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Casavant, Opus 316, 1908 Guilbault-Thérien, 1995
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Depuis sa fondation, Montréal est le fief des Sulpiciens tant sur le plan religieux que sur le plan civil: ils sont propriétaires fonciers de l'île. Ils président à la construction de la chapelle Notre-Dame-de-Bonsecours, dessinent et érigent l'église Notre-Dame devenue basilique, supportent financièrement la construction de l'église catholique anglaise Saint-Patrick. Parce que Montréal a été érigée après Québec, le premier évêque de Montréal, Mgr. Jean-Jacques Lartigue, se trouve au début sous l'autorité de l'évêque de Québec, Mgr. Joseph-Octave Plessis. Mgr. Ignace Bourget, deuxième évêque de Montréal, tente de mettre fin à l'hégémonie de la communauté des Sulpiciens sur la ville: en plus de leurs droits de propriété, ces derniers détiennent des droits acquis garantis par des décrets pontificaux de Rome et confirmés par le pouvoir anglais.
Sur l'échiquier qui l'oppose aux Sulpiciens, Mgr. Bourget invite les Missionnaires Oblats de Marie Immaculée à venir établir un centre missionnaire doté d'une église à l'est du centre-ville. Le 8 décembre 1848, ceux-ci célèbrent une première cérémonie dans la chapelle provisoire. Aucune paroisse n'est reliée à cette église mais les citoyens y affluent, au grand dam des Sulpiciens. Ces derniers font savoir à leurs paroissiens que les rites religieux ne pouvaient être pratiqués de façon vraiment adéquate qu'à Notre-Dame.
La construction de l'église débute en 1851 et se veut un « joyeau du Canada français ». Les plans sont dressés par le menuisier devenu architecte Victor Bourgeau (1809-1888) qui est alors au commet de son art. Il s'inspire directement de l'église Holy Trinity de Brooklyn. Il réalise tout dans l'église: le plan général, le maître-autel, les autels latéraux, les balustres, la tour et la flèche. Pendant la construction de l'église, qui s'échelonne jusqu'en 1853, un dîner était offert, tous les jours, à un pauvre, par les Oblats, pour que réussissent les travaux.
Pour la première fois, on utilise la pierre pour tout, y compris les colonnes. Bourgeau lie, avec audace, les matériaux solides; il réussit à voûter les nefs latérales et à appuyer le tout sur des piliers de calcaire, fait inusité au Canada, même de nos jours. Cette église sera son chef-d'oeuvre et ses principaux éléments seront copiés partout au Québec. Ce temple, de style néo-gothique, en forme de vaisseau renversé aux lignes contrapuntiques, et sa tour à la massive harmonie, s'élève comme un chant au coeur du paysage urbain. Son architecture est puissante, équilibrée, sensible et empreinte d'une grande noblesse. La rigueur et l'identification précise des volumes témoignent d'une utilisation rationnelle des proportions classiques. La largeur intérieure de l'église correspond exactement à la moitié de la longueur totale, qui équivaut à neuf fois la distance entre le centre de deux piliers.
Quand le soleil matinal lèche la pierre de taille grise, réchauffe la plage d'ardoises, pénètre les hautes fenêtres du chevet, que l'ombre et la lumière s'interpellent entre contreforts, pinacles et arcs-boutants, que se dessine dans le ciel la flèche octogonale du clocher, le regard ne peut être que saisi par cette première oeuvre de Victor Bourgeau. Le dehors convie au dedans. Lorsque les portes du portail à arc ogival sont ouvertes les dimanches matin d'été, le vaisseau semble alors dans la pénombre, mais au-delà du portique, les trois nefs se dévoilent, baignant dans une lumière diffuse.
Tout le corps principal de l'église débouche sur un chevet à cinq pans réguliers et s'orne de contreforts sr lesquels butnet au-dessus des bas-côtés des arcs légers, davantage décoratifs que fonctionnels. Les fenêtres, ornées de vitraux, allègent et rythment à la fois la structure d'ensemble. Le balcon encadrant la nef est d'une des plus remarquables menuiseries de Bourgeau.
Piliers de pierre calcaire, galeries-corniches, voûte d'ogives à nervures, choeur aux sept vitraux, l'oeil peut contempler l'unité des lieux et assister au passage de la lumière de l'orient à l'occident. Le dedans croise le dehors. Pour accéder à la tribune à deux niveaux, il faut emprunter l'escalier de fer forgé en colimaçon (1884), situé dans le portique, qui donne accès au grand orgue et au carillon de treize cloches (1890), blotties au faîte de la tour, du fondeur Paccard d'Annecy, en France.
L'église Saint-Pierre-Apôtre est classée, en 1977, site historique par la Commission des biens culturels du Québec et, depuis le 22 juillet 1996, une flamme brûle, en permanence, dans la chapelle de l'espoir, à la mémoire des victime du SIDA.
L'orgue
Un premier instrument de 23 jeux est installé, en 1858, par le facteur Samuel Warren. En 1908, les frères Casavant, de Saint-Hyacinthe, construisent un nouvel orgue de 59 jeux et 4 claviers. On conserve alors 11 jeux du premier instrument.
Ce grand orgue de type romantique anglais demeure intact jusqu'à sa réfection, en 1994-1995, par la maison Guilbault-Thérien. Cette réfection veut préserver, autant que possible, le caractère originel de l'instrument; le remplacement de 7 jeux ne vient en rien l'altérer, mais il en nuance discrètement la pâte sonore. L'orgue est tributaire de la qualité acoustique de l'espace où il chante. Le musicien qui touche le grand-orgue, sous la voûte de Saint-Pierre, a aussi le privilège de participer à la traversée de la lumière tout au long des heures et des saisons.
Jean Ladouceur
Organiste titulaire
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Since its foundation, Montreal is the religious and civil fief of the Sulpicians Fathers: they are the landowners of the island. They preside over the construction of the Notre-Dame-de-Bonsecours Chapel, design and build the Notre-Dame Church now Basilica, financially support the construction of the St. Patrick English Catholic Church. Because Montreal was founded after Quebec City, the first bishop of Montreal, Jean-Jacques Lartigue, early in his episcopal term, reports to the Quebec City bishop, Joseph-Octave Plessis. Bishop Ignace Bourget, second bishop of Montreal, tries to put an end to the Sulpicians' hegemony over the city: on top of their land rights, they own acquired rights protected by pontifical decrees and confirmed by the English government.
In his battle with the Sulpicians, Bishop Bourget invites the Missionaries Oblates of Mary Immaculate to establish a missionary center in the eastern section of the city. The center would include a church. On December 8, 1848, the Oblates Fathers celebrate a first mass in a provisory chapel. No parish is attached to this church but citizens flock to the church, to the great displeasure of the Sulpicians. The latter ones inform their parishioners that religious services can truly be adequately attented to only at Notre-Dame.
The church construction began in 1851 and is claimed to be a "French Canadian jewel". Plans are prepared by the carpenter turned great architect Victor Bourgeau (1809-1888) who is at the height of his art. He draws his inspiration from the Holy Trinity Church in Brooklyn. He designs everything in the church: the overall plan, the main altar, the lateral altars, the balusters, the tower and the spire. During the construction of the church, that spreaded out over two years, a lunch was offered, every day, to a poor man, by the Oblates Fathers, in hope that the work would be successful.
For the first time, stone is used everywhere, even in the pillars. Bourgeau ties, with boldness, solid materials; he successfully vault lateral naves and rest them on limestone pillars, an unusual method in Canada, even today. This church will be his masterpiece and its main elements will be copied elsewhere in Quebec. This neo-Gothic church shaped like an inverted vessel with its contrapuntal lines, and its harmonious massive tower that rises up like a song out of the heart of the urban landscape. The architecture is powerful, balanced, sensitive and marked by great nobleness. Precision and exact identification of volume testify the rational use of classical dimensions. The church's interior width corresponds exactly to half its total length, which is equal to nine times the distance between the center of two pillars.
As the morning sun laps at the gray freestone, warms the roof's slate tiles, penetrates the chevet's high windows, the play of shadow and light echoing among the buttresses, pinnacles, and flying butteresses, the bell tower's octogonal spire standing out against the sky, one's glance can but be drawn to this first neo-gothic style work by Victor Bourgeau. An inviting exterior indeed. When the doors of the ogival arched portal are opened on Synday mornings in summer, the nave appears then in half-light, but beyond the portico, the three endnaves unveil themselves, bathed in the diffuse light.
The main nave leads to a chancel and a five-wall apse decorated with butterresses supporting, above the side aisles, delicate archways that are more ornemantal than functional. The windows, decorated with stained glass, makes the building both lighter and more ..... The balustrade surrounding the nave is one of Bourgeau's most remarquable woodwork.
The eye can contemplate the unity created by the pillars of limestone, the corniced gallery, the ribbed cross vaults, the seven-windowed sanctuary and witness the passage of light from east to west. The interior intersects with the exterior. In order to reach the bi-level organ loft, one must take the spiral wrought iron staircase (1884), situated in the portico, which offers access to the organ and the thirteen-bell carillon (1890), cast by Paccard from Annecy in France, tucked away in the tower's summit.
The St. Pierre-Apôtre church is classified, since 1977, as an "historic site" by the Quebec Cultural Properties Commission and, since July 22, 1996, a fire burns, permanently, in the Chapel of Hope, to commemorate victims of AIDS.
The Organ
A first instrument of 23 stops was installed in 1858 by master organ builder Samuel Warren. In 1908, the Casavant brothers, from St. Hyacinthe, built a new 4-manual 59-stop organ. Eleven stops from the first instrument have been incorporated into the new instrument.
This large English Romantic style organ remained intact until restored in 1994-1995 by Guilbault-Thérien. The restoration attempted to preserve, as much as possible, the original character of the instrument; the replacement of seven stops altered nothing essential, but discretely nuanced the sound quality. The organ depends on the acoustical quality of the space in which it sounds. The musician playing the organ, under the vaults of St. Pierre, also has the privilege of witnessing the traversal of light from one hour to the next and from season to season.
Jean Ladouceur
Titular organist
Translation: Thimothy L. Wilkerson
Grand Orgue |
Récit |
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Montre | 16' | Bourdon | 16' | |
Montre | 8' | Principal | 8' | |
Principal | 8' | Flûte harmonique | 8' | |
Flûte double | 8' | Viole de gambe | 8' | |
Gambe | 8' | Voix céleste | 8' | |
Dulciane | 8' | Bourdon | 8' | |
Bourdon | 8' | Flûte octaviante | 4' | |
Flûte harmonique | 4' | Fugara | 4' | |
Prestant | 4' | Octavin | 2' | |
Quinte | 2 2/3' | Plein Jeu | III | |
Doublette | 2' | Sesquialtera | II | |
Fourniture | V | Basson | 16' | |
Trompette | 16' | Hautbois-basson | 8' | |
Trompette | 8' | Trompette | 8' | |
Clairon | 4' | Voix humaine | 8' | |
Clarion | 4' | |||
Trémolo |
Positif |
Solo |
|||
---|---|---|---|---|
Gambe | 16' | Violoncelle | 8' | |
Principal | 8' | Flûte traverse | 4' | |
Salicional | 8' | Piccolo harmonique | 2' | |
Mélodie | 8' | Plein Jeu | IV | |
Flûte douce | 4' | Cornet | V | |
Violina | 4' | Musette | 16' | |
Piccolo | 2' | Trompette harmonique | 8' | |
Plein Jeu | II-IV | Trémolo | ||
Cromorne | 8' |
Pédale |
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Flûte ouverte | 32' |
Flûte | 16' |
Principal | 16' |
Bourdon | 16' |
Contrebasse | 16' |
Flûte | 8' |
Bourdon | 8' |
Violoncelle | 8' |
Flûte | 4' |
Bombarde | 16' |
Trompette | 8' |
Clairon | 4' |