Ile aux Pères Jésuites, qui n’en prennent possession que le 6 août 1638, lui conservant le nom d’Île Jésus, tel qui apparaît dans l’acte de cession officiel.
Il semble cependant que les Jésuites n’ont guère le temps de s’occuper de leur nouvelle seigneurie qui est pratiquement délaissée jusqu’en 1672, alors qu’elle passe aux mains d’un second propriétaire, François Berthelot. Or, ce dernier n’est pas heureux du territoire attribué. Il fait donc des démarches auprès des autorités compétentes et obtient, en avril 1675, en échange et la somme de 25 000 livres, l’Île d’Orléans, propriété de Mgr François de Montmorency Laval, évêque de Québec, qui devient ainsi le troisième seigneur de l’Île Jésus. Cinq ans plus tard, Mgr de Laval transporte ses droits au Séminaire de Québec, qui devient le quatrième et dernier seigneur de l’Ile. Le Séminaire assume alors les responsabilités administratives et autres dévolues aux seigneurs sous le régime français et qui sont prises en charge par les municipalités vers 1845.
La municipalité de paroisse de Saint-Vincent-de-Paul, regroupant le noyau de la paroisse, devient ville de Saint-Vincent-de-Paul, le 23 janvier 1957 et, le 6 août 1965, elle est fusionnée avec 12 autres municipalités pour former la ville de Laval.
L'église
Depuis 1698, rattachés à la paroisse de Repentigny, les colons construisent et utilisent, à partir de 1702, une première chapelle dédiée à l'Enfant-Jésus que dessert l'abbé Pierre Voland de Saint-Claude. En 1706, une église, la première de l'Île-Jésus, est construite et placée sous le patronage de Saint-François-de-Sales. Le premier curé est l'abbé Jean-François de Buisson de Saint-Côme.
Les origines de la paroisse de Saint-Vincent-de-Paul sont remontent au 16 mars 1740 par le biais d'une requête de l'intendant Gilles Hocquart qui ordonne la fondation de deux nouvelles paroisses sur l'Île-Jésus. Une église est construite à Sainte-Rose, mais les habitants de la côte sud ayant changé d'avis, la paroisse de Saint-Vincent-de-Paul ne voit le jour que trois ans plus tard. Entre temps, de 1740 à 1743, les fidèles assistent aux offices à l'église Saint-François-de-Sales et à celle de la Visitation du Sault-au-Récollet, mais en janvier 1743, une demande d'ouverture du culte à Saint-Vincent-de-Paul est finalement adressée à l'évêque. Un mandement en date du 5 février 1743, Mgr Henri-Marie Dubreuil de Pontbriand, dernier évêque de Québec sous le régime français, procède au démembrement de Saint-François-de-Sales et à la création d'une nouvelle entité paroissiale sous le vocable de Saint-Vincent-de-Paul. L'érection canonique de la paroisse ne viendra toutefois que le 25 novembre 1841 par Mgr Ignace Bourget, évêque de Montréal.
Le 24 février 1743, les habitants autorisent les syndics nouvellement élus à acquérir une terre pour y édifier l'église et le presbytère. Les syndics achètent un terrain au menuisier Jean-Baptiste Quévillon, père du cofondateur de l'atelier des Écores, Louis Quévillon. En 1744, l'abbé Olivier-Marie Semelle, premier curé, met en chantier l'église paroissiale qui servira au culte pendant une centaine d'années. L'édifice, construit par Jean-Baptiste Deguire sur une période d'environ huit ans, est situé au pied du coteau de la Pinière, la façade tournée vers l'est ou le bas du courant sur le bord de l'eau. Les murs sont de pierre des champs et le reste de la charpente en bois, comme le voulaient les techniques architecturales de l'époque. La charpente érigée par Joseph Dufault, de Montréal, est achevée en 1749. L’édifice est alors recouvert de bardeaux après un marché conclu avec Louis Vachard, un couvreur de Montréal. Le presbytère est construit durant la période estivale de 1743 et les travaux se terminent en octobre.
La population augmente si bien dans les années 1800 que la petite église ne subvient plus aux besoins des nombreux habitants. En 1853, le curé Norbert Lavallée, onzième curé de la paroisse, fait bâtir l'église actuelle, qui est placée sur le haut du coteau et non plus au bord de l'eau. Les syndics acquièrent des terrains du notaire Jean-Baptiste Constantin et de sa soeur Marie-Christine, ainsi qu'une parcelle de terre d'Amélia Merckell. L'architecture de l'église est confiée à Victor Bourgeau et la construction est confiée à l'entrepreneur Célestin Labelle et le charpentier Jean-Baptiste Joly. Les travaux débutent le 3 mai 1854. Le nouvel édifice est béni le 27 décembre 1855 par Mgr Joseph Larocque, évêque coadjuteur de Montréal. En 1857, la première église est démolie, mais les autels, la chaire, les bancs et les lustres sont transportés dans le nouveau bâtiment. La nouvelle église est consacrée le 28 mai 1874 par Mgr Édouard-Charles Fabre, archevêque de Montréal.
L'édifice est rectangulaire avec choeur en saillie et abside en hémicycle. Les murs des longs pans et de l'abside sont en pierre des champs, tandis que la façade est en pierre de taille, provenant sans doute des carrières qui se trouvaient alors à proximité. Flanqué de ses deux imposantes tours, que surmontent fièrement les flèches élancées de ses clochers, l'édifice accuse un équilibre remarquable et s'affirme avec beaucoup d'élégance. L'intérieur, de style roman de la Renaissance, retient principalement l'attention par la justesse de ses proportions, l'harmonie des agencements architecturaux et la qualité des éléments qui agrémentent l'ensemble. La décoration originelle, qui conjuguait avec un goût sûr le pur blanc des murs, des colonnes et de la voûte, avec l'or des pièces ornementales, finies à la feuille, conférait au temple une beauté parfaitement adaptée à sa fonction et à son style architectural. C'est certainement l'une des belles églises du Québec.
Durant les années 1960, peu après la réforme liturgique de Vatican II, l'église subit des transformations pas toujours heureuses. Malgré cela, les paroissiens sont toujours désireux de redonner à l'église son cachet d'antan et le bâtiment n'en demeure pas moins un monument religieux de belle allure et un endroit de culte qui favorise le recueillement.
L'orgue
Un premier instrument, construit par Eusèbe Brodeur, de Saint-Hyacinthe, est inauguré le 19 juillet 1877. Cet instrument est remplacé par l'instrument actuel, construit en 1946 par la maison Casavant Frères. Cet instrument est très représentatif de ce que faisait Casavant à cette époque pour des instruments de taille moyenne.
D'abord installé sur la tribune arrière, l'instrument est déplacé dans le choeur dans les années 1960. Faute de place, la Flûte 16' de la pédale a été retirée. Cette décision voulait répondre aux besoins liturgiques du moment. Au fil des années, la communauté s’est aperçue que ce n’était pas la plus brillante idée. De plus, l’emplacement dans le sanctuaire ne mettait pas en valeur la sonorité de l’instrument.
En 2008, lorsque le curé, l'abbé François Sarrazin, apprend que l’orgue de la paroisse Saint-Philippe (Casavant, Opus 440, 1911, 29 jeux, 3 claviers and pédale) de Trois-Rivières est à vendre, il s'empresse de communiquer avec cette paroisse tout en sachant qu'il ne possédait pas les sommes nécessaires pour effectuer l'achat. Finalement, la fabrique, en accord avec l’évêque du diocèse de Trois-Rivières, cède gratuitement cet orgue à la paroisse de Saint-Vincent-de-Paul. Malheureusement, la tribune arrière n'est pas assez solide pour accueillir un tel poids et une solidification ou reconstruction serait nécessaireé Face à cette situation, le projet est abandonné.
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St. Vincent-de-Paul is a district in the City of Laval. It is, with St. Rose, one of the city's oldest districts, whose origins go back up to the parish dedicated to St. Vincent de Paul, established in 1740. Its territory is delimited in the south by the Prairies River and surrounded by the Duvernay district.
Samuel de Champlain, first Governor of New France, visited the island during a scouting expedition in the region, on his way to Hochelaga. The island was possibly as Montmagny Island, to honor the second Governor of the colony who, also, visited the island. On January 15th, 1636, the Hundred Associates Company, established by the King de France to favor the colonization and the development of his possessions in North America, granted the island to the Jesuit Fathers, who take possession only on August 6th, 1638, keeping the name of Jesus Island, as it was mentioned in the official cession act.
It seems however that the Jesuits did not have hardly the time to manage their new seigniory which was abandoned, in a practical sense, until 1672, while it was handed to a second owner, François Berthelot. Unhappy of the granted territory, he took steps before the competent authorities and acquired, on April 1765 at the cost of 25,000 pounds, Orléans Island from Bishop François de Montmorency Laval, of Québec City, who became the third landlord of Jesus Island. Five years later, Bishop de Laval transferred his rights to the Québec Seminary, who became the fourth and last landlord of the Island. The Seminary took over the administrative responsibilities, and others vested in the landlords under the French regime and which will be transferred to municipalities by 1845.
The St. Vincent-de-Paul parish municipality, whose territory mainly includes the village section, became City of St. Vincent-de-Paul, on February 6th, 1957, and, on August 6th, 1965, it was merged with 12 other municipalities to create the City of Laval.
The Church
Since 1698, served by the Repentigny parish, the settlers built and used, from 1702, a first chapel dedicated to the Infant Jesus served by Fr Pierre Voland de Saint-Claude. In 1706, a church, the first one on Jesus Island, was built and dedicated to St. François-de-Sales. The first parish priest was Fr Jean-François de Buisson de Saint-Côme.
The origins of the St. Vincent-de-Paul parish date from March 16th, 1740, when a request by the colony treasurer, Gilles Hocquart, ordered the establishment of two new parishes on Jesus Island. A church was built in St. Rose, but since the settlers in the south coast section had a change of mind, the St. Vincent-de-Paul parish was established only three years later. Meanwhile, from 1740 till 1743, the settlers had to attend religious services in St. François-de-Sales Church or in La Visitation Church in Sault-au-Récollet. In January 1743, a request for establishing a place of worship in St. Vincent-de-Paul was finally sent to the bishop. On February 5th, 1743, Bishop Henri-Marie Dubreuil de Pontbriand, last Bishop of Quebec under the French regime, dismantled the St. François-de-Sales parish and created a new parish entity dedicated to St. Vincent-de-Paul. The canonical erection of the parish will be effective on November 25th, 1841, by Bishop Ignace Bourget, of Montréal.
On February 24th, 1743, the residents authorized the newly elected trustees to purchase a piece a land on which the church and the presbytery will be built. The trustees purchased land belonging to carpenter Jean-Baptiste Quévillon, father of the cofounder of the Écores Workshop, Louis Quévillon. In 1744, Fr Olivier-Marie Semelle, the first parish priest, undertook the construction of a parish church which will be used as a place of worship for the next hundred years. The church, built over an eight-year period by Jean-Baptiste Deguire was located at the foot of the Pinière Hill, facing eastward by the waterside. The exterior alls were made of field stones while the rest was made of a wooden framework which was the usual architectural techniques at the time. The framework, completed in 1749, was erected by Joseph Dufault, of Montréal. The building was then covered with shingles as mentioned in the contract with Louis Vachard, of Montréal. The presbytery was built during the summer period of 1743 and was completed in October.
In the 1800s, the population grew rapidly and the church was considered too small for the needs of the many parishioners. In 1853, Fr Norbert Lavallée, the eleventh parish priest, undertook the construction of the actual church, which is located on the top of the hill and no longer by the waterside. The trustees purchased land from notary Jean-Baptiste Constantin and from his sister Marie-Christine and a small lot from Amélia Merckell. The design of the church was entrusted to architect Victor Bourgeau and its construction to contractor Célestin Labelle and master carpenter Jean-Baptiste Joly. Construction started on May 3rd, 1854. The new building was blessed on December 27th, 1855, by Bishop Joseph Larocque, coadjutor Bishop of Montreal. In 1857, the first church was demolished, but the altars, the pulpit, the pews and the chandeliers were transferred into the new building. The new church was consecrated on May 28th, 1874, by Archbishop Édouard-Charles Fabre, of Montréal.
The building is rectangular with a protruding chancel and a semicircular apse. The lateral walls and the apse are made of field stones, while the facade is paleolith, probably coming from nearby quarries. With its two imposing towers topped by slender steeples, the building presents a remarkable balance and a lot of elegance. The Renaissance-Romanesque-styled interior is remarkable for the appropriateness of its proportions, the balance between its architectural layout and the quality of its elements. The original decoration which combined the pure whiteness of the walls, the columns and the vault, with ornamental elements gilded with gold leaves gave the church a beauty perfectly adapted to its function and to its architectural style. It is indeed one of the most beautiful churches in Québec.
In the 1960s, shortly after Vatican II liturgical reform, the church interior was transformed not always for better. Nevertheless, the parishioners are eager to give its bygone cachet back to the church and the building remains a nice religious monument and a place of worship which invites meditation.
The Organ
A first instrument, built by Eusèbe Brodeur, of St. Hyacinthe, was inaugurated on July 19th, 1877. The instrument was replaced with the actual instrument, built in 1946 by Casavant Frères. The actual instrument is a good example of what was built as medium-sized instruments by Casavant Frères at the time.
Initially installed in the rear gallery, it has been moved into the chancel in the 1960s. Due to lack of space, the pedal's 16' Flute has been removed. This decision was to be an answer to the liturgical needs of the moment. Over the years, the congregation realized that it was not the most brilliant idea. Besides, its location in the sanctuary has an impact on the sonority of the instrument.
In 2008, when the parish priest, Fr François Sarrazin, learned that the organ in St. Philippe Church (Casavant, Opus 440, 1911, 29 stops, 3 manuals and pedal) in Trois-Rivières was up for sale, he communicated with the parish authorities knowing very well that he did not have the necessary funds to purchase the instrument. Finally, the churchwardens, with the authorization from the Bishop of Trois-Rivières, donated this organ free of charge to the St. Vincent-de-Paul parish. Unfortunately, the rear gallery cannot support the added weight without a structural strengthening or a reconstruction. Facing this situation, the project was abandonned.
Grand-Orgue |
Récit |
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Bourdon | 16' | Principal | 8' | |
Montre | 8' | Bourdon | 8' | |
Mélodie | 8' | Viole de gambe | 8' | |
Dulciane | 8' | Voix céleste | 8' | |
Prestant | 4' | Flûte harmonique | 4' | |
Doublette | 2' | 2Nazard | 2 2/3' | |
Mixture | IV | Hautbois | 8' | |
Trompette | 8' | Voix humaine | 8' | |
Tremolo |
Pédale |
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1Principal-basse | 16' | Bourdon | 16' |
Gedeckt (GO) | 16' |
Violoncelle | 8' |
Bourdon (ext) | 8' |
1 | Résultante / Resultant | |
2 | Remplace Violon 4' (2019) / Replace 4' Violon (2019) |