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Mitchell-Brodeur 1883 / Brodeur-Casavant, Opus 1557, 1943 / Guilbault-Thérien 1987
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Saint-Jean-Port-Joli, dont les origines remontent au XVIIe siècle, est une municipalité située à 120 km (75 milles) à l'est de la ville de Québec, dans la municipalité régionale de comté de L'Islet dans la région de Chaudière-Appalaches. La mention « Port-Joli » vient sans doute du nom de la rivière Port Joli qui est un affluent de la rive sud du fleuve Saint-Laurent et qui se déverse au sud-ouest de son territoire.
Historique
Saint-Jean-Port-Joli fait partie de la seigneurie de Port-Joly concédée par le gouverneur Louis de Buade, comte de Frontenac, le 25 mai 1677 à Noël Langlois-Traversy (1651-1693). Elle comprend deux lieues de terre de front le long du fleuve Saint-Laurent du côté sud avec deux lieues de profondeur. Les premiers défricheurs, Jean-Nicolas Durand (1653-1740) et Joseph Caron (1652-1711), s'établissent, vers 1680, de part et d'autre sur les rives de la rivière Trois-Saumons.
Charles Aubert de la Chesnaye (1632-1702) achète la seigneurie le 19 novembre 1686. Son fils, Pierre Aubert (1672-1731) prend le surnom « de Gaspé » vers 1700. Au décès de son père, il faut vendre des terres pour payer des dettes. Il rachète la seigneurie et en devient le seigneur le 20 septembre 1702. Cette seigneurie reste dans cette famille jusqu'à l'abolition du régime seigneurial le 18 décembre 1854. Le dernier seigneur aura été Philippe Aubert de Gaspé (1786-1871).
Tout comme les autres villages entre Rivière-Ouelle et Beaumont, toutes les maisons (sauf de très rares exceptions) sont brûlées durant la Conquête, le 4 ou le 5 août 1759, par le régiment des Fraser Highlanders commandé par le major George Scott sur les ordres du général britannique James Wolfe. Selon les ordres du général, la petite chapelle construite en 1737 est épargnée. Le village se releva graduellement.
Devenue municipalité le 1er juillet 1845, elle est regroupée, le 1er septembre 1847 pour former le comté de L'Islet. Redevenue municipalité sous le nom de « Port Joli » le 1er juillet 1855, celle-ci adopte le nom de « Saint-Jean-Port-Joli » le 15 mars 1969.
L'église
Le territoire, desservi en tant que mission d'abord par le curé de Cap-Saint-Ignace et par la suite par celui de L'Islet, est érigé canoniquement en paroisse le 20 septembre 1721. En 1737, une chapelle, dédiée à saint Jean, est construite sur le domaine seigneurial à environ 1,6 km (un mille) à l'ouest de l'église actuelle. Pour cette chapelle, Pierre-Noël Levasseur (1690-1770), de Québec, réalise un tabernacle en bois sculpté et doré. Malgré la présence de cette chapelle, il semble que de nombreux résidents du lieu se rendent soit à la chapelle Saint-Ignace-de-Loyola de Cap-Saint-Ignace dès 1683 située à 31 kilomètres (20 milles) à l'ouest ou à la chapelle Notre-Dame-de-Bonsecours à L'Islet dès 1699 située à 18 kilomètres (11 milles) à l'est pour assister aux services religieux. Entre-temps, la chapelle seigneuriale est devenue trop exiguë.
Le 13 octobre 1753, le seigneur Ignace Aubert de Gaspé (1714-1787) pose un premier geste en vue de la construction d'une église et fait arpenter, par Olivier de Kervezo, le terrain qu'il destine à sa construction ainsi qu'à celle d'un presbytère et d'un cimetière. Le rapport d'arpentage est rédigé par Ignace Plamondon le 13 juillet 1755. Enfin, le 14 novembre 1756, l'acte de donation est notarié devant le notaire Noël Dupont. Le seigneur se réserve, dans l'édifice, un emplacement pour son banc seigneurial. Mgr Henri-Marie Dubreuil de Pontbriand, évêque de Québec, approuve la donation le 19 janvier 1758. La guerre de Sept Ans et l'instabilité politique qui s'en suit expliquent le report du projet.
En 1767, le seigneur souhaite la nomination d'un curé résident pour son territoire. Sa demande est transmise à Mgr Jean-Olivier Briand (1715-1794), archevêque de Québec, le 25 mars 1767. En novembre de la même année, l'abbé Jacques Hingan est nommé curé à L'Islet et administrateur à Saint-Jean-Port-Joli. À son arrivée, il inaugure des registres distincts pour Saint-Jean-Port-Joli. En 1771, les marguilliers proposent de bâtir une église, de plan récollet, de 21,3 mètres (70 pieds) sur 12,2 mètres (40 pieds). Ce premier projet est refusé par Mgr Briand qui désire plutôt une église en forme de croix latine avec sacristie extérieure. Un deuxième projet est élaboré afin de répondre à ces exigences : deux minuscules chapelles latérales sont accolées à la nef au niveau du transept et une sacristie extérieure en bois est ajoutée. Ce deuxième projet est approuvé le 25 février 1774 par Mgr Briand.
Les travaux construction débutent finalement en 1779 et le gros-oeuvre est terminé en 1781 soit l'année de l'arrivée du premier curé résident, l'abbé Charles Faucher dit Châteauvertet. Même si son intérieur n'est pas parachevé, l'église est ouverte au culte. Le bâtiment en moellons représente la persistance de l'architecture religieuse d'inspiration française pendant les premières décennies du Régime anglais. Il mesure, à l'extérieur, 28,2 mètres (92,5 pieds) de longueur, 17,6 mètres (57,7 pieds) de largeur au transept et 15,5 mètres (50,8 pieds) de largeur à la nef tandis qu'à l'intérieur, il mesure 26,4 mètres (86,5 pieds) de longueur, 13,9 mètres (45,5 pieds) de largeur et 15,8 mètres (51,7 pieds) de largeur au transept. Le mur de pierre a 0,8 mètre (30 pouces) d'épaisseur. L'abside mesure 9,8 mètres (32,1 pieds) de largeur sur 8,5 mètres (28 pieds) de profondeur. Pour répondre aux exigences de Mgr Briand, le transept excède de seulement 1 mètre (40 pouces) le long mur de pierre de l'église; de plus, il ne rejoint pas le faite du toit. L'édifice se compose d'une nef rectangulaire à un vaisseau et d'un choeur plus étroit terminé par une abside en hémicycle. Sa façade comprend un grand portail encadré de deux niches et surmonté de trois oculi. L'édifice ne compte qu'un seul clocher, non pas à la croisée du transept, mais sur le sanctuaire, ce qui constitue une rare exception parmi les églises construites au Québec au XVIIIe siècle. D'après les états financiers, le coût total de la bâtisse serait de 1 423 livres.
En 1805, l'église ne peut plus contenir tous les paroissiens pour les offices religieux. La décision est prise, le 16 avril 1805, de construire une tribune arrière qui mesure 4,6 mètres (15 pieds) de profondeur et qui contient 23 bancs. Les travaux sont réalisés par Eucher Tremblay au coût de 50 livres. Le 7 août 1814, la Fabrique sollicite la permission d'allonger l'église auprès de Mgr Joseph-Octave Plessis, archevêque de Québec. Un mois plus tard, le projet est approuvé et un plan est soumis. Un contrat signé le 13 novembre 1814 confirme l'achat de deux petits lopins de terre afin de permettre l'agrandissement de l'église.
Au début de 1815, l'église est allongée de 11 mètres (36 pieds) par la façade, un type d'agrandissement courant pour les églises aux XVIIIe et XIXe siècles. La façade est reconstruite vraisemblablement comparable à l'ancienne et un deuxième clocher, représentatif de son époque par sa forme élancée et ses deux lanternons, est élevé. Une sacristie, en pierre et de plan rectangulaire, remplace celle en bois d'origine. Aucune trace documentaire ne mentionne ces travaux : ni qui les a exécutés ni à quel coût. Les seules indications mentionnent que le clocher en façade est achevé le 12 août 1815 et qu'une première cloche y est installée le 15 juin 1816 ainsi qu'une seconde le 15 novembre 1817. L'église mesure alors 39,3 mètres (129 pieds) de longueur. Elle possède cinq fenêtres dans la nef et trois oculi au portail. Cette allonge permet l'installation de 52 bancs supplémentaires. La tribune arrière est alors reculée jusqu'au nouveau portail.
En 1840, une fois que tous les travaux d'agrandissement sont achevés et payés, tant à l'extérieur qu'à l'intérieur, les paroissiens réalisent, pour une troisième fois, que leur église est trop petite. En assemblée, le 30 novembre 1845, les marguilliers décident de faire construire des tribunes le long des murailles pour y placer de nouveaux bancs et le 11 octobre 1846, de prolonger la tribune arrière sur les côtés pour rejoindre les tribunes latérales. Les travaux sont confiés à l'architecte François Fournier (1790-1864), de Montmagny, pour la somme de 710 louis. Pour ce faire, il doit détruire la corniche sculptée par Perrault en 1818. Ces tribunes sont le seul exemple, encore existant, de la première forme de tribunes qui se détachent de la structure. Le chauffage de l'église, à l'aide de poêles à bois, fait son apparition en 1855 en même temps que l'éclairage à l'huile remplace les chandelles ou bougies. Ces petites lampes avec réflecteur sont fixées de chaque côté sur chaque colonne des tribunes; elles sont supprimées vers 1888.
En 1861, l'extérieur de l'église est considérablement modifié. Les murs extérieurs sont recouverts d'un crépi imitant la pierre de taille. Des coyaux sont aussi installés aux extrémités des fermes pour retrousser le larmier et une corniche cintrée reliant le mur à cette avancée du toit est ajoutée, ce qui lui donne une silhouette victorienne. L'oculus au centre de la façade est remplacé par une fenêtre palladienne afin de procurer un meilleur éclairage à l'intérieur. Des losanges sont percés dans le toit afin de mieux éclairer les tribunes.
En 1875, Antoine-Gaspard Bernier reconstruit la sacristie selon les plans de David Ouellet (1844-1915), qui y ajoute une chapelle de plan polygonal. Le 20 juillet 1880, les deux cloches sont remplacées par un carillon de trois cloches, fondues à Londres en Angleterre dans les ateliers Mears & Fairbank et acquises au coût de 1 092 $. La vente des vieilles cloches rapporte 239 $.
Pendant les premières décennies du XXe siècle, l'église a besoin de réparations. Face à des travaux évalués à 35 000 $, une requête de démolition est adressée à Mgr Paul-Eugène Roy, archevêque de Québec, le 30 mai 1920. En réponse, l'archevêque propose que si l'église est encore solide, on doive se contenter de réparations et rafraîchissements nécessaires à son entretien et à sa propreté. L'année suivante, le cardinal Louis-Nazaire Bégin, archevêque de Québec, recommande de réparer l'église ou d'en construire une nouvelle. Le 8 janvier 1922, une nouvelle évaluation des travaux à exécuter chiffre ceux-ci à 14 000 $. Les paroissiens soumettent l'évaluation à l'archevêque qui l'approuve le 17 mai suivant. Parmi les travaux entrepris : les murs intérieurs sont recouverts de boiseries, les planchers sont redoublés, les escaliers sont refaits, la balustrade construite par Perrault en 1818 et le banc des marguilliers installé en 1867 sont enlevés, les fournaises à bois sont mises au rebut et remplacées par un système de chauffage à la vapeur, les bancs à porte et à taquet sont remplacés par des bancs modernes fabriqués par Nilus Leclerc, de L'Isletville. Avec l'arrivée de l'électricité, le système d'éclairage est transformé; des lustres de cristal importés d'Europe remplacent les lustres alimentés à l'huile.
La nomination d'un nouveau curé, l'abbé Joseph Fleury, en 1936 marque un tournant. Aimant le beau, il met en place un programme d'embellissement. En autres, le toit, en bardeau de bois, est couvert de tôle à baguettes alors que les ouvriers bouchent les losanges percés dans le toit en 1861. En 1948, le crépi extérieur est enlevé. En 1950, les niches de la façade reçoivent des statues de saint Zacharie et sainte Élisabeth réalisées par Médard Bourgault. En 1951, l'église est nettoyée et peinte; c'est alors que le toit reçoit sa couleur vermillon. En 1960, le plancher est refait en ciment. À cette occasion, les ossements des personnes inhumées sous l'église sont exhumés et transportés sous le calvaire du cimetière.
Bien que l'église ait subi quelques transformations, elle demeure un témoin éloquent de l'architecture religieuse d'inspiration française et est l'une des plus anciennes à subsister au Québec. Elle est classée « immeuble patrimonial » le 26 février 1963 par le ministère de la Culture et des Communications du Québec.
L'intérieur
Pendant 15 ans, les murs de la nef et du choeur restent dénudés. Les trois tabernacles dont celui de Levasseur provenant de l'ancienne chapelle, la lampe du sanctuaire que François Ranvoyzé (1739-1819) aurait exécutée entre 1778 et 1783, les chandeliers à huit branches, et le banc d'oeuvre sont les seules décorations.
Le décor intérieur est exécuté en plusieurs étapes par des artistes de renom et présente des éléments exceptionnels. Le premier élément à être réalisé est le retable. Le contrat, d'une valeur de 5 994 livres, est accordé à Jean (1726-1805) et Pierre-Florent (1761-1812) Baillairgé. Réalisé dans le style Ancien Régime entre 1794 et 1797, il est l'un des plus anciens du Québec. Par sa forme à trois volets, il rappelle celui de la chapelle des Jésuites, de Québec, démolie en 1807. Au-dessus de ce retable, un fronton en segment de cercle est venu remplacer un ensemble sculpté par François Baillargé (1759-1830); la statue de la Vierge et celle de saint Jean sont maintenant au Musée national de l'Homme à Ottawa après avoir été vendues à Marius Barbeau vers 1925 tandis que le Christ en croix est accroché sur le premier pilier de la tribune latérale du côté de l'épitre. Dans les niches, au bas du retable, François Baillairgé érige deux statues : saint Zacharie et sainte Élisabeth. Ces dernières sont déplacées dans les niches extérieures, mais sont enlevées en 1874.
Le 18 août 1798, la Fabrique commande, pour la somme de 1 000 livres, trois tableaux au peintre Louis Dulongpré (1759-1843), de Montréal : « Le Baptême du Christ » au maître-autel, qui dans les faits honore saint Jean-Baptiste, ainsi que « L'Immaculée Conception » et « Sainte Catherine de Sienne » au-dessus des autels latéraux. Les dorures de l'encadrement sont effectuées par les Ursulines, de Québec, au coût de 360 livres. En 1805, François Baillairgé réalise le tombeau du maître-autel.
À la suite de l'agrandissement de l'église en 1815, les marguilliers font appel, le 6 mars 1816, à Chrysostôme Perrault (1793-1829), de l'atelier des Écores, à Montréal. Il entreprend, en premier lieu, l'ornementation de la voûte du sanctuaire et de la nef. Cette fausse voûte à arc surbaissé de la nef se compose d'une multitude de petits caissons en forme de losange ornés de rosettes (au-delà de 4 000 rosaces). Ce travail est achevé par l'architecte-sculpteur Amable Charron (1785-1844) en 1839. Le coût total de la voûte s'élève à 16 401 livres. Entre 1817 et 1820, Perrault poursuit la décoration du sanctuaire et sculpte la balustrade, la chaire, le banc d'oeuvre, les tombeaux des autels latéraux et le chandelier pascal en plus d'exécuter et d'installer une corniche de chaque côté de l'église dans la nef. Ces derniers travaux sont réalisés au coût de 1 000 livres. En 1886-1887, David Ouellet (1844-1915) sculpte les tabernacles des autels latéraux en plus de procéder à des travaux de nettoyage, de peinture et de dorure.
Pour sa part, Antonio Masselotte peint le Chemin de croix en 1925 au coût de 675 $ plus 135 $ pour la dorure des cadres. Ce Chemin de croix remplace celui datant de 1879 et acquis pour la somme de 175 $ qui lui remplaçait un premier Chemin de croix érigé le 19 juillet 1842. En 1937, Médard Bourgault (1897-1967) est appelé à fournir l'essentiel de la statuaire de l'église. Lui et son frère Jean-Julien (1910-1996) commencent, en 1937 la réalisation d'une chaire en bois, devenue ambon en 1965. Elle remplace une chaire mobile qui fut donnée à la paroisse de Sainte-Anne-de-Roquemaure, en Abitibi, et où elle sera incendiée en 1969. Ils réalisent un Saint-Jean-Baptiste (1948) pour le sommet du retable, une Sainte-Anne et un Saint-Joseph-Artisan (1947), un Saint-François d'Assise (1953) et un Christ-Roi (1950) pour le vestibule d'entrée et un Saint-Zacharie et une Sainte-Élisabeth, père et mère de Saint-Jean-Baptiste, pour les niches de la façade (1950).
Afin de répondre aux recommandations de Vatican II, en 1965, un autel de célébration est ajouté au choeur. Cet autel, attribué à François Fournier, date de vers 1850. En 1974, le sculpteur André Pelletier réalise la statuaire représentant Saint-Michel Archange et l'Archange Gabriel. En 1978-1979, grâce à une aide financière substantielle du ministère des Affaires culturelles du Québec, l'église et la sacristie bénéficient d'une restauration complète. En 1987, Gil Bourgault réalise le lutrin et le pélican que l'on retrouve à l'ambon. En 2000, le sculpteur Robert Roy produit les fonts baptismaux dans du chêne rouge. Depuis 1987, l'église possède une magnifique crèche de Noël comprenant 30 personnages sculptés par environ 30 artistes de la région, dont une sculpture unique, une Vierge enceinte qui est admirée durant l'Avent.
La nef abrite le banc seigneurial de la famille Aubert de Gaspé, sous lequel repose Philippe Aubert de Gaspé (1786-1871), dernier seigneur de Saint-Jean-Port-Joli. Il s'agit d'ailleurs de l'une des rares églises du Québec à avoir conservé ce symbole de la préséance du seigneur dans le cadre des activités paroissiales et religieuses.
L'orgue
Le 29 avril 1855, les marguilliers décident de mettre en marche une souscription en vue de l'acquisition d'un harmonium de marque Stein dont le coût d'achat est de 75 louis.
Le 15 avril 1883, les paroissiens et les marguilliers décident d'acheter un orgue auprès de Louis Mitchell, de Montréal, et d'Eusèbe Brodeur, de Saint-Hyacinthe. Le curé, l'abbé Joseph Lagueux, est responsable de trouver les fonds nécessaires pour son achat, car la Fabrique ne fera aucun déboursé. Les états financiers de l'année 1885 mentionnent que le curé a payé 800 $ à partir de dons reçus. La vente de l'harmonium rapporte 200 $. En juillet 1920, des réparations sont effectuées au coût de 225 $. Vers 1921, le curé, l'abbé Télesphore Lachance, fait déplacer l'orgue de façon à ce qu'il n'obstrue plus la fenêtre à la tribune. En 1925, des réparations sont exécutées et un moteur électrique est installé. Dans la dernière semaine de février 1942, l'orgue rend l'âme; ill est complètement usé. Dès le 15 mars suivant, une souscription est lancée pour l'achat d'un nouvel orgue.
Un orgue de 15 jeux, au coût de 5 200 $, est alors commandé auprès de la maison Casavant Frères, de Saint-Hyacinthe. L'instrument est bénit le 2 mai 1943. Cette cérémonie est suivie d'un concert donné par l'abbé Léon Destroismaisons, professeur et organiste au Collège Sainte-Anne de La Pocatière. L'instrument comprend la tuyauterie provenant de l'ancien orgue.
En 1987, la firme Guilbault-Thérien, de Saint-Hyacinthe, restaure l'instrument et modifie quelque peu la structure sonore.
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St. Jean-Port-Joli, whose origins go back up in the 17th century, is a municipality located 75 miles (120 km) east of Québec City, in the L'Islet County regional municipality in the Chaudière-Appalaches region. The name « Port-Joli » probably comes the Port Joli River which is an affluent on the south bank of St. Lawrence River and which spills out southwest in its territory.
History
St. Jean-Port-Joli belongs to the Port-Joly seigniory granted by Governor Louis de Buade, count of Frontenac, on May 25th, 1677, to Noël Langlois-Traversy (1651-1693). It measures two leagues up front along the St. Lawrence River and two leagues deep in the south. The first pioneers, Jean-Nicolas Durand (1653-1740) and Joseph Caron (1652-1711), settled by 1680 on either side on the banks of the Trois-Saumons River.
Charles Aubert de la Chesnaye (1632-1702) bought the seigniory on November 19th, 1686. His son, Pierre Aubert (1672-1731) took the nickname « de Gaspé » by 1700. When his father died, it was necessary to sell land to pay up debts. He bought the seigniory and became the seigneur on September 20th, 1702. This seigniory remained in this family up to the abrogation of the seigniorial regime on December 18th, 1854. The last seigneur was Philippe Aubert de Gaspé (1786-1871).
Like all the other villages between Rivière-Ouelle and Beaumont, all the houses (except very rare exceptions) were burned down during the Conquest on August 4th or 5th, 1759, by the Fraser Highlanders Regiment led by Major George Scott on the orders of the British General James Wolfe. According to the general's orders, the small chapel built in 1737 was spared. The village was progressively rebuilt.
Established as a municipality on July 1st, 1845, it became part, on September 1st, 1847, the L'Islet County. Established again as a municipality as 'Port-Joli' on July 1st, 1855, it took on the name of 'Saint-Jean-Port-Joli' on March 15th, 1969.
The Church
The territory, first served as a mission by the Cap-Saint-Ignace parish priest and later by the L'Islet parish priest, was canonically established as a parish on September 20th, 1721. In 1737, a chapel, dedicated to St. Jean, was built on the seigniorial domain located about 1 mile (1.6 km) west of the actual church. For this chapel, sculptor Pierre-Noël Levasseur (1690-1770), from Québec City, executed a gilded wooden tabernacle. In spite of the presence of this chapel, it seemed that many residents went from 1683 to St. Ignace-de-Loyola Chapel in Cap-Saint-Ignace located 20 miles (31 kilometers) west or, from 1699, to Notre-Dame-de-Bonsecours Chapel in L'Islet located 11 miles (18 kilometers) east to attend church services. Since then, the seigniorial chapel became too small.
On October 13th, 1753, seigneur Ignace Aubert of Gaspé (1714-1787) took a first step towards the construction of a church and asked Olivier de Kervezo to survey the land he intended to donate for its construction as well as for a presbytery and a cemetery. The surveying report was produced by Ignace Plamondon on July 13th, 1755. Finally, on November 14th, 1756, the donation act was notarized before Notary Noël Dupont. The seigneur reserved the right, in the building, for his seigniorial pew. Bishop Henri-Marie Dubreuil de Pontbriand, of Québec City, approved the donation on January 19th, 1758. The Seven Years' War and political instability explain the delay in the project.
In 1767, the seigneur asked for a resident priest in his territory. His request was submitted to Archbishop Jean-Olivier Briand (1715-1794), of Québec City, on March 25th, 1767. The following November, Fr Jacques Hingan was appointed parish priest in L'Islet and administrator in St. Jean-Port-Joli. Upon his arrival, he set up distinct registers for St. Jean-Port-Joli. In 1771, the churchwardens proposed the construction of a church, in the Récollet plan, measuring 70 feet (21.3 meters) long and 40 feet (12.2 meters) wide. This first project was rejected by Archbishop Briand which wanted a church with a Latin cross floor plan and an exterior sacristy. A second project was submitted to meet these requirements: two small lateral chapels were attached to the nave at the transept level and a wooden exterior sacristy was added. This second project was approved by Archbishop Briand on February 25th, 1774.
Construction works finally started in 1779 and the main structure was completed in 1781, the year the first resident priest, Fr Charles Faucher says Châteauvertet, arrived. Even if the interior was not completed, the church was open to worship. The field stone building represents the persistence of French-inspired religious architecture in the first decades of the English Regime. It measured, on the outside, 95.2 feet (28,2 meters) long, 57.5 feet (17.6 meters) wide at the transept and 50.8 feet (15.5 meters) wide in the nave while inside, it measures 86.5 feet (26.4 meters) long, 45.5 feet (13.9 meters) wide and 51.7 feet (15.8 meters) wide at the transept. The stone wall has a thickness of 30 inches (0.8 meter). The apse measures 21.1 feet (9.8 meters) wide by 28 feet (8.5 meters) deep. To meet Archbishop Briand's requirements, the transept exceeds only by 40 inches (1 meter) the long stone wall of the church; besides, it does not reach the church roof. The building has a one-vessel rectangular nave and a narrower chancel ending up in a semicircular apse. His facade has a large portal surrounded by two alcoves and topped by three oculi. The building had only one bell tower, not over the transept crossing, but over the sanctuary, which constitutes an exception among churches built in Québec in the 18th century. According to the financial statements, the total cost of the church was 1,423 pounds.
In 1805, the church can no longer accommodate all the parishioners for the religious services. Decision was made, on April 16th, 1805, to build a rear gallery measuring 15 feet (4.6 meters) deep to install 23 pews. Works were carried out by Eucher Tremblay at the cost of 50 pounds. On August 7th, 1814, the churchwardens requested permission from Archbishop Joseph-Octave Plessis, of Québec City, to extend the church. A month later, the request was approved and a project was submitted. A contract signed on November 13th, 1814, confirmed the purchase of two small patches of land to allow the enlargement of the church.
Early in 1815, the church was lengthened by 36 feet (11 meters) by the facade, a common way to enlarge churches in the 18th and 19th centuries. The facade was rebuilt comparable to the old one and a new bell tower, representative of its era by its slim form and its two lanterns, was erected. A rectangular stone sacristy replaced the original one. No documentary trace mentions these works either who carried them out or at what cost. The only indications mention that the facade bell tower was completed on August 12th, 1815, and that a first bell was installed on June 15th, 1816, as well as a second one on November 15th, 1817. The church then measured 129 feet (39.3 meters) long. It has five windows in the nave and three oculi in the portal. This addition allowed the installation of 52 additional pews. The back gallery was then reared up to the new portal.
In 1840, once all the enlargement works were completed and paid for, the parishioners, for a third time, discovered that their church was too small. In an assembly, on November 30th, 1845, the churchwardens decided to build galleries along the side walls to install pews and, on October 11th, 1846, to extend the rear gallery on sides to meet the lateral galleries. Works were entrusted to architect François Fournier (1790-1864), of Montmagny, at the cost of 710 louis. In order to do that, he removed the cornice sculpted by Perrault in 1818. These galleries are the only extant example of the first type of galleries which are not part of the building structure. The heating of the church using wood stoves appeared in 1855 at the same time as oil lamps replaced candles. These small lamps with reflectors were attached on every gallery column on each side; they were removed in 1888.
In 1861, the exterior of the church was considerably modified. The exterior walls were covered with a roughcast imitating cut stone. Pediments were also installed at the end of the trusses to hitch up the drip and a cornice linking up the wall with this roof addition was installed, giving the building a Victorian look. The central oculus in the facade was replaced with a Palatine window to provide a better lighting to the interior. Diamonds were pierced in the roof to provide better light in the lateral galleries.
In 1875, Antoine-Gaspard Bernier rebuilt the sacristy according to plans prepared by David Ouellet (1844-1915), adding a polygonal chapel. On July 20th, 1880, both bells were replaced with a three-bell carillon, cast in London (England) in the Mears and Fairbank workshop and purchased at the cost of $1,092. The sale of the old bells yielded $239.
During the first decades of the 20th century, the church needed repairs. Faced with works assessed at $35,000, a request for destruction was addressed to Archbishop Paul-Eugène Roy, of Québec City, on May 30th, 1920. In his reply, the archbishop suggested that if the church building was still solid, only necessary repairs and refurbishing should be carried out for its maintenance and for its cleanness. The following year, Louis-Nazaire Cardinal Bégin, archbishop of Québec City, recommended repairing the church or building a new one. On January 8th, 1922, a new assessment of works to be carried out amounted to $14,000. The parishioners submitted the estimate to the archbishop who approved it on the following May 17th. Among the works carried out: the interior walls were covered with wood paneling, floors were resurfaced, staircases were rebuilt, the communion rail executed by Perrault in 1818 and the churchwardens' pew installed in 1867 were removed, wood stoves were scrapped and replaced with a steam-heating system, pews with doors and wedges were replaced with modern ones executed by Nilus Leclerc, of L'Isletville. With the arrival of electricity, the lighting system was transformed; crystal chandeliers imported from Europe replaced the oil chandeliers.
The appointment of a new parish priest, Fr Joseph Fleury, in 1936 signaled a turning point. A lover of beautiful things, he initiated a decorating program. Among other things, the wooden shingle roof was covered with sheet metal with rods while the workers blocked the diamonds pierced in the roof in 1861. In 1948, the exterior roughcast was removed. In 1950, the facade alcoves received the statues of St. Zachary and St. Elizabeth executed by Médard Bourgault. In 1951, the church was cleaned and painted while the roof received its bright red color. In 1960, a new cement floor was installed. On this occasion, the remains of the persons buried under the church were exhumed and transported under the calvary cross in the cemetery.
Although the church was modified several times, it remains an eloquent witness of the French-inspired religious architecture and is one of the most ancient extant in Québec. It was classified as a 'historical building' on February 26th, 1963, by the Québec Ministry of Culture and of Communications.
The Interior
For 15 years, the nave and chancel walls remained bare. The three tabernacles among which the one from Levasseur and coming from the former chapel, the sanctuary lamp executed by François Ranvoyzé (1739-1819) between 1778 and 1783, the eight branched candlesticks, and the churchwardens' pew were the only decorations.
The interior decor was carried out in several stages by famous artists and includes special elements. The first element to be executed was the reredos. The contract, worth 5,994 pounds, was entrusted to Jean (1726-1805) and Pierre-Florent (1761-1812) Baillairgé. Built in the Ancien Régime style between 1794 and 1797, it is one of the oldest in Québec. With its three wings, it reminds the one in the Jesuit's Chapel in Québec City which was demolished in 1807. Above this reredos, a semicircular pediment replaced a sculpted Crucifixion scene executed by François Baillargé (1759-1830); the statue of the Virgin and the one of St. John are now in the Canadian Museum of History in Ottawa after having been sold to Marius Barbeau by 1925 while the Crucifix is hung on the first pillar of the lateral gallery on the epistle side. In the alcoves, below the reredos, François Baillairgé installed two statues: St. Zachary and St. Elizabeth. These statues were moved to the exterior alcoves, but were removed in 1874.
On August 18th, 1798, the churchwardens ordered, for 1,000 pounds, three paintings from Louis Dulongpré (1759-1843), of Montréal: « The Christening of Christ » above the main altar, which in fact honors St. John the Baptist, an « Immaculate Conception » and a « St. Catherine of Sienna » above the lateral altars. The frame gilding was executed by the Ursulines nuns in Québec City at the cost of 360 pounds. In 1805, François Baillairgé executed the main altar tomb.
Following the 1815 church enlargement, the churchwardens hired, on March 6th, 1816, Chrysostôme Perrault (1793-1829), from the Écores workshop in Montréal. First of all, he undertook the decoration of the vault in the chancel and in the nave. This false drop arch vault is made up of a multitude of small diamond shaped coffers adorned with rosettes (for a total over 4,000 rosettes). This work was completed by architect-sculptor Amable Charron (1785-1844) in 1839. The total cost for the vault amounted to 16,401 pounds. Between 1817 and 1820, Perrault pursued the decoration of the chancel and sculpted the communion rail, the pulpit, the churchwardens' pew, the tombs for the lateral altars and the Easter candlestick besides carrying out and installing a cornice on each side of the church in the nave. These last works were carried out at the cost of 1,000 pounds. In 1886-1887, David Ouellet (1844-1915) sculpted the tabernacles for the lateral altars besides carrying out cleaning, painting and gilding works.
Antonio Masselotte painted the Stations of the Cross in 1925 at the cost of $675 plus $135 for the gilding of the frames. These Stations of the Cross replaced the ones dating from 1879 and purchased at the cost of $175 which replaced the first Stations of the Cross installed on July 19th, 1842. In 1937, Médard Bourgault (1897-1967) was called in to provide most of the sculptures in the church. He and his brother Jean-Julien (1910-1996) began, in 1937 the construction of a wooden pulpit which became the ambon in 1965. It replaced a mobile pulpit which was given to the St. Anne-de-Roquemaure parish, in Abitibi, where it was destroyed by fire in 1969. They executed a St. John the Baptist (1948) for the top of the reredos, a St. Ann and a St. Joseph the Worker (1947), a St. Francis of Assissi (1953) and a Christ the King (1950) for the narthex and a St. Zachary and a St. Elizabeth, St. John the Baptist's father and mother, for the facade alcoves (1950).
To meet Vatican II recommendations, a celebration altar was added, in 1965, in the chancel. This altar, attributed to François Fournier, dates from 1850. In 1974, sculptor André Pelletier executed statues of archangels Michael and Gabriel. In 1978-1979, thanks to a substantial financial contribution from the Québec Ministry of Cultural Affairs, the church and the sacristy were fully restored. In 1987, Gil Bourgault executed the lectern and the pelican on the ambon. In 2000, sculptor Robert Roy executed the baptismal fonts in red oak. Since 1987, the church has a 30 sculpted-figure splendid Nativity scene executed by some 30 local artists among which there is a unique sculpture, a pregnant Virgin that can be admired during the Advent.
The nave houses the Aubert de Gaspé family seigniorial pew, under which rests Philippe Aubert de Gaspé (1786-1871), last seigneur of St. Jean-Port-Joli. It is one of the rare churches in Québec to have kept this seigniorial precedence symbol as part of the parish and religious activities.
The Organ
On April 29th, 1855, the churchwardens decided to set up a fund-raising campaign to pay for the purchase of a Stein reed organ at the cost of 75 louis.
On April 15th, 1883, the parishioners and the churchwardens decided to buy an organ from Louis Mitchell, of Montréal, and Eusèbe Brodeur, of St. Hyacinthe. The parish priest, Fr Joseph Lagueux, was responsible for finding the necessary funds for the purchase, because the churchwardens refused to pay for it. The financial statements for the year 1885 mentioned that the parish priest paid $800 from the donations. The sale of the reed organ yielded $200. In July 1920, repairs were carried out at the cost of $225. By 1921, the parish priest, Fr Télesphore Lachance, had the organ moved so that it does not obstruct the gallery window anymore. In 1925, repairs were carried out and an electrical motor was installed. In the last week of February 1942, the organ fell silent; it was absolutely worn out. On the following March 15th, a fund-raising campaign was launched for the purchase of a new organ.
A 15-stop organ, at the cost of $5,200, was ordered from Casavant Frères, of St. Hyacinthe. The instrument was blessed on May 2nd, 1943. This ceremony was followed by a concert given by Fr Léon Destroismaisons, professor and organist at St. Anne College in La Pocatière. The instrument used the pipework coming from the former organ.
In 1987, the Guilbault-Thérien firm, from St. Hyacinthe, restored the instrument while modifying the tonal structure.
Grand-Orgue |
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1942 |
1987 |
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Montre | 8' | Montre | 8' | |
Mélodie | 8' | Mélodie | 8' | |
Dulciane | 8' | |||
Prestant | 4' | Prestant | 4' | |
Doublette | 2' | Doublette | 2' | |
Mixture 1 1/3' | III |
Récit |
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1942 |
1987 |
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Salicional | 8' | Salicional | 8' | |
Bourdon | 8' | Bourdon | 8' | |
Gambe | 8' | |||
Voix céleste | 8' | |||
Flûte harmonique | 4' | Flûte | 4' | |
Nazard | 2 2/3' | Nazard | 2 2/3' | |
Flûte | 2' | |||
Tierce | 1 3/5' | |||
Hautbois français | 8' | Hautbois | 8' | |
Tremolo | Tremolo |
Pédale |
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1942 |
1987 |
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Bourdon | 16' | Bourdon | 16' | |
Bourdon doux (ext) | 8' | Bourdon doux (ext) | 8' | |
Violoncelle | 8' | Violoncelle | 8' | |
Basse choral (GO) | 4' |