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Casavant, Opus 201, 1909
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Historique
Le territoire de la municipalité de Grondines a été reconnu et nommé par Samuel de Champlain lors d'un de ses voyages. Il le décrit ainsi « Les Grondines et quelques îles qui sont proches, bon lieu de chasse et de pêche ». Le territoire apparaît sur une carte de 1632. Il s'agit d'une pointe qui s'avance dans le fleuve, entre Deschambault et Sainte-Anne-de-la-Pérade. Cette appellation proviendrait, selon Gédéon de Catalogne dans son rapport sur les seigneuries en 1712, au « grand nombre de battures de gros cailloux qui se trouvent au devant [de l'endroit], ce qui fait que, lorsqu'il vente, les eaux y font un grand bruit », ou, selon Benjamin Sulte, fourni beaucoup plus tard, par « les cascades bruyantes de la rivière Sainte-Anne, sur le territoire initial de la seigneurie, qui provoquent un bruit assimilable à un grondement ».
Un fief a été concédé en 1637 à la duchesse d'Aiguillon, pour le compte des Dames hospitalières de Québec, « au lieu dit des Grondines », suivant le texte de prise de possession de 1646. Une mission y est fondée la même année sous la dénomination de Saint-Charles-des-Roches, en raison de l'abondance de cailloux sur les battures. La mission est érigée canoniquement en 1680, mais déjà en 1676, des missionnaires viennent y célébrer les offices religieux dans une maison qui tient lieu de chapelle. Avec un territoire fixé par Ordonnance le 3 mars 1722 qui comprend la seigneurie des Grondines, elle est desservie en tant que mission jusqu'en 1740, année où commence la liste des desservants et curés résidants.
L'église
En 1683, Mgr François Montmorency de Laval, évêque de Québec, indique la présence à Grondines d'une chapelle de bois que les habitants avaient promis de compléter.
En 1713, une première église en pierre, dont les fondations sont encore visibles aujourd'hui, est construite en bordure du fleuve Saint-Laurent ce qui en fera une cible facile pour les canons des Anglais lors de la Conquête de 1760. L'église, lourdement endommagée, est réparée en 1761.
En 1830, la paroisse désire la remplacer par une nouvelle église. L'emplacement choisi se situe en bordure du chemin du Roy, plus loin du fleuve afin de la soustraire aux inondations, ce qui entraîne le déplacement du village. L'année suivante, l'architecte Thomas Baillairgé (1791-1859) livre les plans, qui sont approuvés par Mgr Joseph Signay (1778-1850), archevêque de Québec, en 1834 à l'exception des deux tours qui y figurent.
L'ouverture du chantier est retardée par l'opposition acharnée de plusieurs paroissiens quant au bâtiment projeté. Au moment d'inviter les entrepreneurs à soumissionner, il est fait mention d'un seul clocher. L'épisode se termine avec la construction d'un édifice avec deux tours débordant un peu sur la façade et sur les longs pans. L'édifice est construit de 1839 à 1842 par les sculpteurs et entrepreneurs Augustin Leblanc (1799-1882) et Damase Bertrand dit Saint-Arnaud.
En 1879, l'architecte Zéphirin Perreault, assisté de l'entrepreneur Louis Dolbec, modifie les portes et les fenêtres en les couronnant d'un arc brisé à la manière de l'architecture gothique remise à l'honneur depuis le début du siècle, agrandit la tribune, réalise les tombeaux des trois autels, construit un clocheton au rond-point du choeur, allonge la sacristie et greffe une abside à pans coupés sur le mur arrière de cette dernière.
En 1895, l'église acquiert son apparence actuelle avec les transformations apportées par l'entrepreneur Alfred Giroux, selon les plans et devis de l'architecte Joseph-Georges Bussières (1869-1916) qui y imprime un cachet néo-gothique. En façade, les tours et le pignon sont surhaussés et les clochers d'origine sont remplacés par les clochers actuels de hauteurs différentes. Cette caractéristique résulte de la volonté de Mgr Louis-Nazaire Bégin (1840-1925), évêque coadjuteur de Québec, de distinguer l'église des autres lieux de culte du diocèse de Québec en s'inspirant notamment des cathédrales gothiques européennes (Chartes, Amiens, Bordeaux). Les bras du transept sont rehaussés et dotés de façades à pignon, ce qui permet d'augmenter le nombre de bancs par l'ajout de tribunes. La flèche du clocher du chevet est également remplacée. La corniche du toit et les archivoltes en bois des ouvertures sont rendues visibles alors qu'une statue en bois revêtue de plomb de saint Charles Borromée est ajoutée sur le pignon de la façade principale.
L'église est restaurée de 1950 à 1955 sous la supervision de l'architecte Émile-Georges Rousseau (1888-1973). Les travaux comprennent la coulée d'un plancher de béton, l'installation de nouveaux bancs et le plâtrage des murs intérieurs de façon à imiter la pierre de taille. La statue de la façade principale, détériorée par les intempéries, est alors remplacée par la statue actuelle faite en ciment.
L'intérieur
Le décor intérieur est entrepris immédiatement après la fin du gros oeuvre. Certains éléments appartenant à l'église précédente sont conservés, soit le tabernacle du maître-autel sculpté vers 1745 par des membres de la famille Levasseur, le tombeau à la romaine de l'autel de la sacristie exécuté en 1806 par un sculpteur de l'atelier des Écores ainsi que le tableau du maître-autel intitulé « Saint Charles Borromée distribuant la communion aux pestiférés de Milan » peint vers 1825 par Jean-Baptiste Roy-Audy (1778-1848) à partir d'une gravure de François de Poilly (1632-1693) représentant le tableau de Pierre Mignard (1612-1695).
De 1844 à 1856, Augustin Leblanc réalise entre autres la fausse voûte, le retable du choeur, les retables latéraux, l'entablement du transept et de la nef, la chaire, le banc d'oeuvre, les fonts baptismaux, les trônes curial et épiscopal, les stalles du choeur ainsi que les tabernacles des autels latéraux. Plusieurs pièces de mobilier sont influencées par celles que le sculpteur Urbain Brien dit Desrochers (1781-1860), rattaché à l'atelier des Écores, a fabriquées pour l'église de Saint-Grégoire à Bécancour. Les tabernacles des autels latéraux sont inspirés de celui que Thomas Baillairgé a conçu pour la chapelle Sainte-Famille de la basilique-cathédrale Notre-Dame de Québec. Le tableau « Notre-Dame-du-Rosaire » peint en 1847 par Théophile Hamel (1817-1870), l'un de ses rares sujets religieux, est acquis durant cette période. Le tableau de « Saint Louis de Gonzague » est anonyme. Lors des travaux de 1879, Perreault remplace les trois tombeaux d'autel du choeur et du transept. À la même occasion, les six statues polychromes en plâtre sont placées dans le choeur.
L'église est classée « monument historique » le 30 juillet 1987. Vingt et un objets patrimoniaux dont des vases sacrés réalisés par Paul Lambert dit Saint-Paul (1691-1749), Pierre Lespérance (1819-1882), Laurent Amiot (1764-1839) et François Sasseville (1797-1864) sont classés au même moment.
L'orgue
L'orgue est entièrement original sauf pour l'ajout d'un ventilateur électrique. Le système manuel est toujours en place et fonctionnel.
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History
The territory of the municipality of Grondines was acknowledged and named by Samuel de Champlain during one of his trips. He described it as follows: « Grondines and some adjoining islands are a good place for hunting and fishing ». The territory is shown on a map of 1632. It is a point of land extending in the river, between Deschambault and St. Anne-de-la-Pérade. In 1712, in his report on seigniories, Gédéon de Catalogne (1712) mentions that this designation is due to the « large number of stones on the tidelands which are located in front [of the location], which, when the wind is blowing, cause waters to make big noise ». Much later, Benjamin Sulte claims that it is due to « the loud waterfalls of St. Anne River, on the original seigniory territory causing a noise comparable to a roar ».
A fief was granted in 1637 to the duchess of Aguillon, for the Quebec Hospital Nuns, « in the location known as Grondines », according to the text of the possession act of 1646. A mission was established in the same year and named St. Charles-des-Roches (St. Charles-of-Stones), due to the large number of stones on the tidelands. The mission was canonically established in 1680, but already in 1676, missionaries came to celebrate religious services there in a home which served as a chapel. With a territory fixed by prescription on March 3rd, 1722, which covers the Grondines seigniory, it was served as a mission until 1740, the year when priests in charge and resident priests were assigned.
The church
In 1683, Bishop François Montmorency de Laval, of Quebec City, mentioned the presence in Grondines of a wooden chapel that the settlers had promised to complete.
In 1713, a first stone church, whose foundations are still visible today, was built close to the St. Lawrence River which will make an easy target for the English cannons during the 1760 Conquest. The church, heavily damaged, was repaired in 1761.
In 1830, the parish wished to build a new church. The chosen site was next to the King's Way, farther from the river to shield it from inundations. This decision led to the displacement of the village. The following year, architect Thomas Baillairgé (1791-1859) submitted plans, which were approved by Archbishop Joseph Signay (1778-1850), of Quebec City, in 1834 except for both bell towers included in the plans.
Construction was delayed by the bitter opposition from several parishioners concerning the projected building. When tender was published, only one bell tower was mentioned. This episode ended with the construction of a building with two bell towers exceeding a little on the facade and on the long walls. The church was built from 1839 till 1842 by sculptors and contractors Augustin Leblanc (1799-1882) and Damase Bertrand dit Saint-Arnaud.
In 1879, architect Zéphirin Perreault, assisted by contractor Louis Dolbec, modified the doors and the windows by crowning them with lancet arches advocated by the gothic architecture which was coming back since the beginning of the century, extended the gallery, executed the tombs of the three altars, built a small bell tower above the chancel crossing, lengthened the sacristy and added a cant wall apse on its back wall.
In 1895, the church received its actual look with transformations brought by contractor Alfred Giroux, according to plans prepared by architect Joseph-Georges Bussières (1869-1916) who gave a neogothic character to the building. In the facade, the bell towers and the gable were heightened and the original steeples were replaced with the actual ones which are of different heights. These characteristics resulted from the will of Coadjutor Bishop Louis-Nazaire Bégin (1840-1925), of Quebec City, to differentiate the church from other places of worship in the Quebec diocese notably by drawing inspiration from European gothic cathedrals (Chartres, Amiens, Bordeaux). The transept arms were heightened and received facades with gable which allowed to increase the number of pews by the addition of galleries. The steeple of the chancel bell tower was also replaced. The roof cornice and the wooden archivolts of openings are now visible while the lead-covered wooden statue of St. Charles Borromeo was added on the gable of the main facade.
The church was restored from 1950 to 1955 under the supervision of architect Émile-Georges Rousseau (1888-1973). Works included a poured concrete floor, the installation of new pews and the plastering of the interior walls to imitate cut stone. The statue of the main facade, damaged by bad weather, was replaced with the actual one made of cement.
The interior
The interior decor was immediately undertaken after the completion of the main structural work. Certain elements belonging to the previous church were transferred which included the tabernacle of the main altar sculpted by 1745 by members of the Levasseur family, the Roman-styled tomb of the altar in the sacristy executed in 1806 by a sculptor of the Écores workshop as well as the painting above the main altar « St. Charles Borromeo distributing communion in the plague-stricken of Milan » painted circa 1825 by Jean-Baptiste Roy-Audy (1778-1848) from an engraving by François de Poilly (1632-1693) representing the painting by Pierre Mignard (1612-1695).
From 1844 till 1856, Augustin Leblanc executed among others the false vault, the chancel reredos, the lateral reredos, the transept and the nave entablatures, the pulpit, the churchwardens' pew, the baptismal fonts, the parish and episcopal thrones, the chancel stalls as well as the tabernacles for the lateral altars. Several pieces of furniture were influenced by those executed by sculptor Urbain Brien dit Desrochers (1781-1860), attached to the Écores workshop, for the St. Grégoire church in Bécancour. The tabernacles of the lateral altars were inspired by the one Thomas Baillairgé designed for the Holy Family chapel in Notre-Dame Basilica-Cathedral in Quebec City. The "Our Lady of the Rosary" painting, executed in 1847 by Theophile Hamel (1817-1870) is one of his rare religious outputs and was acquired during that period. The "St. Louis de Gonzague" painting is anonymous. During works in 1879, Perreault replaced the three tombs of altars in the chancel and in the transept. At the same time, the six polychrome plaster statues were installed in the chancel.
The church was classified as "historical monument" on July 30th, 1987. Twenty-one patrimonial objects including sacred vases executed by said Paul Lambert dit Saint-Paul (1691-1749), Pierre Lespérance (1819-1882), Laurent Amiot (1764-1839) and François Sasseville (1797-1864) were classified at the same time.
The organ
The organ is completely original except for the addition of an electric blower. The manual system is still in place and is operational.
Grand-Orgue |
Récit |
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Bourdon | 16' | Principal | 8' | |
Montre | 8' | Bourdon | 8' | |
Mélodie | 8' | Viole de gambe | 8' | |
Dulciane | 8' | Voix céleste | 8' | |
Prestant | 4' | Flûte harmonique | 4' | |
Doublette | 2' | Violina | 4' | |
Mixture 1 1/3' | III | Hautbois/Basson | 8' | |
Trompette | 8' | Tremolo |
Pédale |
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Bourdon (ext) | 16' |
Flûte | 16' |