Description [Français / English] |
Composition sonore Stop List |
Enregistrements Recordings |
Références References |
Retour Return |
Orgue du sanctuaire / Shrine Organ Casavant, Opus 46 / 608, 1894 / 1915 François Caron, 1983 |
||
Orgue de la crypte / Crypt Organ Casavant, Opus 480, 1912/1926 François Caron, 1983
[click on the image or here to obtain a larger picture] |
Historique
Le sanctuaire du Saint-Sacrement, premier sanctuaire d'adoration construit en Amérique du Nord, est un bâtiment conventuel construit au tournant du XXe siècle. Il est alors confié à la Congrégation du Très-Saint-Sacrement dont des membres arrivent à Montréal, le 27 octobre 1890, à la demande de Mgr Édouard-Charles Fabre (1827-1896), archevêque (1876-1896) de Montréal. Les religieux achètent la maison Barré, sise sur l'avenue Mont-Royal, qu'ils transforment en résidence. La propriété s’agrandit progressivement au gré des acquisitions de lots voisins entre les années 1890 et 1892.
L'édifice en pierre présente un plan en « T inversé » et comprend quatre parties : à l'arrière-plan, la chapelle, d'inspiration néo-romane, Notre-Dame-du-Très-Saint-Sacrement initialement dédiée à saint Pierre-Julien Eymard, fondateur de la Congrégation du Très-Saint-Sacrement; et, à l'avant-plan, la partie centrale formant un ressaut ainsi que deux ailes latérales, de style Second Empire. La partie centrale, construite en 1893, et les ailes comptent quatre étages incluant le toit mansardé. L'aile ouest a été construite en 1896 pour y loger le noviciat et l'aile est, en 1905-1908, pour servir de résidence et remplacer la maison Barré. Les deux ailes, de plan rectangulaire, sont semblables, mais l'aile est plus longue de trois travées. L'édifice est situé en milieu urbain, au cœur de l'arrondissement du Plateau-Mont-Royal de la ville de Montréal.
Le 25 avril 1926, devant l'accroissement de la population dans le secteur, Mgr Georges Gauthier (1871-1940), archevêque coadjuteur (1923-1939) de Montréal, érige canoniquement le sanctuaire en une église paroissiale sous le vocable de Notre-Dame-du-Très-Saint-Sacrement. En 1998, à la suite d'un réaménagement des paroisses du secteur, l'église retrouve sa vocation première.
Le 12 février 1982, l'église est victime d'un incendie criminel majeur. L'édifice est promptement rétabli au coût de 4 millions de dollars, remettant cette œuvre assez unique dans son état originel. Les travaux sont confiés à l'entrepreneur Roger Daoust et sont dirigés par les architectes Paul Goyer, Pierre Collette et Gilles Lavigueur ainsi que par les ingénieurs Cyr et Houle.
En 2000, les Religieux du Très-Saint-Sacrement quittent l'édifice et remettent l'église à l'archevêché de Montréal. À l'automne 2004, le cardinal Jean-Claude Turcotte (1936-2015), archevêque (1990-2012) de Montréal, confie le sanctuaire aux moines et moniales des Fraternités monastiques de Jérusalem qui ont pour vocation particulière de vivre au cœur des villes et de s'intégrer à la vie citadine. L'édifice abrite maintenant un centre de services communautaires.
La chapelle
L'église est intégrée à un édifice à la suite de la construction de deux ailes et d'une façade faisant fonction de liaison. La façade de l'église, de style Second Empire, est unique au Québec. Ce style se reconnaît notamment au toit à fausse mansarde qui amplifie l'effet de grandeur que dégage le bâtiment. Elle affichait, autrefois, un immense ostensoir. Un clocheton s'élève au centre de l'édifice et loge une cloche provenant de la Fonderie Paccard, de Haute-Savoie (France).
La pierre angulaire est posée et bénite par Mgr Fabre le 15 mai 1892. La crypte est bénite le 18 décembre suivant et inaugurée pour la messe de Noël. Quant à l'église supérieure, elle est bénite par Mgr Fabre le 23 décembre 1894.
L'église s'ouvre sur un remarquable vestibule, le seul du genre à Montréal. Ses escaliers, tout en courbes, sont en bois de chêne ouvragé et mènent au sanctuaire et à la crypte. La chapelle, de plan rectangulaire, comporte une nef à trois vaisseaux et une abside en hémicycle entourée d'une sacristie rectangulaire. Elle a été construite entre 1892 et 1894 selon les plans des architectes Resther et Fils (Jean-Baptiste Resther 1830-1896 et Jean-Zéphirin Resther 1857-1910). Elle est, depuis le 27 octobre 1979, classée « monument historique » par le ministère de la Culture et des Communications du Québec.
L'intérieur de la chapelle est particulièrement frappant par la beauté de son volume basilical qui rappelle les premières églises romaines, plus particulièrement celle de Sainte-Sabine, sur l'Aventin, à Rome. Tous les éléments iconographiques intégrés à la décoration évoquent un des aspects du sacrement de l'Eucharistie.
La chapelle représente une pièce d'architecture très intéressante tant par son volume que par la richesse et la qualité de sa décoration tout de bois sculpté et peint. L'originalité de Resther fut de superposer,au-dessus des nefs latérales, deux tribunes dont le garde-corps est orné d'arches, un autre élément rare dans les églises montréalaises. La galerie supérieure est dotée de fines arcades rappelant celles des cloîtres italiens du XIIe siècle. La galerie inférieure s'accroche aux colonnes de bois peint à chapiteaux corinthiens originaux par leur unique couronne de feuilles d'acanthe. Les dimensions intérieures sont de 39,6 mètres (130 pieds) de longueur et 13,4 mètres (44 pieds) de largeur, et 14 mètres (46 pieds) en hauteur. Elle peut contenir plus de 800 personnes.
L'imposant maître-autel, qui occupe le fond de l'abside, date de 1915 et provient de la maison Daprato, de Chicago. Il remplace un premier autel fabriqué par la maison Albert Gauthier, de Montréal. Le décor du plafond plat de la haute nef est l'œuvre de Toussaint-Xénophon Renaud (1860-1946) tandis que celui du chœur est de Georges Delfosse (1869-1939). Huit vitraux occupant les fenêtres des bas-côtés et la première tribune illuminent l'église. Ceux des bas-côtés sont d'Henri Perdriau (1877-1950) et ceux de la tribune, de Delphis-Adolphe Beaulieu (1849-1928) d'après des dessins de Naphtali-Octave Rochon (1858-?). Au plafond des deux nefs latérales et de la première tribune, seize médaillons, réalisés en 1937 par Narcisse Poirier (1883-1983), représentent des saints et des saintes vénérés particulièrement dans la Congrégation du Très-Saint-Sacrement.
L'église abrite deux statues en marbre de Carrare sculptées en 1914, aux ateliers du Vatican par Antonio Galli. La première représente Notre-Dame-du-Très-Sacrement et la seconde est à l'effigie de saint Joseph.
Les orgues
L'orgue du sanctuaire
Construit en 1894 par le facteur Casavant Frères, de Saint-Hyacinthe, l'orgue comportait, à cette époque, 21 jeux répartis sur deux claviers de 58 notes chacun ainsi qu'un pédalier concave de 30 notes.
En 1915, les Religieux, désirant doter la chapelle d'un instrument plus approprié à la grandeur des lieux, décident donc de l'agrandir. Le buffet est élargi par deux plate-faces situées de chaque côté de l'instrument et le nombre de jeux est porté à 42. Une nouvelle console de trois claviers, munie des technologies en vogue à l'époque, est aussi installée à cette occasion. L'instrument est bénit par Mgr Paul Bruchési (1855-1939), archevêque (1897-1939) de Montréal, et inauguré le 2 juin 1915.
En 1982, un incendie endommage partiellement l'instrument et force une restauration. Les travaux sont confiés au facteur François Caron, de Montréal. Lors de cette restauration, la majeure partie, soit environ 90%, de la tuyauterie originale est conservée, par contre, une nouvelle traction électropneumatique est construite, les moteurs et la plupart des sommiers sont remplacés. Vu la valeur historique de l'instrument, la composition d'origine est conservée tout en réharmonisant les jeux de façon plus brillante et moins lourde.
L'orgue de la crypte
En 1912, un orgue est installé dans la crypte. Il compte 11 jeux répartis sur deux claviers et un pédalier. En 1926, le nombre de jeux est augmenté à 15 au moment où l'orgue est déplacé pour permettre le réaménagement de l'accès à la crypte. À la suite de l'incendie de 1982, il est lui aussi restauré.
[cliquer sur l'image ou ici pour obtenir une version agrandie]
History
The Holy Sacrament shrine, first adoration shrine built in North America, is a conventual building erected at the turn of the 20th century. It was then entrusted to the Congregation of the Most Holy Sacrament whose members arrived in Montréal, on October 27, 1890, at the request of Édouard-Charles Fabre (1827-1896), archbishop (1876-1896) of Montréal. They purchased the Barré house, located on Mont-Royal Avenue, which they transformed into a residence. The property progressively expanded with the purchases of neighboring lots between 1890 and 1892.
The stone building presents a "reversed T" shape divided into four sections: in the background, the neo-Romanesque Notre-Dame-du-Très-Saint-Sacrement Chapel initially dedicated to St. Pierre-Julien Eymard, founder of the Congregation of the Most Holy Sacrament; and, in the foreground, the central section forming a projection as well as two lateral Second Empire style wings. The central section, built in 1893, and the wings present four floors including the mansard roof. The west wing, built in 1896, lodged the noviciate and the east wing, built in 1905-1908, lodged the residence which replaced the Barré house. Both wings are rectangular and similar except that the east wing is three bays larger. The building is located in an urban area, in the heart of the Plateau-Mont-Royal district of the city of Montréal.
On April 25, 1926, due to the increase of population in the area, Georges Gauthier (1871-1940), coadjutor archbishop (1923-1939) of Montréal, canonically established the shrine as a parish church dedicated to Notre-Dame-du-Très-Saint-Sacrement. In 1998, the church reverted to its first vocation following a reorganization of parishes in the area.
On February 12, 1982, the church was damaged in a major criminal fire. Soon after, the building was restored to original at the cost of 4 million $. Work was carried out by contractor Roger Daoust and was supervised by architects Paul Goyer, Pierre Collette and Gilles Lavigueur and also by engineers Cyr and Houle.
In 2000, the Fathers of the Most Holy Sacrament left and building and reverted the church to the archdiocese of Montréal. In the fall of 2004, Jean-Claude Cardinal Turcotte (1936-2015), archbishop (1990-2012) of Montréal, entrusted the shrine to the monks and nuns of the Monastic Fraternities of Jerusalem who have as a particular vocation to live in the heart of cities and to integrate themselves to city life. The building now houses a community service center.
The Chapel
The church is embedded into a monumental building following the addition of two wings and a facade joining then. Its Second Empire-style facade is unique in Québec. This style is recognizable notably with the false mansard roof which amplifies the building's visual effect. It used to display a huge monstrance. A little bell tower rises at the center of the building and lodges a bell coming from the Paccard Foundry, of Haute-Savoie (France).
The cornerstone was laid and blessed by Archbishop Fabre on May 15, 1892. The crypt was blessed the following December 18th, and inaugurated at Christmas. The upper church was blessed by Archbishop Fabre on December 23, 1894.
The church opens into a remarkable narthex, the only one of its kind in Montréal. Its finely wrought oak all-curved staircases lead to the shrine and to the crypt. The rectangular chapel includes a three-vessel nave and a semicircular apse surrounded by a rectangular sacristy. It was built between 1892 and 1894 upon plans prepared by architects Resther and Son (Jean-Baptiste Resther 1830-1896 and Jean-Zéphirin Resther 1857-1910). It is, since October 27, 1979, classified as a "heritage monument" by the Québec Ministry of Culture and Communications.
The interior of the chapel is remarkable by the beauty of its basilical proportions, a reminder of the first Roman churches mainly of St. Sabine Church, on Aventine Hill, in Rome. All iconographic elements integrated in the decoration of the chapel are related to the sacrament of the Eucharist.
The church is a very interesting piece of architecture as much as by its volume than by the luxuriousness and quality of its wood-sculpted and painted decor. Resther's original feature was to superpose two galleries over the lateral naves and whose hand rails are decorated with arches. The uppermost gallery has delicate archways reminding those found in 12th-century Italian cloisters. The lower gallery is supported by wood-painted pillars topped by Corinthian chapiters decorated with a unique acanthus crown. The inside measurements are 130 feet (39.6) meters long and 44 feet (13.4 meters) wide by 46 feet (14 meters) high. It can seat 800 people.
The massive main altar, located at the far end of the apse, dates back to 1915, and was purchased from the Daprato firm, of Chicago. It replaced a first altar produced by the Albert Gauthier firm, of Montréal. The flat vault decor was executed by Toussaint-Xénophon Renaud (1860-1946) while the one in the chancel was executed by Georges Delfosse (1869-1939). The eight stained-glass windows in the aisles were executed by Henri Perdriau (1877-1950) and those in the first gallery are from Delphis-Adolphe Beaulieu (1849-1928) based on designs by Naphtali-Octave Rochon (1858-?). The ceilings of both lateral naves and the first gallery are decorated with sixteen medallions, executed in 1937 par Narcisse Poirier (1883-1983), depicting saints venerated by the Most Holy Sacrament Congregation.
The church houses two Carrara marble statues sculpted by Antonio Galli (1812-1861) in the Vatican City workshop. The first one represents Notre-Dame-du-Très-Sacrement and the second one represents St. Joseph.
The Organs
The Shrine Organ
In 1894, Casavant Frères, of St. Hyacinthe, built the organ as a 21-stop, two-manual instrument with 58 notes for the manuals and a concave 30-note pedalboard.
In 1915, the clerics decided to enlarge the instrument to better fill the large nave. Two flats were added on each side of the organcase and the number of stops was increased to 42. A new three-manual console, fitted with all the up-to-date facilities, was also installed. The instrument was blessed by Paul Bruchési (1855-1939), archbishop (1897-1939) of Montréal, and inaugurated on June 2, 1915.
In 1982, after a fire broke out partially damaging the instrument, a restoration was deemed necessary. The contract was awarded to Montréal organbuilder François Caron. The restoration included the re-utilization of about 90% of the original pipework but a new electro-pneumatic action was built, the motors and the windchests were replaced. Due to the historic value of the instrument, it was decided to keep the original stoplist but the stops were revoiced more brilliantly with a less heavy sound.
The Crypt Organ
In 1912, an organ was installed in the crypt. It was 11-stop, two-manual-and-pedal instrument. In 1926, the number of stops was increased to 15 when the organ was moved to allow the redevelopment of the access to the crypt. Following the fire of 1982, it is also restored.
Grand-Orgue |
||||
---|---|---|---|---|
1894 |
1915 |
|||
Bourdon | 16' | Montre | 16' | |
Montre | 8' | Montre (grosse / large) | 8' | |
Mélodie | 8' | Montre (petite / small) | 8' | |
Dulciane | 8' | Principal étroit | 8' | |
Prestant | 4' | Salicional | 8' | |
Flûte harmonique | 4' | Flûte double | 8' | |
Doublette | 2' | Bourdon | 8' | |
Mixture 2' | III | Prestant | 4' | |
Trompette | 8' | Flûte harmonique | 4' | |
Doublette | 2' | |||
Mixture 1 1/3' | IV | |||
Trompette | 8' | |||
Clairon | 4' |
Récit |
||||
---|---|---|---|---|
1894 |
1915 |
|||
Principal | 8' | Bourdon | 16' | |
Viole de gambe | 8' | Principal | 8' | |
Bourdon | 8' | Viole de gambe | 8' | |
Voix céleste | 8' | Gemshorn | 8' | |
Flûte octaviante | 4' | Bourdon | 8' | |
Nazard | 2 2/3' | Voix céleste | 8' | |
Octavin | 2' | Principal | 4' | |
Hautbois-basson | 8' | Flûte traverse | 4' | |
Octavin | 2' | |||
Cornet 4' | IV | |||
Trompette | 8' | |||
Hautbois | 8' | |||
Voix humaine | 8' |
Positif |
|
---|---|
1915 |
|
Principal | 8' |
Viole d'orchestre | 8' |
Mélodie | 8' |
Dulciane | 8' |
Flûte douce | 4' |
Flageolet | 2' |
Clarinette | 8' |
Pédale |
||||
---|---|---|---|---|
1894 |
1983 |
|||
Flûte ouverte | 16' | Flûte | 32' | |
Bourdon | 16' | Flûte ouverte | 16' | |
Violoncelle | 8' | Violon | 16' | |
Bourdon | 8' | Bourdon | 16' | |
Bourdon doux | 16' | |||
Flûte | 8' | |||
Violoncelle | 8' | |||
Bourdon | 8' | |||
Bombarde | 16' |
Grand-Orgue |
||||
---|---|---|---|---|
1926 |
1983 |
|||
Montre | 8' | Montre | 8' | |
Mélodie | 8' | Bourdon | 8' | |
Bourdon | 8' | Prestant | 4' | |
Dulciane | 8' | Flûte | 2' | |
Prestant | 4' | Mixture 1 1/3' | II |
Récit |
||||
---|---|---|---|---|
1926 |
1983 |
|||
Principal | 8' | Bourdon | 8' | |
Bourdon | 8' | Viole de gambce | 8' | |
Viole de gambe | 8' | Voix céleste | 8' | |
Voix céleste | 8' | Flûte harmonique | 4' | |
Flûte harmonique | 4' | Doublette | 2' | |
Trompette | 8' | Larigot | 1 1/3' | |
Hautbois | 8' | Trompette | 8' | |
Voix humaine | 8' | Hautbois | 8' | |
Tremolo | Tremolo |
Pédale |
||||
---|---|---|---|---|
1926 |
1983 |
|||
Bourdon | 16' | Bourdon | 16' | |
Violoncelle | 8' | Violoncelle | 8' |