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Mutin-Cavaillé-Coll 1908
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L'église Notre-Dame est une ancienne collégiale construite au XVIIIe siècle dans la ville de Guebwiller (Haut-Rhin). Il s'agit de l'une des plus imposantes constructions religieuses de style néo-classique dans le nord-est de la France. Elle est construite en grès rose, matériau typique de la région.
Historique
Guebwiller est l'ancien chef-lieu des possessions de l'abbaye de Murbach. Le développement de la cité s'effectua sous la tutelle des princes-abbés du VIIIe au XVIIIe siècle. En 1275, les princes-abbés accordent une franchise aux habitants de Guebwiller, laquelle accède au rang de cité et reçoit des fortifications. Avec la sécularisation, au XVIIIe siècle, l'abbaye de Murbach est démantelée et, en 1759, les chanoines viennent résider à Guebwiller. C'est à cette époque que le prince-abbé Léger (Casimir-Frédéric) de Rathsamhausen engage la construction d'une nouvelle église abbatiale.
Un projet onéreux est abandonné au profit du projet soumis, en 1761, par l'architecte Louis Beuque, de Besançon. Le projet consiste en une vaste église entourée des bâtiments conventuels. Le chapitre régulier devient séculier en 1764. Le chantier démarre en 1763. En 1768, Beuque est renvoyé à cause de vices de construction et est remplacé dans la direction des travaux par un architecte autrichien Gabriel Ignace Ritter.
Le gros œuvre est achevé en 1779. Les six années suivantes seront consacrées à l'ameublement et à la décoration de l'édifice, dans un style mariant l'art classique français et l'art baroque germanique. Il est le premier édifice néoclassique d'Alsace.
L'église abbatiale, devenue église collégiale en 1764, reçoit sa consécration solennelle en 1785.
À la Révolution, en 1792, l'église collégiale devient église paroissiale de Guebwiller et en 1803, une partie du riche mobilier de la vieille église Saint-Léger y est déplacé.
L'église est classée « Monument historique » depuis le 1er octobre 1841.
Extérieur
La façade extérieure comprend une double rangée de colonnes surmontées d'un fronton et est ornée de huit statues allégoriques réalisées en grès des Vosges au XVIIIe siècle par l'atelier Sporer. La tour nord est achevée de 1844 à 1846 par l'ingénieur Jacques Gruen (Grün) d'après un projet initial modifié par l'architecte Jean Caillot. La tour sud ne sera jamais terminée.
Des travaux de restauration sont entrepris en 1805, 1885, 1915, 1935 et 1948.
Intérieur
L'intérieur est de plan en forme de croix latine et sa vaste nef tout en longueur est munie de bas-côtés. Le transept est surmonté, à la croisée, d'une superbe coupole. Quant au choeur, il est sublimé par un monumental retable sculpté, illustrant l'Assomption de la Vierge (1783) et un maître-autel en marbre et bronze (1784) tous deux réalisés par l'atelier de Fidèle Sporer.
Le programme décoratif inclut des allégories en grès rose comme la Charité et la Religion ou encore des représentations de saints tels saint Louis (second patron de l'église) et saint Léger (patron de l'abbaye de Murbach). Les armoiries du prince-abbé Casimir de Rathsamhausen sont également sculptées. Les stalles du choeur sont également réalisées par Sporer. Elle abrite également de nombreux tableaux des XVIIIe et XIXe siècles.
L'orgue
L'imposant buffet de cet instrument a été construit par Gabriel Ignace Ritter et Fidèle Sporer à la demande de Joseph Rabiny qui installe l'instrument de quatre claviers et pédale en 1785. L'instrument est si réussi qu'il est à l'origine de la création d'un atelier de facture d'orgue par Rabiny à Rouffach en 1787. Sa succession sera assurée par son gendre François Callinet et la célèbre dynastie des Callinet.
En 1908, Charles Mutin, successeur de la célèbre facture d'orgue Cavaillé-Coll de Paris gagne l'appel d'offre pour la restauration complète de l'instrument. L'instrument est restauré « à la parisienne » c'est-à-dire en employant les technologies innovantes : machine Barker, nombreuses possibilités d'appels, accouplements assistés, etc. La traction des jeux reste cependant mécanique. Le positif de dos devient postiche. L'instrument est inauguré le 28 août 1908 par Charles-Marie Widor.
Cet instrument n'est pas un Cavaillé-Coll, car Aristide Cavaillé-Coll est décédé en 1899, et son dernier instrument est celui qu'il installe en 1898 en l'église Saint-Ferdinand-des-Ternes à Paris. Mais il y a tellement de Cavaillé-Coll dans ce superbe instrument que son nom apparaît de façon tout à fait légitime sur la plaque de console. Bon nombre des artisans ayant oeuvré à sa construction ont été formés par Aristide Cavaillé-Coll.
En 1917, les tuyaux de façade sont réquisitionnés par les autorités allemandes.
La firme Schwenkedel effectue plusieurs réparations d'entretien en 1946, 1966, 1968 et 1973.
Faute de moyens, l'orgue reste injouable entre 2001 et 2006 malgré un projet de restauration avorté en 2003.
En avril 2006, le facteur Mulheisen réalise une restauration de fortune en remplaçant la soufflerie d'origine de Mutin, quelques soufflets de la machine Barker et procède à un accord. Cette restauration n'est que provisoire, car l'instrument manque vraiment de souffle, de puissance. Il devra faire l'objet d'une restauration intégrale, de grande envergure... quand les fonds le permettront.
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Notre-Dame church is a former collegiate church built in the 18th century in the city of Guebwiller (Haut-Rhin). It is one of the most imposing religious neoclassic building in northeastern France. It is covered with pink sandstone, a typical regional material.
History
Guebwiller is the former county seat of Murbach abbey properties. The development of the city was made under the guidance of the princes-abbots from the 8th century till the 18th century. In 1275, the princes-abbots freed the residents of Guebwiller whose area became a city and received fortifications. With the secularization, in the 18th century, the Murbach abbey was abolished and, in 1759, the canons came to reside in Guebwiller. It is at that time that prince-abbot Léger (Casimir-Frédéric) of Rathsamhausen began the construction of a new abbey church.
A costly projecy was rejected in favour of a project submitted, in 1761, by Louis Beuque, of Besançon. The project was about a large church surrounded vy conventual buildings. The regular chapter became secular in 1764. Construction began in 1763. In 1768, Beuque was discharged because of construction defects and replaced by an Austrian architect, Gabriel Ignace Ritter.
The structure was completed in 1779. The next six years will be dedicated to the furnishings and to the decoration of the building, in a style marrying French classical art and German baroque art. It is the first neoclassical building in Alsace.
The abbey church, now a collegiate church in 1764, was consecrated in 1785.
At the Revolution, in 1792, the collegiate church became Guebwiller's parish church and, in 1803, it received part of the rich furnishings from the old St. Léger church.
The church is classified as an "Historic Monument" since October 1st, 1841.
Exterior
The exterior facade has a double row of columns topped by a pediment and is decorated with eight allegoric sandstone statues executed in the 18th century by the Sporer workshops. The northern tower was built from 1844 till 1846 by engineer Jacques Gruen (Grün) based on an initial plan modified by architect Jean Caillot. The southern tower will never be completed.
Restoration works were carried out in 1805, 1885, 1015, 1935 and 1948.
Interior
The interior is in the latine cross design and its large and long nave has side aisles. The transept is topped, at the crossing, by a superb dome. The chancel is sublimated by a monumental sculpted reredos carrying a stucco representation of the Assumption of the Virgin (1783) and a marble and bronze high altar (1784) both executed by Fidèle Sporer workshops.
The decor program includes Charity and Religion allegories in pink sandstone and representations of saints, among them St. Louis (second patron saint of the church) and St. Léger (patron saint of Murbach abbey). Prince-abbot Casimir de Rathsamhausen's coast of arms are also sculpted. The chancel stalls were also executed by Sporer. The church also has numerous paintings dating from the 18th and 19th centuries.
The Organ
The imposing organcase was built by Gabriel Ignace Ritter and Fidèle Sporer at the request of Joseph Rabiny who installed the four-keyboard-and-pedal instrument in 1785. The instrument was so successful that it led to the creation of an organbuilding workshops by Rabiny in Rouffach in 1787. His succession will be assured by his son-in-law François Callinet and the famous Callinet dynasty.
In 1908, Charles Mutin, successor of the famous organbuilder Cavaillé-Coll of Paris, is entrusted with the complete restoration of the instrument. The instrument was to be restored "à la parisienne" meaning that innovative technologies were to be used: Barker machine, numerous ventils, assisted couplers, etc. The stop action was to remain mechanical. The back Positif became fake. The instrument was inaugurated on August 28th, 1908 by Charles-Marie Widor.
This instrument is not a Cavaillé-Coll, because Aristide Cavaillé-Coll died in 1899, and his last instrument is the one he installed in 1898 in St. Ferdinand-des-Ternes church in Paris. But there is so much Cavaillé-Coll in this superb instrument that its name appears in a completely legitimate way on the nameplate of the console. A many craftsmen who worked on this instrument were trained by Aristide Cavaillé-Coll.
In 1917, facade pipework was requisitioned by the German authorities.
The Schwenkedel firms executed several maintenance repairs in 1946, 1966, 1968 and 1973.
Due to lack of financial resources, the organ remained unplayable between 2001 and 2006 in spite of a restoration project aborted in 2003.
In April 2006, the Mulheisen firm executed a makeshift restoration by replacing the Mutin's original blower, some bellows of the Barker machine and by tuning the instrument. This restoration was only temporar, because the instrument lacks wind and power. It should be submitted to a complete, large-scale restoration when funds will allow it.
I. Grnad-Orgue |
II. Positif |
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Bourdon | 16' | Principal | 8' | |
Montre | 8' | Bourdon | 8' | |
Bourdon | 8' | Flûte harmonique | 8' | |
Flûte harmonique | 8' | Salicional | 8' | |
Violoncelle | 8' | Flûte douce | 4' | |
Prestant | 4' | Nasard | 2 2/3' | |
Doublette | 2' | Flageolet | 2' | |
Cornet | V | Trompette | 8' | |
Plein-Jeu | IV | Clarinette | 8' | |
Bombarde | 16' | |||
Trompette | 8' | |||
Clairon | 4' |
III. Récit |
Pédale |
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Quintaton | 16' | Basse acoustique | 32' | |
Diapason | 8' | Principal basse | 16' | |
Cor de nuit | 8' | Soubasse | 16' | |
Flûte traversière | 8' | Violon basse | 8' | |
Viole de gambe | 8' | Basse ouverte | 8' | |
Voix céleste | 8' | Flûte | 8' | |
Flûte octaviante | 4' | Bourdon | 8' | |
Octavin | 2' | Violoncelle | 8' | |
Plein-Jeu | V | Flûte | 4' | |
Basson | 16' | Tuba major | 16' | |
Trompette harmonique | 8' | |||
Basson/Hautbois | 8' | |||
Voix humaine | 8' | |||
Clairon harmonique | 4' | |||
Tremblant |