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Casavant, Opus 976, 1923 / Gonzalez 1959 / Kuhn 1962
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L’abbaye Saint-Benoît est une abbaye bénédictine en activité faisant partie de la congrégation de Subiaco. Elle est située à environ 75 km (47 milles) à l'est de Toulouse dans le hameau d'En-Calcat dépendant de Dourgne dans le Tarn.
Historique
Ce monastère est fondé en 1890 par Louis-Basile Banquet devenu Dom Romain Banquet (1840-1929). Son père, Auguste, est le septième enfant de Jean-Pierre Banquet, briquetier de métier, qui s'établit, en 1815, à Touscayrats, un village près d'En-Calcat. En 1820, Jean-Pierre accepte l'offre d'Étienne Mijoule, un maçon qui a acheté une maison et des terres au hameau d'En-Calcat, pour s'y établir et d'y créer une briqueterie. Le domaine de Mijoule passe aux mains des Banquet en 1843.
Après avoir commencé ses études au séminaire d'Albi, Louis-Basile entre en 1864, à 24 ans, au monastère de la Pierre-qui-Vire où il est ordonné prêtre en juin 1866. Il y rencontre, en 1874, Marie Cronier, une jeune fille qui achève ses études à l'abbaye de Jouarre et qui bénéficie de grâces particulières. Il devient son guide spirituel. Le 29 janvier 1883, elle s'ouvre à lui de l'appel entendu du Seigneur de la fondation d'un monastère de moines et d'un monastère de moniales qui suivent la Règle de Saint-Benoît. Cette révélation sera, après bien des difficultés, à l'origine de la construction des monastères de Saint-Benoît d'En-Calcat et de Sainte-Scholastique de Dourgne.
Le monastère
Dom Banquet arrive de l'abbaye de la Pierre-Qui-Vire avec un groupe de moines. Ceux-ci débutent la construction du monastère le 15 janvier 1890, et dès le 24 octobre, la première aile est construite. Le monastère devient un prieuré en 1892, et un abbaye en 1896.
La loi française sur la liberté d'association, menée par Pierre Waldeck-Rousseau (1846-1904) et sanctionnée le 1er juillet 1901, affecte les congrégations religieuses, principalement masculines, qui doivent maintenant obtenir des autorisations. Cette loi débouche sur celle menée par Emile Combes (1835-1921) et sanctionnée le 27 juin 1902 qui ordonne la fermeture de tout établissement gérée par une association n'ayant pas reçu une autorisation. C'est ainsi qu'en 1903, les moines sont contraints à l'exil. Ils choisissent l'Espagne, d'abord dans un modeste hôtel à Parramon (1903 à 1908), puis à l'abbaye San Pedro de Besalú près de la frontière française jusqu'en 1918. À la fin de la Première Guerre mondiale, en 1918, les moines ont la permission de revenir peu à peu et l'abbaye est agrandie. Les travaux de construction de deux ailes et de l'église abbatiale débutent en 1928.
Vers la fin des années 1940 et début 1950, l'abbaye compte quelque 120 moines. En 1965, avec l'élection du nouvel abbé et l'implantation des réformes de Vatican II, quelque 40 moines quittent en raison de leur désaccord plus ou moins explicite avec les orientations nouvellement introduites, notamment l'abandon du latin dans le rituel. L'abbaye compte présentement quelque 40 moines.
Située sur le parcours de la Via Tolosana, l'abbaye reçoit les pèlerins de Saint-Jacques-de-Compostelle ainsi que des visiteurs lors de retraites spirituelles, grâce à son hôtellerie.
L'église abbatiale
Il s'écoule deux années entre le début des travaux de terrassement à la pose de la première pierre par Mgr Pierre-Célestin Cézerac (1856-1940), archevêque (1918-1940) d'Albi, le 10 février 1931. Les travaux sont achevés en septembre 1935.
Dès l’entrée, depuis le porche principal jusqu’au chœur, les proportions de la nef sont surprenantes. Les lignes de piliers impressionnants qui s’élancent jusqu’aux voûtes et soutiennent de grands arcs confèrent à l’église des traits distinctifs de quiétude et de beauté. Le chœur, de 9 mètres (19,5 pieds) de côté, est propice à la célébration et la solennité des grandes fêtes religieuses. Il est fermé par 16 colonnades jumelées qui servent de support à la demi-coupole de l’abside. D’une longueur de 72 mètres (236 pieds), d’une largeur de 20 mètres (65,6 pieds) pour le transept et 9,2 mètres (30,2 pieds) pour la nef, l’édifice culmine en toiture à 22 mètres (72,2 pieds) avec des hauteurs sous voûtes pouvant avoisiner les 17 mètres (56 pieds).
Les vitraux ont une valeur artistique connue, reconnue et de toute évidence appréciée. Ils roviennent tous des ateliers du monastère, que ce soit ceux des fenêtres de la nef retraçant les scènes de l’Ancien Testament et de la vie du Christ ou ceux des chapelles latérales représentant la vie du saint auquel chacune est dédiée. Le chœur abrite 82 stalles de chêne sculpté et maître-autel original a été remplacé par un autel de célébration conformément aux recommandations de Vatican II.
L'orgue
En 1921, Florence Meyer Blumenthal (1875-1930), épouse de George Blumenthal (1858-1941) un riche banquier de New York, veut faire l’acquisition d’un orgue pour une grande salle attenante à sa résidence de Paris. Cette femme distinguée encourage l’art français et elle dépense largement de ses deniers pour en promouvoir les progrès. Elle rêve d'une salle de musique où les organistes pourraient donner des auditions et y tenir des concours d’orgue. Pour le réaliser, elle fait ajouter en annexe à sa demeure, en 1920-1922, une « salle gothique » laquelle est construite en utilisant des matériaux provenant d'églises détruites au cours de la Première Guerre mondiale. L'instrument doit être le plus perfectionné possible, et la disposition de la salle impose l’emploi de l’électricité pour actionner le mécanisme.
Joseph Bonnet (1884-1944), organiste de l'église Saint-Eustache à Paris, est choisi pour préparer le devis et pour surveiller la construction de l'instrument. Le contrat est signé en décembre 1922 et les travaux sont terminés en août 1923. Au décès de madame Blumenthal, en 1930, Joseph Bonnet hérite de l'orgue.
L'abbaye en fait l'acquisition en 1934, et l'instrument est remonté dans la tribune de l'église abbatiale qui vient d'être achevée. Ce travail est exécuté, avec l'aide de quelques moines, par les frères Léon et Gaston Weber qui, tout en travaillant à la manufacture de Victor Gonzalez, sont les représentants, en France, de la maison Casavant. Joseph Bonnet lui-même tient les claviers lors de la longue cérémonie de la consécration de l'église et de la bénédiction de l'orgue, le 23 septembre 1935.
Après un premier relevage effectué en 1953, le facteur Victor Gonzalez revient, en 1959, pour apporter une modification majeure à l'instrument incluant les 13 jeux d'origine en bois. Cette intervention vise à atténuer son caractère romantique afin de permettre l'exécution du répertoire baroque et classique. Cette transformation est rendue possible par la qualité exceptionnelle des matériaux et du travail de la firme Casavant.
En 1962, le facteur Alfred Kern, de Strasbourg, ajoute, au Grand-Orgue, une Trompette 8', de taille moyenne.
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The St. Benedict Abbey is an active Benedictine abbey which is part of the Subiaco congregation. It is located 47 miles (75 km) east of Toulouse in the En-Calcat hamlet within the jurisdiction of Dourgne in the Tarn Department.
History
This monastery was established in 1890 by Louis-Basile Banquet who became Dom Romain Banquet (1840-1929). His father, Auguste, was the seventh child of Jean-Pierre Banquet, a brickmaker, who settled, in 1815, in Touscayrats, a village near En-Calcat. In 1820, Jean-Pierre accepted the offer made by Étienne Mijoule, a bricklayer, who bought a home and land in the hamlet of En-Calcat, to settle and to establish a brick factory in En-Calcat. Mijoule's domain was acquired by the Banquets in 1843.
After starting his studies at the Albi Seminary, Louis-Basile entered in 1864, at 24 years old, the Pierre-qui-Vire Abbey where he was ordered as a priest in June 1866. There, he met, in 1874, Marie Cronier, a girl who was completing her studies at the Jouarre Abbey and who benefited from particular graces. He became her spiritual guide. On January 29, 1883, she told him about a call she received from the Lord concerning the establishment of a monastery for monks and a monastery for nuns under St. Benedict's Rule. This revelation will be, after a lot of difficulties, at the origin of the construction of the St. Benedict monastery in En-Calcat and of the St. Scholastique monastery in Dourgne.
The Monastery
Dom Banquet arrived from the Pierre-qui-Vire Abbey with a group of monks. They started the construction of the monastery on January 15, 1890, and on October 24, the first wing was completed. The monastery became a priory in 1892, and an abbey in 1896.
The French law on the freedom of association, led by Pierre Waldeck-Rousseau (1846-1904) and enacted on July 1, 1901, impacted religious congregations, mainly the male congregations, who were now required to get authorizations. This law led to the one by Emile Combes (1835-1921) and enacted on June 27, 1902, which ordered the closing of any establishment run by associations not having received an authorization. That's how in 1903, the monks were compelled to exile. They choose Spain, first in a modest hotel in Parramon (from 1903 to 1908), then in the San Pedro Abbey in Besalú near the French border. At the end of the First World War, in 1918, the monks were permitted to come back little by little and the abbey was extended. The construction of two wings and of the abbey church started in 1928.
By the end of the 1940s and the beginning of the 1950s, about 120 monks lived in the abbey. In 1965, following the election of the new abbot and the implementation of Vatican II reforms, about 40 monks left mainly due to more or less clear disagreement over newly introduced orientations notably the discontinuation of Latin from the ritual. The abbey now housed about 40 monks.
Located on Via Tolosana, the abbey accepts pilgrims going to Santiago de Compostela as well as visitors for spiritual retreats, thanks to its hostel.
The Abbey Church
Two years elapsed between the beginning of the earthwork and the laying of the cornerstone by Pierre-Célestin Cézerac (1856-1940), archbishop (1918-1940) of Albi, on February 10, 1931. The church was completed in September 1935.
From the entrance, from the main porch up to the chancel, the nave proportions are amazing. The lines of impressive pillars dashing up to the vault and supporting the large archways give the church distinctive traits of peace and beauty. The 19.5-foot (9-meter) wide chancel is ideal for the celebration and the pomp of large religious feasts. It is closed by 16 twinned pillars which act as support for the apse's half dome. The building is 236 feet (72 meters) long, 65.6 feet (20 meters) wide at the transept and 30.2 feet (9.2 meters) in the nave with the roof at 72.2 feet (22 meters) with a height under the vault reaching 56 feet (17 meters).
The stained glass windows have a known artistic value, reputed and obviously appreciated. They all come from the monastery workshops, whether those in the nave depicting scenes from the Old Testament and the life of Christ or those in the lateral chapels representing the life of the chapel's patron saint. The chancel houses 82 sculpted oak stalls and the original main altar was replaced with a celebration altar in accordance with Vatican II recommendations.
The Organ
In 1921, Florence Meyer Blumenthal (1875-1930), wife of George Blumenthal (1858-1941) a rich New York banker, wanted to purchase an organ for a large room annexed to her Paris residence. This distinguished woman supported French art and she widely spent her money promoting its progress. She dreamed about a music room where organists could give concerts and hold organ competitions. To make it true, she had a « Gothic Room » annexed to her house and built, in 1920-1922, with materials coming from destroyed churches during the First World War. The instrument should be the most modern instrument available, and its installation in the room imposed the use of electricity in its action.
Joseph Bonnet (1884-1944), organist in St. Eustace Church in Paris, was selected to prepare the specifications and to supervise the construction of the instrument. The contract was signed in December 1922, and work was completed in August 1923. Upon Mrs. Blumenthal's death, in 1930, Joseph Bonnet inherited the instrument.
The abbey purchased the instrument in 1934, and it was reinstalled in the gallery of the abbey church was had just been completed. The work was carried out, with the help of some monks, by brothers Léon and Gaston Weber who, while working for the Victor Gonzalez organbuilding firm, were the representatives, in France, of the Casavant firm. Joseph Bonnet played the organ in the long church consecration and organ blessing ceremonies, on September 23, 1935.
After a first restoration carried out in 1953, organbuilder Victor Gonzalez returned, in 1959, to carry out a major modification to the instrument including the original 13 wooden stops. This intervention's aim was to attenuate its romantic character to allow the performance of the baroque and classical repertoire. This transformation was possible thanks to the original special quality of materials and work carried out by Casavant.
In 1962, organbuilder Alfred Kern, from Strasbourg, added, to the Grand-Orgue division, a medium-sized 8' Trumpet.
II. Grand-Orgue |
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1923 |
1959 |
|||
Montre | 16' | |||
Bourdon | 16' | |||
Montre | 8' | Montre | 8' | |
Bourdon | 8' | Bourdon | 4' | |
Flûte traversière | 8' | |||
Kéraulophone | 8' | |||
Salicional | 8' | |||
Flûte ouverte | 8' | |||
Prestant | 4' | Prestant | 4' | |
Flûte harmonique | 4' | |||
Flûte | 4' | |||
Quinte | 2 2/3' | |||
Doublette | 2' | |||
Mixture | V | |||
1Plein-Jeu | III | |||
Bombarde | 16' | |||
Trompete | 8' | Trompette | 8' | |
Clarinette | 8' | |||
Clairon | 4' |
III. Récit (expressif / enclosed) |
||||
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1923 |
1959 |
|||
Gambe | 16' | |||
Principal | 8' | Principal | 8' | |
Mélodie | 8' | Mélodie | 8' | |
Viole de gambe | 8' | |||
Voix céleste | 8' | Voix céleste | 8' | |
Quintaton | 8' | |||
Gemshorn | 8' | |||
Octave | 4' | |||
Flûte octaviante | 4' | |||
Flûte | 4' | |||
Viole | 4' | |||
Octavin | 2' | Octavin | 2' | |
Tierce | 1 3/5' | |||
2Cornet | IV | |||
Trompete | 8' | Trompette | 8' | |
Hautbois | 8' | |||
Voix humaine | 8' | |||
Cor anglais | 8' | |||
Clarinette | 8' | |||
Clairon | 4' | Clairon | 4' | |
Tremolo |
I. Positif |
||||
---|---|---|---|---|
1923 |
1959 |
|||
Quintaton | 16' | |||
Principal | 8' | Principal | 8' | |
Bourdon | 8' | Bourdon | 8' | |
Flûte harmonique | 8' | |||
Dulciane | 8' | |||
Prestant | 4' | |||
Flûte harmonique | 4' | Flûte harmonique | 4' | |
Violon | 4' | |||
Nazard | 2 2/3' | |||
Piccolo | 2' | |||
Doublette | 2' | |||
Quarte | 2' | |||
Tierce | 1 3/5' | |||
Larigot | 1 1/3' | |||
Piccolo | 1' | |||
3Cornet | V | |||
Musette | 8' | |||
Trompette | 8' | |||
Cromorne | 8' | |||
Chalumeau | 4' |
Pédale |
||||
---|---|---|---|---|
1923 |
1959 |
|||
Flûte (basse acoustique) | 32' | ' | ||
Flûte | 16' | Flûte | 16' | |
Bourdon (GO) | 16' | Bourdon doux (GO) | 16' | |
Violon | 16' | |||
Principal | 16' | |||
Quintaton | 16' | |||
Soubasse | 16' | |||
4Quinte | 10 2/3' | |||
Flûte | 8' | Flûte (ext) | 8' | |
Violoncelle | 8' | |||
Bourdon | 8' | Bourdon | 8' | |
Quintaton (ext) | 8' | |||
Flûte | 4' | Flûte (ext) | 4' | |
Quintaton (ext) | 4' | |||
Basson | 16' | |||
Bombarde | 16' |
1 | 2 2/3'+2'+1 1/3 | |
2 | Appelle / Draws: Quintaton 8', Flûte 4', Octavin 2', Tiere 1 3/5' | |
3 | Appelle / Draws: Bourdon 8', Prestant 4', Nazard 2 2/3', Doublette 2', Tiere 1 3/5' | |
4 | Emprunt de / Borrows from Soubasse 16' |