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Wolff & Associés, Opus 24, 1981
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L'édifice de la bibliothèque Redpath est un don à l'université McGill en 1893 de la part de Peter Redpath (1821-1894), propriétaire de la firme Redpath Sugar et l'un des grands citoyens de l'époque, et de son épouse, Grace Wood (v1815-1907). Le couple a aussi donné l'édifice du Musée Redpath situé au nord-est de la bibliothèque. C'est un projet qui arrive à point puisque, avant la construction de cet édifice, toutes les acquisitions sont logées dans la salle Molson, l'aile ouest de l'édifice des Arts. L'université ayant connu une expansion rapide dans les années 1890, toutes les salles de l'édifice des Arts sont requises comme salles de cours. Le premier bibliothécaire est Charles Henry Gould (1855-1919) qui met sur pied les programmes de bibliothéconomie et des bibliothèques inhérentes qui prêtent des livres aux villes qui ne peuvent pas se payer une bibliothèque municipale. Il est l'un des pionners parmi les bibliothécaires en Amérique du Nord et, de 1908 à 1909, il est élu président de l'Association américaine des bibliothèques.
L'architecte de cet édifice de style roman Richardson est Sir Andrew Thomas Taylor (1850-1937), qui vint d'Edinbourg pour parfaire son éducation à l'Académie royale de Londres. Sa femme, Mary Elliott (?-1925) est apparentée à Sir John William Dawson (1820-1899), le principal (1855-1893) de l'université et lui-même un membre de la famille Redpath. La bibliothèque Redpath est l'un des six édifices commandés à Taylor pour le campus de McGill. Dans la conception de cet édifice, Taylor accorde la priorité aux fonctionnalités, à l'aménagement et aux besoins spéciaux, et ce, avant sa taille et sa décoration. L'édifice est, à l'époque, un des plus innovateurs. Prenant en considération le rôle de l'édifice, il propose que les rayons de livres possèdent un cadre d'acier et un réseau de planchers de verre épais afin de permettre à la lumière d'éclairer les trois planchers tout en assurant que le tout soit à l'épreuve du feu, ce qui est un exploit pour 1893. Une porte à l'épreuve du feu sépare la bibliothèque des salles de lecture qui possèdent des planchers de terre cuite et un toit d'ardoises et de cuivre. Le seul bois se retrouve dans les énormes poutres de chêne qui supportent les étages supérieurs et qui sont coiffées, à chaque extrémité, de têtes de dragon tant à l'intérieur qu'à l'extérieur de l'édifice.
Quoique la disposition des rayons soit bien pensée, on ne peut pas en dire autant de la salle de lecture. Les hauts murs de pierre servent d'écho au moindre murmure, rendant obligatoires le silence le plus complet et l'utilisation de notes écrites entre les personnes. L'utilisation considérable de verrières élimine toute lumière naturelle. Les chandeliers suspendus du haut plafond et les lampes de lecture ne peuvent compenser le manque de lumière. L'entrée de l'édifice est grandiose et elle donne directement sur la salle de lecture, ceci cause une distraction additionnelle pour les étudiants. Taylor est critiqué, même en son temps, pour avoir créé une tour inoccupée au-dessus de l'entrée de l'édifice, mais, pour lui, ça donne un air de dignité et d'importance appropriée pour un campus universitaire.
L'édifice contient beaucoup de décorations même si le premier souci de Taylor est sa fonctionnalité. Grace Redpath fait don de plusieurs verrières qu'elle a commandées chez Clayton & Bell, de Londres (Angleterre). La poésie, les beaux-arts, et la musique sont les sujets des trois grandes fenêtres de l'est. Homère et Virgile sont parmi les poètes représentés, les écrivains comprennent Shakespeare et Molière, les artistes de Zeuxis à Michel-Ange et de Rubens à Wren sont présents, et Bach, Beethoven, et Wagner représentent les compositeurs de musique. Les cinq fenêtres de l'ouest, au-dessus du balcon, représentent la loi, l'histoire, la philosophie, l'astronomie, et la médecine. Plusieurs sculptures de bois et de pierre ornent les poutres et les murs extérieurs. D'étranges créatures et des gargouilles ornent le toit à l'extrémité des poutres. À l'intérieur, deux portraits représentent Peter Redpath et Sir Andrew Taylor. Les murs extérieurs, construits en calcaire de Montréal afin de s'harmoniser avec le reste du campus, comportent les symboles sculptés des quatre évangélistes afin de rappeler aux étudiants le summum possible de la sagesse. Les armoiries de deux firmes majeures d'édition, l'une représentée par un cygne, et l'autre par un dauphin se retrouvent sur la façade sud de l'édifice alors que les armoiries des Redpath, une autruche tenant une clé, se présentent au-dessus de la porte d'entrée.
De 1900 à 1901, Taylor augmente le nombre de rayons à la demande de Grace Redpath. En 1921, la bibliothèque s'agrandit encore, cette fois, sous la supervision de Percy Erskine Nobbs (1875-1964) et de George Taylor Hyde (1879-1944). Cet agrandissement respecte bien le style de Taylor, à l'encontre des agrandissements ultérieurs qui ne chercheront pas à perpétuer l'idée de Taylor. De 1952 à 1954, la firme McDougall, Fleming and Smith agrandit la bibliothèque vers le sud créant ainsi plusieurs nouvelles salles de lecture avec des murs de verre au rez-de-chaussée, et, aux étages supérieurs, des salles pour y loger les bibliothèques spécialisées telles celle de zoologie et d'ornithologie Blacker-Wood (maintenant la bibliothèque de biologie Blacker-Wood) et celle d'art et d'architecture Blackader-Lauterman. Lorsque la bibliothèque McLennan est construite, juste au sud de l'édifice Redpath en 1969, le plancher du rez-de-chaussée de l'agrandissement de 1952 est converti en passage entre les deux édifices. En construisant l'agrandissement de 1952, le mur est, construit par Nobbs et Hyde en 1921, est complètement ceinturé, et la salle de lecture, construite par Taylor, en tant que partie intégrante de la bibliothèque, prend fin. À ce moment, le plancher de l'élégante salle est refait en bois, les tables sont retirées, et la salle de lecture est rouverte en tant que la salle Redpath, un auditorium que l'université utilise aujourd'hui principalement pour les récitals de musique et les réceptions. En 1981, grâce à un don, la réplique d'un orgue de facture Renaissance française est construite et installée dans la salle afin d'accentuer le nouveau rôle musical de la salle.
L'orgue
Dans cette ancienne salle de lecture de la bibliothèque se trouve un des joyaux de la facture québécoise, un orgue classique français installé en 1981.
En 1977, grâce à la générosité d'un mécène, les autorités universitaires, conseillées par les professeurs John Grew et Donald Mackey, décident de faire installer un orgue dont l'esthétique se démarque de toute la production québécoise d'alors. Le choix se porte sur un orgue classique français et Hellmuth Wolff (1937-2013) est chargé du projet.
L'ébénisterie et la sculpture de Saint-Étienne-du-Mont et de l'ancien orgue de Saint-Germain-des-Prés servent de source d'inspiration pour le dessin du buffet. Le facture suit, le plus fidèlement possible, les indications de Dom Bédos de Celles (1709-1779) en ce qui concerne les dimensions des claviers et des touches. Le vent est produit par un ventilateur électrique et un seul soufflet à plis parallèles sert de réservoir faute d'utiliser des soufflets cunéiformes qui correspondraient mieux à l'esprit du temps. Cependant, les formules de Dom Bédos ont servi au calcul des sections des porte-vent. Un tirant, appelé plein-vent, permet à l'organiste d'augmenter du tiers le débit du vent amené au Grand-Orgue.
Les tuyaux sont taillés à la française, c'est-à-dire à pied fermé. Les tailles des jeux à bouche et des anches sont presque toutes tirées de Dom Bédos. Des mixtures cymbalisantes sont construites comme dans certains orgues de François-Henri Clicquot (1732-1790) et la Fourniture du Grand-Orgue peut ouvrir ou fermer le rang grave (harmoniques du 16'). Le marchepied à la française est plus étendu que ceux des instruments de taille correspondante (ravalement au contre-LA pour les anches). L'organiste peut opter pour un pédalier à l'allemande s'il le désire.
Durant les quatre années consacrées au projet, Hellmuth Wolff a bénéficié des précieux conseils de la part de Marie-Claire Alain (1926-2013), de Pierre-Yves Asselin, de Xavier Darasse (1934-1992), de Raymond Daveluy, de Fenner Douglass (1921-2008) et de Peter Williams (1927-2016).
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The Redpath Library was bestowed upon McGill in 1893 due to a donation by Peter Redpath (1821-1894), owner of Redpath Sugar and one of Montréal's leading citizens at that time, and by his wife Grace Wood (c1815-1907). The couple also donated the Redpath Museum, located just northeast of the library. This was a very timely gift since, prior to this building, all the library acquisitions had resided in Molson Hall, the west wing of the Arts Building. The University having known a rapid growth in the 1890s, all the rooms in the Arts building were required as lecture spaces. Redpath's first librarian was Charles Henry Gould (1855-1919) who initiated the Library School and the Traveling Libraries Program which lent books to towns not fortunate enough to have their own library. He was one of the most prominent and pioneering librarians in North America and from 1908 to 1909, he was president of the American Library Association.
The architect of this Richardsonian Romanesque building was Sir Andrew Thomas Taylor (1850-1937) who hailed from Edinburgh to be educated at the Royal Academy in London. His wife, Mary Elliott (?-1925) was related to Sir John William Dawson (1820-1899), the University principal (1855-1893), and he himself was a member of the Redpath family. Redpath Library was one of six buildings commissioned from Taylor for the McGill campus. In designing this structure, Taylor put its function, layout, and special needs ahead of its proportion and ornamentation. The building was considered one of the most innovative of its time. Taking into account the purpose of the building, he proposed that the bookshelves received a steel frame and the use of thick glass floors to allow the light to pass through all three floors while making the space fireproof, an amazing feat in 1893. A fireproof door separated the bookshelves from the reading room which had a terra cotta floor and a slate and copper roof. The only wood used was the massive, oak beams that supported the upper floors and which were capped at either end by fearsome dragon heads both inside and outside the building.
Although the bookshelves were very thoroughly designed, the reading room was not. The high stone walls echoed even the smallest whisper, making it necessary to forbid conversations of any sort, and required the use of written notes between the students. The extensive use of stained glass windows kept out much of the natural light. The chandeliers hung from the high ceiling, and the reading lamps could not compensate enough for the lack of light. The entrance to the building was grandiose, yet it opened onto the reading room causing further disturbance to the students within. Taylor was criticized, even in his time, for creating an unused tower over the front entrance of the building, yet it gave the building a look of dignity and importance appropriate to a university campus.
There is a considerable amount of ornament in the Redpath Library, even though Taylor's primary concern was its functionality. Grace Redpath donated a large number of stained glass which she commissioned from Clayton and Bell in London, England. Poetry, Fine Arts, and Music are the subject of the three great lancets in the east. Homer and Virgil are among the poets depicted, the writers include Shakespeare and Molière, artists from Zeuxis to Michelangelo and Rubens to Wren are shown, and Bach, Beethoven, and Wagner stand with many other music composers. The five lancets in the west above the balcony represent Law, History, Philosophy, Astronomy, and Medicine. Several wood and stone carvings exist on the timbers and exterior walls. Strange creatures and gargoyles adorn the roof at the ends of the beams. Inside, there are two portraits: Peter Redpath and Sir Andrew Taylor. The exterior walls, built of Montréal limestone to match the other building on the campus, have the carved symbols of the Four Evangelists to remind students of the highest possible wisdom. The south facade shows the crests of two major publishing companies, one represented by a swan, the other by a dolphin while the Redpath coat of arms, an ostrich holding a key, appears over the entrance door.
Between 1900 and 1901, Taylor increased the number of bookshelves at Grace Redpath's request. In 1921, the library was again expanded, this time by Percy Erskine Nobbs (1875-1964) and George Taylor Hyde (1879-1944). This expansion is in line with Taylor's style, unlike later expansions which will not attempt to pursue Taylor's idea. From 1952 to 1954, the McDougall, Fleming and Smith firm extended the library to the south creating several large new reading areas with glass walls on the main floor, and rooms on other floors for special libraries, such as the Blacker-Wood Library of Zoology and Ornithology (now the Blacker-Wood Library of Biology) and the Blackader-Lauterman Library of Architecture and Art. When the McLennan Library was erected just south of Redpath in 1969, the main floor of the 1952 addition to the library was extended to create a walkway between the two buildings. The 1952 Redpath expansion led the east wall of the 1921 Nobbs and Hyde extension to be entirely surrounded and the use of Taylor's reading room as part of the library came to an end. At the same time, Taylor's elegant room received a new wooden floor, the tables were removed, and the reading room was reopened as Redpath Hall, an auditorium the University uses today mainly for music recitals and receptions. In 1981, a replica of a French Renaissance organ was donated to the hall to emphasize its new musical role.
The Organ
In this old library lecture room is one of the jewels of the Québec organ building craftsmanship, a French classical organ installed in 1981.
In 1977, After receiving an anonymous donation and, acting upon recommendations by professors John Grew and Donald Mackey, the University decided to install a pipe organ whose aesthetic would be different from all the Québec production at the time. They decided in favor of a French classical organ and Hellmuth Wolff (1937-2013) was selected as project leader.
The woodworking and sculpture at St. Étienne-du-Mont and the former organ at St. Germain-des-Prés served as sources of inspiration for the design of the organcase. The organ building specifications have followed as closely as possible Don Bédos de Celles's (1709-1779) indications for the dimensions of manuals and keys. Wind is generated by an electrical blower and uses only one parallel-fold bellows as a reservoir for want of wedge-shaped bellows to better match how it was done at that time. However, Dom Bedos's formulas were used to build the wind trunks. A drawknob labeled plein-vent (full wind) allows the organist to boost by a third the air quantity brought in the Grand-Orgue division.
The pipes are cut "à la française" meaning with closed toe holes. The sizes of flue stops and reeds are all drawn from Don Bédos. Cymbal mixtures are built as those found in certain François-Henri Clicquot's (1732-1790) organs and the lowest rank (16' harmonics) of the Fourniture on the Grand-Orgue can be opened or closed. The French pedalboard has a wider compass than those usually found on similar instruments (down to double octave A for the reeds). The organist can use a German pedalboard if he wants to.
During the four years dedicated to the project, Hellmuth Wolff received advice from Marie-Claire Alain (1926-2013), from Pierre-Yves Asselin, from Xavier Darasse (1934-1992), from Raymond Daveluy, from Ferner Douglass (1921-2008), and from Peter Williams (1921-2016).
II. Grand-Orgue |
I. Positif |
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Bourdon | 16' | 3Dessus de flûte | 8' | |
Montre | 8' | Bourdon | 8' | |
Bourdon | 8' | Prestant | 4' | |
Prestant | 4' | Nazard | 2 2/3' | |
Grosse tierce | 3 1/5' | Quarte de nazard | 2' | |
Nazard | 2 2/3' | Tierce | 1 3/5' | |
Doublette | 2' | Larigot | 1 1/3' | |
Tierce | 1 3/5' | Fourniture 1' | III | |
1Fourniture 2' | IV | Cymbale 1/3' | II | |
Cymbale 1/2' | III | Cromorne | 8' | |
Cornet | V | |||
Voix humaine | 8' | |||
2Trompette | 8' | |||
Clairon | 4' |
III. Récit |
Pédale |
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Bourdon | 8' | Bourdon | 16' | |
Prestant | 4' | Flûte | 8' | |
Cornet | III | Gros nazard | 5 1/3' | |
Hautbois | 8' | Flûte | 4' | |
Grosse tierce | 3 1/5' | |||
Flûte | 2' | |||
Bombarde | 16' | |||
Trompette | 8' | |||
Clairon | 4' |
1 | tirant à crans pour pleins jeux de 16' et 8' notch drawstop to control 16' and 8' plein jeu |
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2 | 1er cran: basse; 2è cran: basse et dessus 1st notch: bass; 2nd notch: bass and treble |
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3 | C-B du Bourdon / C-B from Bourdon |