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Déry, 1885
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Saint-Joachim est une municipalité de paroisse située à 55 km (34 milles) à l'est de la ville de Québec sur la rive nord du Saint-Laurent dans la municipalité régionale de comté de La Côte-de-Beaupré, dans la région administrative de la Capitale-Nationale.
Historique
Samuel de Champlain (v1567-1635), le fondateur de la ville de Québec, assigne, en 1608, le nom Cap-Tourmente à la région. Il revient en 1626 et de premières habitations sont construites. Lorsqu'en 1627, une guerre éclate entre la France et l'Angleterre, le roi (1625-1649) Charles Ier (1600-1649) ordonne de s'emparer de la colonie de Québec. Ainsi, en juillet 1628, les frères Kirke (David, Lewis, Thomas, John et James), faisant route vers Québec, détruisent toutes les habitations sur la Côte-de-Beaupré. Ayant échoué de conquérir Québec, ils reviennent, en 1629, pour une deuxième tentative qui s'avère cette fois victorieuse. Champlain cède la colonie le 19 juillet 1629 tout en assurant que les colons qui resteraient pourraient conserver leurs terres. Comme cette reddition est invalide puisque le traité de Suse mettant fin aux hostilités entre la France et l'Angleterre est signé le 24 avril 1829. Enfin le Traité de Saint-Germain-en-Laye rend définitivement la colonie à la France le 29 mars 1632.
Le territoire de la région fait partie de la seigneurie de la Côte-de-Beaupré créée le 15 janvier 1636 par la Compagnie de la Nouvelle-France. Elle est alors acquise par un groupe d'actionnaires et de propriétaires. À partir du 11 février 1662 jusqu'au 20 octobre 1668, Mgr François de Montmorency Laval (1623-1708), alors vicaire apostolique (1658-1675) en Nouvelle-France avant de devenir premier évêque (1674-1688) de Québec, décide d'acheter les parts des associés propriétaires de la seigneurie afin de fournir aux prêtres du Séminaire, une communauté de prêtres qu'il fonde le 26 mars 1663, les ressources nécessaires pour leurs œuvres. Le 12 avril 1680, Mgr de Laval cède la seigneurie au Séminaire de Québec. La seigneurie devient alors connue sous le nom de « Terres du Séminaire ».
À la fin du mois d'août 1759, un détachement des troupes de l'armée anglaise, dirigée par le général James Wolfe (1727-1759), débarque sur la Côte-de-Beaupré dans le but de tout piller et tout incendier sur son passage. Le curé (1735-1759) Philippe-René Robineau de Portneuf (1707-1759) et une cinquantaine de ses paroissiens résistent, mais, le 24 août, ils sont défaits et sept sont tués incluant le curé. En guise de représailles, l'église est incendiée et aujourd'hui, il n'en reste que les fondations découvertes lors de fouilles archéologiques réalisées en 1965.
Une municipalité de paroisse est établie le 1er juillet 1845 pour être abolie en 1847 et restaurée le 1er juillet 1865. Le 22 décembre 1916, le petit village de Cap-Tourmente se sépare de la municipalité de Saint-Joachin pour devenir une municipalité indépendante d'un caractère tout spécial. En effet, sans conseil municipal, elle est dirigée par le Conseil du Séminaire de Québec dont le supérieur agit comme maire.
L'église
Une première chapelle domestique, utilisée par les Récollets, est incendiée en 1628. La région est desservie par des missionnaires, dont l'abbé Thomas-Joseph Morel (1636-1687) qui y œuvre de 1661 à 1667.
Une seconde chapelle est construite en 1667. L'abbé Louis Soumande (1652-1706) devient desservant résidant (1679-1686) avant de devenir le premier curé (1686-1706). L'appellation « Saint-Joachim » apparaît dans les écrits de Mgr de Laval le 6 octobre 1684 soit l'année précédant la construction de la première église en pierre et pour laquelle il fournit une somme pour sa construction. Cette église est bénite en 1686. Agrandie en 1725, elle est brûlée, en 1759, par les Anglais lors de la guerre de la Conquête.
Le territoire est canoniquement érigé en paroisse,le 18 septembre 1721, par Mgr Jean-Baptiste de la Croix-Chevrières de Saint-Vallier, évêque (1688-1727) de Québec. Le territoire de la nouvelle paroisse est pris de celle de Sainte-Anne-de-Beaupré. C’est alors que la paroisse est dédiée à Saint-Joachim du fait qu'il l’époux de sainte Anne, titulaire de la paroisse voisine.
En 1765, les autorités décident de construire un presbytère à l'emplacement même de l'actuel. Le rez-de-chaussée est utilisé comme presbytère alors que l'étage sert de chapelle en attendant la construction de la nouvelle église.
Au fil des ans, le territoire de la paroisse est amputé à quatre reprises : en 1780 pour former la paroisse Saint-Louis-de-Gonzague de Cap-Tourmente, le 5 mai 1871 pour former celle de Saint-Ferréol-les-Neiges, et le 6 mai 1874, pour former celle de Saint-Tite-des-Caps. Il en est de même pour le 7 mai 1927 pour former celle de Beaupré.
Depuis le 1er janvier 2019, le territoire de la paroisse Saint-Joachim fait partie de la paroisse Notre-Dame-de-la-Nouvelle-France avec les anciennes paroisses de Beaupré, de Château-Richer, de Sainte-Anne-de-Beaupré, et de Saint-Tite-des-Caps.
L'édifice
La construction de l'église actuelle débute en 1777 sous le Régime anglais, mais l'édifice est d'inspiration française et de plan traditionnel avec un transept et un chœur en hémicycle. L'église est inaugurée le 8 juillet 1779. Une petite sacristie est annexée à l'arrière en 1805 jusqu'à son remplacement, en 1877, par une plus grande, dans le prolongement du chœur. La nef est rallongée en 1860 par Guillaume Audet. Les murs extérieurs sont en pierre et recouverts de crépi. Le clocher et la façade actuelle datent de 1895 et ont été réalisés par Claude-Émile Morisset d'après les plans de l'architecte David Ouellet (1844-1915).
Quelques années après la Conquête, l'abbé Jean-Baptiste Corbin (1741-1811) devient curé (1769-1811). Sa fortune personnelle et le travail des paroissiens permettront de doter l'église d'un décor intérieur qui est considéré comme le chef-d'œuvre des Baillairgé, père (François 1759-1830) et fils (Thomas 1791-1859), qui ont su intégrer de façon harmonieuse la décoration et l'architecture et ainsi, mettre en valeur l'enceinte religieuse comme un ensemble structuré : un précédent au Québec.
Les premiers éléments sculptés de ce décor, réalisés par François Baillairgé, sont installés en 1784-1785 : le maître-autel et son tombeau, le tabernacle, le crucifix et les chandeliers de même que le tableau, représentant saint Joachim avec la Vierge, installé au-dessus du maître-autel. Ce tableau, une copie d'un tableau européen, a été réalisé en 1779 par l'abbé Jean-Antoine Aide-Créquy (1749-1780), un prêtre qui s'adonnait à la peinture et qui a produit quelques tableaux, notamment pour les églises de L'Islet et de Saint-Roch-des-Aulnaies.
Grâce au legs du curé Corbin, l'œuvre des Baillairgé se poursuit de façon continue pendant une dizaine d'années, à partir du 18 mars 1816. Ainsi, ils entreprennent les travaux d'ornementation de l'église qui débutent par le chœur puis la voûte et les retables latéraux. Dans le chœur, le retable est le premier élément réalisé. Il s'agit d'une structure voulant imiter un baldaquin, mais n'ayant pas la hauteur requise pour laisser place à un couronnement élaboré. Les sculpteurs se sont contentés d'implanter des colonnes reliées entre elles par une guirlande de roses et surmontées de pots-à-feu, qui sont des urnes décorées de petites flammes; on les appelle aussi brûle-parfums. Au centre de cette structure, on a composé une sorte de couronnement avec une gloire et une croix. Entre les colonnes se trouvent de magnifiques statues, de grandeur nature, en ronde-bosse représentant les quatre évangélistes et leurs attributs. Le décor a été entièrement doré par les religieuses de l'Hôpital Général de Québec. Les deux autels latéraux, attribués à Thomas, s'ajoutent au maître-autel principal réalisé par François. Dans le chœur, on remarque deux reliefs : La Foi et la Religion. Ils se dressent à l'entrée du chœur, là où l'on plaçait les trônes de l'évêque et du curé.
La chaire, de même que le banc d'œuvre, sont attribués à l'architecte Louis-Thomas Berlinguet (1790-1863). Soucieux de conserver l'héritage des Baillairgé, il récupère certains éléments de l'ancienne chaire, dont la rampe d'escalier attribuée à François, et en réalise une toute nouvelle en parfaite harmonie avec l'œuvre des Baillairgé.
Aux autels latéraux, deux toiles, réalisées en 1869 par Antoine Plamondon (1804-1895), sont des copies de tableaux célèbres. Elles représentent saint Jean-Baptiste tel que peint par Guido Reni (1575-1642) et la célèbre Madone Sixtine, de Raphaël/Raffaello Sanzio da Urbino (1483-1520).
La sacristie contient aussi quelques trésors dont deux tableaux, datant de 1671, du Frère Luc/Claude François (1614-1685), « Jésus Adolescent » et « la Vierge des douleurs », ainsi que des chasubles données par la reine Anne d'Autriche (1601-1666), mère de Louis XIV (1638-1715). Quant au presbytère, il date de 1829.
Le 26 avril 1959, la Commission des monuments historiques du Québec reçoit la demande de classement de l'église et du presbytère. La demande est acceptée le 17 juin 1959. De plus, le 8 août 1977, le ministère des Affaires culturelles du Québec décrète une aire de protection visant à préserver l'ensemble religieux et son environnement.
L'orgue
L'orgue a été construit en 1885 par Napoléon Déry (1840-1909), de Québecre. Depuis ce temps, l'instrument n'a pas été modifié si ce n'est l'installation d'un ventilateur électrique.
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St. Joachim is a parish municipality located 34 miles (55 km) east of Québec City on the north shore of the St. Lawrence River in the Côte-de-Beaupré Regional County Municipality, in the Capitale-Nationale administrative region.
History
Samuel de Champlain (c1567-1635), the founder of the Québec City, assigned the Cap-Tourmente name to the region in 1608. He returned in 1626 and the first houses were built. When in 1627, a war broke out between France and England, King (1625-1649) Charles I (1600-1649) ordered to seize the Québec. Thus, in July 1628, the Kirke brothers (David, Lewis, Thomas, John and James), on their way to Québec City, destroyed all the dwellings in the Côte-de-Beaupré region. Having failed to seize Québec City, they returned in 1629 for a second attempt which this time proved victorious. Champlain surrended the colony on July 19, 1629, while ensuring that the settlers who would remain could keep their land. As this surrender was invalid because the Susa Treaty ending hostilities between France and England was signed on April 24, 1829. Finally, the St. Germain-en-Laye Treaty definitively returned the colony to France on March 29, 1632.
The territory of the region was part of the Côte-de-Beaupré seigniory which was created on January 15, 1636, by the Compagnie de la Nouvelle-France (New France Company). It was then purchased by a group of shareholders and owners. From February 11, 1662, to October 20, 1668, François de Montmorency Laval (1623-1708), then apostolic vicar (1658-1675) in New France before becoming first bishop (1674-1688) of Québec, decided to buy the shares from the associate and owners of the seigniory to provide the Seminary priests, a congregation of priests he founded on March 26, 1663, with the necessary resources to fund their works. On April 12, 1680, Bishop Laval bequeathed the seigniory to the Québec Seminary. The seigniory then became known as “Seminary's Lands”.
At the end of August 1759, English army troops, led by General James Wolfe (1727-1759), landed on the Côte-de-Beaupré with the aim of ransacking everything and burning everything down on their way out. The parish priest (1735-1759) Philippe-René Robineau de Portneuf (1707-1759) and fifty of his parishioners resisted, but on August 24, they were defeated and seven were killed, including the parish priest. In retaliation, the church was burned down and today only the foundations remain, foundations discovered during archeological searches carried out in 1965.
A parish municipality was established on July 1, 1845, to be abolished in 1847, and restored on July 1, 1865. On December 22, 1916, the small Cap-Tourmente village separated from the St. Joachim Municipality to become an independent municipality with a very special status. Indeed, without a municipal council, it is managed by the Québec Seminary Board of Directors whose superior acts as mayor.
The Church
The first domestic chapel, used by the Récollets Fathers, was burned down in 1628. The region was served by missionaries, including Fr Thomas-Joseph Morel (1636-1687) who served from 1661 to 1667.
A second chapel was built in 1667. Fr Louis Soumande (1652-1706) became resident priest (1679-1686) before becoming the first parish priest (1686-1706). The St. Joachim name appears in Bishop de Laval's writings on October 6, 1684, the year preceding the construction of the first stone church and for which he donated a sum of money for its construction. This church was blessed in 1686. Enlarged in 1725, it was burned down in 1759 by the English during the Conquest War.
The territory was canonically erected as a parish on September 18, 1721, by Jean-Baptiste de la Croix-Chevrières de Saint-Vallier, bishop (1688-1727) of Québec. The territory of the new parish was taken from St. Anne-de-Beaupré's parish. It was then that the parish was dedicated to St. Joachim because he is St. Anne's husband.
In 1765, the authorities decided to build a presbytery on the same site as the actual one. The ground floor was used as a presbytery while the upper floor served as a chapel pending the construction of the new church.
Over the years, the parish territory was four times amputated: in 1780 to create the St. Louis-de-Gonzague de Cap-Tourmente parish, on May 5, 1871, to create St. Ferréol-les-Neiges parish, and on May 6, 1874, to create St. Tite-des-Caps parish. The last time was on May 7, 1927, to create the Beaupré parish.
Since January 1, 2019, the St. Joachim parish territory is part of the Notre-Dame-de-la-Nouvelle-France parish with the former Beaupré, Château-Richer, St. Anne-de-Beaupré, and St. Tite-des-Caps parishes.
The Building
The construction of the actual church starts in 1777 under the English Regime, but the building is of French inspiration and traditional floorplan with a transept and a semicircular chancel. The church was inaugurated on July 8th, 1779. A small sacristy was built in 1805 in the back of the church to be replaced by a larger one, as an extension of the chancel, in 1877. The nave was extended in 1860 by Guillaume Audet. The outside walls are made of stone and covered with roughcast. The steeple and the actual facade date from 1895 and were executed by Claude-Émile Morisset according to plans by architect David Ouellet (1844-1915).
A few years after the Conquest, Fr Jean-Baptiste Corbin (1741-1811) was appointed as the parish priest (1769-1811). His personal wealth and the work by the parishioners allowed the execution of the church's interior decor which is considered to be the masterpiece of the Baillairgés, father (François 1759-1830) and son (Thomas 1791-1859), who will harmoniously integrate decoration and architecture treating the whole building as a structured group: a precedent in Québec.
The decor's first sculpted elements, executed by François Baillairgé, were installed in 1784-1785: the main altar and its tomb, the tabernacle, the crucifix and the candlesticks as well as the painting, representing St Joachim with the Virgin, installed above the main altar. This painting, a copy of an European painting, was executed in 1779 by Fr Jean-Baptiste Aide-Créquy (1749-1780), a priest who devoted himself to painting and who produced some paintings, notably for the churches in L'Islet and in St. Roch-des-Aulnaies.
Thanks to parish priest Corbin's legacy, Baillairgé's work could continue for the next ten years, starting from March 18, 1816. So, they began the church's decoration with the chancel then the vault and the lateral altars. In the chancel, the main reredos was the first completed element. It is a structure that imitates a baldachin but with no elaborate crowning due to lack of necessary height. The sculptors only build pillars linked up between them by a garland of roses and topped by pots-à-feu, which are decorated urns with small flames; they are also called perfume-burners. In the center of this structure, they set up a kind of crowning with a glory and a cross. Life-sized magnificent statues representing the four Evangelists with their attributes are inserted between the pillars. The decor was entirely gilded by the Québec General Hospital nuns. Both lateral altars, allocated to Thomas, were added to the main altar executed by François. Two reliefs are located in the chancel: Creed and Religion. They stand at the chancel entrance where the bishop's throne and the parish priest's seat were usually located.
The pulpit, as well as the churchwardens' bench, are attributed to architect Louis-Thomas Berlinguet (1790-1863). Concerned about preserving Baillairgé's heritance, he reused some elements from the previous one, among which the staircase ramp, attributed to François, and built a new one which is in perfect harmony with Baillairgé's work.
Above the lateral altars, two paintings, executed in 1869 by Antoine Plamondon (1804-1895), are copies of famous paintings. They represent St. Jean-Baptiste as painted by Guido Reni (1575-1642) and the famous Sixtine Madonna, by Raphael/Raffaello Sanzio da Urbino (1483-1520).
The sacristy also houses some treasures among which are two paintings, dating from 1671, by Brother Luke/Claude François (1614-1685), a "teenager Jesus" and the "Mater Dolorosa", as well as chasubles given by Queen Ann of Austria (1601-1666), mother of Louis XIV (1638-1715). As for the presbytery, it dates from 1829.
On April 26, 1959, requests for registration of the church and the presbytery were sent to the Québec Ancient Monuments Commission who accepted it on June 17, 1959. Besides, on August 8, 1977, the Québec Ministry for Cultural Affairs decreed a restricted area to preserve the religious buildings and their environment.
The Organ
The organ was built in 1885 by Napoléon Déry (1840-1909), of Québec. Since then, the instrument has not been modified except for the installation of an electric blower.
Clavier manuel |
Pédale |
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|---|---|---|---|---|
| Montre | 8' | Bourdon (ext) | 16' | |
| 1Dulciane | 8' | |||
| 1Bourdon | 8' | |||
| 1Flûte harmonique | 4' | |||
| Principal | 4' | |||
| 1Doublette | 2' | |||
| Fourniture | II | |||
| 1 | divisées au b et c1 / divided between b et c1 | |
| 2 | excepté les 17 premières notes de la Montre 8' et la Pédale / excepted first 17 notes of the 8' Montre and Pedal |