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Casavant, Opus 36, 1892 / Opus 959, 1922
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La maison mère
La communauté des Soeurs de la Charité de Montréal dite des Soeurs Grises a été fondée en 1737 par sainte Marguerite d'Youville (Marie-Marguerite Dufrost de Lajammerais, veuve d'Youville, 1701-1771). En août 1747, les religieuses prennent temporairement le relais à l'ancien hôpital général de Montréal construit de 1692 à 1697 à la Pointe-à-Callières dans le Vieux-Montréal par les Frères Charon ou Frères hospitaliers de la Croix et de Saint-Joseph, une communauté hospitalière et enseignante fondée en 1692 par Jean-François Charon de la Barre (1654-1719). C'est le 6 octobre 1747 que la congrégation prend officiellement l'hôpital en charge. Détruit par le feu en 1765, l'hôpital est reconstruit et agrandi à plusieurs reprises au XVIIIe siècle et au début du XIXe siècle à mesure que les besoins se font sentir. L'ensemble architectural est désigné : maison de mère d'Youville, couvent des Sœurs Grises ou hôpital général de Montréal. Abandonné en 1871, le site accueille des fonctions commerciales jusqu’en 1980 puis, après restauration, les religieuses reviennent et y logent leurs services administratifs.
À partir de 1860, les congrégations religieuses féminines quittent le Vieux-Montréal où elles s’étaient établies sous le Régime français. Elles s’y trouvent à l’étroit avec leurs recrues plus nombreuses et une clientèle sans cesse croissante. Leurs vastes sites, stratégiquement situés, sont convoités pour des usages commerciaux qui en requièrent le démembrement. Les Soeus Grises présentent, en 1854, aux autorités ecclésiastiques un plan stratégique de développement qui dresse d’abord un sombre constat de l’état des lieux dans le vieil hôpital général. Trois options sont présentées: agrandir l’hôpital et l’asile Saint-Joseph existants pour augmenter la capacité d’accueil; agrandir l’hôpital existant et bâtir « au grand air » un vaste orphelinat; ou vendre l’hôpital actuel et utiliser les sommes obtenues, estimées à 80 000 louis, pour acquérir une ferme de 100 arpents, voisine du terrain des Sulpiciens à la montagne, et y bâtir un hôpital assez vaste pour y réunir tous les pauvres et en augmenter de moitié leur nombre.
Le 16 juillet 1856, Olivier Berthelet (1798-1872) fait don à la communauté d’un verger de huit arpents situé dans le village alors en développement de Côte-Saint-Antoine (Westmount), aux limites ouest de la cité de Montréal. Le don de ce terrain incite les religieuses à acquérir des lots voisins. En 1857, elles y font l’acquisition d’un terrain considérable, contenant en superficie environ 45 arpents, pour la somme de 43 000 $; ce lot est considérablement agrandi en 1858 par d’autres acquisitions limitrophes.
Face à cette situation, le supérieur ecclésiastique des Soeurs Grises, le sulpicien Mathurin Clair Bonissant (1816-1886), juge que les terres acquises sont trop éloignées et intervient auprès de Mgr Ignace Bourget (1799-1885), évêque (1840-1876) de Montréal, pour obtenir un terrain qui serait plus convenable. En 1861, Mgr Bourget invite les Sulpiciens à offrir aux religieuses un terrain situé à l'intersection de la rue Guy et de la nouvelle rue Dorchester (maintenant René-Lévesque). Ce terrain, dit de la Croix-Rouge, est le résultat d'une lotisation effectuée le 2 novembre 1859 à partir du domaine de la montagne et dont une partie est acquise, le 20 juillet 1860, par un certain James Mullins. Le 19 mars 1861, les religieuses achètent des Sulpiciens, au terme d’un marathon de négociations, ce vaste terrain d’une superficie de quelque douze arpents au coût de £1 000 l’arpent. Elles remembrent le terrain initial en rachetant les portions acquises par James Mullins. Les travaux de construction commencent en 1868 sous la direction de l'architecte Victor Bourgeau (1809-1888). En décembre, la pierre est amenée pour construire l'hôpital. Le plan de l’architecte est ambitieux. Il prévoit un bâtiment en forme de « H » doté d’une chapelle en son centre. La section du côté est (aile Guy) doit abriter la communauté et la section ouest (aile Saint-Mathieu), les vieillards, infirmes et orphelins.
En 1871, la partie réservée à la communauté est achevée comme prévu et les religieuses quittent leur couvent du Vieux-Montréal pour s’y établir. Le reste du projet n’est pas achevé, car l’aile du côté ouest sera construite, en 1900, selon les plans de l'architecte Joseph Venne (1858-1925). Au fil du temps, des constructions subséquentes rétablissent une certaine symétrie en façade. En 1918, à la suite d'un incendie, l'aile sud-ouest est reconstruite selon les plans de l'architecte Alphonse Piché (1874-1938). À ce jour, le bâtiment construit le long de l’actuelle rue Guy n’a pas subi de modifications majeures si ce n’est des additions à l’arrière pour y loger la chambre des bouilloires (1932) et des cuisines (1946).
C’est le projet de vente du site à un promoteur, en novembre 1974, et l’intention de celui-ci d’ériger des édifices en hauteur autour d’un couvent recroquevillé qui ont établi le « domaine des Sœurs Grises » comme un nouveau sujet d’intérêt patrimonial. Si le classement de la chapelle au titre d' « immeuble patrimonial » a été décrété dans l’urgence le 5 novembre 1974 par le ministère des Affaires culturelles, des études subséquentes mènent celui-ci à classer, le 1er janvier 1976, l’ensemble de la propriété comme un « site historique ».
En 2007, l'Université Concordia fait l'acquisition de l'ensemble de la propriété pour y loger sa Faculté des arts avec un accord de prise de possession graduelle s’étendant jusqu’en 2022. L'entente prévoit un développement en quatre phases dont deux sont déjà réalisées : la première (la partie ouest) en février 2007 et la seconde (la partie centrale et la chapelle) en février 2011. Les sections restantes du domaine passeront aux mains des universitaires en 2018 et en 2022.
La chapelle
La chapelle, conçue par l'architecte Victor Bourgeau et dédiée à l'Invention/Découverte-de-la-Sainte-Croix, constitue l'élément central du couvent. Elle mesure 53 mètres (174 pieds) de long sur 10,5 mètres (64 pieds) de large avec un transept de 33,5 mètres (110 pieds) et un clocher qui s'élève à 69 mètres (226 pieds) du sol. Toutes les ailes s'articulent de part et d'autre de son axe longitudinal. Construite selon un plan basilical, elle s'inspire de la tradition romane française du début du XIe siècle. Sa façade s'organise autour d'une tour centrale à quatre étages couronnée d'une magnifique flèche octogonale. La chapelle, dont la construction a débuté en 1874, est ouverte au culte le 23 décembre 1878, et consacrée le 3 juillet 1883. Elle est de forme latine avec choeur en saillie et chevet en hémicycle. Elle contient des vitraux, réalisés par la maison Champigneulle de Bar-le-Duc (France), et installés vers 1878. La flèche, conçue par les architectes Albert Mesnard (1847-1909) et Maurice Perreault (1857-1909), date de 1890. La même année, les mêmes architectes installent quatre poutrelles de renforcement en acier ornées de motifs floraux et de volutes, décorant de manière originale la croisée.Quant à l'intérieur, les travaux sont confiés à Victor Bourgeau et son associé Étienne-Alcibiade Leprohon (1842-1902). Le mobilier est conçu et exécuté sous la supervision du sulpicien Bonissant et grâce à la générosité de Anna-Maria Devins-Tiffin, soeur de Magaret Devins, une religieuse de la communauté. Non seulement elle finance une partie du mobilier, mais elle fournit les sommes nécessaires à l'achat des six grands tableaux qui ornent le choeur.
Parmi le mobilier, le maître-autel et les deux autels latéraux (Père éternel et Sacré-Coeur), conçus par Bourgeau et Leprohon, sont réalisés, en 1883, par le marbrier sculpteur Michael John O'Brien (?-1885): 3 000 $, payés par Richard Devins et le père Bonissant pour le premier, et 1 400 $ chacun, payés par Alfred Larocque et le sulpicien Joseph Toupin (1814-1896) pour les autres. La chapelle conserve aussi d'anciens autels provenant de l'ancienne maison mère: Notre-Dame-de-Pitié et Saint-Joseph réalisés en 1857 et 1858 dans un atelier interne, ainsi que les anciens autels latéraux, l'un produit par Philippe Liébert (1733-1804), en 1790, et l'autre, par l'atelier des Écorres, en 1795.
La chapelle contient plusieurs oeuvres d'art dont certaines ont été commandées à des artistes français ou canadiens par la communauté, alors que d’autres constituent des dons de la part de bienfaiteurs, parfois anonymes. Certains tableaux datent de l'époque de la fondatrice ou étaient installés dans la maison du Vieux-Montréal. Parmi ces dernières: une Sainte Famille à Nazareth (Bazin, 1830) et un Saint Roch (anonyme, 1847). Pour le choeur de la nouvelle chapelle, la communauté commande, au coût de 690 $ pièce, six toiles à Urbain Bourgeois (1842-1911): la découverte des trois croix par sainte Hélène, le miracle de la vraie croix, le Père éternel, saint André saluant sa croix, ainsi qu'un Sacré-Coeur et un Saint François d'Assise lesquelles sont réalisées en 1885 et 1886. Sur le mur arrière de la chapelle, deux grands tableaux commandés par le sulpicien Étienne-Michel Faillon (1800-1862) et réalisés par Antoine-Victor-Léopold Durangel (1828-1898) l'un en 1853 et l'autre en 1855. Ils relatent des épisodes de la vie de mère d'Youville. Les tableaux illustrant les stations du Chemin de la Croix sont d'un auteur inconnu et sont installés le 23 juin 1883.La décoration intérieure, qui date d'entre 1909 et 1926, est réalisée par Toussaint-Xénophon Renaud (1860-1946). Le plancher du sanctuaire, fabriqué de trois essences de bois, a été offert par Charles-Séraphin Rodier (1797-1890), maire (1858-1862) de Montréal, le jour de la profession de sa fille.
La dernière messe dans la chapelle a lieu le 1er janvier 2013. Celle-ci est recyclée en salle de lecture. Les bancs ont été déménagés dans la basilique de l'Oratoire Saint-Joseph. Les restes mortels de sainte Marguerite d’Youville, placés sous l’autel principal en 1996, ont été transférés, en 2010, au Sanctuaire Sainte-Marguerite-d'Youville, de Varennes, son lieu de naissance. Les Sœurs Grises continueront cependant de gérer en fiducie la crypte située sous la chapelle. En effet, une étude a révélé que certaines soeurs inhumées dans la crypte sont décédées de maladies contagieuses ce qui implique que leurs dépouilles doivent demeurer sur place, dans un caveau scellé. Une couche de béton scelle aujourd'hui les quelque 275 sépultures exécutées de 1878 jusqu'à la fin du XIXe siècle y compris celles transférées de la première maison mère.
L'orgue
Un premier orgue dans la chapelle est inauguré le 8 juin 1848, jour de la Pentecôte. Selon toute vraisemblance, c'est un instrument plutôt modeste. Acheté à Samuel Russell Warren de Montréal, il est payé grâce à un don reçu de Peter Devins comme cadeau à sa fille Margaret, alors novice dans la congrégation et qui devient effectivement leur première organiste. Trois jours plus tard, un récital d'inauguration est donné par le sulpicien Arsène-Lazare Babarin (1812-1874), musicien réputé qui a aussi été consultant pour l'achat de l'instrument.
En 1892, l'orgue Warren est remplacé par un nouvel instrument construit par Casavant. Les religieuses signent le contrat le 6 octobre 1892, et le reçoivent le 19 décembre de la même année. Le concert inaugural est donné, le 24 décembre, par soeur Margaret Devins. Encore une fois, sa famille a fait un don couvrant les frais d'acquisition de l'orgue (2 000 $), cette fois en mémoire du jeune frère de soeur Margaret, Richard J. Devins.
Le nouvel orgue à traction mécanique possède 15 jeux répartis sur deux claviers de 58 notes chacun et d'un pédalier concave de 30 notes. Le Grand-Orgue est doté de 8 jeux et le Récit expressif, de 5 jeux. La Pédale compte 2 jeux indépendants. Le buffet, en imitation de chêne, est fait dans le style de la chapelle. Les tuyaux de façade sont recouverts de bronze doré et de rouge marron. La console est attachée. Les seules modifications sur cet orgue ont été faites en décembre 1921, lorsqu'une soufflerie électrique est installée pour suppléer au système manuel, et dans les années 1940, lorsque la pompe manuelle est enlevée.
Trente ans après son installation, soit en 1922, l'orgue est reconstruit par Casavant. La traction mécanique est alors remplacée par une traction tubulaire pneumatique. Tous les tuyaux, le buffet sans modification, le soufflet, la soufflerie, la charpente et la boîte expressive de l'ancien instrument sont conservés. Cette fois, un ami anonyme paie les coûts de l'opération (3 000 $). La console est séparée du buffet, renversée et placée à l'avant de la tribune afin de faciliter la tâche de l'organiste. L'étendue des claviers est élargie à 61 notes, mais la pédale conserve ses 30 notes.
L'orgue actuel est celui de 1922, sans modifications importantes, et il est en très bon état. Les tuyaux de façade en zinc peints au pochoir sont, sans aucun doute, le détail le plus intéressant de l'instrument. Du point de vue strictement instrumental, la plupart des tuyaux datent de 1892 et sont caractéristiques de l'époque. C'est essentiellement un instrument modeste et beau et d'une grandeur moyenne, sans être exceptionnel.
Karl J. Raudsepp
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The Mother House
The congregation of the Sisters of Charity of Montréal or the Grey Nuns was founded in 1737 by St. Marguerite d'Youville (Marie-Marguerite Dufrost de Lajammerais, widow d'Youville, 1701-1771). In August 1747, the congregation temporarily took over the former Montréal General Hospital, built between 1692 and 1697 in Pointe-à-Callières in Old-Montréal by the Charon Brothers or the Holy Cross and St. Joseph Hospitallers Brothers, and hospitaller and teaching congregation founded in 1691 Jean-François Charon de la Barre (1654-1719). On October 6, 1747, the congregation officially took over the hospital. Destroyed by fire in 1765, the hospital was rebuilt and enlarged again and again in the 18th century and early in the 19th century as needs required. The architectural group was named mother d'Youville's home, the Grey Nuns convent or Montréal General Hospital. Abandoned in 1871, the site housed commercial activities until 1980 when, after the restoration, the nuns came back and now use it as their administrative center.
Starting in 1860, female religious congregations left Old-Montréal where they had settled under the French Regime. They were hemmed in with their numerous recruits and a continuously growing number of customers. Their large sites, strategically located, were coveted for commercial activities which meant their dismembering. The Grey Nuns submitted, in 1854, to their ecclesiastical authorities a strategic development plan which first established a bleak report concerning the old general hospital's condition. Three options were presented: the enlargement of the existing hospital and St. Joseph Asylum to increase the capacity; the enlargement of the existing hospital and the construction « in the great outdoors » of a large orphanage; or the sale of the actual hospital and the use of the money, estimated at 80,000 louis, to acquire a 100-acre farm neighboring the Sulpicians' domain at the mountain and to build a rather large hospital to house all the actual poor and increase their number by half.
On July 16, 1856, Olivier Berthelet (1798-1872) donated to the congregation an eight-acre orchard located in the developing Côte-Saint-Antoine Village (Westmount), on the west side of the City of Montréal. This donation encouraged the nuns to acquire neighboring lots. In 1857, they purchased a considerable piece of land, about 45 acres, for $43,000; this lot was considerably enlarged in 1858 by other neighboring acquisitions.
Faced with this situation, the Grey Nuns' ecclesiastical superior, Sulpician Mathurin Clair Bonissant (1816-1886), judged that the acquired lands were too far remote and called upon Ignace Bourget (1799-1885), bishop (1840-1876) of Montréal, to acquire land which would be more appropriate. In 1861, Bishop Bourget invited the Sulpicians to offer the nuns a piece of land located at the corner of Guy Street and of the new Dorchester (now René-Lévesque) Street. This piece of land, known as the Red Cross lot, was the result of a subdivision carried out on November 2, 1859, from the Mountain domain and part of which was acquired, on July 20, 1860, by a certain James Mullins. On March 19, 1861, the nuns purchased from the Sulpicians, following a marathon of negotiations, this large piece of land of about 12 acres at the cost of £1,000 an acre. They consolidated the initial lot by purchasing back the sections acquired by James Mullins. Construction work started in 1868, under the supervision of architect Victor Bourgeau (1809-1888). In December, stone was carried in to build the hospital. The architect's project was ambitious. He planned for an H-shaped building with a chapel in its center. The east wing (Guy Street) to house the congregation and the west wing (St. Mathieu Street) to house the elderly, the disabled and the orphans.
In 1871, the wing reserved for the congregation was completed as planned and the nuns left their Old-Montréal convent to settle in it. The rest of the plan was not completed, the west wing will be built, in 1900, according to plans by architect Joseph Venne (1858-1925). Over the following years, subsequent constructions restored a certain symmetry in the facade. In 1918, following a fire, the southwest wing was rebuilt according to plans by architect Alphonse Piché (1874-1938). Up to this day, the building along Guy Street has never received major modifications except for additions in the back for the boiler room (1932) and the kitchens (1946).
It is the project for the sale of the site to a promoter, in November 1974, and his intention to establish high-rise buildings around a huddled up convent that created the « Grey Nuns domain » as a new heritage project. If the classification of the chapel as a « heritage building » was decreed in emergency on November 5, 1974, by the Ministry of Cultural Affairs, subsequent studies led to classify the whole domain, on January 1, 1976, as a « heritage site ».
In 2007, Concordia University purchased the whole domain to house its Arts Department with a gradual possession agreement stretching until 2022. The agreement includes a development plan in four stages among which two are already implemented: the first one (the west section) in February 2007, and the second (the central section and the chapel) in February 2011. The remaining sections will be handed over in 2018 and in 2022.
The Chapel
The chapel, designed by architect Victor Bourgeau and dedicated to the Invention/Discovery of the Holy Cross, is the central building of the convent. It measures 174 feet (53 meters) long by 64 feet (19.5 meters) wide and 110 feet (33.5 meters) at the transept. The bell tower reaches 226 feet (69 meters) from the soil. All wings hinge on both sides of its longitudinal axis. Built along the basilical style, it is based upon the early 11-century French Romanesque tradition. Its facade is built around a four-floor central tower topped by a magnificent octagonal spire. The chapel, whose construction began in 1874, was opened for services in December 1878, and was consecrated on July 3, 1883. It has a Latin cross shape with a protruding chancel and a semicircular apse. It houses stained glass windows executed by the Champigneulle firm, from Bar-le-Duc (France), and installed around 1878. The steeple, designed by architects Albert Mesnard (1847-1909) and Maurice Perreault (1857-1909), is from 1890. The same year, the same architects installed four strengthening steel girders decorated with flower patterns and volutes, an original way to ornate the crossing.
Work on the interior was entrusted to architects Victor Bourgeau and his associate,Étienne-Alcibiade Leprohon (1842-1902). The furnishings were designed and executed under the supervision of Sulpician Bonissant, and thanks to donations from Anna-Maria Devins-Tiffin, sister of Magaret Devins, a nun in the congregation. Not only did she finance most of the furnishings, but she also contributed to the purchase of the six large paintings for the chancel.
Among the furnishings, the main altar and the two lateral altars (Eternal Father and Sacred Heart), designed by Bourgeau and Leprohon, were executed, in 1883 by marble sculptor Michael J. O'Brien (?-1885): $3,000 paid by Richard Devins and Fr Bonissant for the first one, and $1,400 each for the two others paid by Alfred Larocque Fr Joseph Toupin (1814-1896). The chapel also houses altars coming from the former mother house: Pieta and St. Joseph executed in 1857 and 1858 in an internal workshop, and the former lateral altars, one executed by Philippe Liébert (1733-1804), in 1790, and the other one by the Ecorres Workshops, in 1795.
The chapel houses several works of art among which some were ordered to French or Canadian artists by the congregation, while others are donations from benefactors, sometimes unknown. Some paintings date from the founder's era or were installed in the Old-Montréal convent. Among the last ones : a Holy Family in Nazareth (Bazin, 1830) and a St. Roch (anonymous, 1847). For the new chapel's chancel, the congregation commissioned, at the cost of $690 piece, six paintings to Urbain Bourgeois (1842-1911): the discovery of the three crosses by St. Helena, the miracle of the true cross, the Eternal Father, St. Andrew welcoming his cross, and a Sacred Heart and a St. Francis of Assisi, which were executed in 1885 and 1886. On the chapel's rear walls, there are two large paintings commissioned by Fr Étienne-Michel Faillon (1800-1862) and executed, one in 1853 and the other in 1855, by Antoine-Victor-Léopold Durangel (1828-1898) and depicting scenes from mother d'Youville's life. The paintings illustrating the Stations of the Cross are from an anonymous artist and were installed on June 23, 1883.
The interior decoration, which dates from 1909 and 1926, was executed by Toussaint-Xénophon Renaud (1860-1946). The sanctuary floor, made of three wooden essences, was given by Charles-Séraphin Rodier (1797-1890), mayor (1858-1862) of Montréal, the day his daughter joined the congregation.
The last mass was celebrated in the chapel on January 1, 2013. The chapel is now recycled as a reading room. Pews were moved in the basilica of the St. Joseph Oratory. St. Marguerite d'Youville's mortal remains, which were located under the main altar since 1996, were transferred, in 2010, to the St. Marguerite-D'Youville Shrine, in Varennes, her birth place. The Grey Nuns will, however, continue to manage, in trust, the crypt located under the chapel. In fact, a study revealed that some sisters buried in the crypt died of infectious diseases which means that their remains must stay in place, in sealed vaults. A concrete floor now seals the about 275 burials carried out from 1878 till the end of the 19th century including those transferred from the first mother house.
The Organ
The first organ in the chapel was inaugurated on June 8, 1848, on Pentecost Sunday. In all probability, it was a rather small instrument. Purchased from Samuel Russell Warren from Montréal, it was paid for thanks to a donation from Peter Devins who offered the organ as a gift to his daughter Margaret, a novice in the congregation and who became their first organist. Three days later, an inaugural recital was given by the Sulpician Arsène-Lazare Babarin (1812-1874), a well-known musician who also acted as a consultant for the purchase of the instrument.
In 1892, the Warren organ was replaced by a new instrument built by Casavant. The congregation signed the contract on October 6, 1892, and the organ was delivered on December 19 of the same year. On December 24, the inaugural concert was given by Sister Margaret Devins. Once more, her family paid for the construction of the organ ($2,000), this time in memory of Sister Margaret's brother, Richard J. Devins.
The new mechanical action organ had 15 stops on two 58-note manuals and a 30-note concave pedalboard. The Grand-Orgue had 8 stops, the enclosed Récit, 5 stops and the Pedal, 2 independent stops. The oak organcase is built according to the style of the chapel. The facade pipework was covered with gilded bronze and chestnut-color patterns. The console was attached. The only modifications on this organ were carried out in December 1921, when an electric blower replaced the existing manual system, and in the 1940s, when the manual pump was removed.
In 1922, thirty years after its installation, the organ was rebuilt by Casavant. The mechanical action organ was rebuilt as a tubular pneumatic instrument. All the existing pipework, the unmodified organcase, the bellows, the blower, the structure and the swell box of the former instrument were retained. This time, an anonymous friend paid the expenses ($3,000). At the same time, the console was detached, inverted and relocated in the front of the gallery. Manuals were enlarged to 61 notes but the 30-note pedalboard was unchanged.
The actual instrument is the 1922 instrument, without major modifications, and it is very good condition. The stenciled-painted lead facade pipework is, without any doubt, the most interesting detail about this instrument. Most of the pipework come from the 1892 instrument and the sound is characteristic of the time. It is essentially a medium-sized instrument, modest and beautiful, without being exceptional.
Karl J. Raudsepp
Grand-Orgue |
Récit |
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Bourdon | 16' | Principal | 8' | |
Montre | 8' | Bourdon | 8' | |
Mélodie | 8' | Viole de gambe | 8' | |
Dulciane | 8' | Voix céleste | 8' | |
Prestant | 4' | Flûte harmonique | 4' | |
Nazard | 2 2/3' | Hautbois-Basson | 8' | |
Doublette | 2' | Tremolo | ||
Clarinette | 8' |
Pédale |
|
---|---|
Bourdon | 16' | Bourdon | 8' |
Flûte | 8' |