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Casavant, Opus 1365, 1930
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Quand les Français rentrent à Québec en 1632, après le traité de Saint-Germain-en-Laye, le Père Paul LeJeune (1591-1664) devient supérieur des missions de Nouvelle-France. Le Père LeJeune publie des articles sur les travaux évangéliques accomplis dans la colonie. À la lecture de ces articles, un prêtre riche et généreux, Noël Brûlart de Sillery (1577-1640), commandeur de Malte, ancien ambassadeur de France, entré dans les ordres à 50 ans passés, désire apporter sa contribution à l'évangélisation dans le Nouveau-Monde. Il confie 12 000 livres et envoie des ouvriers pour la construction des bâtiments et le défrichement des terres. La mission Saint-Joseph de Sillery est fondée.
Le commandeur de Sillery continue ses généreuses aumônes en faveur de la mission Saint-Joseph. Par contrat daté de 1639, il consacre un capital de 20 000 livres à la fondation d'une rente perpétuelle au bénéfice de la bourgade, à condition que les Pères y célèbrent une messe quotidienne en l'honneur de la Sainte-Vierge. Lorsque le commandeur de Sillery meurt à Paris en 1640, les Pères Jésuites perdent le revenu de la fondation, car le commandeur avait institué les pauvres de Paris en tant que ses légataires universels. Le projet de construction d'une église doit être abandonné si d'autres bienfaiteurs ne se manifestent pas.
Les héritiers de Michel de Marillac (1560-1632), ancien garde des sceaux sous Louis XIII, veulent faire bâtir une chapelle en Nouvelle-France, en l'honneur de son patron, saint Michel. Les Pères demandent que le don s'applique à la mission de Sillery. Leur requête est agréée et la construction d'une église commence à Sillery en 1644. L'église doit mesurer 14 mètres (46 pieds) de longueur sur 7,3 mètres (24 pieds) de largeur, mais cet édifice, en pierre, ne peut s'élever bien rapidement. La bénédiction de la nouvelle église aura lieu le 8 mai 1647.
Le 13 juin 1657, le feu se déclare à la résidence des Pères pour se propager à l'église. Faute de moyens, les Pères Jésuites ne songent à réparer le désastre que deux ans plus tard. La mission est temporairement abandonnée en attendant la reconstruction. Les travaux se terminent à la fin 1660.
Peu après 1670, les Amérindiens quittent la mission de Sillery qui devient un lieu désert. Les Pères Jésuites n'abandonnent leur poste missionnaire qu'en 1698 et le territoire de la mission tombe sous la juridiction de la nouvelle paroisse Notre-Dame de Sainte-Foy.
Les catholiques de Sillery sont éloignés des églises. Ceux de la partie est relèvent de Notre-Dame de Québec et les autres se rendent à l'église de Sainte-Foy. En 1847, les premières démarches sont entreprises auprès de Mgr Joseph Signay, archevêque de Québec, pour obtenir que la messe soit célébrée à Sillery les dimanches et les jours de fête. Après avoir arrêté son choix sur un terrain central, l'archevêque de Québec achète terrain et maison, pour 600 livres, et transforme cette dernière en chapelle. Comme les Irlandais sont en majorité, le choix de saint Richard s'impose comme patron de la nouvelle chapelle et l'abbé Peter Henry Harkin (1810-1873) est nommé desservant en 1847.
Au retour d'un séjour de deux ans à Toronto, l'abbé Harkin revient en 1850 et constate que la chapelle est trop exiguë et qu'il faudrait bâtir un local plus vaste, une véritable église. À la suite d'une requête adressée à Mgr Pierre-Flavien Turgeon, le nouvel archevêque de Québec, le vicaire général vient visiter les lieux et reconnaît la nécessité de construire une église. La permission de construire est accordée le 16 décembre 1850. L'autorisation est pour la construction d'une église, en pierre, de 36,6 mètres (120 pieds) de longueur sur 18,3 mètres (60 pieds) de largeur et 9,1 mètres (30 pieds) de hauteur, à 12,2 mètres (40 pieds) de la chapelle Saint-Richard. La construction d'une sacristie de 12,2 mètres (40 pieds) sur 9,1 mètres (30 pieds), est aussi autorisée, au nord-ouest de la future église.
La préparation des plans est confiée à l’architecte Goodlate Richardson Browne (1813-1855), de Québec, qui en fait le premier lieu de culte de style gothique de la région de Québec. Les travaux de construction sont confiés à l'entrepreneur Michael Mernagh (1811-1858), également de Québec. L'entrepreneur s'engage à construire l'église pour la somme de 3 147 louis. Il commence les travaux à l'automne de 1852 et la pierre angulaire est posée par Mgr Pierre-Flavien Turgeon le 12 juin 1853. Le nom de Saint-Richard est remplacé par celui de Saint-Colomb, un moine irlandais. L'église est ouverte au culte le 5 novembre 1854 même si les travaux à l'intérieur ne sont pas tout à fait terminés. En 1853, Joseph-Ferdinand Peachy reprend les travaux d'aménagement intérieur laissés par Browne et les complètent en 1866. Façonnée en grès verdâtre de Cap-Rouge, cette église est érigée afin de répondre aux besoins des catholiques canadiens-français et irlandais du secteur.
Même avec son église, Sillery n'est encore qu'une mission. Une requête est présentée à Mgr Pierre-Flavien Turgeon en juillet 1855 pour obtenir le statut de paroisse. Celle-ci est érigée le 2 octobre 1855 sous l'autorité de Mgr Charles-François Baillargeon, administrateur du diocèse de Québec.
À Noël 1858, lors de la messe de minuit, Marie-Louise-Joséphine Caron chante le « Minuit, chrétiens » d'Adolphe Adam. C'est la première fois qu'on chante, dans la région de Québec, ce cantique récemment apporté de France par Ernest Gagnon, l'organiste de la basilique Notre-Dame de Québec.
Deux cloches, fabriquées à Troy, aux États-Unis, sont bénies, par Mgr Elzéar-Alexandre Taschereau, archevêque de Québec, le 19 février 1871. Elles remplacent l'unique et petite cloche que la fabrique possédait depuis l'époque de la mission Saint-Richard. En septembre 1881, les ouvriers d'Abraham Audet, de Lévis, construisent le clocher de l'église d'après les plans de l'architecte Joseph-Ferdinand Peachy.
En 1887, les poêles à bois utilisés pour chauffer l'église, en hiver, sont remplacés par des fournaises à eau chaude. Le contrat est accordé aux entrepreneurs Ryan et Fitzhenry, de Québec.
En 1895, un an après sa nomination en tant que curé de la paroisse, l'abbé Alexandre-Eustache Maguire décide d'entreprendre des travaux de restauration à l'intérieur de l'église. Les travaux terminés, le 17 novembre 1895, Mgr Louis-Nazaire Bégin, coadjuteur de l'archevêque de Québec et administrateur du diocèse, préside une cérémonie spéciale.
Le 6 octobre 1901, Mgr Louis-Nazaire Bégin, archevêque de Québec, bénit trois nouvelles cloches qui remplaceront celles de 1871. Elles ont été fabriquées par la fonderie Paccard, de Savoie, en France.
En 1940, un monument, en souvenir des saints Martyrs Canadiens, est érigé en face de l'église. En 1944, la paroisse Saint-Charles-Garnier se détache de la paroisse. En 1945, des modifications importantes sont apportées et le mobilier est transformé : les vieux autels de bois sont remplacés par des autels en granit poli de Chicoutimi, la chaire est enlevée et une nouvelle table de communion en fer forgé est installée au lieu de la balustrade de bois sculpté.
Depuis 1969, le patronage de l'église est passé de Saint-Colomb à Saint-Michel, commémorant ainsi la première chapelle construite à Sillery, qui siégeait face à la maison des Jésuites.
Inspirée du style architectural néogothique, l’église se distingue par son décor architectural qui, avec ses boiseries et son mobilier liturgique de style gothique, souligne les arcs de la voûte en accentuant les nervures prenant appui sur les chapiteaux et les culots. Il possède des clefs de voûte à la croisée des ogives. L’intérieur est en bois recouvert de plâtre et la dernière couche a été appliquée de manière à imiter la pierre de taille. Les piliers en orme sont recouverts de bois peint assemblé pour contrefaire les piliers fasciculés. Le plafond en bois est également recouvert de plâtre et peint pour imiter une voûte de pierre.
De très belles peintures européennes, sauvées lors de la Révolution française par l’abbé Philippe-Jean-Louis Desjardins (1753-1833), y sont exposées. Cet ecclésiastique et ancien vicaire général du diocèse d'Orléans (France) fuit la Révolution française et émigre d'abord en Angleterre en 1792 puis au Québec en 1794 où il devient aumônier des Augustines de l'Hôtel-Dieu de Québec. Il retourne en France en 1802 où il réussit à acquérir, entre 1817 et 1820, plus de 200 tableaux d'un banquier parisien ruiné qui avait lui-même acheté ces oeuvres comme « biens nationaux » et qui provenaient des églises de Paris pillées durant la Révolution. Ces toiles parviennent au Québec par l'entremise de son frère l'abbé Louis-Joseph Desjardins (1766-1848) alors aumônier des Ursulines à Québec et sont offertes aux différentes églises du Québec. Le vocable de « Fonds Desjardins » est utilisé pour désigner l’ensemble des tableaux qu’il a réussi à protéger. Les toiles de cette église ont été achetées par le curé Maguire en 1898. La décoration comprend aussi des tableaux d’Antoine Plamondon, d’Eugène Hamel et du Frère Luc. Six des 13 toiles exposées sont classées « biens culturels » par le ministère de la Culture et des Communications du Québec le 8 octobre 1976.
L’église recèle également de très belles sculptures. Parmi celles-ci, l’ange à la lyre et l’ange à la harpe, attribuées à Louis Jobin, sont classées « biens culturels » depuis le 8 octobre 1976. Polychromes à l’origine, elles ont malheureusement été décapées.
L'emplacement de l'église est à l'intérieur d'un site patrimonial reconnu le 5 février 1964.
L'orgue
Arrivé à Sillery en 1874, le Dr Evans Rochette (1849-1928) n'exerce pas seulement la médecine, il est excellent chantre et habile musicien, il dirige la chorale et remplit les fonctions d'organiste. Il est le premier organiste à Sillery, car le premier orgue n'est installé qu'en 1885 alors que la tribune arrière est agrandie pour le recevoir. Cet instrument, arrivé de Montréal par bateau, est d'abord transporté à l'école puis installé dans l'église par le facteur Ernest Desmarais (1860-1892). L'inauguration a lieu le 25 septembre 1885 par les organistes Edward Arthur Bishop, de la cathédrale anglicane Holy Trinity, et Georges Hébert, de l'église Saint-Jean-Baptiste.
En 1930, pour célébrer le 75e anniversaire de fondation de la paroisse, la fabrique commande un nouvel instrument à la maison Casavant et fait, à nouveau agrandir la tribune arrière pour le recevoir. Cet instrument est inauguré à l'automne 1930 par l'organiste Arthur Bernier, de l'église Saint-Jean-Baptiste de Québec.
Des travaux de restauration sont exécutés en 1993 et 1996 par la maison Casavant.
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When the French settlers returned to Quebec City in 1632, after the St. Germain-en-Laye Treaty, Fr Paul LeJeune (1591-1664) became superior of the mission in New France. Fr LeJeune published articles on their evangelical works carried out in the colony. When he read these articles, a rich and generous priest, Noël Brûlart de Sillery (1577-1640) a Maltese commander and a former French ambassador, who took the holy orders when he was over 50 years old, wanted to contribute to the evangelical work in the New World. He donated 12,000 pounds and sent workers to erect buildings and to clear land. The St. Joseph mission in Sillery was established.
Commander de Sillery continued his generous gifts to the St. Joseph mission. By contract, dated in 1639, he set aside a 20,000-pound capital into a foundation for a perpetual annuity to be paid to the mission on the condition that a daily mass would be celebrated to honor the Blessed Virgin. When Commander de Sillery died in Paris in 1640, the Jesuit Fathers lost the income from the foundation because the commander had stipulated that his sole beneficiaries would be the poor of Paris. The church building project was to be abandoned if new donors were not found.
Michel de Marillac's heirs, who had been a former Great Seal guard under Louis XIII, wanted to have a chapel dedicated to St. Michel, built in New France. Jesuit Fathers asked for the gift to be given to the mission in Sillery. The request was accepted and the construction of a church began in Sillery, in 1644. The 46-foot (14-meter) long by 24-foot (7.3-meter) wide stone church building could be built very rapidly. The new church was inaugurated on May 8th, 1647.
On June 13th, 1657, a fire broke out in the Fathers' residence and spread to the church. Due to lack of money, the Jesuit Fathers rebuilt the church only two years later. The mission was temporarily abandoned while waiting for the reconstruction of the church. Reconstruction was completed at the end of 1660.
Shortly after 1670, when the Natives left the Sillery mission, the place became a deserted area. The Jesuit Fathers remained in the mission until 1698 when the mission territory fell under the jurisdiction of the new Notre-Dame parish in St. Foy.
Catholics in Sillery were living far from the church buildings. Residents in the eastern part went to Notre-Dame parish in Quebec City while the others attended St. Foy church. In 1847, Archbishop Joseph Signay, of Quebec, was petitioned to authorize the celebration of mass in Sillery on Sundays and holidays. After selecting a central location, the archbishop purchased a piece of land and a house, for 600 pounds, and the house was converted into a chapel. As Irish Catholics were the majority, St. Richard was designated as the patron saint of the new chapel and Fr Peter Henry Harkin (1810-1873) was appointed as the first serving priest.
After a two-year stay in Toronto, Fr Harkin came back in 1850 to find that the chapel was too small and that a larger church must be built. Following a request sent to the new archbishop of Quebec, Archbishop Pierre-Flavien Turgeon. The diocese's General Vicar visited the chapel and agreed that a larger church must be built.