Description [Français / English] |
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L'église actuelle fait suite à un castrum sur les bords de la Lys fondé en 900 par Beaudoin II et à une église romane consacrée par l'évêque de Thérouanne, Milon Ier, en 1166 pour un chapitre de chanoines institué par le comte de Frandre, Baudouin V dit de Lille en 1059 et confirmé par la bulle de 1119 du pape Calixte II. Elle succombe de vétusté à la fin du XVe siècle. De cet édifice, il ne reste que quelques pierres réemployées et les bases des piliers de l'abside que l'on peut voir, sous les dalles de verre, dans le choeur de l'église actuelle.
En 1213, Fernand ou Ferdinand de Portugal dit Ferrand de Flandre assiège la ville. Alors que celle-ci est affamée, elle reçoit un convoi chargé de grain. La population y voit une intervention divine et voue à Notre-Dame Panetière, devenue protectrice de la cité, une vénération particulière et une chapelle lui est dédiée dans la collégiale. Pulvérisée lors du bombardement de 1944, elle est patiemment restaurée puis placée à la croisée du transept.
En 1490, les chanoines décident de construire une nouvelle église, à l'emplacement même de l'ancienne, mais beaucoup plus grande. Les travaux de construction débutent en 1492 et durent pendant tout le XVIe siècle. On peut voir tant à l'intérieur qu'à l'extérieur de l'édifice des pierres sculptées précisant les dates d'avancement des travaux. De style gothique flamboyant, cet impressionnant édifice est principalement constitué de briques et de pierres.
Malgré ses dimensions considérables, la tour, dont les travaux débutèrent qu'en 1509, s'écroula peu de temps après l'achèvement de la construction en 1624. Ce n'est que 10 ans plus tard que la reconstruction fut définitivement terminée. Elle a les caractéristiques d'une grande cathédrale, mais en l'absence d'un évêché à Aire-sur-la-Lys, elle ne peut revendiquer que le titre de collégiale. Les dimensions de l'édifice sont en effet impressionnantes : longueur totale extérieure : 105 mètres (344,5 pieds); largeur totale extérieure : 40 mètres (131 pieds); largeur de la nef centrale : 10 mètres (33 pieds); hauteur des voûtes latérales : 10 mètres (33 pieds); hauteur des grandes voûtes : 20 mètres (65,6 pieds); et hauteur de la tour : 65 mètres (213 pieds).
La collégiale est ensuite très endommagée par les sièges qu'elle doit subir. En 1641, les Français puis les Espagnols assiègent la ville, le transept et les chapelles axiales sud sont très endommagés. En 1676, nouveau siège par les Français. La salle capitulaire et les chapelles latérales au nord sont détruites par l'incendie. Enfin, en 1710, les canons du prince Eugène de Savoie et du duc de Marlborough bombardent l'église et les voûtes de la nef s'effondrent. La tour fragilisée par les tirs d'artillerie s'écroule en 1711. Le Traité d'Utrecht, en 1713, rend la ville au roi de France. Les travaux de reconstruction et de restauration, achevés en 1760, entraînent des modifications stylistiques et architecturales. Les fenêtres hautes du deuxième étage de la nef sont tout à fait dans le style « jésuite » du XVIIIe siècle alors que celles du premier étage sont ogivales. Le dessin des travées a donc été modifié dans la partie supérieure.
À la Révolution, en 1790, le chapitre est dissous et l'église devient, en 1794, un temple de l'Être éternel. En 1802, en application du Concordat,la collégiale devient église paroissiale. Mgr Édouard Scott qui fut curé de 1829 à 1887 fait exécuter le décor d'inspiration italienne ainsi que les sculptures garnissant les chapelles entre 1832 et 1868, sous l'autorité de l'architecte de la ville, Magnard. Seules les fresques du chœur ont été habilement restaurées dans les années 1960.
À la suite d'un bombardement le 8 août 1944, les voûtes de la nef et de la tour s'effondrent et le choeur est totalement détruit ainsi que tout le mobilier des chapelles rayonnantes. L'église est rouverte partiellement en 1954 puis totalement en 1980. Malgré les reconstructions successives, elles ont toujours respecté le plan d'origine. Des travaux majeurs de restauration et de reconstruction sont en marche depuis 2007 afin d'assurer l'étanchéité des toitures, de consolider la tour et tout l'édifice qui a été ébranlé par le bombardement.
Architecture
Cette église est l'un des monuments les plus importants de style flamboyant et de la Renaissance dans les Pays-Bas méridionaux. Le plan d'ensemble est compact. La tour occidentale se trouve englobée à sa base par le prolongement des bas-côtés et des chapelles attenantes, le transept n'est pas saillant. Cet édifice témoigne de nombreuses restaurations de par ses différents styles architecturaux.
Le rez-de-chaussée, la nef, le chœur et les voûtes hautes sont essentiellement gothiques avec leurs croisées d'ogives, tandis que l'étage supérieur et le décor traversent les années pour atteindre un style classique et baroque.
Il ne reste presque rien du mobilier ancien après les destructions survenues en 1710, sous la Révolution et en 1944. Malgré les destructions liées aux conflits militaires, la collégiale possède un riche mobilier, comportant entre autres :
L'église est classée « monument historique » en 1862.
L'orgue
Cet orgue a été construit pour l'abbaye cistercienne de Clairmarais en 1633 par un facteur inconnu et placé dans un buffet richement sculpté et décoré par le menuisier-sculpteur Gérard Sibriecque et un dénommé Crépin, menuisier.
À la Révolution, le 25 janvier 1792, l'abbaye ayant été fermée, l'orgue est vendu à l'église Saint-Pierre où il y est installé par le facteur Jean-Baptiste Fremat, de Douai.
En 1840, la maison Daublaine et Callinet, de Paris, exécute un relevage de l'instrument et apporte des modifications à la composition sonore. Le facteur Arnold Heidenreich, de Saint-Omer, intervient, en 1870, sur l'instrument. En 1924, le facteur Frédérick-Charles Crutchley électrifie l'instrument et le remet en état.
L'orgue est endommagé lors des bombardements de 1944. Le buffet est restauré par Léon Lamotte, d'Amiens, tandis que la maison Merklin-Kuhn, de Lyon, réalise un nouvel instrument, à l'aide d'une partie de la tuyauterie existante, qui sera mis en place en 1965.
Entre 1980 et 1986, le facteur Robert Camus, d'Amiens, à la demande de l'organiste Roger Squadrelli, agrandit l'instrument et y apporte des améliorations. En 1996-1997, le facteur Michel Garnier, d'Acquin, effectue une nouvelle restauration et modifie légèrement la disposition dans le style baroque original.
La console, réalisée en chêne comme le pédalier droit et concave, est en fenêtre. Les claviers, (Positif de dos, Grand-orgue, Récit), fabriqués par les facteurs Aug. Lankhuff, de Weikersheim, sont en sapin avec placage des naturelles en ébène et feintes en buis. Les tirants de section carrés sont répartis en colonne de part et d'autre des claviers. Les accouplements (I/II, III/II) se font par pédales en métal à accrocher. La mécanique est non suspendue. Les sommiers, à gravures, en chêne, datent de 1965. De provenances diverses, la tuyauterie hétérogène compte des tuyaux en étain de la maison Lankhuff, postés en façade du Grand-orgue, et de Heidenreich au Positif de dos. Réalisée notamment en sapin, une partie de la tuyauterie provient des firmes Merklin et Daublaine, tandis que la maison Garnier a fourni des tuyaux récupérés du XIXe siècle.
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The actual church follows a castrum founded in 900 by Beaudoin II on the edges the Lys River and a Romanesque church consecrated by Bishop Milon Ist, of Thérouanne, in 1166 for a chapter of canons instituted by the count of Frandre, Baudouin V de Lille in 1059 and confirmed by the bull in 1119 by pope Calixte II. At the end of the 15th century, the building was dilapidated. From this building, only some reused stones and the foundations of the apse pillars remain and can be seen, under glass display stands, in the chancel of the actual church.
In 1213, Fernand or Ferdinand de Portugal also known as Ferrand de Flandre besieged the city. While the city was starving, a grain shipment arrived. The population saw, in this arrival, a divine intervention and since then, vowed a particilar veneration to Notre-Dame Panetière (Bread-basket), who became the city's protector, and a chapel was dedicated to her in the collegiate church. Smashed during the 1944 bombing, it was patiently restored then intalled at the transept crossing.
In 1490, the canons decided to build a new church, on the same site as the old one, but much larger. Construction works began in 1492 and lasted all through the 16th century. Exterior and interior sculpted stones specify the project's progress dates. Built in flamboyant Gothic style, this impressive building is mostly built of bricks and stones.
In spite of its huge dimensions, the tower, whose construction started in 1509, collapsed shortly after the building was comnpleted in 1624. The reconstruction was completed ten years later. It is almost a large cathedral, but since there was no bishopric in Aire-sur-la-Lys, it took the title of collegiate church. The dimensions of the building are impressive: exterior total length: 344.5 feet (105 metres); exterior total width: 131 feet (40 metres); main nave width: 33 feet (10 metres); height of lateral vault: 33 feet (10 metres); height of the main vault: 65.6 feet (20 metres); and height of the tower: 213 feet (65 metres).
The collegiate church was heavily damaged during the various sieges. In 1641, the French then the Spanish besieged the city, the transept and the south axial chapels are heavily damaged. In 1676, the French set up a new siege. This time, the chapter room and the northern lateral chapels were destroyed by fire. Finally, in 1710, the cannons of prince Eugene de Savoie and of the duke of Marlborough bombed the church and the nave vaults collapsed. The tower which was weakened by gunfire collapsed in 1711. The Treaty of Utrecht, in 1713, returned the city to the king of France. Reconstruction and restoration works, completed in 1760, brought in stylistic and architectural modifications. The high windows on the nave's second floor are in the 18th-century Jesuit style while those on the first floor are ogival. The bay design was therefore modified in its upper section.
At the Revolution, in 1790, the chapter was abolished and, in 1794, the church became a temple of the Supreme Being. In 1802, in accordance with the Concordat, the collegiate chuch became a parish church. Mgr Édouard Scott, who served as parish priest from 1829 till 1887, had the interior decor redone, between 1832 and 1868, in the Italian style and new sculptures were ordered to ornate the chapels under the supervision of Magnard, the city architect. Only the chancel frescoes were skillfully restored in the 1960s.
Following a bombing on August 8th, 1944, the nave and the tower vaults collapsed and the chancel was completely destroyed as well as all the furnishings in the radiant chapels. The church was partly reopened in 1954 and then completely in 1980. In spite of successive reconstructions, the original plan was always respected. Major restoration and reconstruction works are going on since 2007 to assure the roof's waterproof quality, and to strengthen the tower and the whole building which was weakened by the bombing.
Architecture
This church is one of the most important monuments in flamboyant Gothic and Renaissance styles in southern Netherlands. The complex is compact. The western tower is included in the foundations by the extension of the side aisles and the chapels, the transept is not protruding. This building shows several restorations in different architectural styles.
The ground floor, the nave, the chancel and the high vaults are mainly Gothic with their ogival crossings, while the upper section and the interior decor are in classical and baroque styles.
There is almost nothing left from the ancient furnishings after destructions which happened in 1710, under the Revolution and in 1944. In spite of destructions linked to military conflicts, the collegiate church has rich furnishings, including among others:
The church was classified as « historic monument » in 1862.
The Organ
This organ was built for the Clairmarais cistercian abbey in 1633 by an unknown organbuilder and put in a richly sculpted and decorated case executed by carpenter-sculptor Gérard Sibriecque and by a carpenter called Crépin.
At the Revolution, on January 25th, 1792, the abbey having been closed, the organ was sold to the St. Pierre church where it was installed by organbuilder Jean-Baptiste Fremat, of Douai.
In 1840, the Daublaine and Callinet firm, from Paris, carried out a restoration and brought modifications to the tonal structure. Organbuilder Arnold Heidenreich, from St. Omer, intervened on the instrument, in 1870. In 1924, organbuilder Frédérick-Charles Crutchley electrified the instrument and repaired it.
The organ was damaged by the 1944 bombings. The organcase was restored by Léon Lamotte, of Amiens, while the Merklin-Kuhn firm, from Lyons, built a new instrument, with the existing pipework, which was completed in 1965.
Between 1980 and 1986, organbuilder Robert Camus, of Amiens, at the request of organist Roger Squadrelli, enlarged the instrument and improved it. In 1996-1997, organbuilder Michel Garnier, of Acquin, executed a new restoration and slightly modified the stoplist in original baroque style.
The attached console and the flat concave pedalboard are made of oak. The manuals (Back Positif, Grand-Orgue, Récit), built by Aug. Lankhuff, of Weikersheim, are of fir with ebony covered naturals and boxwood accidentals. The square drawknobs are set up in columns on either side of the manuals. Couplers (I/II, III/II) are activated by metal pedals to be hung. The action is not suspended. The oak windchests à gravures date from 1965. Heterogeneous piping are from different sources: tin pipes from Lankhuff posted in the Grand-Orgue facade, pipes from Heidenreich in the back Positif, fir pipes from Merklin et Daublaine, and 19th century recovered pipes provided by Garnier.
I. Positif de dos |
II. Grand-Orgue |
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Principal | 8' | Quintade | 16' | |
Flûte à cheminée | 8' | Principal | 8' | |
Octave | 4' | Bourdon | 8' | |
Quinte | 2 2/3' | Octave | 4' | |
Flûte | 2' | Super octave | 2' | |
Tierce | 1 3/5' | Fourniture | IV-VI | |
Mixture | IV | Cymbale | III | |
Fagott | 16' | Trompette | 8' | |
Cromorne | 8' |
III. Positif suprieur |
Pédale |
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Bourdon (bois) | 8' | Principal | 16' | |
Flûte | 4' | Principal | 8' | |
Octave | 3' | Octave | 4' | |
Larigot | 1 1/3' | Nachthorn | 2' | |
Sesquialtera | II | Mixture | IV-V | |
Cymbale | III | Posaune | 16' | |
Régale | 8' | Trompette | 8' | |
Trompette | 4' | |||
Cornet | 2' |