Description [Français / English] |
Composition sonore Stop List |
Références References |
Retour Return |
Dott, 2000
[click on the image or here to obtain a larger picture] |
L'église Saint-Pierre-et-Saint-Paul d'Ottmarsheim est une ancienne église abbatiale et collégiale d'Alsace fondée, vers 1030, par Rodolphe d'Altenbourg, de la famille de Habsbourg, et consacrée par le pape Léon IX en 1049. Elle est le plus ancien bâtiment d'Alsace qui soit encore visible dans son état originel.
Elle a la particularité d'avoir un plan octogonal reprenant celui de la chapelle impériale d'Aix-la-Chapelle, ce qui lui vaut d'être l'une des églises romanes les plus célèbres du Haut-Rhin.
L'édifice fait l'objet d'un classement au titre des monuments historiques depuis le 1er octobre 1841.
Historique
Le domaine d'Ottmarsheim est mentionné pour la première fois en 881. L'origine du nom du village est attribuée à l'abbé Othmar de l'abbaye de St-Gall qui aurait possédé des terres à cet endroit. La fondation de l'abbaye est attestée par un manuscrit en latin daté de 1063 et signé par Henri IV, empereur du Saint-Empire germanique.
Vers 1030, le comte Rodolphe d'Altenbourg construit sur son domaine d'Ottmarsheim un monastère dédié à la Vierge pour les religieuses bénédictines grâce aux revenus qu'il tire de ses terres qui lui permettent de faire face aux lourdes dépenses générées par la construction. Rodolphe appartient à une famille d'Argovie et est un descendant du duc Etichon Ier, père de sainte Odile et premier duc d'Alsace. Son frère, Radbot, fonde l'abbaye de Muri et, avec lui, il construit le château de Habsbourg qui donne son nom à la dynastie qui dominera une partie de l'Europe entre 1218 et 1918. Son oncle, Wernher, est évêque de Strasbourg qui construisit, en 1015, la deuxième cathédrale de Strasbourg qui laissera la place à l'actuelle cathédrale. Rodolphe donne naissance à deux lignées : l'une constitue les ducs d'Alsace et d'Argovie (en Suisse) et donne naissance à la lignée des Habsbourg, l'autre constitue les comtes d'Eguisheim dont le plus illustre représentant est le pape Léon IX qui, en 1049, consacre l'église abbatiale et promulgue, à l'occasion du concile de Mayence, une bulle plaçant ce monastère sous la protection du Saint-Siège, auquel les moniales doivent une redevance d'une aube et d'un amict.
Rodolphe meurt en 1055 à la bataille de Civitella en Sicile. Il y combattait les Normands à la demande du pape Léon IX. La tradition veut qu'il ait été inhumé dans l'église.
Le 29 janvier 1063 puis le 1er mars 1064, l'empereur du Saint-Empire germanique, Henri IV, confirme à Cunégonde, veuve de Rodolphe, les privilèges accordés à l'abbaye soit la protection de Rome, l'exemption de la juridiction de l'évêque et la libre élection de l'abbesse de même que les possessions de l'abbaye dans le Sundgau en deçà du Rhin. Le 21 mai 1153, le pape Eugène III renouvelle ces droits à l'abbesse Evanhilde. L'évêque de Bâle n'accepte pas vraiment cette entorse à son autorité. En 1272, Henri de Neuchâtel (Heinrich III von Neuenburg-Erguel), évêque de Bâle, allié aux bourgeois de Neuenbourg entre en conflit contre les Habsbourg. Ils détruisent la tour de péage érigée par le comte Rodolphe sur le Rhin près du village de Bantzenheim et incendient l'abbaye. Le 25 juillet 1280, probablement pour reconstruire l'abbaye, l'abbesse Gisèle vend la commanderie de l'ordre de Saint-Jean et la dîme du village de Heitersheim en Brisgau.
Le 19 septembre 1437, l'évêque de Bâle, Fréderic de Rhein, donne en fief à Turing d'Eptingen, l'office de Grand Maréchal de Bâle. À cette occasion, il rappelle aux abbesses d'Ottmarsheim et de Masevaux et aux abbés de Munster et de Marbach qu'ils doivent au Maréchal, lors de leurs élections, un marc d'argent. Lors de la guerre entre les confédérés suisses et l'archiduc Sigismond d'Autriche, les troupes bâloises pillent l'abbaye d'Ottmarsheim en février 1445. Le 8 juin 1446, ces mêmes Bâlois surprennent des mercenaires qui se sont retranchés dans la maison de l'abbesse à côté de l'abbatiale. Ils pillent l'abbaye et y mettent le feu. Ils emmènent à Bâle le bétail, quelques prisonniers ainsi que les reliques de saint Quirin donné à l'abbaye par la sœur du pape Léon IX. L'abbesse Adélaïde de Flachslanden porte plainte devant la cour arbitrale réunie à Colmar et obtient un dédommagement de l'archiduc d'Autriche. Le clocher porche est ajouté pendant les travaux de restauration au XVe siècle.
En 1460, l'abbesse Élisabeth de Blumenech fait réaliser les fresques ornant le chœur Saint-Pierre au premier étage de l'église qui resteront cependant inachevées. Ces fresques remplacent celles d'origine qui furent détruites par les incendies de 1445 et 1446. Du conflit entre les villes de Berne et de Zurich et les nobles du Sundgau résulte, en 1468, un nouveau pillage de l'abbaye par les troupes suisses. En 1495, l'abbesse Bénigne de Durkheim fait construire sur le côté sud-est la chapelle Sainte-Croix. Elle servira à accueillir des reliques de la sainte Croix et de la Couronne d'épines, un don de Hugues de Landenberg de l'abbaye de Muri. L'authenticité de ces reliques est confirmée par deux lettres épiscopales de 1698 et 1786.
Un nouveau saccage intervient en 1525 durant la guerre des paysans. Ce n'est qu'en 1582 que l'abbaye, dépourvue d'abbesse, se relève de ses ruines grâce à l'habile administration d'Agnès de Dormentz : construction d'une chapelle gothique au nord du chœur qui prend le nom de chapelle des chanoinesses, nouveaux bâtiments au nord-ouest, transformation de l'ancien Palatium en hôtellerie. En 1584, elle obtient de l'évêque de Bâle, Jacques Christophe Blarer, l'autorisation de transformer l'abbaye bénédictine en Chapitre des Dames nobles. Les nouveaux statuts limitent le nombre des chanoinesses à dix et chacune d'entre elles doit justifier de seize quartiers de noblesse (soit une filiation de plus de cinq siècles de noblesse). En 1588, l'archiduc Ferdinand confirme les libertés et les droits de l'abbaye.
Lors de la guerre de Trente Ans, qui éclate en 1618, les chanoinesses se réfugient à Bâle, de 1632 à 1640, tandis que les troupes suédoises pillent et incendient l'abbaye. Après la guerre, en 1687, Louis XIV fait don de quatre villages de la Hardt à l'abbaye pour aider à sa reconstruction. En 1695, l'abbesse Anne Élizabeth de la Touche fait reconstruire la coupole qui s'était écroulée durant la guerre de Trente Ans. C'est également à cette période que les fresques sont recouvertes d'un crépi. En 1760, la chapelle des chanoinesses fait l'objet d'une restauration et en 1776, le roi ordonne le comblement de la crypte. En 1780, l'abbesse Catherine de Flachslanden installe des stalles dans la chapelle des chanoinesses. Le 25 août 1786, elle obtient, grâce à l'entremise de son neveu, un arrêt du Conseil d'État supprimant l'abbaye de Murbach en faveur de l'abbaye d'Ottmarsheim.
En 1790, la Révolution française ordonne la dissolution du chapitre et l'expulsion de l'abbesse et des six chanoinesses. Les bâtiments sont vendus comme biens nationaux en 1792. Le bâtiment conventuel est démoli par l'acheteur et l'hôtellerie, acquise par la commune, est convertie en gendarmerie. La chapelle des chanoinesses échappe à la destruction grâce à son acquisition par le conseil municipal d'Ottmarsheim. L'abbatiale devient église paroissiale et les stalles de la chapelle sont acquises par la commune de Bantzenheim pour son église.
Entre 1833 et 1837, des travaux de restauration de l'enceinte sont préparés et entrepris notamment grâce à Prosper Mérimée, inspecteur général des Monuments historiques. Des pans de murs de l'enceinte extérieure sont remplacés tandis que les voûtes et doubleaux du déambulatoire et de l'étage sont reconstruits.
En 1848, la Confédération helvétique connaît un moment de tension avec le Vatican. Un groupe de sœurs, expulsé à cette occasion, est accueilli par des familles d'Ottmarsheim. À l'aide de donations, elles rachètent les terres en friche de l'abbaye et reconstruisent un nouveau bâtiment avec une chapelle dédiée à Sainte-Anne (à l'arrière de l'église). En 1877, les autorités allemandes entreprennent une restauration de l'église au cours de laquelle l'architecte Charles Winckler modifie la pente des toitures de l'église, transforme les fenêtres de la tribune et ajoute la corniche supérieure. Il enlève également les dalles funéraires des abbesses du sol pour les mettre contre le mur, pour une meilleure préservation. En 1903, l'architecte F. Wolff décape les murs intérieurs de l'octogone et découvre ainsi des fresques du XVe siècle, cachées depuis 1695. Au début du XXe siècle, la communauté de sœurs obtient du Vatican son affiliation à l'Institution des Bénédictines de l'Adoration perpétuelle.
En 1917, les cloches sont réquisitionnées par les autorités allemandes. Elles seront remplacées en 1924. L'abbaye passe la Deuxième Guerre mondiale sans encombre et même les combats pour la libération du village en 1945 épargnent l'église. En 1946, la communauté des sœurs, qui se vide peu à peu de ses membres, est rattachée aux sœurs bénédictines de Rosheim.
De 1952 à 1957, les architectes Bertrand Monnet et Charles-Henri Arnhold, des Monuments historiques, retravaillent le décapage et le rejointement des maçonneries extérieures. En 1986-1987, le crépi de l'intérieur de l'église est entièrement rénové. Le choeur intérieur de l'abbatiale, la statue baroque de saint Quirin et la custode en style gothique flamboyant sont restaurés par Daniel Gaymard, architecte en chef des Monuments historiques. Un nouvel autel, dont les formes sont inspirées par les arcatures du déambulatoire supérieur et construit par le sculpteur suisse Albert Schilling, est placé dans le choeur. Ces restaurations suppriment la plupart des crépis et enduits et mettent au jour le calcaire gris-jaune. Elles consolident la structure de l'octogone par un chaînage de béton tout en effectuant une réfection de la charpente. L'ensemble du bâtiment est assaini et certains enduits intérieurs ainsi que le choeur sont restaurés.
Dans la nuit du 27 au 28 février 1991, un violent incendie ravage le clocher qui sert de cheminée. Noirci et fissuré, il ne porte plus qu'une charpente réduite en quelques poutres calcinées. L'ensemble des planchers et des escaliers, la charpente et la couverture sont détruits. Les trois cloches, endommagées par la chaleur, sont inutilisables. L'intérieur de l'église et les fresques sont endommagés par la fumée et l'orgue baroque de 1726 est détruit mais la tribune de bois sculpté est sauvée. L'accès de l'église est interdit jusqu'en juin 1991. Les offices se déroulent dans la chapelle du couvent d'Ottmarsheim jusqu'à l'installation d'un plafond en bois provisoire élevé jusqu'au niveau de la base de la tribune. Ensuite, la messe est à nouveau célébrée dans l'église. Un campanile provisoire avec une cloche prêtée par la paroisse Saint-Martin de Colmar est élevé à côté de l'église.
La restauration de l'église s'échelonne sur huit ans. Dès 1993, de nouvelles cloches fondues à Karlsruhe sont installées alors que les anciennes ont été installées dans un square au nord du village. L'église est rouverte au début de 1999.
À cette catastrophe succède un événement heureux, la reprise de la vie monastique : en octobre 1991, un prieuré des Serviteurs de Jésus et de Marie, congrégation fondée en 1930, est créé à Ottmarsheim pour desservir l'église et les paroisses environnantes. D'abord installés dans l'ancienne hôtellerie, restaurée par la commune, ils habitent, depuis 2001, dans les bâtiments des sœurs bénédictines.
Architecture
L'abbatiale est une copie, en format réduit, de la chapelle Palatine érigée entre 790 et 805 par Charlemagne à Aix-la-Chapelle. À l'époque, la chapelle Palatine était considérée comme la plus belle église de la chrétienté. Le plan primitif était constitué de deux octogones concentriques. Le plus grand a un diamètre de 20 mètres (65,6 pieds) et s'élève sur deux niveaux. Le plus petit, au centre, a un diamètre de 10 mètres (32,8 pieds). Sa hauteur est de 20 mètres (65,6 pieds). Ils sont couverts par des toits à huit pans triangulaires en tuiles. Ce bâtiment octogonal est complété, côté ouest, par un clocher-porche couvert d'un toit à deux pans. Sur le côté est, se trouve le chœur de plan carré qui s'élève sur deux niveaux. La chapelle Sainte-Croix est ajoutée, en 1495, sur le flanc sud-est, et la chapelle des chanoinesses, en 1584, au nord du chœur.
À l'origine, l'église n'était éclairée que par huit fenêtres situées dans la partie supérieure de l'octogone central. Au XIXe siècle, des baies géminées sont ouvertes au premier étage et des fenêtres à arc surbaissées sont créées au rez-de-chaussée de l'octogone extérieur. À l'intérieur du bâtiment, le déambulatoire du rez-de-chaussée s'ouvre sur la partie centrale par des arcs en plein cintre retombant sur huit piliers massifs. Au premier étage, des arcs similaires retombent sur le prolongement des piliers du rez-de-chaussée, mais ces arcs sont soutenus par deux colonnettes en grès rose reposant sur un linteau. Celui-ci est soutenu par trois arcs en plein cintre retombant sur deux colonnes en grès rose et sur les piliers. L'architecture interne s'allège de ce fait du bas vers le haut pour se finir par la coupole, image du ciel.
L'ornementation du bâtiment est très sobre. À l'extérieur, les pierres calcaires sont apparentes et la seule fantaisie est constituée d'une bande lombarde qui couronne l'octogone central sous le toit. Une corniche de billettes y a été ajoutée lors de la restauration au XIXe siècle. À l'intérieur, nulle sculpture ne vient rompre l'harmonie des volumes, juste un bandeau continu en grès rose souligne la séparation du rez-de-chaussée avec le premier étage. Le bâtiment est construit en pierre calcaire provenant des carrières de Brunstatt, au sud de Mulhouse, car les carrières de grès des Vosges étaient trop éloignées pour les moyens de transport disponibles au XIe siècle.
La décoration intérieure de l'église est constituée, dès la construction, par des fresques. Celles-ci sont détruites par les incendies de 1445 et 1446 puis restaurées pour finalement être recouvertes de crépi en 1695. Elles sont retrouvées lors des travaux de 1903. Durant les restaurations des années 1980, les fresques sont débarrassées des repeints. Les parties totalement disparues sont laissées en blanc. La fresque recouvrant la voûte à l'entrée de la chapelle Sainte-Croix, repeinte en 1903 par un artiste de Munich, est cependant laissée en l'état. Cette fresque représente les symboles des quatre évangélistes.
Entre cette voûte et le chœur, au rez-de-chaussée, se trouvent trois fresques représentant les membres de la famille de Rodolphe : sur l'une, Rodolphe et son frère Radbot debout devant leur père Lanzelin et, sur une autre, le pape Léon IX bénissant Rodolphe et sa femme Cunégonde. À droite de l'entrée de l'église, au-dessus des deux pierres tombales provenant du sol de la nef, la fresque représente le pape saint Grégoire célébrant la messe en présence d'une élégante abbesse.
Au premier étage, les fresques sont concentrées dans le chœur Saint Pierre. Sur la voûte de ce chœur, saint Pierre est représenté assis sur un trône. Il est entouré d'anges déposant sur sa tête la tiare pontificale. L'image est complétée par les symboles des quatre évangélistes. Plusieurs scènes illustrant la vie de saint Pierre sont présentes sur les murs du chœur. La voûte devant le chœur porte deux tableaux : celui de droite représente le jugement dernier et celui de gauche, l'archange saint Michel terrassant un démon.
L'orgue
En 1720, le facteur Joseph Waltrin, de Strasbourg, signe un accord pour la construction d'un orgue de 20 jeux répartis sur deux claviers et pédalier pour l'abbaye de Lucelle. Cet instrument est commandité par l'abbé Nicolas Delfis.
De 1726 à 1728, Joseph Waltrin et son associé, Johann Georg Rohrer, érigent dans l'abbaye de Lucelle un orgue, avec Positif de dos, de 35 jeux répartis sur trois claviers et pédalier. Le buffet est l'oeuvre de l'ébéniste Henri Erard de la Bosse, les colonnes de la tribune sont dues à Hugues Jean Monnot, de Porrentruy, tandis que les huit statues sont sculptées par Urs Fueg, de Porrentruy.
À la Révolution, en 1790, l'abbaye de Lucelle est sécularisée et ses biens sont mis en vente. L'orgue Waltrin ainsi que l'orgue de choeur, de facteur inconnu, sont achetés par le facteur Stephan Flum, de Thann, et Bernard Schoeb, menuisier de Ferrette. En 1794, l'orgue Waltrin est remonté dans l'église d'Ottmarsheim par le facteur Stephan Flum. Par manque de place, le buffet est amputé de tous les côtés et encastré derrière les piliers sous la voûte du premier étage. Le Positif de dos est supprimé ainsi que cinq statues et les jouées du buffet. Le soubassement du buffet est abaissé et une partie de la tribune en bois sculpté de Lucelle est réutilisée.
Vers 1807, un Positif intérieur, de 7 jeux, est rajouté par Nikolaus Schuble. Cet ajout nécessite le déplacement des tuyaux de Pédale dans tout l'instrument par manque évident de place.
La façade, qui disparut en 1991, était authentique, puisqu'elle n'avait pas été réquisitionnée par les autorités allemandes en 1917.
Des travaux sont exécutés en 1935 par le facteur Alfred Berger, de Rouffach, et, en 1954, par le facteur Georges Schwenkedel. L'orgue possède alors 24 jeux sur deux claviers et pédale de 19 notes.
En 1981, l'instrument est reconstruit par Alfred Kern qui utilise des tuyaux de l'orgue Silbermann de l'église Saint-Nicolas de Strasbourg. Le buffet est décapé, reconstitué et restauré par la maison Brucker, de Saverne. Cet instrument est détruit lors de l'incendie du 27 février 1991; seule la tribune subsiste, elle a cependant été détériorée par la chaleur.
Pour remplacer un instrument de cette valeur historique dans un cadre aussi prestigieux, sa construction est confiée à Richard Dott. La composition de l'instrument perdu est reconduite, mis à part quelques détails : un Nasard 2 2/3' et une Tierce 1 3/5' sont ajoutées au Positif; au Grand-Orgue, il n'y a plus de Salicional, car ce jeu est étranger à l'esthétique classique.
La mécanique est suspendue au Grand-Orgue et à deux barres d'équerre pour le Positif et la Pédale. Les sommiers sont à gravures. Les tirasses sont à balanciers. Les notes naturelles des claviers sont en ébène (noires) et les accidentées en os (blanches). L'alimentation est assurée par deux soufflets cunéiformes placés dans le clocher derrière l'orgue.
À des fins d'homogénéité, la tuyauterie n'est constituée que de deux essences de bois (sapin et chêne) et de deux alliages d'étain et de plomb (90 % et 12 %).
Le nouvel orgue est inauguré par Pascal Reber le 13 mai 2000.
[cliquer sur l'image ou ici pour obtenir une version agrandie]
Ottmarsheim's St. Peter and St. Paul Church is a former abbey and collegiate church in Alsace. Founded, by 1030, by Rudolph of Altenburg, from the Habsburg family, it was dedicated by pope Leon IX in 1049. It is the most ancient Alsatian building still visible in its original condition.
Its main feature is the octagonal floor plan reminding the Aachen imperial chapel. It is one of the most famous Romanesque churches in the Haut-Rhin department.
The building was classified as an historical monument on October 1st, 1841.
History
The Ottmarsheim domain was first mentioned in 881. The village was named by abbot Othmar from St. Gall Abbey who owned land in the region. The establishment of the abbey is certified in a Latin manuscript dated in 1063 and signed by Henri IV, emperor of the Holy Roman Germanic Empire.
By 1030, count Rudolph of Altenburg built, on his Ottmarsheim domain, a monastery dedicated to the Virgin Mary for the Benedictine nuns thanks to incomes he drew from his properties which allow him to finance the high construction costs. Rudolph belonged to a family from Argovia and was a descendant from duke Etichon Ist, father of saint Odile and first duke of Alsace. His brother, Radbot, founded the Muri Abbey and, with him, he built the Habsburg castle which gave its name to the dynasty who dominated part of Europe between 1218 and 1918. His uncle, Werner, was bishop of Strasbourg who built Strasbourg's second cathedral, in 1015, which will be replaced by the actual cathedral. Rudolph had two lineages: one was the dukes of Alsace and Argovia (in Switzerland) who gave birth to Habsburg lineage, the other was the counts of Eguisheim whose most famous representative was pope Leon IX who, in 1049, dedicated the monastery and promulgated, during the Mainz council, a bull placing the monastery under the direct protection of the Holy See; in return the nuns will, yearly, give the pope an alb and an amice.
Rudolph died in 1055 in the Civitella battle in Sicily. He was fighting the Normans at the request of pope Leon IX. Tradition says that he was buried in the church.
On January 29th, 1063 and on March 1st, 1064, the emperor of the Holy Roman Germanic Empire, Henri IV, confirmed to Cunegonde, Rudolph's widow, the privileges granted to the abbey namely Rome's protection, the exemption from the bishop's jurisdiction, the free election of the abbess as well as the abbey's belongings in the Sundgau region this side of the Rhine. On May 21st, 1153, pope Eugene III renewed these privileges to abbess Evanhilde. Basel's bishop really did not accept this breach to his authority. In 1272, Henri de Neuchâtel (Heinrich III von Neuenburg-Erguel), bishop of Basel, in concert with Neuenburg middle-class people conflicted with the Habsburgs. They destroyed the toll tower established by count Rudolph on the Rhine near the village of Bantzenheim and burned down the abbey. On July 25th, 1280, probably to pay for the reconstruction of the abbey, abbess Gisele sold the Commandership of the Order of St. John's and the dime from the village of Heitersheim in Brisgau.
On September 19th, 1437, the bishop of Basel, Frederic de Rhein, gave as fief to Turing d'Eptingen, the function of Field Grand Marshal of Basel. In that occasion, he reminded the abbesses of Ottmarsheim and Masevaux and the abbots of Munster and Murbach that, upon their elections, they owed a mark to the Field marshal. During the war between the Swiss confederates and archduke Sigismond of Austria, Basel troops ransacked the Ottmarsheim abbey in February 1445. On June 8th, 1446, the same Basel troops found mercenaries who took up position in the abbess' home next to the abbey church. They ransacked the abbey and set fire to it. They took the stock to Basel long with some prisoners and St. Quentin's relics given to the abbey by the sister of pope Leon IX. Abbess Adelaide de Flachslanden lodged a complaint before the arbitration court sitting in Colmar and won compensations from the archduke of Austria. The tower porch was added during restoration works carried in the 15th century.
In 1460, Abbess Elizabeth de Blumenech ordered frescoes to decorate St. Peter's chancel on the first floor of the church; they will remain incomplete. These frescoes replace the ones destroyed by 1445 and 1446 fires. The conflict between the cities of Bern and of Zurich and the noblemen of the Sundgau region resulted in a new looting of the abbey by the Swiss troops in 1468. In 1495, Abbess Benigne de Durkheim ordered the construction of the Holy Cross chapel on the southeastern side of the church. It will house Holy Cross and Crown of thorns relics donated by Hugues de Landenberg from the Muri Abbey. The authenticity of these relics was confirmed by two episcopal letters in 1698 and in 1786.
A new looting occurred in 1525 during the Peasants' war. Without any abbess, the abbey will revive only in 1582 thanks to the clever administration of Agnes de Dormentz: construction of a Gothic chapel on the north side of the chancel which will be known as canonesses' chapel, new buildings in the northwest, and the transformation of the former Palatium into a hostel. In 1584, she received the approval from the bishop of Basel, Jacques Christophe Blarer, to transform the Benedictine abbey into a Noble Ladies Chapter. The new statutes restricted the number of canonesses to ten and each of them must justify sixteen quarters of nobility (that is a filiation of more than five centuries of nobility). In 1588, archduke Ferdinand confirmed the abbey's freedom and privileges.
During the Thirty Years war, which erupted in 1618, the canonesses took refuge in Basel, from 1632 till 1640, while the Swedish troops ransacked and burned down the abbey. After the war, in 1687, Louis XIV gave four Hardt villages to the abbey to help in its reconstruction. In 1695, Abbess Ann Elizabeth de la Touche rebuilt the dome which had collapsed during the Thirty Years war. It is also in that period that frescoes were covered with roughcast. In 1760, the canonesses chapel was restored and in 1776, the king ordered the filling of the crypt. In 1780, abbess Catherine de Flachslanden installed stalls in the canonesses chapel. On August 25th, 1786, she acquired, thanks to the intervention of his nephew, a decree by the Council of State abolishing Murbach abbey in favor of Ottmarsheim abbey.
In 1790, the French Revolution ordered the dissolution of the chapter and the expulsion of the abbess and the six canonesses. Buildings were sold as national properties in 1792. The conventual building was demolished by the purchaser and the hostel, acquired by the village, was converted into a police station. The canonesses chapel avoided destruction thanks to its acquisition by the Ottmarsheim town council. The abbey church became a parish church and the stalls were acquired by the village of Bantzenheim for its church.
Between 1833 and 1837, restoration works on the buildings were prepared and undertaken thanks notably to Prosper Mérimée, general inspector of Historical monuments. Sections of exterior walls were replaced while vaults and arches of the ambulatory and the first floor were rebuilt.
In 1848, there was tension between Switzerland and Vatican City. A group of nuns, evicted at that time, was received by families in Ottmarsheim. With the aid of donations, they bought back the fallow lands of the abbey and rebuilt a new building with a chapel dedicated to St. Ann (behind the church). In 1877, German authorities undertook a restoration of the church under the supervision of architect Charles Winckler. He modified the slope of the church roofing, transformed the gallery windows and added the upper cornice. He also removed the funeral slabs of the abbesses from the floor and installed them against the wall, for a better preservation. In 1903, architect F. Wolff cleaned the interior walls of the octagon and while doing so, revealed the 15th-century frescoes, hidden since 1695. At the beginning of the 20th century, the nuns congregation obtained from the Vatican City its affiliation to the Perpetual Adoration Benedictine Institute.
In 1917, the German authorities requisitioned the bells. They were replaced in 1924. The abbey went through the Second World war without damage and even battles for the liberation of the village in 1945 spared the church. In 1946, the nuns congregation whose number was decreasing, was attached to the Benedictines nuns of Rosheim.
From 1952 till 1957, architects Bertrand Monnet and Charles-Henri Arnhold, from the Historical Monuments Commission, revised the cleaning and the repointing of the exterior walls. In 1986-1987, the interior roughcast was completely renovated. The interior chancel of the abbey church, the St. Quentin Baroque statue and the flamboyant Gothic style pyx were restored by Daniel Gaymard, chief architect of the Historical monuments. A new altar, whose forms were inspired by the upper ambulatory archways and built by the Swiss sculptor Albert Schilling, was installed in the chancel. These restorations removed most of the roughcast and coatings and brought to light the grey-yellow limestone. These works consolidated the structure of the octagon by a concrete chaining while renovating the framework. The whole building was cleaned up and certain interior coatings as well as the chancel were restored.
During the night from February the 27th to the 28th, 1991, a violent fire devastated the bell tower which acted as a chimney. Blackened and cracked, its framework was reduced to some calcined beams. All floors and staircases, framework and roof were destroyed. The three bells, damaged by heat, were unusable. The interior of the church and the frescoes were damaged by smoke and the 1726 Baroque organ was destroyed but the wood sculpted galley was saved. The access to the church was forbidden until June 1991. Services took place in the convent chapel until an interim wooden ceiling was put up to the level of the gallery floor. Then, mass was again celebrated in the church. An interim bell tower with a bell lent by St. Martin parish in Colmar was erected next to the church.
The church restoration was spread over eight years. In 1993, new bells cast in Karlsruhe were installed while the old ones were installed in a small public garden north of the village. The church was reopened early in 1999.
To this disaster succeeded a happy event, the resumption of monastic life: in October 1991, a Jesus and Mary Servants priory was established in Ottmarsheim to serve the church and the neighboring parishes. First installed in the former hostel, restored by the village, they live, since 2001, in the buildings formerly used by the Benedictine nuns.
Architecture
The abbey church is a copy, in a reduced format, of the Palatine chapel built between 790 and 805 by Charlemagne in Aachen. At that time, the Palatine chapel was considered to be the most beautiful church of Christendom. Original plans called for two concentric octagons. The larger one has a 65.6-foot (20-metre) diameter on two levels. The small one, in the centre, has a 32.8-foot (10-metre) diameter. Its height is 65.6 feet (20 metres). They are covered by eight triangular section tiled roofs. On the western side, the building has a bell tower-porch covered by a two-section roof. On the eastern side, the square chancel is on two levels. The Holy Cross chapel was added in 1495 on the southeast side, and the canonesses chapel, in 1584, on the northern side of the chancel.
Originally, the church was lit by the eight windows located in the upper section of the central octagon. In the 19th century, double bays were opened on the first floor and low arch windows were installed on the ground floor of the exterior octagon. Inside the building, the ambulatory on the ground floor opens with the central section by semicircular arches falling on eight massive pillars. On the first floor, similar arches fall on the extension of the ground floor pillars, but these arches are supported by two small pink sandstone columns resting on a lintel. This lintel is supported by three semicircular arches falling on two pink sandstone columns and on pillars. Interior architecture gets lighter from the bottom to the dome which is a picture of the sky.
The building decor is very plain. On the outside, calcareous stones are visible and the only fanciful touch is the Lombard stripe crowning the central octagon under the roof. A billet cornice was added to it during restoration works carried out in the 19th century. Indoors, no sculpture breaks the harmony of volumes, only an uninterrupted pink sandstone band course underlines the separation of the ground floor with the first floor. The building is covered with calcareous stone coming from quarries in Brunstatt, south of Mulhouse, because Vosges sandstone quarries were located too far away considering the available means of transport in the 11th century.
Frescoes are the main interior decorations of the church ever since its construction. These were destroyed by fires in 1445 and 1446 then restored to be finally covered with roughcast in 1695. They were unvealed during works in 1903. During the restorations in the 1980s, frescoes were cleared out from the repaintings. Completely missing parts were left blank. The vault fresco at the entrance of the Holy Cross chapel, repainted in 1903 by a Munich artist, was left in that condition. This fresco represents the symbols of the four Evangelists.
Between this vault and the chancel, on the ground floor, are three frescoes representing Rudolph's family members: in one of them, Rudolph and his brother Radbot are standing in front of their father Lanzelin and, on another one, pope Leon IX is blessing Rudolph and his wife Cunegonde. To the right of the entrance of the church, above two headstones coming from the nave floor, the fresco represents pope St. Gregory celebrating mass in the presence of an elegant abbess.
On the first floor, frescoes are concentrated in the St. Peter's chancel. On the chancel vault, St. Peter is represented sitting on a throne. He is surrounded with angels depositing the pontifical tiara on his head. The scene is supplemented by the symbols of the four Evangelists. Several scenes from St. Peter's life are present on the chancel walls. The vault in front of the chancel carries two paintings: the one on the right hand side represents the Last Judgement while the one on the left hand side represents archangel St. Michael striking down a demon.
The Organ
In 1720, organbuilder Joseph Waltrin, from Strasbourg, signed a contract for the construction of a 20-stop organ with two manuals and pedal for the Lucelle abbey. Father Nicolas Delfis finances the instrument.
From 1726 to 1728, Joseph Waltrin and his associate, Johann Georg Rohrer, installed, in the Lucelle abbey, a 35-stop organ, with a back Positif, with three manuals and pedal. The organcase was built by carpenter Henri Erard de la Bosse, the gallery columns were built by Hugues Jean Monnot, of Porrentruy, while the eight statues were sculpted by Urs Fueg, of Porrentruy.
At the Revolution, in 1790, Lucelle abbey was secularized and its properties were put for sale. The Waltrin organ and the chancel organ from an unknown organbuilder were purchased by organbuilder Stephan Flum, of Thann, and Bernard Schoeb, a carpenter in Ferrette. In 1794, the Waltrin organ was reinstalled in Ottmarsheim church by organbuilder Stephan Flum. Due to lack of space, the organcase was amputated from all sides and installed behind pillars under the first floor vault. The back Positif was abolished as well as five statues and the organcase wings. The organcase basement was lowered and part of Lucelle's wooden sculpted gallery was reused.
Around 1807, a 7-stop interior Positif was added by Nikolaus Schuble. This addition required the scattering of all the Pedal pipes throughout the instrument due to the obvious lack of space.
The facade, which disappeared in 1991, was original, since it had not been requisitioned by the German authorities in 1917.
Works are carried out in 1935 by organbuilder Alfred Berger, of Rouffach, and in 1954 by organbuilder George Schwenkedel. The organ, at the time, had 24 stops over two manuals and a 19-note pedalboard.
In 1981, Alfred Kern rebuilt the instrument using pipework coming from the Silbermann organ of St. Nicolas church in Strasbourg. The organcase was cleaned, reconstructed and restored by the Brucker firm, of Saverne. This instrument was destroyed during the February 27th, 1991 fire; only the gallery survived, it was however damaged by heat.
To replace such a historical instrument in such a prestigious setting, its construction was entrusted to Richard Dott. The lost instrument's composition was reproduced apart some details: a Nasard 2 2/3' and a Third 1 3/5' were added to the Positif and there is no longer a Salicional in the Grand-Orgue because this stop is considered a foreign element by the classical aesthetics.
The mechanical key action is suspended for the Grand-Orgue and with two bars of squares for the Positif and the Pedal. Slider chests are used. Pedal couplers use backfalls. Natural notes of manuals are black while accidentals are white. The wind supply uses two wedge-bellows located in the bell tower behind the organ.
For homogeneity, pipework was built using only two timber species (fir and oak) and two alloys of tin and lead (90% and 12%).
The new organ was inaugurated by Pascal Rber on May 13th, 2000.
I. Grand-Orgue |
II. Positif |
|||
---|---|---|---|---|
Bourdon | 16' | Bourdon | 8' | |
Montre | 8' | Prestant | 4' | |
Flûte à cheminée | 8' | Flûte | 4' | |
Prestant | 4' | Nasard | 2 2/3' | |
Flûte | 4' | Quarte de Nasard | 2' | |
Quinte | 2 2/3' | Tierce | 1 3/5' | |
Doublette | 2' | Larigot | 1 1/3' | |
Tierce | 1 3/5' | Fourniture | III | |
Cornet | V | Cromorne | 8' | |
Fourniture | III | |||
Cymbale | III | |||
Trompette | 8' | |||
Voix humaine | 8' |
Pédale |
|
---|---|
Soubasse | 16' |
Flûte | 8' |
Flûte | 4' |
Trompette | 8' |
Clairon | 4' |