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Casavant, Opus 938, 1922
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Sainte-Luce-sur-mer est une municipalité de la municipalité régionale de comté (MRC) de La Mitis, située dans la région administrative du Bas-Saint-Laurent. Il est situé à 18 km (11 milles) à l'est de Rimouski et à 334 km (207 milles) à l'est de Québec sur la rive sud du Saint-Laurent.
Historique
À l'origine, le territoire de la paroisse faisait partie des seigneuries de Lessard et de LePage. La seigneurie de Lessard ou Lamolaie a été concédée, le 8 mars 1696, par le gouverneur (1672-1682 et 1689-1698) Louis de Buade de Frontenac (1622-1698) et l'intendant (1686-1702) Jean Bochart de Champigny (1643-1720) à Pierre de Lessard (1658-1737) et Barbe Fortin (1658-1734), son épouse. En 1789, la seigneurie ainsi que celle de Rimouski sont vendues à Joseph Drapeau (1752-1810). À son décès, le 3 novembre 1810, les seigneuries passent à sa veuve, Marie-Geneviève Noël (1766-1829), et à ses filles, Marie-Josephte (1785-1855), épouse de Jean-Baptiste-Philippe d'Estimauville (1783-1823), Angélique-Flavie (1788-1840), Marguerite-Josephte (1789-1861), Luce-Gertrude (1794-1880), épouse de Thomas Casault (1787-1837), Louise-Angèle (1799-1876) et Adelaïde (1796-1869), épouse de Augustin Kelly (1799-1831).
Au décès de sa mère le 17 novembre 1829, Luce-Gertrude devient coseigneuresse d'un cinquième des seigneuries acquises par son père. La même année, une paroisse est érigée canoniquement sur le territoire comprenant une partie de la seigneurie de Lessard et celle de Le Page-et-Thivierge. La paroisse est dédiée à la sainte patronne de la coseigneuresse qui accorde les terres nécessaires à la construction de l'église.
Le 8 juin 1845, une municipalité de paroisse est constituée sous l'appellation de Sainte-Luce-de-Lessard laquelle est abolie le 1er septembre 1847. Après l'abolition du régime seigneurial, le 18 décembre 1854, la municipalité de paroisse est reconstituée le 1er juillet 1855.
Le 27 juin 1918, la municipalité du village de Luceville est constituée par détachement de celle de la paroisse. Le 29 août 2001, les municipalités de Sainte-Luce et Luceville se regroupent sous le nom de Sainte-Luce-Luceville, appellation qui est abrégée à Sainte-Luce, le 9 avril 2002.
L'église
La paroisse est érigée canoniquement le 28 août 1829 par Mgr Bernard-Claude Panet (1753-1833), archevêque (1825-1833) de Québec. Elle est desservie par le curé de Rimouski de 1829 à 1842, date de la nomination du premier curé résidant (1842-1860), l'abbé Gabriel Nadeau (1808-1860). Dès 1830, les paroissiens adressent une requête à Mgr Panet en vue d'obtenir la permission de construire une église. C'est ainsi qu'en 1832, une première chapelle y est érigée. En 1836, après maints pourparlers, Mgr Panet permet la construction d'une église en pierre en recommandant cependant d'utiliser les services de l'architecte Thomas Baillairgé (1791-1859). Ce dernier expédie aussitôt un ensemble de quatre plans, approuvés par le grand vicaire (1825-1853), l'abbé Jérôme Demers (1774-1853).
C'était se méprendre sur les volontés bien arrêtées des paroissiens de Sainte-Luce : ceux-ci avaient su observer certaines particularités des églises régionales et entendaient bien que leur temple reproduise celles qu'ils avaient appréciées. Baillairgé s'est écarté du plan qu'il utilisait le plus fréquemment pour employer le plan récollet, dotant l'église d'une nef unique, prolongée par un chœur étroit terminé par une abside en hémicycle. Cependant, les paroissiens insistèrent pour que le chœur ait un chevet plat donnant « plus de commodité en dedans et présentant à l'extérieur moins de difficulté pour tous les murs. » Le chevet plat comportait de nets avantages du point de vue de la construction : il simplifiait l'apposition de la sacristie, de plan rectangulaire, dans le prolongement du chœur et, du même coup, permettait de couvrir d'une toiture à deux versants les trois parties de l'ensemble, soit la nef, le chœur et la sacristie. La modification du plan ne fut pas le seul changement que Baillairgé dut apporter à son projet initial. La façade pignon, qui reflétait les dispositions intérieures, présentait au premier niveau un portail dorique avec, de chaque côté, une niche pour loger des statues; le second registre était composé d'une fenêtre serlienne et d'oculi dans l'alignement des ouvertures du rez-de-chaussée; le pignon était également percé d'une fenêtre ronde. Ce projet ne fut réalisé que partiellement. C'est du moins ce que nous montre une vue ancienne de l'église avant la reconstruction de la façade.
La pierre angulaire est bénite en 1836 par Mgr Joseph Signay (1778-1850), archevêque (1833-1850) de Québec, alors que les travaux de construction se réaliseront entre 1838 et 1840 dans un style néo-renaissance appelé aussi style toscan, lombard, italianiste, ou encore néo-baroque, style que les architectes de l'époque retrouvent lors de leurs voyages dans les régions d'Italie comme la Toscane ou la Lombardie. La maçonnerie et la charpenterie de l'église sont réalisées sous la direction de Michel Parent et de Paul Lepage, tous deux de Rimouski. La première messe solennelle est célébrée dans la nouvelle église le 26 décembre 1840.
Le décor intérieur, dont une grande partie est en bois sculpté peint en blanc ou doré, a été exécuté par André Paquet (1799-1860), entre 1845 et 1858, d'après les plans de Thomas Baillairgé. Le même sculpteur a également réalisé la chaire et le banc d'œuvre qui font partie du décor architectural. La voûte, le retable et l'entablement s'inspirent de modèles provenant d'autres églises. Vu l'étroitesse du chœur, l'architecte dut cependant rétrécir les côtés, conférant ainsi une plus grande importance au retable décoré d'un tableau représentant sainte Luce priant pour la guérison de sa mère sur le tombeau de sainte Agathe, peint en 1842 par Antoine Plamondon (1804-1895). Il s'agit de la première composition religieuse originale de l'artiste, reconnu pour sa grande production de tableaux religieux copiés d'après des modèles européens. Le tabernacle, œuvre de Louis-Alphonse Dion (1809-1894), date de 1870.
Le clocher d'origine, date de 1840, et comporte une cloche Luce-Amable-Rose qui peut être admirée à l'intérieur de l'église. En 1875, le clocher est remplacé par une nouvelle structure à la grande joie des paroissiens qui contestaient le goût plutôt douteux du premier.
En 1914, les architectes David Ouellet (1844-1915) et Pierre Lévesque (1880-1955) dessinent une nouvelle façade pour l'église. Celle-ci est allongée d'une travée et dotée d'une tour centrale ouverte sur trois côtés. Elle supporte un clocher massif composé d'un tambour carré surmonté d'un lanternon couvert d'une toiture à bulbe polygonal. la façade accueille une statue de sainte Luce, œuvre de Louis Jobin (1845-1928), réalisée en bois et recouverte de feuilles d'or. En 1916, Mgr Guillaume Forbes (1865-1940) évêque (1913-1928) de Joliette, procède à la bénédiction des trois cloches actuelles. L'église se démarque, également, par ses vitraux réalisés d'abord en 1917 par Henri Perdriau (1877-1950), puis, en 1920, par la maison Perdriau et O'Shea, de Montréal.
L'église est classée « monument historique » depuis le 3 janvier 1957.
L'orgue
L'orgue, de traction tubulaire pneumatique, fut installé en 1922. Il constitue un instrument bien typique de son époque, tant dans sa composition sonore que dans l'architecture de son buffet. Si cet orgue a acquis une certaine notoriété, c'est en grande partie grâce à l'organiste français, Joseph Bonnet (1884-1944).
Organiste de l'église Saint-Eustache à Paris de 1906 à 1939, Bonnet a fait plusieurs tournées aux États-Unis et au Canada, au cours desquelles il s'est produit en concerts et a enseigné. Pendant la Deuxième Guerre mondiale, il est venu s'installer, avec sa famille, aux États-Unis et, à l'été 1944, il a séjourné à Sainte-Luce. Au cours de cette période, il a joué l'orgue de l'église paroissiale. Il décède à Sainte-Luce le 2 août 1944.
En 1978, la maison Orgues Marcel Bertrand, de Québec, exécute des travaux de réfection. Outre le nettoyage de l'instrument et l'égalisation de certains tuyaux, l'aigu au diapason est porté à A=440. Sur le plan de la structure sonore, cet instrument est demeuré inchangé.
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St. Luce-sur-mer is a municipality in the La Métis County regional county municipality located in the Lower St. Lawrence administrative region. It is located 11 miles (18 km) ease of Rimouski and 207 miles (334 km) east of Québec City on the south shore of the St. Lawrence.
Historiy
Originally, the parish territory was part of the Lessard and LePage seigniories. The Lessard or Lamolaie seigniory was granted on March 8, 1696, by Governor (1672-1682 and 1689-1698) Louis de Buade de Frontenac (1622-1698) and Treasurer (1686-1702) Jean Bochart de Champigny (1643-1720) to Pierre de Lessard (1658-1737) and Barbe Fortin (1658-1734), his wife. In 1789, the seigniory along with the Rimouski one were sold to Joseph Drapeau (1752-1810). Upon his death on November 3, 1810, the seigniories passed on to his widow, Marie-Geneviève Noël (1766-1829), and to his daughters, Marie-Josephte (1785-1855), wife of Jean-Baptiste-Philippe d'Estimauville (1783-1823), Angélique-Flavie (1788-1840), Marguerite-Josephte (1789-1861), Luce-Gertrude (1794-1880), wife of Thomas Casault (1787-1837), Louise-Angèle (1799-1876) and Adélaïde (1796-1869), wife of Augustin Kelly (1799-1831).
When her mother died on November 17, 1829, Luce-Gertrude became co-landlord of one fifth of the seigniories acquired by her father. The same year, a parish was canonically established on the territory which included part of the Lessard seigniory and part of the Le Page-et-Thivierge one. The parish is dedicated to the co-lord's patron saint who donates the necessary land for the construction of the church.
On June 8, 1845, a parish municipality was established under the name of St. Luce-de-Lessard, which was abolished on September 1, 1847. After the abolition of the seigniorial regime, on December 18, 1854, the parish municipality was reestablished on July 1, 1855.
On June 27, 1918, the Luceville village municipality was within the parish territory. On August 29, 2001, the St. Luce and Luceville municipalities merged under the name of St. Luce-Luceville, a name which was abbreviated to St. Luce on April 9, 2002.
The Church
The parish was canonically established on August 28, 1829, by Bernard-Claude Panet (1753-1833), archbishop (1825-1833) of Québec. It was served by the parish priest of Rimouski from 1829 to 1842, the year the first resident parish priest (1842-1860), Fr Gabriel Nadeau (1808-1860) was appointed. As early as 1830, the parishioners sent a request to Archbishop Panet to get permission to build a church. In 1832, a first chapel was built. In 1836, after many discussions, Archbishop Panet authorized the construction of a stone church, recommending that the plans be prepared by architect Thomas Baillairgé (1791-1859). The latter immediately sent a set of four sketches which were approved by the General Vicar (1825-1853) Fr Jérôme Demers (1774-1853).
The parishioners knew what type of church they wanted, they had observed certain particularities in other churches in the region and they intended their church to reproduce the ones they liked most. Architect Baillairgé departed from his usual style to employ the Récollet floor plan where the church has no transept and a single nave extended by a narrower chancel ending in a semicircular apse. However, the parishioners insisted for a flat chevet giving, « more convenience within and presenting fewer problems for exterior walls ». The flat chevet had clear advantages from the construction point of view: it simplified the addition of a rectangular sacristy as an extension of the chancel and, at the same time, made it possible to cover with a gable roof all three parts of the building, namely the nave, the chancel and the sacristy. This modification was not the only Baillairgé had to make to the initial project. The gable facade, which reflected the interior arrangements, presented, on the first level, a Doric portal, which on each side, a niche to house statues; the second level was composed of a Serlian window and oculus in line with the openings in the first floor; the gable oculi in alignment with the openings on the ground floor. The project was only partially completed if we refer to an old picture taken before the reconstruction of the facade.
The cornerstone was blessed in 1836 by Joseph Signay (1778-1850), archbishop (1833-1850) of Québec, while the construction work took place between 1838 and 1840 in a neo-renaissance style also labeled Tuscan, Lombard, Italianist, or even neo-baroque, a style that the architects of the time brought back from their travels in the regions of Italy such as Tuscany or Lombardy. The church's masonry and carpentry work was carried out under the direction of Michel Parent and Paul Lepage, both from Rimouski. The first solemn mass was celebrated in the new church on December 26, 1840.
The interior decor, much of which is carved wood painted white or gold, was executed by André Paquet (1799-1860), between 1845 and 1858, according to plans by Thomas Baillairgé. The same sculptor also executed the pulpit and the churchwardens' pew that are part of the architectural decor. The vault, the reredos and the entablature are inspired from models from other churches. Given the narrowness of the side walls, thus conferring greater importance to the reredos decorated with a painting, representing St. Luce praying, upon St. Agatha's tomb, for her mother's healing, executed in 1842 by Antoine Plamondon (1#804-1895). This is the first original religious composition by the artist, known for his large production of religious paintings copied from European models. The tabernacle was executed in 1870 by Louis-Alphonse Dion (1809-1870).
The original bell tower dates from 1840 and included the Luce-Amable-Rose bell which can still be admired inside the church. In 1875, the bell tower was replaced by a new structure. This modification pleased the parishioners who questioned the rather suspicious style of the first one.
The church was consecrated in 1894 by André-Albert Blais (1842-1919) bishop (1891-1919) of Rimouski.
In 1914, architects David Ouellet (1844-1915) and Pierre Lévesque (1880-1955) designed a new facade for the church. The nave was extended by one bay and a central tower was erected. It supports a massive bell tower consisting of a square drum surmounted by a lantern covered with a polygonal bulb. The facade featured a statue of St. Luce, made of wood and covered with gold leaf, the work of Louis Jobin (1845-1928). In 1916, Guillaume Forbes (1865-1940) bishop (1913-1928) of Joliette, blessed the three current bells. The church also stands out for its stained glass windows first made in 1917 by Henri Perdriau (1877-1950), then in 1920 and by Perdriau and O'Shea, from Montreal.
The church is registered as an « historic landmark » since January 3, 1957.
The Organ
The organ, with tubular pneumatic action, was installed in 1922. It is a very typical instrument of its time, both in its tonal structure and in the organcase architecture. If this organ has acquired some fame, it is largely thanks to the French organist, Joseph Bonnet (1884-1944).
Organist at the St. Eustache church in Paris from 1906 to 1939, Bonnet made several tours in the United States and Canada, during which he performed in concerts and taught. During the Second World War, he came to settle with his family in the United States and, in the summer of 1944, he stayed in St. Luce. During his stay, he played the organ in the parish church. Bonnet died in St. Luce on August 2, 1944.
In 1978, the Marcel Bertrand organbuilding firm, of Québec, carried out restoration work on the instrument. He cleaned the instrument, regulated the pipework and set the treble diapason to A=440. As for the tonal structure of this instrument, it remained unchanged.
Grand-Orgue |
Récit |
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Montre | 8' | Principal | 8' | |
Mélodie | 8' | Bourdon | 8' | |
1Dulciane | 8' | Viole de gambe | 8' | |
Prestant | 4' | 1Voix céleste | 8' | |
Doublette | 2' | Flûte harmonique | 4' | |
Mixture | III | Hautbois | 8' | |
Trompette | 8' | Tremolo |
Pédale |
|
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Bourdon | 16' | Flûte | 16' |
1 | à partir du deuxième DO / From tenor C |