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Orgue de tribune / Gallery Organ Mutin-Cavaillé-Coll 1922 / Jean Pascal 1957, 1983
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Orgue de choeur / Chancel Organ Merklin 1856 / Jean Pascal 1953 / Antoine Pascal 2021
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Douai est une commune sise dans le département du Nord en région Hauts-de-France, plus précisément dans le sud de la Flandre romane. Elle se situe à 38 km (23,6 milles) au sud de Lille en plus d'être très proche de grandes capitales européennes comme Bruxelles (à 140 km / 87 milles), Paris (à 190 km / 118 milles) ou Londres (à 290 km / 180 milles).
Historique
Douai est une création médiévale découlant de conditions naturelles singulières, mais surtout de sa position charnière entre le royaume de France et le comté de Flandre. Douai dispose à partir de 1301, par concession du roi de France (1285-1314) Philippe IV le Bel (1268-1314), d’un droit d'étape, soit le privilège du commerce des grains dans la région, à partir des lieux de production au sud vers les lieux de consommation au nord.
Jusqu’en 1369, Douai comme Arras, est une cité frontalière que se disputent le roi de France et le comte de Flandre. Même avant date et jusqu’au XVIIe siècle qui marque le retour définitif à la Flandre, la ville change de maître plusieurs fois.
En 1369, le roi de France (1364-1380), Charles V (1338-1380), qui marie, en 1369, son frère Philippe III le Hardi, duc de Bourgogne (1342-1404), à Marguerite de Brabant, comtesse de Flandre (1350-1405), la fille de Louis II de Male, comte de Flandre (1330-1384) redonne à ce dernier la ville de Douai. Le mariage, en août 1477, de Marie de Bourgogne (1457-1482) avec Maximilien Ier d’Autriche (1459-1519) fait de Douai une possession des Habsbourg. La ville connaît sous le règne de l'empereur du Saint Empire romain (1519-1556), Charles Quint (1500-1558), mais surtout sous celui (1556-1598) de Philippe II le Prudent (1527-1598), un dynamisme nouveau comme ville administrative et militaire.
En 1667, le roi de France (1643-1715), Louis XIV (1638-1715), envahit la Flandre. La ville de Douai est assiégée et prise par Sébastien Le Prestre, marquis de Vauban (1633-1707). Le traité d'Aix-la-Chapelle, datant du 2 mai 1668, confirme la possession de la France. En avril 1710, lors de la guerre de Succession d'Espagne, les Alliés assiègent Douai mise en défense par le lieutenant général, le comte François d’Albergotti (1654-1717). La résistance, acharnée, dure jusqu’au 26 juin quand, avec les honneurs de la guerre, les troupes royales capitulent. Après sa victoire à Denain en juillet 1712, le maréchal Claude-Louis-Hector de Villars (1653-1734) reprend la ville le 8 septembre. Cette reconquête, confirmée par la Paix d’Utrecht, le 11 avril 1713, ne sera plus menacée avant 1914.
À la Révolution, le refus de reconnaître la constitution civile du clergé pousse certains notables soit au retrait, soit à l’émigration. La vente des biens nationaux représente à Douai une mutation immense dont les conséquences sur le bâti sont encore perceptibles aujourd’hui. La création du département du Nord le 4 mars 1790, en application de la loi du 22 décembre 1789, fait de Douai un chef-lieu. Mais en 1803, ce dernier est déplacé à Lille, et Douai devient sous-préfecture.
Au début de la Première Guerre mondiale, en octobre 1914, après une courte phase de conflit, Douai tombe aux mains allemandes. Elle le restera tout au long de la guerre. Entre septembre 1918 où toute la population de Douai est évacuée vers la Belgique et octobre 1918 où les troupes allemandes quittent Douai, la ville désertée connaît un pillage effréné et est détruite à 10 %.
Au cours de la Seconde Guerre mondiale, le 17 mai 1940, la ville de Douai, quasi désertée, est prise par l'armée allemande. Un mois avant la Libération, le 11 août 1944, un bombardement allié s’abat encore une fois sur le quartier de la gare.
La collégiale
La ville de Douai est l'une des rares villes à avoir deux collégiales: Saint-Pierre et Saint-Amé.
L'édifice primitif date du IXe siècle puis, au XIe siècle, un autre bâtiment est construit puis, en 1248, Pierre Honoric bâtit la chapelle de la Madeleine. Cette église paroissiale est sans doute érigée en collégiale en 1113 par le comte de Flandre, Baudouin VII (v1093-1119) surnommé à la Hache. Elle obtient sous sa juridiction l'ensemble des paroisses de la rive droite de la rivière Scarpe. Menaçant ruine, l'église est interdite au culte et démolie en 1734.
La nouvelle collégiale est rapidement construite, car le Parlement de Flandre, créé en 1668, vient se fixer à Douai en 1714, et utilise la collégiale Saint-Pierre pour les cérémonies officielles. Gaspard-Félix-Jacques de Pollinchove (1737-1816), futur président de ce parlement (1781-1790), en suivit de près la construction.
Le vaste édifice actuel date de 1735-1750. Il abrite la plus grande église du Nord-Pas-de-Calais et une des plus grandes sises au nord de Paris. L'édifice mesure 112 mètres (367 pieds) de long sur 42 mètres (138 pieds) de large avec une hauteur de 25 mètres (82 pieds) sous les voûtes. Son volume est de 77 500 mètres cubes (2,7 millions de pieds cubes). Il a été dessiné par Antoine-Joseph Lefebvre, architecte de la ville, mais une certaine source attribue les plans à Nicolas de Brissy, architecte à Bruxelles. Il est de style gothique flamand allié au classicisme des XVIIe et XVIIIe siècles.
À la Révolution, il sert au culte de l'Être suprême et de la déesse Raison et, en 1802, il est rendu au culte catholique avec le Concordat. Au XIXe siècle, la collégiale est restaurée et enrichie de nombreuses œuvres d'art (tableaux, sculptures et meubles). Pour la plupart, ces œuvres proviennent des abbayes de la région qui furent fermées à la Révolution, voire détruites. Ces œuvres d'art, notamment son impressionnante série de toiles de maîtres, sont en majorité inscrites sur la liste des objets patrimoniaux.
L'édifice
L'édification de la tour carrée date de 1512, et se termine en 1686. Sur l'énorme pilier, qui reçoit les arcades gothiques, apparaît la date de 1518 (fin de l'époque gothique flamboyant). La tour résiste au siège de Douai des années 1710 et 1712, mais la flèche prévue ne fut jamais élevée.
La tour carrée était rattachée à un autre édifice qui a été remplacé par la collégiale construite de 1735 à 1750. Lors de la Révolution, les six cloches de la tour sont retirées. Le XIXe siècle voit la dégradation de la tour. Elle est donc restaurée dans sa partie supérieure en 1903 et 1904 avec balustrade classique, clochetons et vases Médicis.
L'occupation allemande en 1917 enlève à nouveau les cloches qui seront à nouveau fondues au nombre de trois dans les années 1920 par les établissements Wauthy, de Sin-le-Noble (Nord).
En 2009, des travaux de réfection complète de la toiture en ardoises sont entrepris. Les travaux sont répartis en six phases pendant cinq ans pour un coût estimé de 5 millions d'euros.
L'intérieur
Le grand chœur est d'une taille impressionnante. Elle donne une idée du nombre de chanoines qui devaient composer le chapitre de la collégiale. Avant la Révolution, ils prenaient place dans la double rangée de stalles sur la droite et la gauche. Ces chanoines disposaient même d'une chaire « privée ». Le maître-autel est une console de style Louis XV, en bois doré. Les statues en plâtre de saint Pierre et de saint Paul, qui l'encadrent, sont dues à Théophile Bra (1797-1863).
Avant la Révolution, le transept de gauche servait pour les offices, car le grand chœur, clos par une porte garnie de rideaux, était réservé aux offices du chapitre. Cet autel de marbre avec bas-relief exécuté par Pierre Schleiff (1601-1641), de Valenciennes, et les chandeliers proviennent de l'abbaye de Marchiennes. La toile centrale, réalisée en 1760 et attribuée à Louis-Jean-François Lagrenee (1725-1805), représente « la Résurrection » accompagnée de chaque côté de deux tableaux provenant de l'abbaye d'Anchin, l'un, « le martyre de saint Pierre » réalisé en 1778 par Jean Berthélemy (?-?) et l'autre, « le martyre de saint André » réalisé en 1776 par Jean Bardin (1732-1809).
Dans le transept de droite, un calvaire venant de l'abbaye de Flines et six panneaux de marbre blanc, œuvres de Pierre Schieff, de l'abbaye de Saint-Amand. L'autel provient de l'abbaye de Marchiennes avec en bas-relief, « l'évanouissement de la Vierge », une œuvre de Pierre Schieff. Au-dessus de l'autel, une toile, posée en 1763, oeuvre de Jean-Baptiste Deshays (1729-1765), de Colleville, représente « le mariage de la Vierge avec saint Joseph ». De chaque côté, des tableaux provenant de l'abbaye d'Anchin et réalisés en 1779 par François-Guillaume Ménageot (1744-1816)) représentent « la justification de la chaste Suzanne » et « la peste de Jérusalem ». Dans la partie droite, deux tableaux provenant de l'ancien collège des bénédictins anglais et réalisés par Remaclus Serin (1617-après 1711), « l'investiture de saint Maurand » et « la mort de saint Vaast ».
Les origines de la chapelle de Notre-Dame-des-Miracles remontent à 1523 lors de sa construction dans le cimetière de l'ancienne église. Avec son architecture classique et ses grands tableaux de maîtres, elle est une splendeur artistique. La statue de la Madone est du XVIe siècle, au-dessus de laquelle est suspendu un tableau réalisé en 1768 par Nicolas Brenet (1728-1792) ne représentant que des anges qui étendent des guirlandes de feuillage. Six tableaux complètent la chapelle et son vestibule.
Dans la chapelle de Saint-Laurent, se retrouvent un buste de saint Roch et un tableau de Abraham Janssens (1567-1632) représentant « la résurrection de Lazare ». Le déambulatoire mène au dôme après le Chemin de croix, une réalisation du gagnant du prix de Rome de 1867, Paul-Joseph Blanc (1846-1904), et le médaillon du chanoine Émile Joleaud (1839-1918) par Édouard-Charles-Marie Houssin (1847-1919).
Les orgues
L'orgue de tribune
À l'origine, le grand orgue de la collégiale est réalisé en 1740 pour l’ancienne abbaye bénédictine Saint-Sauveur d’Anchin, sur le territoire de l'actuelle commune de Pecquencourt. Le buffet renferme, à l'époque, un instrument commandé en 1738 au facteur d’orgues Cornil/Corneille Cacheux (1687–1738), d'Arras, et achevé par Charles Dallery (1702–1779), d’Amiens. Le buffet en chêne est sculpté par Antoine Gilis (1702–1781), de Valenciennes, à partir de plans et dessins élaborés par des moines bénédictins. Richement orné de trophées de musique sculptés en relief sur le soubassement, de frises, de claires-voies et de tombées végétales, le buffet possède une importante statuaire d’anges musiciens, ainsi qu’un David et une Sainte-Cécile sur les tourelles latérales. La tourelle centrale supporte une statue du Saint-Sauveur assis.
À la Révolution, l’abbaye Saint-Sauveur est fermée et vendue. En 1792, le conseil de fabrique de la collégiale Saint-Pierre réussit à obtenir le grand orgue pour sa collégiale qui n’en possédait pas encore. L’instrument, comprenant quelque 60 jeux répartis sur quatre claviers et pédalier, est transféré à Douai et agrandi entre 1792 et 1794 par le facteur Louis Péronard (1726–1801), de Reims. Entre-temps, en 1793, la collégiale est transformée en Temple de la raison. C’est certainement à cette occasion que la statue du Saint-Sauveur sur la tourelle centrale est remplacée par une horloge.
L'instrument est relevé, entre 1807 et 1850, par François-Joseph Carlier (1787-1858), de Douai, puis, en 1857–1858, par Joseph Merklin (1819-1905), de Paris. Malgré ces interventions, notamment la suppression de l’Écho, le développement du Récit devenu probablement expressif, ou le brunissement du buffet, l’orgue d’Anchin réussit à conserver une partie de son état d’origine jusqu’en 1917, année où l’armée allemande réquisitionne les tuyaux de façade. En 1878, les facteurs de la maison Lequien, de Douai, effectuent un relevage, et remplacent l'horloge de la tour centrale par l’actuelle statue du Saint-Sauveur debout. En 1894, un nouveau relevage est effectué par le facteur Paul Vandeville, successeur de la maison Lequien. En octobre 1918, l’orgue est vandalisé par les soldats de l'armée allemande juste avant leur retrait; les tuyaux étant jetés en bas de la tribune.
Après la guerre, en 1922, et sur l’initiative de Maurice Wagon (1857-1939), président de chambre à la Cour d’appel, du chanoine Jean-Baptiste Hégo (1854-1936), doyen de Saint-Pierre et de Francis Godin (1870-1939), maire (1919-1925) de Douai, la ville achète un nouvel instrument à la firme Mutin-Cavaillé-Coll. Cet orgue que Charles Mutin (1861–1931) avait conçu et construit à la demande d’Alexandre Glazounov (1865-1936) pour la grande salle du conservatoire impérial de Saint-Pétersbourg, en Russie. Terminé en 1914, mais, à cause de la déclaration de la Première Guerre mondiale, et la révolution russe de 1917, il n'est jamais livré — le régime bolchevique en exigea même le remboursement. Charles Mutin installe alors l’instrument à Douai en 1922 en l’adaptant au buffet classique qui avait été classé au titre des « Monuments historiques » le 29 décembre 1906.
Le nouvel orgue de style symphonique est inauguré le 12 novembre 1922 par Louis Vierne (1870–1937), titulaire de Notre-Dame de Paris. Alexandre Delval, titulaire de l’instrument de 1904 à 1951, le fait entendre très régulièrement pendant les offices et en concert, notamment lors des premiers récitals radiodiffusés, jusqu’à la Seconde Guerre mondiale, durant laquelle l’orgue subit indirectement les conséquences des bombardements qui détruisirent près de la moitié de la ville.
La municipalité prend alors en charge la restauration du grand orgue, confiée à la Maison Pascal, de Lille, de 1954 à 1957. Respectueux du caractère symphonique original de l’instrument, le facteur Jean Pascal unifie l’ensemble de la transmission en construisant une mécanique neuve avec machine Barker au clavier d’Écho, originellement électrique. L’instrument restauré est inauguré par Marcel Dupré (1886-1971), titulaire de l’église Saint-Sulpice à Paris avec le concours de la Manécanterie des petits chanteurs de Saint-Jean sous la direction de l’abbé Félix.
Très empoussiéré à la suite des grands travaux entrepris dans l’église en 1964-1965, du remplacement des vitraux près de l’orgue en 1971, de l’incendie d’un magasin de sport situé près du chevet en 1975, et par le vandalisme de trois jeunes voyous en 1977, la municipalité prend en charge un grand relevage de l’instrument en 1983 par tranches annuelles. Grâce aux précieux conseils de l’Association Aristide Cavaillé-Coll de Paris, les travaux sont confiés de nouveau au facteur Jean Pascal. L’instrument est classé le 22 septembre 2003 et, à la demande du maire Jacques Vernier, et un inventaire technique complet de l’instrument est réalisé en 2005 par Roland Galtier, technicien-conseil auprès de la Commission des monuments historiques.
Cet orgue monumental possède une console indépendante impressionnante (celle-là même qui aurait dû être installée à Saint-Pétersbourg) de quatre claviers manuels — dont trois expressifs — de 61 notes, d’un pédalier de 32 notes et de 67 jeux. Sa conception complexe, la grande qualité de sa facture, son amplitude sonore et sa richesse de timbres, font de lui l’un des trois instruments majeurs de la période symphonique française dont celui de Saint-Sulpice (Paris, 1862) incarne la fondation, celui de Saint-Ouen (Rouen, 1890) l’apogée, et enfin celui de Saint-Pierre (Douai, 1922) le dernier chef-d’œuvre.
Depuis, cet orgue n’a cessé de rayonner sur le plan culturel. Des musiciens, facteurs d’orgues et musicologues provenant de nombreux pays viennent chaque année le visiter. Ils louent sa sonorité à la fois majestueuse et racée, ainsi que sa souplesse d'expression dans ce vaste vaisseau où il s'épanouit librement.
L'orgue de chœur
Cet instrument a été construit en 1856 par le facteur Joseph Merklin (1819-1905) et installé l'année suivante en remplacement d'un petit orgue loué à la manufacture Van Peteghem.
Le buffet en chêne, qui occupe une travée entière, est l'œuvre du sculpteur et ébéniste Charles Buisine (1820-1893), de Lille. Deux tourelles surmontées de pots à feu - rappelant ceux de la tour - encadrent trois plates faces dont la plus large, centrale, est surmontée d'un fleuron armorié des lettres S et P (saint Pierre). À l'origine, cet orgue de chœur possédait une console comportant un clavier de 54 notes et un pédalier en tirasse permanente de 18 notes, et installée devant le buffet dans l'alignement des stalles.
En 1953, le facteur Jean Pascal restaure l'instrument et modernise la console, en augmentant le clavier de Pédale à 30 notes et en lui additionnant un emprunt au Bourdon 16' du clavier manuel.
Cet instrument, modeste par sa composition, n'en est pas moins remarquable par la qualité de sa facture, par son état de conservation, comme de son harmonisation ample qui remplit l'édifice. Un relevage de la partie sonore, des claviers et du buffet a été réalisé en 2020-2021 par le facteur Antoine Pascal.
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Douai is a commune located in the Nord department in the Hauts-de-France region, more precisely south of the Romanesque Flanders. It is located 23.6 miles (38 km) south of Lille in addition to being very close to major European capitals such as Brussels (87 miles / 140 km), Paris (118 miles / 190 km) or London (180 miles / 290 km).
History
Douai is a medieval establishment resulting from singular natural conditions but especially from its hinged position between the kingdom of France and the county of Flanders. Douai was granted in 1301, from the King of France (1285-1314) Philippe IV le Bel (1268-1314), a staple right, meaning the privilege over the grain trade in the region, from production areas in the south to the market areas in the north.
Until 1369, Douai, like Arras, was a border city fought over by the King of France and the Count of Flanders. Even before that date and until the 17th century which marks the definitive return to the Flanders, the city masters changed several times.
In 1369, the King of France (1364-1380), Charles V (1338-1380), who in 1369 married his brother Philippe III le Bold, Duke of Burgundy (1342-1404), to Marguerite de Brabant, Countess of Flanders (1350-1405), the daughter of Louis II de Male, Count of Flanders (1330-1384) gave the city of Douai back to him. The marriage, in August 1477, of Marie de Bourgogne (1457-1482) with Maximilian I of Austria (1459-1519) made Douai a possession of the Habsburgs. The city experienced under the reign of the Emperor of the Holy Roman Empire (1519-1556), Charles V (1500-1558) but especially under the one (1556-1598) of Philip II the Prudent (1527-1598), a new dynamism as an administrative and military town.
In 1667, the King of France (1643-1715), Louis XIV (1638-1715), invaded the Flanders. Douai was besieged and taken over by Sébastien Le Prestre, Marquis de Vauban (1633-1707). The Aix-la-Chapelle Treaty on May 2, 1668, confirmed the possession of France. In April 1710, during the War of the Spanish Succession, the Allies besieged Douai, which had been defended by Lieutenant General Count François d'Albergotti (1654-1717). The fierce resistance lasted until June 26 when, with the honors of war, the royal troops capitulated. After his victory at Denain in July 1712, Marshal Claude-Louis-Hector de Villars (1653-1734) recaptured the city on September 8. This reconquest, confirmed by the Peace of Utrecht on April 11, 1713, will no longer be threatened before 1914.
During the Revolution, the refusal to recognize the civil constitution of the clergy led some notables either to withdraw or to emigrate. The sale of national assets caused an immense change in Douai, with consequences on buildings that are still perceptible today. The creation of the Nord department on March 4, 1790, in application of the December 22, 1789 law, made Douai a regional capital. But in 1803, this designation was moved to Lille, and Douai became a subprefecture.
At the start of the First World War, in October 1914, after a short conflict, Douai fell into German hands. It will remain so throughout the war. Between September 1918 when the entire population of Douai was evacuated to Belgium and October 1918 when the German troops left Douai, the deserted city experienced rampant looting and was 10% destroyed.
During the Second World War, on May 17, 1940, the city of Douai, almost deserted, was taken over by the German army. A month before the Liberation, on August 11, 1944, an allied bombardment once again fell on the city's station district.
The Collegiate
The city of Douai is one of the few cities to have two collegiate churches: St. Pierre and St. Amé.
The first building dates from the 9th century and, in the 11th century, another building was added when, in 1248, Pierre Honoric built the Madeleine Chapel. This parish church was probably promoted as a collegiate church in 1113 by the Count of Flanders, Baudouin VII (c1093-1119) nicknamed "à la Hache". It had then, under its jurisdiction, all the parishes on the right bank of the Scarpe River. Threatening ruin, the church was banned from worship and demolished in 1734.
The new collegiate was rapidly built because the Parliament of Flanders, created in 1668, came to settle in Douai in 1714, and used the St. Pierre Collegiate for official ceremonies. Gaspard-Félix-Jacques de Pollinchove (1737-1816), future president of this parliament (1781-1790), closely followed its construction.
The large current building dates from 1735-1750. It houses the largest church in Nord-Pas-de-Calais and one of the largest located north of Paris. The building is 367 feet (112 meters) long and 138 feet (42 meters) wide with an 82-foot (25-meter) height under the vaults. Its volume is 2.7 million cubic feet (77,500 cubic meters). It was designed by Antoine-Joseph Lefebvre, city architect, but a certain source attributes the plans to Nicolas de Brissy, an architect in Brussels. It is of Flemish Gothic style combined with the 17th- and 18th-century classicism.
During the Revolution, it was used for the worship of the Supreme Being and the Reason goddess and was returned to Catholic worship with the 1802 Concordat. In the 19th century, the collegiate church was restored and enriched with numerous works of art (paintings, sculptures and furnishings). For most of them, they came from regional abbeys which had been closed during the Revolution, or even destroyed. These works of art, in particular its impressive series of masterpieces, were mostly included on the list of classified heritage objects.
The Building
The construction of the square tower dates from 1512 and was completed in 1686. On the enormous pillar, which supports the Gothic archways, appears the date of 1518 (end of the flamboyant Gothic period). The tower survived the siege of Douai in 1710 and 1712 but its planned spire was never built.
The square tower was attached to another building which was replaced by the collegiate church built from 1735 to 1750. During the Revolution, the six bells in the tower were removed. The 19th century saw the degradation of the tower. Its upper part was restored in 1903 and 1904 with a classic balustrade, pinnacles and Medici vases.
The 1917 German occupation once again removed the bells, which were once again melted down to three in number in the 1920s by the Wauthy firm in Sin-le-Noble (Nord).
In 2009, complete repair work on the slate roof was undertaken. The repair is divided into six phases over five years at an estimated cost of 5 million euros.
The Interior
The large chancel presents an impressive size. It gives an idea of the number of canons who were members of the collegiate church chapter. Before the Revolution, they sat in the double row of stalls on the right and left. These canons even had a “private” pulpit. The main altar is a Louis XV style console, in gilded wood. The St. Peter and St. Paul plaster statues, which frame it, are by Théophile Bra (1797-1863).
Before the Revolution, the left transept was used for services, because the large chancel, closed by a curtained door, was reserved for chapter services. This marble altar with bas-relief by Pierre Schleiff (1601-1641), from Valenciennes, and the candlesticks come from the Abbey of Marchiennes. The central painting, made in 1760 and attributed to Louis-Jean-François Lagrenee (1725-1805), represents « the Resurrection » flanked by two paintings from the Abbey of Anchin, the first one, « the martyrdom of St. Peter » executed in 1778 by Jean Berthélemy (?-?) and the other one, « the martyrdom of St. Andrew » executed in 1776 by Jean Bardin (1732-1809).
In the right transept, a Calvary scene from the Abbey of Flines and six white marble panels, executed by Pierre Schieff, from the Abbey of St. Amand. The altar comes from the Abbey of Marchiennes with a bas-relief depicting « the fainting of the Virgin », a work by Pierre Schieff. Above the altar, a painting, hung in 1763, by Jean-Baptiste Deshays (1729-1765), from Colleville, representing « the Marriage of the Virgin with St. Joseph ». On each side, paintings from the Abbey of Anchin and made in 1779 by François-Guillaume Ménageot (1744-1816) representing « the chaste Suzanne's justification » and « the Jerusalem plague ». On the right, two paintings from the former English Benedictine college by Remaclus Serin (1617-after 1711), « the investiture of St. Maurand » and « the death of St. Vaast ».
The origins of the Notre-Dame-des-Miracles Chapel date back to 1523 when it was built in the old church's cemetery. With its classic architecture and its masterwork paintings, it shows an artistic splendor. The Madonna statue is from the 16th century, above which hangs a painting made in 1768 by Nicolas Brenet (1728-1792) representing only angels extending garlands of foliage. Six paintings complete the chapel and its narthex.
In the St. Laurent Chapel, there is a St. Roch bust and a painting by Abraham Janssens (1567-1632) representing « the raising of Lazarus ». The ambulatory leads to the dome after the Stations of the Cross, a work by the winner of the 1867 Prix de Rome, Paul-Joseph Blanc (1846-1904), and the Canon Émile Joleaud (1839-1918) medallion by Édouard-Charles-Marie Houssin (1847-1919).
The Organs
The Gallery Organ
Originally, the great organ of the collegiate church was built in 1740 for the former St. Sauveur Benedictine abbey in Anchin, on the current town of Pecquencourt's territory. The case included, at the time, an instrument commissioned in 1738 from organbuilder Cornil/Corneille Cacheux (1687–1738), from Arras, and completed by Charles Dallery (1702–1779), from Amiens. The oak case was sculpted by Antoine Gilis (1702–1781), from Valenciennes, from plans and designs by Benedictine monks. Richly adorned with music trophies sculpted in relief on the lower section, friezes, pipe shades and falling plants, the organcase has an important statuary which includes musical angels as well as a David and a St. Cecilia statues on side turrets. The central turret supports a seated St. Sauveur (Holy Savior) statue.
At the Revolution, St. Sauveur Abbey was closed and sold. In 1792, the St. Pierre collegiate churchwardens were successful in getting the great organ for their collegiate church which did not yet have one. The instrument, with some 60 stops over four manuals and pedal, was transferred to Douai and enlarged between 1792 and 1794 by organbuilder Louis Péronard (1726–1801), from Reims. Meanwhile, in 1793, the collegiate church was transformed into a Temple of Reason. It was certainly on that occasion that the St. Sauveur statue on the central turret was replaced by a clock.
The instrument was overhauled and modified between 1807 and 1850 by François-Joseph Carlier (1787-1858), from Douai, and, in 1857–1858, by Joseph Merklin (1819-1905), from Paris. Despite these interventions, notably the removal of the Echo division, the development of the Récit division, which probably became enclosed, or the browning of the case, the Anchin organ managed to retain part of its original material until 1917, when the German army requisitioned the facade pipes. In 1878, organbuilders from the Lequien firm, of Douai, carried out an overhaul, and replaced the central turret clock by the current standing St. Sauveur statue. In 1894, a new overhaul was carried out by organbuilder Paul Vandeville, Lequien's successor. In October 1918, the organ was vandalized by German army soldiers just before their withdrawal; the pipes were thrown down from the gallery.
After the war, in 1922, and on the initiative of Maurice Wagon (1857-1939), president of the Court of Appeal, of Canon Jean-Baptiste Hégo (1854-1936), Dean of St. Pierre and of Francis Godin (1870-1939), mayor (1919-1925) of Douai, the city purchased a new instrument from the Mutin-Cavaillé-Coll firm. This organ had been designed and built by Charles Mutin (1861–1931) at the request of Alexander Glazunov (1865-1936) for the great hall of the St. Petersburg Imperial Conservatory, in Russia. Completed in 1914 but, because of the declaration of the First World War, and the 1917 Russian Revolution, it was never delivered - the Bolshevik regime even demanded reimbursement. Charles Mutin then installed the instrument in Douai in 1922, adapting it to the classic case which had been classified as a "Historic Monument" on December 29, 1906.
The new symphonic-style organ was inaugurated on November 12, 1922, by Louis Vierne (1870–1937), main organist at Notre-Dame de Paris. Alexandre Delval, the church's main organist from 1904 to 1951, made sure that the organ would be heard very regularly during services and in concert, especially during the first broadcast recitals, until the Second World War, during which the organ indirectly suffered the consequences of the bombings that destroyed almost half of the city.
The municipality then took charge of the restoration of the great organ, and work was carried out to the Pascal firm, of Lille, from 1954 to 1957. Respectful of the original symphonic character of the instrument, organbuilder Jean Pascal unified the action and built a completely new one with a Barker machine on the Echo division, originally electric. The restored instrument was inaugurated by Marcel Dupré (1886-1971), organist at St. Sulpice Church in Paris along with the Manécanterie des Petits Chanteurs de Saint-Jean under the direction of Fr Félix.
Very dusty following the major works undertaken in the church in 1964-1965, the replacement of the stained glass windows near the organ in 1971, the fire in a sports shop located near the apse in 1975, and the vandalism by three young thugs in 1977, the municipality took charge of a major overhaul of the instrument in 1983 in annual installments. Thanks to valuable advice from the Aristide Cavaillé-Coll Association in Paris, work was again entrusted to organbuilder Jean Pascal. The instrument was classified on September 22, 2003, and, at Mayor Jacques Vernier's request, a complete technical inventory of the instrument was carried out in 2005 by Roland Galtier, technical adviser to the Historic Monuments Commission.
This monumental organ uses an impressive independent console (the very one that should have been installed in St. Petersburg) with four 61-note manuals — three of which are enclosed, a 32-note pedalboard and 67 stops. Its complex design, the high quality of its construction, its sound amplitude and its richness of timbre palette, make it one of the three major instruments of the French symphonic period, of which the one in St. Sulpice (Paris, 1862) embodies its origins, the one in St. Ouen (Rouen, 1890) its climax, and finally the one in St. Pierre (Douai, 1922) the last masterpiece.
Since then, this organ has continued to culturally shine. Every year, musicians, organbuilders and musicologists from many countries come to visit it. They praise its sound, both majestic and distinguished, as well as its flexibility of expression in this large vessel where it freely sounds.
The Chancel Organ
This instrument was built in 1856 by organbuilder Joseph Merklin (1819-1905) and installed the following year to replace a small organ rented from the Van Peteghem factory.
The oak organcase, which occupies an entire bay, is the work of sculptor and cabinetmaker Charles Buisine (1820-1893), from Lille. Two turrets topped by fire-pots - recalling those of the tower - frame three flats, the largest one, central, is topped by a fleuron emblazoned with the letters S and P (St. Peter). Originally, this chancel organ had a 54-note manual and an 18-note permanent coupler pedal console, installed in front of the case in line with the stalls.
In 1953, organbuilder Jean Pascal restored the instrument and modernized the console, increasing the Pedal compass to 30 notes and adding a borrowing from the manual's 16' Bourdon.
This instrument, modest in size, is not less remarkable for the quality of its craftsmanship, for its state of conservation, as well as for its ample voicing which fills the building. An overhaul of the tonal structure, manual and organcase was carried out in 2020-2021 by organbuilder Antoine Pascal.
I. Grand-Orgue |
II. Récit |
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Montre | 16' | Bourdon | 16' | |
Bourdon | 16' | Diapason | 8' | |
Montre | 8' | Flûte traversière | 8' | |
Bourdon | 8' | Quintaton | 8' | |
Flûte harmonique | 8' | Viole de gambe | 8' | |
Violoncelle | 8' | 1Voix céleste | 8' | |
Prestant | 4' | Principal | 4' | |
Flûte octaviante | 4' | Flûte octaviante | 4' | |
Quinte | 2 2/3' | Octavin | 2' | |
Doublette | 2' | Plein Jeu | IV-V | |
Tierce | 1 3/5' | Basson | 16' | |
Plein Jeu | IV | Trompette harmonique | 8' | |
Bombarde | 16' | Soprano harmonique | 4' | |
Trompette | 8' | Basson-Hautbois | 8' | |
Clairon | 4' | Tremolo |
III. Positif |
IV. Écho |
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Quintaton | 16' | Bourdon | 16' | |
Principal | 8' | Montre | 8' | |
Flûte conique | 8' | Bourdon | 8' | |
Cor de nuit | 8' | Flûte | 8' | |
Salicional | 8' | Salicional | 8' | |
Flûte douce | 4' | Éoline | 8' | |
Viole d'amour | 4' | Quinte | 5 1/3' | |
Nazard | 2 2/3' | Viola | 4' | |
Flageolet | 2' | Octave | 2' | |
Tierce | 1 3/5' | Tierce | 1 3/5' | |
Trompette | 8' | Plein Jeu | II-III | |
Clarinette | 8' | 2Bombarde | 16' | |
Voix humaine | 8' | Trompette harmonique | 8' | |
Tremolo |
Pédale |
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Principal (GO) | 16' |
Bourdon basse | 16' |
Soubasse (GO) | 16' |
Quinte | 10 2/3' |
Principale grande | 8' |
Violoncelle | 8' |
Flûte | 8' |
Bourdon (GO) | 8' |
Principal | 4' |
Tuba | 16' |
Trompette | 8' |
Clairon | 4' |
1 | à partir du deuxiène DO / From tenor C | |
2 | à partir du DO central / From central C |
Clevier / Manuel) |
Pédale / Pedal |
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Bourdon | 16' | Soubasse (GO) | 16' | |
Montre | 8' | |||
Bourdon | 8' | |||
Salicional | 8' | |||
Prestant | 4' | |||
Doublette | 2' | |||
Plein Jeu | III | |||
Trompette | 8' | |||
1Basson-Hautbois | 8' |
1 | Basson (C-b1), Hautbois (c2-f3) |