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Orgue de la basilique / Basilica Organ Beckerath, 1959 Restauration: Juget-Sinclair 2012
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Orgue de la crypte / Crypt Organ Casavant, Opus 708, 1917 / Jacques 1950 / Baumgarten 2008
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Construit sur le flanc nord-ouest du Mont-Royal, l'Oratoire Saint-Joseph domine la ville de son imposante silhouette. Dès le premier coup d'oeil, on est frappé par la majesté des lieux, la basilique est coiffée d'un dôme gigantesque, le plus grand au monde après celui de Saint-Pierre de Rome.
Il est difficile de croire que ce vaste sanctuaire soit l'oeuvre d'un seul homme, petit de taille et faible de santé. C'est entièrement à frère André que l'on doit ce monument à la gloire du saint patron des charpentiers.
Lorsqu'Alfred Bessette entre chez les frères de Sainte-Croix en 1870, prenant le nom d'André, il devient portier au collège Notre-Dame. Profondément croyant, il passe de longues heures à prier devant la statue de saint Joseph dans la chapelle du collège. Il s'occupe aussi volontiers des personnes malades autour de lui, frictionnant leurs membres douloureux avec un peu d'huile prise dans la lampe qui brûle au pied de la statue. La réputation de guérisseur s'étend vite et on parle bientôt de miracles que l'humble portier attribue toujours à saint Joseph.
Sollicité par des centaines de malades, le frère André reçoit la permission d'installer une statue de saint Joseph sur la montagne, en face du collège, puis en 1904, d'y construire une chapelle. En 1908, celle-ci est agrandie et l'année suivante, on lui adjoint une salle d'attente pour les malades. Le frère André s'établit alors en permanence sur le site.
La construction de la crypte, qui peut accueillir 1 000 personnes, est confiée, en mai 1915, à l'entrepreneur Ulric Boileau selon les plans et devis des architectes Dalbé Viau et Alphonse Venne. La pierre angulaire est bénite par Mgr Paul Bruchési, archevêque de Montréal, le 14 mai 1916. La crypte est inaugurée le 16 décembre 1917 et sera consacrée le 9 août 1943 par Mgr Joseph Charbonneau, archevêque de Montréal. Elle a été rénovée en 1967 dans la foulée de Vatican II.
Lorsque le frère André meurt en 1937, à l'âge de 91 ans, plus d'un million de personnes défilent pendant sept jours et sept nuits devant sa dépouille qui repose aujourd'hui dans un simple tombeau, à l'intérieur du magnifique sanctuaire. Il est béatifié par le pape Jean-Paul II, le 23 mai 1982 et canonisé, le 17 octobre 2010, par le pape Benoît XVI.
La première pierre de l'Oratoire est posée en 1924, mais la basilique ne sera inaugurée qu'en 1955 après de nombreux changements de plans aux mains de différents architectes. La décoration intérieure se termine entre 1964 et 1967. Construit en granit de la région de Mégantic, l'Oratoire est d'inspiration renaissance italienne à l'extérieur.
L'intérieur est immense, pouvant accueillir 3 500 personnes assises et 1 000 autres debout. C'est à l'architecte canadien Gérard Notebaert que l'on doit le style moderne et dépouillé. Les magnifiques vitraux sont réalisés entre 1958 et 1962 par Marius Plamondon. Le chemin de croix grandeur nature que l'on suit autour de la nef est l'oeuvre de Roger de Villiers tandis que le maître-autel et un ensemble de douze statues, en bois polychrome, représentant les douze apôtres qui se font face de chaque côté du transept de la basilique, sont l'oeuvre d'Henri Charlier. La mosaïque, de l'Atelier Auguste Labouret à Paris, représente les nombreuses mentions de saint Joseph dans l'histoire canadienne.
Au fond de l'abside, derrière une grille monumentale réalisée par Robert Prévost, se dresse la chapelle du Saint-Sacrement qui est la partie la plus richement ornée de la basilique. Les colonnes de marbre vert du Vermont montent vers le plafond en hémicycle, recouvert de céramique dorée.
Les dimensions de cet édifice sont les suivantes :
Ce lieu de pèlerinage, le plus important dédié à saint Joseph à travers le monde, attire environ deux millions de visiteurs chaque année et provenant de toutes les parties du monde.
Les orgues
L'orgue de la basilique
C’est en 1957 que Rudolf von Beckerath, facteur allemand, installe un orgue de 44 jeux à la Trinity Lutheran Church de Cleveland en Ohio. À cette occasion, il fait le voyage jusqu’à Montréal, invité par les organistes Kenneth Gilbert, Raymond Daveluy, Lucienne et Gaston Arel. Un voyage pour le moins décisif puisqu’il se concrétise ultérieurement par l’installation de trois instruments : celui de la Queen Mary Road United Church en 1959, celui de l’Oratoire Saint-Joseph-du-Mont-Royal en 1960 et le magnifique orgue de l’église de l’Immaculée-Conception en 1961. Ces trois instruments majeurs de Beckerath propulsent la réforme de l’orgue au Québec et dans toute l’Amérique du Nord.
La première correspondance concernant l’achat de l’orgue date du 25 février 1958. Il s’agit d’une lettre de la direction du sanctuaire adressée à Rudolf von Beckerath l’informant qu’il avait été choisi pour construire le grand orgue de la basilique, laquelle, à cette époque, est toujours un vaste chantier sur le point d’aboutir. Le contrat est signé le 23 juin 1958, le facteur s’engageant à livrer l’orgue 30 mois plus tard. Toute la correspondance subséquente concernant la conception de l’instrument est constituée de lettres écrites dans un français très élaboré et raffiné, de part et d’autre. Au cours de ces échanges, Beckerath soumet aux autorités de l’Oratoire une composition sonore et différentes esquisses de buffet sous forme d’aquarelles aux teintes dominantes de bleus et de jaunes. Les architectes de l’Oratoire n’apprécient pas les premiers dessins proposés : trop de lignes obliques. Ils demandent à voir des lignes verticales plus dominantes. Quant à la composition sonore, Raymond Daveluy, organiste de l’Oratoire, propose, par l’entremise du recteur, de la modifier afin d’être en mesure de jouer un Récit de Tierce.
En 1959, la construction peut enfin commencer dans les ateliers de Hambourg et, quelques mois plus tard, 167 caisses sont expédiées par bateau vers Montréal. L’installation de l’instrument prend huit mois. Il est béni le 13 novembre 1960 par le délégué apostolique au Canada, Mgr Sebastiano Baggio qui le dédicace à la mémoire des soldats canadiens morts au cours des deux guerres mondiales où il avaient combattu. La même journée, André Marchal, éminent organiste français, donne le concert inaugural. La pièce d’ouverture, le Prélude et fugue en ré majeur de Johann Sebastian Bach est interprété par l’organiste titulaire de l’orgue, Raymond Daveluy. Marchal continue le programme avec des œuvres de Louis et de François Couperin, de Clérambault, de Daquin, de Tournemire. Il interprète aussi la Tierce en taille de Nicolas de Grigny, le Troisième Choral de Franck, la Fantaisie en sol mineur de Bach, le Te Deum de Langlais et termine son programme par une improvisation. Ce grand 32 pieds, de 78 jeux, s'impose rapidement comme un des sommets de la production organistique de notre époque par la majesté de son Plénum, la générosité de ses fonds et la splendeur de son Grand-Jeu.
Tout comme l'édifice qui l'abrite, l'orgue est aussi impressionnant. Le buffet est construit en pin d’Oregon avec un système de grands panneaux en contreplaqué. Il mesure 14 mètres( 44 pieds) de largeur par 18 mètres (60 pieds) de hauteur. À cet égard, il est l'un des plus grands instruments à traction mécanique au monde avec un poids de plus de 40 tonnes. Il possède cinq claviers manuels dont la traction est entièrement mécanique, excepté pour les combinaisons et un total de 5 811 tuyaux. Chacune des six divisions est incluse dans le buffet et chacune possède un caractère qui lui soit propre. Il est aussi un des rares instruments à posséder, en façade, une Montre 32' de la pédale. La structure intérieure est faite de gros poteaux de bois et de traverses de métal profilées en I. L’instrument est de toute évidence inspiré du « Werkprinzip ». Il s’agit d’une conception verticale où chaque plan sonore est bien défini. Le premier clavier (Positif) est situé en encorbellement centré sur la rambarde de la tribune à plus de 4 mètres (13 pieds) derrière l'organiste; le second (Grand-Orgue) est placé au centre du buffet avec ses tuyaux de 16' en façade et sis entre les tours de la pédale; le troisième (Bombarde) est placé juste au-dessous du Grand-Orgue avec ses trompettes horizontales de 16', 8' et 4'. Le quatrième clavier (Récit) est la division placée le plus haut dans le buffet derrière son Principal de 8' en façade, hors boîte expressive, alors que le cinquième (Écho) est placé directement au-dessus de la console. La Pédale, avec sa Montre de 32', est de chaque côté de l’instrument. Chaque clavier manuel compte 56 notes alors que le pédalier, de forme concave, possède 32 notes.
L’orgue est alimenté en vent par deux ventilateurs installés dans une pièce à l’étage inférieur de la tribune. Ils fournissent deux réservoirs réparés (2,4 x 3 mètres / 8 par 10 pieds). La pression du vent aux réservoirs primaires est de 96 mm (3,8 pouces). La réverbération dans l'édifice est de sept secondes lorsque vide et de quatre secondes lorsque rempli. Chaque sommier a son propre régulateur, de type « Schwimmer », sur toute la surface du fond de laye. Les pressions des claviers se situent entre 68 et 76 mm (2,7 et 3 pouces) et celle de la Pédale est de 96 mm (3,8 pouces). Les tuyaux de la Montre 32' et la Bombarde 32' de Pédale sont en zinc, ceux des Montres 16' et 8' sont en étain. La majorité du plénum, les flûtes ouvertes et les anches sont en « spotted metal », un alliage de 50 % de plomb et 50 % d’étain. Les flûtes bouchées sont en étoffe, un alliage plus riche en plomb. L’harmonie des fonds est réalisée à pied ouvert avec un parler rapide, proche de l’octave, riche en harmoniques.
Les Positif, Récit et Écho possèdent des trémulants indépendants et seuls les quatrième et cinquième claviers sont expressifs. Les premier, troisième et quatrième claviers peuvent être accouplés au second alors que, dans le devis original, seul le clavier de Bombarde pouvait être accouplé à la Pédale. Deux modifications sont apportées aux travaux d'origine : la tirasse du Grand-Orgue à la Pédale est conçue et installée en 1967 par Pierre-Yves Asselin et, en 1983, Hellmuth Wolff remplace les cinq combinaisons ajustables d'origine par un combinateur électronique donnant quatre-vingts possibilités de registration; il ajoute aussi deux combinaisons pour la pédale et un Tutti.
En construisant cet orgue, Beckerath s'est souvenu de sa longue expérience française (on pense à Reims) sans renoncer pour autant aux vertus propres de sa terre d'origine. La merveille est qu'il ait réussi là une étonnante symbiose qui se prête à toutes sortes de musiques, la seule limitation venant des proportions mêmes de l'édifice où l'orgue sonne.
Raymond Daveluy, qui est à l'origine de cette réalisation, a aussi le mérite d'être l'un des tout premiers Canadiens à prendre le « bon tournant », celui qui devait permettre à la facture québécoise de se ressourcer et d'entrer rapidement dans la voie de l'excellence et du succès.
Lors du montage de l’instrument, Beckerath a la désagréable surprise de voir que des panneaux absorbants sont installés sur les plafonds de la basilique. Il en est très mécontent et essaye tant bien que mal de composer avec la nouvelle acoustique beaucoup plus sèche. Il fait construire une plus grosse Soubasse 16’ de Pédale et transfère le jeu d’origine dans le nouvel orgue de l’Immaculée-Conception.
En 1966, des travaux importants sont entrepris dans la basilique. La décoration intérieure est complètement modifiée, des dalles de pierre sont installées sur toute la surface du plancher et les panneaux acoustiques sont enlevés. Après ces travaux, Beat Grenacher et Hellmuth Wolff font des retouches et égalisent l’harmonie. La couleur du buffet, qui était à l’origine plus pâle, d’une teinte miel ambré et sensiblement comme l’intérieur de la console, est modifiée pour une couleur plus foncée, d’une teinte tirant sur le rouge bourgogne. C’est aussi à cette époque que sont adressées à Beckerath des demandes de modifications : l’ajout d’une Trompette au Récit, l’ajout de l’accouplement Récit sur Positif et de deux tirasses, Grand-Orgue sur Pédale et Récit sur Pédale, plus deux autres demandes surprenantes : déménager l’orgue dans le transept gauche et diviser le buffet du Positif de dos en deux sections! Beckerath refuse de réaliser toutes ces demandes.
L’entretien de l’orgue est assuré successivement par Odilon Jacques, puis par Karl Wilhelm. Par la suite, la maison Wolff & Associés, qui assure l’entretien de l’instrument de 1970 à 2004, améliore le combinateur. Originalement limité à cinq généraux avec deux niveaux de mémoire, il est alors augmenté à 10 généraux, quatre partiels de Pédale et 64 niveaux de mémoire. Les boutons de registre sont changés et les cuillères, remplacées par des pistons de pied. En 2004, Juget-Sinclair prend le relais jusqu’au démontage de l’instrument en septembre 2011.
En 2010, les démarches en vue d’une restauration débutent et, bien que l’instrument ne date que de 1960, on le considère comme un instrument historique. Le facteur d’orgues George Taylor, ayant travaillé chez Beckerath, est nommé consultant. Son entreprise, Taylor & Boody de Staunton en Virginie, a restauré avec succès, en 2009, le grand orgue Beckerath de Pittsburgh installé en 1963. Après appel de soumissions selon un cahier des charges très précis, les travaux de restauration sont confiés à la firme Juget-Sinclair.
Les travaux de restauration débutent le 29 août 2011 et, après plus de 8 000 heures de travail, se terminent en juin 2012. Cette intervention conforte la pensée artistique des concepteurs de l’instrument; aucune modification majeure n’est réalisée. Seuls les éléments de mécanique ayant une masse trop grande, tels que vergettes, équerres, fils, écrous, abrégés, etc., sont remplacés. L’esthétique musicale est scrupuleusement respectée jusque dans la façon dont les tuyaux parlent.
Excepté les buffets et la grande façade de 32’, tout est méthodiquement démonté, nettoyé et restauré au besoin en commençant par le haut. Les mécaniques sont débranchées et la console est sortie du buffet. La console, avec ses cinq claviers et tous les accouplements, est transportée à l’atelier Juget-Sinclair. Tout au long de la restauration de l’orgue, deux équipes travaillent en parallèle, l'une à l’Oratoire pour restaurer la tuyauterie et les sommiers, l’autre à l’atelier pour restaurer les boiseries de la console et construire les nouvelles pièces de mécanique. Toutes les mécaniques entre les claviers et les sommiers sont à refaire. Les fils de console, balanciers, équerres, vergettes, guides et abrégés sont reconstruits sur le tracé d’origine. Au remontage, tous ces éléments sont bien alignés, de façon à réduire les frictions. La précision de cet alignement et le soin porté à la fabrication de toutes ces pièces constituent l’essence même d’une mécanique fiable et performante.
Les sommiers sont en bon état. Tous les joints d’étanchéité en peau, la peau des soufflets et celle des régulateurs sous les layes sont remplacés. La tuyauterie est dans une condition exceptionnelle. Elle n’avait pas été endommagée par les accords. Seuls quelques affaissements des gros tuyaux et des pointes des pavillons des anches sont notés. Toutes les parties endommagées sont alors refaites, et les gros tuyaux, suspendus par des ressorts, afin de réduire le poids au niveau du pied. La poussière qui tapissait toutes les surfaces, incluant la tuyauterie, était comme un voile qui, petit à petit, avait assombri l’instrument. Les 5 811 tuyaux sont nettoyés à l’aspirateur et au compresseur, puis égalisés et accordés!
Quelques changements sont apportés à l’instrument. Les cinq premiers tuyaux de la Montre 16’ de façade sont remplacés par des tuyaux neufs. Ces gros tuyaux se sont rapidement affaissés et ont déjà été redressés en 1971. Au moment du démontage de l’instrument, ceux-ci se trouvent, encore une fois, dans un état jugé très dangereux. À l’origine, ces cinq tuyaux sont alimentés par un sommier pneumatique afin de ne pas occasionner une trop grosse dépression des gravures du sommier principal. Deux autres sommiers pneumatiques sont construits pour alimenter le reste de la première octave afin d’atténuer ces mêmes problèmes de dépression. Les moteurs des tirages de jeux sont remplacés ainsi que les boutons. La forme et le lettrage sont copiés sur ceux des deux autres orgues Beckerath de Montréal. Un nouveau combinateur est installé et des pistons supplémentaires sont insérés sous chaque clavier.
Un grand orgue mécanique de cette taille exige un effort physique considérable de la part de l'organiste. Le remplacement des vergettes de bois par de la fibre de carbone, un matériau plus léger, et la construction de nouveaux abrégés amènent une réduction de la masse en mouvement et, conséquemment, permettent une articulation plus subtile. La mécanique, auparavant lourde, spongieuse et plutôt lente, est maintenant plus légère, plus précise dans les attaques et à la relâche des notes, même avec les claviers accouplés.
L'orgue est réinauguré le 7 octobre 2012 par un récital de Frédéric Champion et le 14 octobre par l'interprétation de la Messe solennelle de Louis Vierne par les Petits Chanteurs de l'Oratoire sous la direction de Gilbert Patenaude et des organistes Jacques et Vincent Boucher.
L'orgue de la crypte
L’orgue d’origine, portant le numéro d’opus 708, a été construit en 1917 par la maison Casavant, de Saint-Hyacinthe. À l’époque, cet instrument de deux claviers et pédalier comptait 18 jeux. Il a été acquis grâce à un don de 3 800 $ reçu de madame Delphine Vanier-Beaudry.
Un agrandissement est effectué dans les années 1950 par le facteur Odilon Jacques. Il ajoute, entre autres, un clavier de Positif expressif, des jeux à la division de Pédale dont la tuyauterie est apparente de chaque côté du buffet ainsi que des jeux à la division de Grand-Orgue. Une opération de relevage est réalisée par la maison Caron Gagnon Baumgarten, en 1989.
En 2008, le facteur Alain Baumgarten réalise le nettoyage, l’ajustement, la révision et l’agrandissement de l’instrument et de son buffet. Toute la tuyauterie réside maintenant à l’intérieur du buffet, offrant un fondu sonore plus homogène et un aspect visuel élégant et harmonieux. La tuyauterie de façade est augmentée et peinte selon la tradition anglo-saxonne, l’essence même de l’architecture des instruments de l’époque lorsque les frères Casavant ont réalisé leurs orgues semblables à celui de la crypte.
[cliquer sur l'image ou ici pour obtenir une version agrandie]
The impressive silhouette of St. Joseph's Oratory, built on the northwestern slope of Mount Royal, dominates the city. At first glance, one is struck by the majesty of the site, the basilica is topped with a giant dome, the largest in the world after St. Peter's in Rome.
It is hard to believe that this large sanctuary is the work of a single man, small in stature and frail of health. Yet, this monument to the patron saint of carpenters is credited entirely to Brother André!
Born Alfred Bessette, he took the name André when he entered the Congregation de Sainte-Croix in 1870. Appointed porter of Notre-Dame College, this deeply religious man spent long hours in the chapel, praying before the statue of St. Joseph. He also tended to the sick around him, rubbing their sore limbs with a bit of oil from the lamp that burned at the foot of St. Joseph's statue. Brother André's reputation as a healer began to spread and soon miracles which the humble porter always attributed to St. Joseph.
The construction of the crypt, which can accommodate 1,000 persons, ws entrusted, in May 1915, to contractor Ulric Boileau according to plans prepared by architects Dalbé Viau and Alphonse Venne. The cornerstone was blessed by Archbishop Paul Bruchési, of Montreal, on May 14th, 1916. The crypt was inaugurated on December 16th, 1917, and will be consecrated on August 9th, 1943, by Archbishop Joseph Charbonneau, of Montreal. It was renovated in 1967 following Vatican City II.
Sought out by hundreds of ailing people, Brother André soon received permission to erect a statue of St. Joseph on the mountain, across from the college. In 1904, he was authorized to build a chapel on the site. The chapel was expanded in 1908, and the following year, when an adjoining waiting room for the sick was added, Brother André set up permanent residence on the site.
When he died in 1937, at the age of 91, more than one million mourners filed past his body over a period of seven days and seven nights. Today, he rests in a simple tomb inside the magnificent sanctuary. He was beatified by Pope John-Paul II on May 23, 1982, and canonized on October 17th, 2010, by Pope Benedict XVI.
The Oratory's corner stone was laid in 1924, but it was not until 1955 that the basilica was inaugurated, following countless changes brought by several architects. The interior decor was finally completed between 1964 and 1967. Built of granite from the Mégantic region, the exterior architecture is of Italian Renaissance styling.
The Oratory's vast interior can accommodate 3,500 people seated plus another 1,000 standing. Featuring a clean, modern design, it is the work of Canadian architect Gérard Notebaert. The magnificent stained-glass windows were crafted between 1958 and 1962 by Marius Plamondon while the life-sized Way of the Cross around the nave was produced by Roger de Villiers. The high altar and a series of twelve polychrome wooden statues representing the twelve apostles facing each other on each side of the transept are attributed to Henri Charlier. The mosaic, produced by the Auguste Labouret workshop in Paris, bears several mentions of St. Joseph in Canadian history.
In the back of the apse, behind the monumental grille by Robert Prévost, is the basilica's most ornate section, the Holy Sacrament Chapel. Here, columns of green Vermont marble rise up to the semicircular ceiling of gold-leafed ceramic.
The building's dimensions are as follows:
This place of pilgrimage, world's most important shrine dedicated to St. Joseph, is visited by more than 2 million people each year coming from all countries of the world.
The Organs
Basilica Organ
In 1957, German organbuilder Rudolf von Beckerath installed a 44-stop organ in Trinity Lutheran Church in Cleveland (Ohio). On this occasion, he made a trip to Montreal, invited by organists Kenneth Gilbert, Raymond Daveluy, Lucienne and Gaston Arel. It was a decisive trip because he would be later installing three instruments: the first one in Queen Mary Road United Church in 1959, the second one in St. Joseph's Oratory in 1960 and a third one in Immaculée-Conception church in 1961. These three major Beckerath instruments would set on the organ reform in Quebec and in all North America.
The first correspondence concerning the purchase of the organ dates from February 25th, 1958. It is a letter from the shrine administrators addressed to Rudolf von Beckerath informing him that he had been chosen to build the large basilica organ, which, at the time, was still a large construction site near completion. The contract was signed on June 23rd, 1958, and the organbuilder promised to deliver the organ 30 months later. All subsequent correspondence concerning the design of the instrument is made of letters written in very refined French, on both sides. In these exchanges, Beckerath submitted a stop list to the Oratory authorities and several organcase projects in watercolors with predominant shades of blue and yellow. The Oratory architects did not appreciate the first submitted proposal: too many slanting lines. They asked to see more predominant vertical lines. As for the stop list, Raymond Daveluy, Oratory organist, submitted, through the rector, modifications that would allow him to perform "Récit en Tierce".
In 1959, construction could finally begin in the Hamburg workshops and, some months later, 167 cases were sent by boat to Montreal. The installation of the instrument took eight months. It was blessed on November 13, 1960, by Bishop Sebastiano Baggio, Apostolic Delegate to Canada and was dedicated to Canadian soldiers killed in action during both World Wars. The same day, André Marchal, distinguished French organist, gave the inauguration concert. As opening work, Oratory organist, Raymond Daveluy played Bach's Prelude and Fugue in D. Marchal continued the program with works by Louis and François Couperin, Clérambault, Daquin, and Tournemire. It also interpreted the Nicolas de Grigny's Tierce en taille, Franck's Third Choral, Bach's Fantasy in g, Langlais' Te Deum and ended his program with an improvisation. This 32-foot, 72-stop instrument rapidly became one summit in organ production of our time for the majesty of its plenum, the generosity of the foundations and the magnificence of its Grand-Jeu.
Just like the building in which it is housed, the organ is impressive in its own right. The case, built in Oregon pine, measures 44 feet / 14 meters wide by 60 feet / 18 meters high. In fact, it is one of the largest mechanical action organs in the world, with a weight of more than 40 tons. It has five manuals; the action is entirely mechanical, except for the combination action; and a total of 5,811 pipes. All six divisions are enclosed in the organcase and each one has its own personality. It is also one rare instrument that has a 32' pedal open Diapason in the facade. Its internal structure is made of big wooden posts and of I-shaped metal sleepers. The instrument obviously uses the "Werkprinzip". It is about a vertical design where each sound division is well defined. The first manual, the Positif division, is located in the cantilever centered on the gallery guardrail more than 13 feet / 4 meters behind the organist; second manual. The Grand-Orgue division is located in the center of the organcase with its 16' pipes in the facade and between the Pedal towers; the third manual, the Bombarde division, with its 16', 8' and 4' chamades, is located just under the Grand-Orgue division. The fourth manual, the Récit division is located way to the top of the organcase behind its 8' Principal in facade, outside the expression box, while the fifth manual, the Echo division is right above the console. The Pedal division, with its 32' Montre, is located on each side of the instrument. Every manual has a 56-note compass while the concave radiating pedalboard has 32 notes.
Two electric blowers, installed in a room located just under the organ, feed the two separate reservoirs (8' x 10' / 2.4 x 3 meters), regulated to provide about 3.8 inches (96 mm) pressure. The reverberation in the building is seven seconds when empty and four seconds when full. Each windchest has its own Schwimmer-type regulator at the bottom of the pallet box. The wind pressures for the manuals are between 2.7 and 3 inches (68 and 76 mm) while the Pedal is 3.8 inches (96 mm). The Pedal 32' Montre and 32' Bombarde are made of zinc while the 16' and 8' Montre are made of tin. Most of the plenum, the opened flutes and reeds are made of "spotted metal", an alloy of 50% lead and 50% tin. The capped flutes are made of plain metal, a leaden richer alloy. The harmony of foundations is achieved through open foot voicing for quick speaking and, close to the octave, rich in harmonics.
The Positif, Récit and Écho divisions have separate tremulants; however, only the fourth and fifth manuals are enclosed. The first, third and fourth manuals can be coupled to the second, but the original design allowed for only the Bombarde manual to be coupled to the Pédale. Two modifications were carried out: the Grand Orgue to Pedal coupler designed and installed in 1967 by Pierre-Yves Asselin and, in 1983, Hellmuth Wolff replaced the five original adjustable combinations with an electronic combinator which offered 80 registration possibilities. He also added two combination pistons for the Pedal and a Tutti.
In building this instrument, Beckerath remembered his long French experience (we think of Reims) without giving up his homeland's characteristic qualities. The wonder is that he has succeeded in building a stunning symbiosis which lends itself to all types of music, the only limitation being the building in which it resides.
Raymond Daveluy was responsible for initiating this project and is also one of the first Canadian individuals to take the "good switch", the one that has permitted the Quebec organ building industry to go back to its roots and rapidly enter into a new world leading to excellence and success.
During the assembly, Beckerath had the unpleasant surprise to see that absorbing sound panels were being installed to the basilica's ceiling. He was very discontented and tried so-so to deal with a new much drier acoustics. A new larger 16' Soubasse was built for the Pedal division and transferred the original stop to the new organ for Immaculée-Conception church.
In 1966, important works were undertaken in the basilica. The interior decoration was completely modified, stone slabs were installed on all floor surfaces and acoustical panels were removed. After these works were completed, Beat Grenacher and Hellmuth Wolff executed modifications and adjusted the voicing. The organcase, whose color was originally lighter, in an amber honey shade almost exactly as the console, was repainted in a darker, Burgundy red shade. At the same time, requests were addressed to Beckerath for modifications: the addition of a Trompette in the Récit division, the addition of a Récit to Positif coupler, Grand-Orgue to Pedal coupler and Récit to Pedal coupler, plus two other amazing requests: transfer the organ into the left transept and divide the Positif organcase into two sections! Beckerath refused to execute all these requests.
The maintenance of the organ was successively performed by Odilon Jacques, then by Karl Wilhelm. Later, Wolff and Associates, the firm who maintained the instrument from 1970 till 2004, improved the combinator. Originally restricted to five generals with two levels of memory, it was increased to 10 generals, four Pedal divisionals and 64 levels of memory. The stop knobs were changed and the toespoons replaced by foot pistons. In 2004, Juget-Sinclair took over the maintenance right to the dismantling in September 2011.
In 2010, steps leading to the restoration were initiated and, although the instrument dates only from 1960, it is considered as a historic instrument. Organbuilder George Taylor, who worked with Beckerath, was appointed as a consultant. His firm, Taylor and Boody, of Staunton (Virginia), successfully restored, in 2009, the large organ Beckerath installed in Pittsburgh in 1963. After a tender call according to a detailed description of the work to be done, restoration works were entrusted to Juget-Sinclair.
Restoration works started on August 29th, 2011, and, after more than 8,000 hours of work, were completed in June 2012. This intervention reinforces the designer's artistic thought; no major modification was executed. Only larger mechanical elements such as trackers, squares, wiring, nuts, rollerboards, etc. were replaced. Musical aesthetics was scrupulously respected, up to the way how pipework speak.
Everything, except the cases and the large 32' facade, was systematically dismantled, cleaned and restored if needed beginning with the top. Action was disconnected and the console, taken out from the organcase. The console, with its five manuals and all its couplers, was moved to Juget-Sinclair workshops. Throughout the organ restoration, two teams worked in parallel, one in the Oratory to restore pipework and windchests, the other one in the workshop to restore the console woodwork and to build the new action elements. All action parts between the manuals and the windchests had to be rebuilt. The console wiring, backfalls, squares, trackers, guides and rollerboards were rebuilt based on the original. When reassembled, all these elements are well lined up, to reduce frictions. The precision of this alignment and the care used in the manufacture of all these elements constitute the basis for a performing and dependable action.
Windchests were in good condition. All sliders, bellows and regulators under the pallet box skin seals were replaced. Pipework was in an exceptional good condition. It had not been damaged by tunings. There was only some subsidence in the larger pipework and in the reed regulators. All damaged parts were rebuilt, and the large pipes, suspended by springs, to reduce weight at the foot level. Dust which covered all surfaces, including the pipework, was like a veil which, little by little, had darkened the instrument. The 5,811 pipes were vacuum and compressor cleaned, then regulated and tuned!
Some modifications were carried out. The 16' Montre first facade five pipes were replaced with new ones. These large pipes, who rapidly collapsed, had already been straightened in 1971. At the time of the dismantling, they were, once again, in a very dangerous condition. Originally, these five pipes were fed by a pneumatic windchest in order not to cause too great a depression on the main windchest grooves. Two other pneumatic windchests were built to feed the rest of the first octave to attenuate these same depression problems. Stop motors and drawknobs were replaced. Design and letter style were copied from the two other Montreal's Beckerath organs. A new combinator was installed and additional thumb pistons were inserted under every manual.
A large mechanical organ of this size brings about a considerable strain from the organist. The replacement of the wooden trackers by carbon fiber, a lighter material, and the construction of new rollerboards reduce the mass in movement and, consequently, allow a more subtle articulation. The action, previously heavy, spongy and rather slow, is now lighter, more precise in attacks and in the release, even when the manuals are coupled.
The organ was reinaugurated on October 7th, 2012, in a recital given by Frédéric Champion and on October 14th with the performance of Louis Vierne's Messe solennelle with Les Petits Chanteurs de l'Oratoire under the direction of Gilbert Patenaude and organist Jacques and Vincent Boucher.
Crypt Organ
The initial organ is opus 708 built in 1917 by Casavant, of St. Hyacinthe. At the time, it was an 18-stop two-manual and pedal instrument. It was purchased thanks to a $3,800 donation by Mrs. Delphine Vanier-Beaudry.
An enlargement was executed in the 1950s by organbuilder Odilon Jacques. He added a third enclosed manual division and additional stops in the pedal division whose pipework was visible on either side of the organcase. A restoration was carried out by Caron Gagnon Baumgarten, in 1989.
In 2008, organbuilder Alain Baumgarten cleaned the instrument and carried out various adjustments. He also revised the stoplist and enlarged both the instrument and the organcase. Now, all pipework is included inside the organcase, giving a more homogeneous sound structure and a more harmonious visual look. The facade was enlarged and the additional pipework was painted according to the Anglo-Saxon tradition which was used in instruments built by Casavant at the time the original crypt organ was built.
I. Positif |
II. Grand-Orgue |
|||
---|---|---|---|---|
Montre | 8' | Montre | 16' | |
Bourdon | 8' | Montre | 8' | |
Prestant | 4' | Flûte conique | 8' | |
Flûte conique | 4' | Flûte à cheminée | 8' | |
Nazard | 2 2/3' | Prestant | 4' | |
Doublette | 2' | Cor de nuit | 4' | |
Gemshorn | 2' | Quinte | 2 2/3' | |
Tierce | 1 3/5' | Doublette | 2' | |
Larigot | 1 1/3' | Fourniture 2' | VI | |
Plein Jeu 1' | V | Cymbale 2/3' | IV | |
Saqueboute | 16' | Trombone | 16' | |
Cromorne | 8' | Trompette | 8' | |
Chalumeau | 4' |
V. Écho |
III. Bombarde |
Bourdon | 8' | Bourdon | 16' |
---|---|---|---|---|
Quintaton | 8' | Flûte en montre | 8' | |
Principal en bois | 4' | Prestant | 4' | |
Flûte sylvestre | 2' | Gros Nazard | 5 1/3' | |
Larigot | 1 1/3' | Grosse Tierce | 3 1/5' | |
Sesquialtera 2 2/3' | II | Nazard | 2 2/3' | |
Plein Jeu 2/3' | IV | Quarte de Nazard | 2' | |
Ranquette | 16' | Tierce | 1 3/5' | |
Régale | 8' | Grande Fourniture 2 2/3' | VI | |
*Bombarde | 16' | |||
*Trompette | 8' | |||
*Clairon | 4' |
IV. Récit |
Pédale |
|||
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Quintaton | 16' | Montre | 32' | |
Principal | 8' | Montre | 16' | |
Flûte à fuseau | 8' | Flûte | 16' | |
Gemshorn | 8' | Soubasse | 16' | |
Gemshorn céleste | 8' | Montre | 8' | |
Prestant | 4' | Flûte creuse | 8' | |
Flûte à bec | 4' | Prestant | 4' | |
Nazard | 2 2/3' | Flûte à fuseau | 4' | |
Cor de nuit | 2' | Cor de nuit | 2' | |
Piccolo | 1' | Fourniture 5 1/3' | IV | |
Plein Jeu 1 1/3' | V | Plein jeu 2 2/3' | VI | |
Cymbale 1/4' | III | Bombarde | 32' | |
Cornet 8' | VI | Bombarde | 16' | |
Cor anglais | 16' | Basson | 16' | |
Hautbois | 4' | Trompette | 8' | |
Musette | 4' | Clairon | 4' |
* | En chamade |
I. Positif |
II. Grand-Orgue |
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Bourdon | 8' | Bourdon | 16' | |
Salicional | 8' | Montre | 8' | |
Principal | 4' | Mélodie | 8' | |
Petit Bourdon | 4' | Flûte harmonique | 8' | |
Doublette | 2' | Principal | 4' | |
Mixture | III | Flûte de concert | 4' | |
Chromorne | 8' | Doublette | 2' | |
Tremolo | Mixture 1 1/3' | IV | ||
Trompette | 8' |
III. Récit |
Pédale |
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Flûte à cheminée | 8' | Bourdon (ext) | 32' | |
Viole de gambe | 8' | Flûte | 16' | |
Voix céleste (TC) | 8' | Bourdon | 16' | |
Flûte | 4' | Principal | 8' | |
Nazard | 2 2/3' | Flûte (ext) | 8' | |
Cor de nuit | 2' | Bourdon (ext) | 8' | |
Tierce | 1 3/5' | Principal (ext) | 4' | |
Hautbois | 8' | Flûte (ext) | 4' | |
Tremolo | Bourdon (ext) | 4' | ||
Trompette (ext) | 16' | |||
Trompette | 8' | |||
Clairon (ext) | 4' |