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Casavant, Opus 9, 1885, 2018
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La communauté religieuse des Soeurs adoratrices du Précieux-Sang est fondée à Saint-Hyacinthe le 14 septembre 1861 par Aurélie Caouette (1833-1905), Mgr Joseph La Rocque (1808-1887), alors évêque (1860-1866) de Saint-Hyacinthe, et son grand vicaire, Mgr Joseph-Sabin Raymond (1810-1887). Euphrasie Caouette (1843-1913), Elizabeth Hamilton (1823-1881) et Sophie Raymond (1841-1891) se joignent à elle et s'installent dans la maison familiale des Caouette à Saint-Hyacinthe que son père, Joseph Caouette (1795-1880), prête gratuitement à l'évêque pour une période de deux ans. Vouées à la prière et à l'adoration, les Soeurs adoratrices du Précieux-Sang constituent la première communauté contemplative au Canada.
En 1863, le curé (1861-1873) de la paroisse Notre-Dame-du-Rosaire, l'abbé Édouard Lecours (1809-1888), achète, avec ses propres économies et sous un nom d'emprunt, une maison située sur la rue Girouard et qui appartient à la veuve de Benjamin Benoît. Après l'avoir fait adaptée aux besoins d'une communauté cloitrée, il en fait don aux religieuses. Cette maison, « la maison blanche », existe encore et est attenante au monastère. Trois ans plus tard, un nouveau monastère est érigé pour répondre aux besoins de la communauté grandissante.
À la suite de la réception d'un important don, reçu en 1865, de la part de Mélanie de la Grave (1812-1866), veuve de Jean-Baptiste Lavergne (1787-1842) et de Godefroy Blais (1808-1862), de Saint-Pierre-de-la-Rivière-du-Sud et, grâce aussi à d'autres dons reçus dont celui par legs testamentaire du juge Augustin-Norbert Morin (1803-1865), les travaux sont entrepris, le 9 avril 1866, dans la construction de la première aile du monastère. Cette aile servira principalement de résidence aux religieuses qui y aménageront le 26 juin 1867.
Le nombre toujours grandissant de religieuses exige un nouvel agrandissement soit le corps principal du monastère ainsi que de la chapelle, car celle aménagée dans « la maison blanche » est devenue trop petite. Un appel est lancé aux associés, parents et amis des religieuses dans le but de recueillir les sommes nécessaires pour lancer les travaux de construction. L'appel est entendu et dès le 10 juillet 1871, les travaux sont lancés. La pierre angulaire est bénite le 24 septembre 1871 par Mgr Charles La Rocque. Malheureusement, les sommes amassées sont vite épuisées et, le 7 novembre 1872, les travaux sont suspendus : l'extérieur des édifices est terminé mais non l'intérieur.
En juillet 1876, un ami de l'abbé Lecours, l'abbé Charles de la Croix, un prêtre français qui est aussi architecte et peintre, s'offre à diriger la poursuite des travaux. Après avoir obtenu l'approbation de Mgr Louis-Zéphirin Moreau (1824-1901), devenu, entre temps, évêque (1875-1901) de Saint-Hyacinthe, il embauche quelques menuisiers et maçons. L'intérieur de la chapelle (sanctuaire et choeur des religieuses) est alors aménagé de sorte qu'une première messe y est célébrée dès le 28 juillet par Mgr Moreau, et une prise de possession officielle a lieu le 8 décembre suivant.
Dans le but de terminer l'intérieur du corps principal du monastère, un nouvel appel à la générosité du public est lancé. À nouveau l'appel est entendu et les travaux reprennent le 18 janvier 1878 pour se terminer en juillet suivant.
Au fil des ans, la communauté fonde une quarantaine de monastères que ce soit au Québec, au Canada, aux États-Unis et ailleurs dans le monde. Aujourd’hui, il en reste 13 dont un seul au Québec : celui de Saint-Hyacinthe qui compte 50 religieuses.
En 2014, la congrégation, qui n’est pas épargnée par le vieillissement et l’absence de relève au niveau de ses membres, procède, après une occupation plus que centenaire, à la vente des édifices de son monastère. Pour des raisons historiques et dans le but de préserver le patrimoine culturel de la communauté, la Ville de Saint-Hyacinthe acquiert l’ensemble conventuel au montant de 500 000 $.
Le 22 juillet 2018, Mgr Christian Rodembourg (1959-), évêque (2017-) de Saint-Hyacinthe, préside la dernière messe dans la chapelle. Depuis, les religieuses habitent Les Jardins d'Aurélie, un complexe résidentiel spécifiquement conçu pour elles et qu'elles partagent avec les religieuses de Saint-Joseph.
La chapelle
La construction de la chapelle, réalisée selon les plans de l’architecte Victor Bourgeau (1809-1888), débute en 1871, mais dès l'année suivante, les travaux sont suspendus à cause du manque de moyens financiers. Ils reprennent en 1876 grâce à l'abbé Charles de la Croix. La bénédiction de la chapelle a lieu le 16 janvier 1877, cérémonie présidée par Mgr Moreau. Elle sera consacrée le 30 avril 1888.
Au moment de son inauguration, la chapelle ne possède pas de décor. Le 13 mars 1886, l'abbé Lecours fait don de 8 000 $ devant servir à cette décoration. Celle-ci est confiée, le 29 mars 1886, à l’artiste peintre local Joseph-Thomas Rousseau (1852-1896), aidé de Virginie Dion (1854-1939), dite Soeur Véronique-de-la-Passion, et de Marie Polette (1860-1919), dite Soeur Marie-Réparatrice, deux religieuses du monastère. L’œuvre est achevée deux ans plus tard. Elle sera restaurée entre 1993 et 1995 par le peintre roumain Constantin Floréa.
Le maître-autel, em marbre blanc, est un don reçu en mai 1882 de la part de madame George Bliss, de New York. Il a été consacré le 7 septembre suivant par Mgr Joseph-Thomas Duhamel (1841-1909), archevêque (1874-1909) d'Ottawa et Mgr Moreau. Quant aux autels latéraux, aussi en marbre blanc, ils ont été installés et consacrés en 1911 lors des fêtes soulignant le cinquantenaire de fondation de la congrégation.
Après Vatican II, le choeur est réaménagé. À cette occasion, le maître-autel cède sa place à un autel de célébration tandis que l'autel latéral de gauche est remplacé par un tabernacle sur piédestal et celui de droite par une statue de la Vierge. La grille séparant le choeur des religieuses est aussi modifiée.
Avec l’installation de l’orgue Casavant, Opus 9, au centre du chœur de la chapelle, la vocation de cette dernière pourra évoluer vers un nouvel usage culturel consacré à la valorisation des arts, de la musique et du patrimoine. Ainsi, la chapelle pourra accueillir des spectacles intimes et des expositions temporaires.
L'orgue
La paroisse anglicane St. Saviour de Lacolle est fondée le 28 janvier 1840. La construction de sa première église est entreprise en 1843, mais, faute de fonds, elle n'est achevée que trois ans plus tard. Elle est consacrée le 28 juillet 1846.
En 1876, comme l'édifice nécessite des réparations importantes, la communauté décide plutôt de construire une nouvelle église aux dimensions plus importantes. Bâtie en pierre et en brique avec un toit en comble, la nouvelle construction est érigée sur le site de l’ancienne. La consécration du nouveau temple, dont la structure est toujours en place, a lieu le 5 novembre 1882.
En 1885, la paroisse achète, au coût de 550 $, du facteur d’orgues Casavant Frères, un instrument pour la nouvelle église. Il s’agit de la neuvième commande reçue par les frères Samuel et Claver Casavant.
À la suite d'une baisse dans la pratique religieuse, la paroisse est dissoute, l'église est fermée et mise en vente. Le 20 décembre 1979, l’église est désacralisée et transformée en restaurant. Dans le but de reconnaître officiellement sa valeur historique indéniable, l’Opus 9 obtient, en vertu de la Loi sur le patrimoine culturel du Québec, le statut d'objet patrimonial. Ce classement est octroyé le 15 octobre 1981.
Au cours de l’automne 2010, l’orgue est démonté et entreposé dans les ateliers de Casavant Frères. Cet orgue est dans un état de conservation remarquable et n’a pas fait l’objet d’une restauration complète depuis son installation.
La restauration
En 2014, l’idée de restaurer et d’installer cet orgue au sein de la chapelle du Précieux-Sang chemine. Grâce à une aide financière du ministère de la Culture et des Communications du Québec et au soutien de généreux donateurs de la communauté locale, le projet a pu aller de l’avant. De plus, le projet est sélectionné et financé par le Conseil du patrimoine religieux du Québec. Il en aura coûté tout près de 100 000 $ pour sa restauration seulement, en plus des 20 000 $ pour son acquisition et de quelques autres coûts supplémentaires pour réaliser et compléter l'installation.
Tous les travaux exécutés respectent les exigences d’une restauration à l’identique. L’intégrité historique est préservée et l’orgue est remis en bon état de fonctionnement. Les travaux de restauration sont exécutés selon les techniques artisanales d’origine. Aucune modification n’est apportée aux composantes de l’instrument. Le réservoir principal est restauré avec ses éclisses doubles. Le système de pompes manuelles est restauré et remis en fonction. Les tuyaux de façade sont nettoyés minutieusement afin de préserver la finition d’origine et sont alimentés par les postages en plomb d’origine. Le sommier, endommagé par l’eau dans le registre aigu, est soigneusement réparé, assurant l’étanchéité des chapes et des registres.
La boiserie de l’orgue est nettoyée. Comme l’orgue était encastré dans un mur, de nouveaux côtés s’harmonisant parfaitement avec les boiseries d’origine sont créés. Une nouvelle plate-forme sous l’instrument permet de conserver la configuration initiale des composantes et y placer un ventilateur neuf. Les inscriptions gravées sur les boiseries, au fil du temps, par les personnes ayant activé les pompes manuelles sont conservées et témoignent de l’histoire de l’instrument. Les nouveaux côtés du buffet possèdent des ouvertures permettant de voir l’intérieur de l’orgue. Grâce à un éclairage discret, le public peut y admirer le travail des artisans, et ces ouvertures permettent d'expliquer facilement le fonctionnement de l’instrument.
Les travaux se sont terminés et ont été acceptés en janvier 2019. Le projet a reçu une mention spéciale du jury dans la catégorie « restauration » lors de la remise des prix du Conseil du patrimoine religieux du Québec lors de son édition 2020.
The religious congregation of the Sisters of the Precious Blood was founded in St. Hyacinthe on September 14, 1861, by Aurélie Caouette (1833-1905), Joseph La Rocque (1808-1887), then bishop (1860-1866) of St. Hyacinthe, and his general vicar, Msgr Joseph-Sabin Raymond (1810-1887). Euphrasie Caouette (1843-1913), Elizabeth Hamilton (1823-1881) and Sophie Raymond (1841-1891) joined her as they settled in the Caouette family home in St. Hyacinthe. Dedicated to prayer and to adoration, the Sisters of the Precious Blood were the first contemplative congregation in Canada.
In 1863, the Notre-Dame-du-Rosaire parish priest (1861-1873), Fr Édouard Lecours (1809-1888), donated the nuns a larger house located on Girouard Street - still extant and annexed to the monastery. Three years later, a new monastery was built to meet the needs of the growing congregation.
Over the years, the congregation established some 40 monasteries in Québec, in Canada, in the United States and elsewhere in the world. Today, 13 are still active and only one in Québec, the one in St. Hyacinthe with 50 nuns.
In 2014, the congregation, which has not been spared by the ageing of its members and the absence of new members, decided, after occupying the site for over a century, to sell the monastery buildings. For patrimonial reasons and with the intention of preserving the local congregation's cultural heritage, the City of St. Hyacinthe acquired the buildings at the cost of $500,000.
On July 22, 2018, Christian Rodembourg (1959-), bishop (2017-) of St. Hyacinthe, celebrated the last mass in the chapel. The nuns now live in Aurélie's Gardens, a residential complex specially designed and built for them and which they shared with the Sisters of St. Joseph.
The Chapel
The construction of the chapel, built according to the plans prepared by architect Victor Bourgeau (1809-1888), started in 1871, but the following year, work was suspended due to lack of financial resources. They resumed in 1876, thanks to Fr Charles de la Croix, a French priest who also was an architect and a painter. The blessing of the chapel took place on January 16, 1877, and it was consecrated in 1888.
The decoration of the chapel was entrusted, in 1886, to local painter Joseph-Thomas Rousseau (1852-1896), helped by Virginie Dion (1854-1939), aka Sr Véronique-de-la-Passion, and by Marie Polette (1860-1919), aka Sr Marie-Réparatrice, two nuns from the monastery. Work was finished two years later. It was restored between 1993 and 1995 by Romanian painter Constantin Floréa.
The white marble main altar was a gift received in May 1882 from Mrs George Bliss, from New York. It was consacrated on September 7 by Joseph-Thomas Duhamel (1841-1909), archbishop (1874-1909) of Ottawa et Bishop Moreau. The white marble lateral altars were installed and consecrated in 1911 as part of the festivities surrounding the 50th anniversary of the congregation's foundation.
Following Vatian II, the chancel was reconfigured. The main altar was replaced with a celebration altar while the left lateral altar was replaced with a tabernacle on a pedestal and the right one with a statue of the Blessed Virgin Mary. The the nun's chancel screen was also modified.
With the installation of the Casavant Opus 9 organ in the middle of the chancel, the chapel's mandate will evolve towards a new cultural use dedicated to the promotion of arts, music and heritage. So, the chapel could host intimate performances and temporary exhibitions.
The Organ
The St. Saviour Anglican in Lacolle was founded on January 28, 1840. The construction of its first church was undertaken in 1843, but, for lack of funds, it was completed only three years later. It was dedicated on July 28, 1846.
In 1876, as the building required major repairs, the congregation decided to build a new larger church. Built with stone and bricks with a pitched roof, the new building was erected on the same site as the old one. The consecration of the new church, a structure still extant, took place on November 5, 1882.
In 1885, the parish purchased from organbuilders Casavant Frères, at the cost of $550, an instrument for the new church. It was the ninth order received by brothers Samuel and Claver Casavant.
Following a decline in religious practice, the parish was dissolved, the church was closed and put up for sale. On December 20, 1979, the church was desacralized and transformed into a restaurant. With the intention of officially recognizing its indisputable patrimonial value, Opus 9 was classified as a heritage object, according to the Québec law on cultural heritage. This classification was granted on October 15, 1981.
In the autumn of 2010, the organ was disassembled and stored in Casavant Frères workshops. This organ is in a remarkable conservation condition and has never received a full restoration since its installation.
The Restoration
In 2014, the restoration and installation of this organ in the chapel of the Precious Blood Monastery project progressed. Thanks to financial help received from the Québec Ministry of Culture and Communications and the support from generous regional donors, the project could go ahead. Besides, the project was selected and financed by the Québec Religious Heritage Council. The project costs close to $100,000 for the restoration itself, besides the $20,000 for its acquisition, and some additional expenses to carry out and complete the installation.
All restoration work was carried out in complete respect of restoration to original requirements. Its historical integrity was preserved and the organ was put back into action. Restoration work was carried out using the original building techniques. No modification was made to the elements of the instrument. The main reservoir was restored with its double ribs. The manual pumping system was restored and put back into action. The facade pipework was cleaned to preserve the original finish and is fed through the original lead wind ducts. The water-damaged windchest in the treble section was carefully repaired, assuring the sealing quality of the toe boards and the sliders.
The woodwork of the case was cleaned. As the organ was installed in a wall, new side panels, perfectly matching the original woodwork, were created. A new platform under the instrument was built to keep the initial configuration of the elements and to house a new fan. Inscriptions engraved over time on the woodwork by persons who operated the manual pumps were preserved as they are part of the history of the instrument. The new side panels have openings allowing to see inside the instrument. Thanks to a discreet lighting, the public can admire the craftsmen's work and these openings allow easy explanations about how the instrument functions.
Work was completed and accepted in January 2019. The project received a special mention from the jury in the 'restoration' category in the 2020 edition of the Québec Religious Heritage Council award ceremony.
Positif |
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1,3Stopped Diapason Bass (Bourdon basse) | 8' |
2,3Stopped Diapason Treble (Bourdon) | 8' |
2Open Diapason (Montre) | 8' |
2Dulciana (Dulciane) | 8' |
Principal (Prestant) | 4' |
Fifteenth (Doublette) | 2' |
Pédale |
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Par tirasse / By pulldown |
1 | 1-12 | |
2 | À partir du deuxième DO / From tenor C | |
3 | En bois / Wooden |