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Casavant, Opus 1459, 1932 / Guilbault-Thérien, 1995
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Le 19 décembre 1898, Mgr Paul Bruchési, archevêque de Montréal, érige canoniquement la paroisse Saint-Denis en détachant son territoire de celui de la paroisse de Saint-Enfant-Jésus. Un projet d'église est mis de l'avant et sera réalisé par étapes. Une première chapelle-église est construite en 1900 dans ce qui sera la crypte de l'église actuelle. Elle est inaugurée en 1901. La deuxième phase, lancée en 1911, consiste en la construction de l'église supérieure. Les plans sont élaborés par l'architecte Joseph Venne (1858-1925) et l'édifice est construit par la firme Martineau et Prénoveau. Elle est inaugurée en 1913.
Au moment de sa construction, les deux clochers sont symétriques. En 1924, la fabrique achète un carillon et décide de rehausser le clocher de droite. En plus du carillon, une horloge à quatre faces, ornée de pièces de céramique colorées et vernissées, est installée. C'est ainsi que le plus court est traversé de plaques de cuivre horizontales, alors que le plus long a davantage les airs d’une tour d’hôtel de ville que d’un clocher d’église.
Le 29 janvier 1931 à minuit trente, le curé de la paroisse, l'abbé G. Alexandre St-Jean, alerte par téléphone les pompiers signalant qu'une épaisse fumée s'échappe du sous-sol de l'église. Accompagné de ses trois vicaires, il tente de pénétrer dans le sanctuaire de l'église pour y sauver les saintes espèces, mais c'est mission impossible, la fumée est trop dense. Le feu qui a débuté dans la chambre aux fournaises du sous-sol de l’église au-dessous de la sacristie n'a pas tardé à se faire un chemin pour atteindre les murs et la toiture de l’église. Vers deux heures du matin, la toiture de l’église s’effondre. L'incendie est maîtrisé vers sept heures du matin ne laissant que les murs extérieurs debout. Les dégâts sont évalués à 350 000 $. Le presbytère a été épargné.
Les offices religieux se transportent aux écoles Lauriers et Champagnat pendant que la reconstruction débute en 1932 en réutilisant les mêmes murs extérieurs.
L'intérieur
L'intérieur présente seize tableaux réalisés par l'artiste Yves-Daniel Thibodeau. Ces tableaux, répartis dans le choeur, les transepts et la nef, représentent les fondateurs de l'Église catholique à Montréal, les saints et bienheureux canadiens ainsi les responsables de différents secteurs religieux et social. On y retrouve sainte Marguerite Bourgeoys, sainte Marguerite D'Youville, saint Frère André, sainte Kateri Tekakwitha, les saints Martyrs canadiens, Mgr Jean-Jacques Lartigue, les Récollets, Jeanne Mance, Paul de Chomedey de Maisonneuve, Jérôme Le Royer de la Dauversière, Mgr Ignace Bourget, mères Rosalie Caron-Jetté, Marie-Anne Blondin, Marie-Rose Durocher et Émilie Gamelin ainsi que Marie Gérin-Lajoie.
L'orgue
Un premier instrument est installé en 1922, Il s'agit de l'opus 921 de la firme Casavant Frères, de Saint-Hyacinthe. L'instrument possède 46 jeux répartis sur trois claviers et pédalier. Cet instrument disparaît dans l'incendie de 1931. Il est remplacé par l'instrument actuel installé en 1932.
En 1991, au moment où l'abbé Pierre Desroches entre en fonction en tant que curé, l’orgue ne possède que quelque quatre jeux en état de jouer. Devant cette situation, il juge irresponsable de le laisser dépérir; deux choix s'imposent : s’en départir ou investir. En investissant, on peut envisager le développement d’activités culturelles, en plus d’avoir un instrument propre à rehausser le culte. Cette dernière solution qui est adoptée. Dans un premier temps, le frère Aurèle Laramée se voit confier le relevage complet de l’instrument. Les fentes de sommiers sont calfeutrées et tous les jeux sont remis en fonction. Dans un deuxième temps, un poste d’organiste titulaire est ouvert spécifiant cette personne qui sera choisie doit s’impliquer dans le développement d’activités culturelles. Un concours exigeant est tenu et l'organiste Réjean Poirier est sélectionné. Il plaide alors pour le fait que l’orgue ne peut être utilisé pour des concerts sans qu’une restructuration sonore d’importance ne soit pas réalisée. Les arguments sont retenus et une procédure d’appel d’offres est lancée. À ce moment, l’instrument est jouable. Il possède un potentiel certain, avec ses 45 jeux répartis sur trois claviers. Ses faiblesses sont celles de beaucoup d’instruments de cette époque (1932) : déséquilibre des plans sonores, avec un Grand-Orgue doté d’une énorme Montre 8’ en zinc, une seule petite Mixture de III rangs (dont un rang de tierce); un Positif à l’anglaise très lointain (Choir), sans Cymbale, avec un jeu de Tierce anémique; un Récit énorme, basé sur un Principal 8’, avec une batterie complète d’anches, mais un Cornet aux tailles minuscules. La pédale présente les unifications usuelles de Bourdon, Violon, Flûte et Bombarde, Trompette et Clairon.
Avec des ressources financières limitées, des choix s’imposent. Par exemple, le fait de n’avoir que quatre combinaisons générales ajustables sur un orgue de cette dimension n’est pas idéal, mais il est préférable d'investir au maximum sur le plan sonore. Un combinateur électronique peut s’ajouter plus tard alors qu’une restructuration sonore se doit d’être équilibrée à toutes les divisions. La soumission de la firme Guilbault-Thérien, de Saint-Hyacinthe, est retenue pour effectuer les travaux.
Le premier besoin est de doter le Grand-Orgue d’un beau Plenum. Au départ, le Prestant est le seul jeu acceptable du Plenum; il est recyclé en Montre 8’ et le reste de la pyramide est complété de tuyauterie neuve, de meilleure qualité et aux tailles qui conviennent. Un facteur d’orgues français nousfait parvenir copie de documents inédits provenant des ateliers de Cavaillé-Coll concernant les tailles et les différentes échelles utilisées par ce grand maître. La Montre 16’ est conservée et égalisée. Partant d’une belle pyramide de 16’, elle est complétée d’une Grande Fourniture et d’une Mixture. Un Plenum aussi grandiose se doit d'être appuyé par des anches d’égale qualité; les Trompette et Clairon sont donc dotés d’anches de type Cavaillé-Coll de fière allure. Le choix le plus difficile est de sélectionner les jeux bouchés; dans son esthétique romantique, l’instrument réclame une bonne base de 8’. Le Bourdon est le choix le plus évident comme premier support à la Montre, la Gambe apparaît aussi indispensable pour préserver la définition de l’enveloppe sonore. À la Flûte 4’, la Quinte est préférée.
Les grands instruments d’esthétique française romantique offrent une progression remarquable des plans sonores dans la combinaison usuelle : Récit, Récit/Positif, et Récit-Positif/Grand-Orgue. Sur cet instrument, il fallait donc rétablir une meilleure complémentarité entre les deuxième et troisième plans. C’est ce qui a amené à descendre les Principaux du Récit au Positif et à compléter la pyramide avec une Doublette et une Cymbale progressive. Le jeu de Tierce est recomposé avec des tailles françaises, les flûtes réharmonisées, de même que la Clarinette. Un Plenum basé sur le 4’ est ajouté au Récit avec un Plein-Jeu; les jeux de Bourdon 16’ et 8’ ainsi que la Flûte 4’ sont retouchés, tout comme les Gambe et Céleste. La batterie d’anches est égalisée mais conservée de nature harmonique. La division de pédale est égalisée et rééquilibrée en fonction du nouvel ensemble. L’extension existante du Bourdon 16’ du Récit est modifiée pour en faire une Quinte 10 2/3’.
Un inverseur Positif/Grand-Orgue est ajouté à la console afin de pouvoir exploiter cette partie du répertoire, propre à un instrument de ce type, qui requiert un Grand-Orgue au premier clavier. Deux appels d’anches (Récit; GO & Pédale) sont aussi ajoutés.
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On December 19th, 1898, Archbishop Paul Bruchési, of Montreal, canonically established St. Denis parish by taking territory from St. Enfant-Jésus parish. The project for the construction of a church was set up and will be carried out stage-by-stage. As the first stage, a chapel was built in 1900 that is now the crypt of the actual church. It was inaugurated in 1901. The second stage, started in 1911, included the construction of the upper church. Plans were prepared by architect Joseph Venne (1858-1925) and construction work was entrusted to contractors Martineau et Prénoveau. It was inaugurated in 1913.
At the time of its construction, the bell towers were symmetrical. In 1924, the parish purchased a carillon and decided to raise the tower on the right side. Besides a carillon, a four-face clock, decorated with colored and glazed ceramic, was installed. This is why the shortest one is crossed with copper plates while the highest looks like a city hall tower rather than a church bell tower.
On January 29th, 1931, at 12.30 am, the parish priest, Fr G. Alexandre St-Jean, alerted the firefighters by phone mentioning that thick smoke was coming out from the basement of the church. Accompanied with his three curates, he tried to enter the chancel of the church to save the sacred species, but it was an impossible mission, the smoke was too thick. The fire which started in the furnace room in the basement of the church located immediately below the sacristy did not take long before finding its way to the walls and the roofing of the church. At about 2 am, the roofing of the church collapsed. Fire was under control at about 7 am, leaving only the exterior walls standing. Damage was assessed at $350,000. The presbytery was spared.
Religious services were moved to Laurier and Champagnat schools while reconstruction started in 1932 reusing the same exterior walls.
The Interior
The interior presents sixteen paintings executed by artist Yves-Daniel Thibodeau. These paintings, disseminated in the chancel, the transept and the nave, portrait the founders of the Catholic Church in Montréal, Canadian saints and representatives from religious and social areas. They are St. Marguerite Bourgeoys, St. Marguerite D'Youville, St. Brother André, St. Kateri Tekakwitha, Sts. Canadian Martyrs, Bishop Jean-Jacques Lartigue, the Récollets Fathers, Jeanne Mance, Paul de Chomedey de Maisonneuve, Jérôme Le Royer de la Dauversière, Archbishop Ignace Bourget, Mothers Rosalie Caron-Jetté, Marie-Anne Blondin, Marie-Rose Durocher and Émilie Gamelin, as well as Marie Gérin-Lajoie.
The Organ
A first instrument was installed in 1922. It was opus 921 by Casavant Frères, of St. Hyacinthe. The instrument had 46 stops over three manuals and pedal. This instrument was destroyed in the 1931 fire. It was replaced with the actual instrument installed in 1932.
In 1991, when Fr Pierre Desroches was appointed as the parish priest, the organ had only about four stops in playing condition. Facing this situation, he considered irresponsible to let it decline even farther; two choices were obvious: to get rid of it or to invest. By investing, the instrument could be used in the development of cultural activities, besides having a proper instrument for worship. This last choice was adopted. At first, Br Aurèle Laramée was entrusted with the full restoration of the instrument. Cracks in windchests were filled and all the stops were put back into action. Then, a position of main organist was opened with the mention that the selected incumbent would have to get involved in the development of cultural activities. A demanding competition was set up and organist Réjean Poirier was selected. He pleaded for a complete tonal restructure if the organ is to be used for concerts. Arguments were accepted and a call for tenders was launched. At that time, the instrument was playable. It had a certain potential with its 45 stops over three manuals and pedals. Its weaknesses were typical to those found in many instruments from that era (1932): tonal structure imbalance, with a Grand-Orgue division endowed with a huge zinc 8' Montre and with only a small III-rank Mixture (including a rank of Third); a very distant English-style Positif (Choir) division, without a Cymbal, with an anemic Tierce stop; a huge Récit division based on an 8' Principal with a full battery of reeds, but a small sized Cornet. The Pedal division presented the common unification for Bourdon, Violin, Flute and Bombarde, Trompette and Clairon.
With restricted financial resources, choices were required. For instance, having only four adjustable general combinations on an organ of this size was not ideal, but it was wiser to invest the maximum on the tonal structure. An electronic combinator can always be added later while the tonal restructure has to be balanced between all divisions. The proposal submitted by the Guilbault-Thérien firm, of St. Hyacinthe, was accepted.
The first requirement was to endow the Grand-Orgue division with a nice Plenum. To start with, the Prestant was the only acceptable stop in the Plenum; it was recycled as an 8' Montre and the rest of the tonal pyramid were filled with new, better quality and in the right sizes pipework. A French organbuilder sent us a copy of unpublished documents coming from Cavaillé-Coll workshops concerning sizes and scales used by this master. The 16’ Montre was retained and revoiced. As the starting point of a nice 16' pyramid, it was supplemented with a Grande Fourniture and a Mixture. Such a grand Plenum had to be supported by equal quality reeds; the Trompette and the Clairon were therefore modified to become proud Cavaillé-Coll type reeds. The most difficult choice was to select the Principals chorus; in its romantic aesthetics, the instrument had a good amount of 8' foundation stops. The Bourdon was the most obvious choice as first support for the Montre, the Gambe appeared necessary to preserve the definition of the tonal envelope. The Quinte was preferred to the 4' Flute.
Large French romantic instruments present a remarkable progress in tonal structure within the usual combination: Récit, Récit/Positif, and Récit-Positif/Grand-Orgue. On this instrument, it was therefore necessary to restore a better complementarity between the second and third divisions. It is what led to transfer the Récit Principals to the Positif and to supplement the pyramid with a Doublette and a progressive Cymbale. The Tierce stop was rebuilt in French sizes, the Flutes were revoiced as well as the Clarinet. A Plenum based on the 4’ was added to the Récit with a Plein-Jeu; the 16' and 8' Bourdon as well as the 4' Flute, the Gambe and the Céleste were revised. The reed battery was revoiced but retained as harmonic in nature. The Pedal division was revoiced and readjusted to the new structure. The existing extension of the Récit 16' Bourdon was modified to become a 10 2/3' Quinte.
A Positif/Grand-Orgue manual transfer was added to the console to meet the specific repertoire requesting the Grand-Orgue manual to be in the first keyboard. Two reeds ventils (Récit; GO and Pedal) were also added.
II. Grand-Orgue |
III. Récit |
|||
---|---|---|---|---|
Montre | 16' | Bourdon | 16' | |
Montre | 8' | Bourdon | 8' | |
Gambe | 8' | Viole de gambe | 8' | |
Bourdon | 8' | Voix céleste | 8' | |
Prestant | 4' | Prestant | 4' | |
Quinte | 2 2/3' | Flûte harmonique | 4' | |
Doublette | 2' | Flûte | 2' | |
Fourniture | II-III | Plein Jeu progressif | III-V | |
Plein Jeu | IV | Cornet 8' | V | |
Trompette | 8' | Trompette | 16' | |
Clairon | 4' | Trompette | 8' | |
Hautbois | 8' | |||
Voix humaine | 8' | |||
Tremblant |
I. Positif |
Pédale |
|||
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Principal | 8' | Flûte (ext) | 16' | |
Bourdon à cheminée | 8' | Violon (ext) | 16' | |
Prestant | 4' | Bourdon (ext) | 16' | |
Flûte à cheminée | 4' | Quinte (REC) | 10 2/3' | |
Nazard | 2 2/3' | Flûte | 8' | |
Doublette | 2' | Violoncelle | 8' | |
Tierce | 1 3/5' | Bourdon | 8' | |
Larigot | 1 1/3' | Flûte (ext) | 4' | |
Cymbale progressive | III-IV | Bombarde (ext) | 16' | |
Clarinette | 8' | Trompette | 8' | |
Tremblant | Clairon (ext) | 4' |