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Références References |
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Dès 1811, les habitants du faubourg Saint-Roch obtiennent l'autorisation de bâtir une chapelle. Ravagée par un incendie en 1816, elle est aussitôt reconstruite sur les mêmes plans.
La paroisse Saint-Roch, première paroisse à être détachée de celle de Notre-Dame de Québec, est érigée canoniquement en 1829. On entreprend à cette occasion l'aménagement intérieur de l'église selon les plans de Thomas Baillairgé. En raison du nombre croissant de fidèles, l'église est agrandie en 1841 par le même architecte et dotée d'une façade monumentale encadrée de deux tours. À peine quatre ans plus tard, l'édifice est anéanti dans l'incendie qui dévaste le faubourg.
On reconstruit l'église sur les mêmes murs, entre 1845 et 1847, mais cette fois la nef est bordée de bas-côtés. Charles Baillairgé, petit-cousin de Thomas, dessine les nouveaux clochers. L'architecture intérieure, avec ses deux étages de galeries latérales, est réalisée de 1848 à 1852 par Louis-Thomas Berlinguet, selon les plans de Raphaël Giroux. Cette église monumentale domine le quartier tout au long de la seconde moitié du XIXe siècle, mais dès 1880 architectes et experts s'accordent à dire qu'il faut la reconstruire. Ce n'est toutefois qu'en 1913 que la paroisse prend la décision de bâtir une église plus vaste et encore plus imposante.
La fabrique retient à cette fin les services des architectes Eugène-Michel Talbot et J.-A.-T. Dionne, une firme de Saint-Roch. Ils proposent un style néomédiéval à la nouvelle église, un style qui marie les styles roman et gothique, suivant en cela, les principes du mouvement rationaliste français, inspiré par l'architecture et les restaurations d'Eugène-Emmanuel Viollet-le-Duc.
Le chantier débute en août 1914 par la construction d'un nouveau presbytère. Cet édifice achevé, les travaux du gros oeuvre de l'église commencent l'année suivante, au chevet de l'ancienne église, et s'effectuent en deux phases. On célèbre les premiers offices religieux dans la nouvelle église dès juillet 1917, et la construction de la partie avant s'amorce aussitôt après le démantèlement de l'ancien temple en mai 1918. L'église, longue de 79,5 mètres (261 pieds) et large de 33,3 mètres (109 pieds), comporte une charpente d'acier revêtue de granit sombre extrait des carrières de Rivière-à-Pierre. Elle est surmontée de deux tours qui atteignent 45 mètres (147 pieds) de hauteur. Malgré le décès de l'architecte Talbot, puis de l'entrepreneur, et en dépit de la guerre, les travaux progressent. L'église est livrée au culte en avril 1920, mais vu le coût élevé du chantier, l'intérieur reste inachevé.
En 1923, la fabrique fait appel à Louis-Napoléon Audet pour réaliser l'architecture intérieure. Il propose la suppression des grandes galeries latérales prévues dans le projet initial. L'intérieur révèle un espace ample formé de trois nefs de hauteur presque égale. Les murs sont revêtus de pierre peignée, alors que la voûte est recouverte de ciment sur treillis. L'architecte a recours à certains métiers artisanaux: menuiserie fine et sculptée (mobilier), mosaïque (autels), fer forgé (luminaire), et sculpture sur pierre.
Le mobilier, réalisé en chêne blanc par l'atelier Joseph Villeneuve et Fils, de Saint-Romuald, a été entièrement dessiné par l'architecte Louis-Napoléon Audet. Les bancs sont installés en 1924 et le mobilier du sanctuaire est mis en place en 1925. Le maître-autel et les autels latéraux en marbre proviennent des ateliers Daprato, de Chicago. La chaire et le banc d'oeuvre, en bois, ont été sculptés en 1934 par Elzéar Filion, suivant les plans de l'architecte. Les verrières ont été fabriquées par la maison Hobbs de Montréal et ont été installées en 1929-1930, période où s'achèvent les travaux à l'intérieur de l'église. On y retrouve aussi quelques tableaux de maîtres.
L'église Saint-Roch a perdu de son importance visuelle dans le quartier depuis la construction d'un hôtel sur le terrain avant de l'église et la construction du Mail centre-ville en 1974. Elle a failli ensuite fermer ses portes, faute de paroissiens pour subvenir à ses besoins. C'est finalement en 1984 que l'archevêque de Québec a décidé de maintenir cette paroisse. Avec la démolition partielle du Mail centre-ville en 2000 et le projet de revitalisation du secteur, le monument constitue l'une des pierres d'assise autour desquelles s'organise la réhabilitation du quartier. On y tient plusieurs concerts dont le Festival de musique sacrée de Québec.
L'orgue
L'orgue de l'église Saint-Roch représente, sans doute au Québec, sinon au Canada, la première expression du mouvement pour l'orgue de facture plus classique. Cet instrument, le plus grand à l'est de Montréal, comprend 85 jeux, dont 20 jeux indépendants à la Pédale et 46 rangs de mixtures et de mutations, pour un total de 6 186 tuyaux; la console est préparée pour un orgue de sanctuaire de 25 jeux (qui n'a jamais été construit). Le devis a été préparé par Marius Cayouette, alors aviseur de la Commission diocésaine de musique sacrée, et Joseph Turgeon, organiste de Saint-Roch, qui en fera l'inauguration le 8 décembre 1943.
L'instrument porte la signature de Stephen Stoot, successeur de Claver Casavant à la direction artistique de la maison. Charles Chapais écrit, au sujet de l'orgue :
«(…) ce qu'il y a de plus remarquable dans cet instrument, c'est le Récit et surtout la Pédale. Le Récit par sa variété, son homogénéité, sa cohésion, sa solidité et son brillant, enveloppe le reste de l'orgue comme dans un manteau d'une splendeur royale ajoutant à la richesse des autres claviers. Quant à la Pédale (…) elle est remarquable sinon par une puissance imposante, du moins par sa variété, son efficacité et sa clarté. Peu d'orgues sorties des ateliers Casavant offrent à l'organiste une pareille palette où s'étalent les couleurs les plus chaudes comme les plus diverses et les plus brillantes. (…) Les pièces classiques exécutées sur les orgues de Saint-Roch auront un caractère de distinction qui réjouira les vrais musiciens».
Georges Bertrand, représentant de Casavant Frères à Québec à cette période ajoutera :
«(…) laissez-moi vous dire que c'est un devis complètement différent des nôtres. Il y entre des noms de jeux dont je n'avais encore jamais entendu parler».
L'orgue n'a pourtant pas fait l'unanimité lors de son installation : on lui reproche principalement de n'être pas assez puissant pour l'immensité du vaisseau de l'église. Le curé de la paroisse, l'abbé Joseph Ferland, bien que se disant satisfait, regrette de ne pas avoir laisser au facteur le soin de préparer lui-même le devis et de déterminer les différents paramètres de sa construction.
Dans la période 1994-1995, la maison Casavant a entrepris une restauration et une réharmonisation complète de l'instrument dans le but de mettre pleinement en valeur son potentiel sonore. L'approche retenue permet non seulement de tirer le meilleur parti des excellents matériaux qui composent l'orgue mais également d'assurer la sauvegarde du plus grand instrument sorti des ateliers Casavant dans les années 1940.
Simon Couture
Casavant Frères
Historique
Cet historique a été rédigé par Richard Gagné, en 1975, alors organiste titulaire de l'orgue de Saint-Roch, dans le cadre d'un thèse de musicologie présentée lors du Concours d'histoire de la musique et de musicologie au Conservatoire de musique de Québec.
Lorsqu'on évoque l'histoire de la paroisse St-Roch de Québec, il est nécessaire de se rappeler la construction de quatre églises successives : 1811, 1816, 1845, et 1915.
Bien qu'une lettre de Mgr. J. Octave Plessis, évêque de Québec, recommandât de prévoir lors de la reconstruction de l'église en 1816, l'installation d'un orgue, il semble que la fabrique n'ait fait l'acquisition de son premier instrument qu'en 1850; les archives ne fournissant aucun renseignement sur l'existence de claviers avant cette date. Pour justifier notre hypothèse, il nous suffit de rappeler que les organiers québécois étaient plutôt rares à cette époque.
Premier orgue
Ainsi, peu de temps après la construction de la troisième église, il fut convenu par l'abbé Zéphirin Charest (curé de 1839 à 1875), de marchander l'orgue de la cathédrale anglicane de Québec. Cet instrument, issu des ateliers du facteur anglais Thomas Eliott avait été acquis en même temps que l'ancien orgue de la Basilique de Québec qu'on retrouve aujourd'hui au musée provincial 1.
Ces démarches n'engendrèrent cependant aucun résultat puisque nous lisons quelques temps plus tard dans les procès-verbaux des réunions de marguilliers :
«… Résolu d'allouer quarante louis à sieur Fay pour avoir placer l'orgue dans l'église, et le trésorier est autorisé à payer cette somme».
Auguste Fay dont il est ici question, avait ses ateliers à Sainte-Geneviève-de-Bastiscan. Les orgues installées durant cette période à Sainte-Geneviève-de-Batiscan (1838), à Sainte-Marie-de-Beauce, à l'Hôpital Général (1840-41) et chez les Ursulines de Trois-Rivières, lui sont attribuées. Comme la plupart des facteurs d'orgues de l'époque, Fay importait son matériel : Schiedmayer (de Stuttgart), Smith (de Boston) et Willis (de Londres) étaient avec quelques autres firmes de Paris et de Lyon, ses principaux fournisseurs.
L'orgue, qu'il disposa dans le chœur de l'église Saint-Roch, provenait de la maison Willis et le buffet fut réalisé par le célèbre sculpteur québécois Louis-Thomas Berlinget (1790-1863) qui était en même temps chargé de la décoration intérieure de l'église. L'inauguration eut lieu le 17 novembre 1850 et «Le Journal de Québec» nous en livre le compte rendu :
«Samedi soir, l'église de Saint-Roch était pleine de curieux qui allaient y entendre le magnifique orgue que messieurs les fabriciens de cette paroisse ont tout récemment fait venir de Londres. Cet orgue coûte £500 rendu ici, et le buffet coûtera £90. C'est M. Fée (sic) des Trois-Rivières, qui a monté l'orgue; et il l'a fait de manière à se faire honneur, au dire des connaisseurs et à rendre justice à ceux qui l'ont employé.Cet orgue, qui contient vingt jeux, tous harmonieux et agréables à l'oreille, du plus grave au plus aigu, est un des plus beaux de l'Amérique».
Acquis en 1917 par l'abbé Georges Guy, curé de Saint-Louis-de-Kamouraska, il faut restauré par la maison Casavant Frères en 1949 et le chef d'œuvre de Berlinguet eut la bonne fortune d'être conservé.
À défaut d'en avoir retrouvé le devis original, nous reproduisons ci-dessous la composition actuelle de cet instrument en marquant d'un astérisque les jeux qui appartenaient au vieil orgue.
Grand-orgue | Récit (expressif) | |||
---|---|---|---|---|
*Montre | 8 | *Principal | 8 | |
Mélodie | 8 | *Bourdon | 8 | |
*Dulciane | 8 | Viole de gambe | 8 | |
*Prestant | 4 | Voix céleste | 8 | |
Flûte bouchée | 4 | *Violon | 4 | |
Nasard | 2 2/3 | Flûte harmonique | 4 | |
*Doublette | 2 | Cornet | III | |
Trompette | 8 | |||
*Hautbois | 8 | |||
Tremolo |
Pédale | |
---|---|
Basse principale | 16 |
*Bourdon | 16 |
Gedeckt | 16 |
Bourdon | 8 |
En 1915, le chœur de l'ancienne église fut démoli afin de permettre la construction du temple actuel et l'orgue de Fay qui s'y trouvait situé fut probablement entreposé jusqu'en 1917, date où la fabrique de Kamouraska en hérita.
Deuxième orgue
Au mois de mai de la même année, l'abbé Robert Lagueux (curé de 1910 à 1933) obtint, par l'entremise de l'un de ses paroissiens (Cyrille Robitaille, marchand de musique), un instrument de «La Compagnie d'Orgues Canadiennes» qu'il paya 2 500$. Aménagé d'abord dans l'ancienne église, il fut définitivement installé, deux ans plus tard, dans le nouvel édifice. Relégué quelques années plus tard au sous-sol, il retrouva, en 1967, sa place à l'église supérieure. En dépit de certains troubles de mécaniques dus à son âge avancé, la sonorité de cet orgue en demeure pour le moins particulière.
Grand-orgue | Récit (expressif) | |||
---|---|---|---|---|
Montre | 8 | Principal | 8 | |
Mélodie | 8 | Bourdon | 8 | |
Dulciane | 8 | Viole de gambe | 8 | |
Prestant | 4 | Voix céleste | 8 | |
Flûte harmonique | 4 | Flûte traverse | 4 | |
Trompette | 8 | Piccolo | 2 | |
Hautbois | 8 | |||
Tremolo |
Pédale | |
---|---|
Bourdon | 16 |
Flûte | 8 |
Troisième orgue
La fabrique convint alors de louer à 100$ par année un petit orgue de sept jeux, en attendant que sa situation financière puisse lui permettre l'acquisition de grandes orgues «à la taille de l'église». Cet instrument que Joseph Turgeon, l'organiste du temps, qualifiait de «petit monstre» parce qu'il était harmonisé de façon très dure, fut acheté en 1934 au prix de 2 000$ puis cédé pour la somme de 1 200$ neuf ans plus tard aux Pères Assomptionnistes du Montmartre Canadien. Sans doute, le qualificatif de Joseph Turgeon était-il juste puisqu'on s'imagine difficilement la compatibilité d'un si petit orgue avec un tel édifice.
Quatrième orgue
L'idée d'aménager de grandes orgues dans la nouvelle église de Saint-Roch, avait été envisagée dès la fin des travaux de parachèvement. Aussi, avons-nous retrouvé deux soumissions de «La Compagnie d'Orgues Canadiennes» qui, datant de 1925, proposaient l'installation d'un instrument qui, d'une part aurait coûté 28 000$ pour un devis de 64 jeux et d'autre part aurait coûté 25 000$ pour un devis de 54 jeux.
Par la suite, sans doute en raison d'une décision de la fabrique, plusieurs démarches furent entreprises auprès de quelques autres firmes, dont l'une engendra de la part de la maison Kimball, de Chicago, une soumission pour un orgue de 67 jeux qui aurait possédé deux jeux de 32 pieds… un «Gravissima» de 64 pieds!
Par ailleurs, nous avons relevé aux archives paroissiales, quatre soumissions de la maison Casavant Frères, datées de 1933, ainsi que plusieurs projets de buffet. Une lettre jointe à ces soumissions nous renseigne quelque peu sur d'autres démarches qui auraient été entreprises antérieurement auprès de cette firme.
Il apparaît évident que les administrateurs avaient à cœur la réalisation de ce projet et c'est probablement en raison de l'urgence de travaux prioritaires qu'il dût attendre encore neuf ans son exécution. Si bien qu'après un aussi long mûrissement, une décision unanime fut prise, en 1942, par le curé et les marguilliers :
«Le vingt sixième jour de mars de l'an mil neuf cent quarante-deux (…) monsieur le curé déclare que cette assemblée est d'étudier la question de l'opportunité de faire l'acquisition d'un nouvel orgue plus proportionné à notre église. Après avoir sérieusement considéré la situation financière de la fabrique et toutes les circonstances, l'on est d'avis que le temps est arrivé d'avoir un orgue convenable. En conséquence, il est proposé (…) que l'on achète un orgue d'une valeur d'environ trente cinq mille piastres et que monsieur le curé et messieurs les marguilliers du banc soient chargés de faire exécuter ces travaux».
De nouvelles démarches furent alors entreprises auprès de Casavant Frères. Le contrat de vente fut signé le 18 juin 1942 et l'instrument fut inauguré le 8 décembre 1943 par Joseph Turgeon, l'organiste titulaire. Cet orgue de 85 jeux coûta 35 546.75$.
Il est très étonnant de prendre connaissance de la composition de cet instrument sachant qu'à l'époque, il n'était à peu près pas question des mixtures composées que nous y rencontrons. En effet, ce devis nous permet de constater que la firme Casavant abordait une période de recherche et de transition qui devait aboutir à la production de haute qualité que nous connaissons aujourd'hui. L'orgue de Saint-Roch demeure toujours un instrument de facture romantique qui manque d'équilibre et de clarté. Les premières tentatives de réduire les pressions ne furent pas concluantes puisque l'harmonie n'a pas établie en conséquence, ce qui rendit cet orgue quelque peu anémique. Aussi, la réalisation sonore de cet instrument ne fut pas accueillie avec beaucoup d'enthousiasme et provoqua une vive déception chez les organistes d'avant-garde.
Ajoutons que les grandes orgues de l'église Saint-Roch étaient prévues pour l'installation d'un orgue de chœur additionnel qui aurait pu être joué directement du jubé arrière. Les administrateurs du temps ne jugèrent pas utile d'effectuer ces dépenses supplémentaires de l'ordre de 6 000$.
Richard Gagné
Organiste titulaire
(1) Cet orgue a été donné au musée provincial du Québec en 1965 où il a été entreposé de 1983 à 1985 pour être ensuite prêté au Conservatoire de musique de Chicoutimi comme orgue de pratique et enfin être retourné, en 1991, d'où il était venu, comme orgue de chœur, à l'église du Gesù à Montréal.
[cliquer sur l'image ou ici pour obtenir une version agrandie]
In 1811, the people living in St. Roch district were authorized to build a chapel. Burnt down in 1816, it is rebuilt according to the same plans.
St. Roch's parish, the first one to be detached from Notre-Dame, was canonically founded in 1829. On that occasion, the interior of the church if finished according to plans drawn by Thomas Bailliargé. Due to the increasins number of parishioners, the church is enlarged in 1841 upon plans by the same architect and the monumental façade is flanked by two towers. Four years later, the church is lost in a fire that destroyed a major part of the district.
The church was rebuilt, between 1845 and 1847, using the same walls but this time aisles are added on both sides of the nave. Charles Baillairgé, Thomas' second cousin, draws the plans for the new bell towers. The interior architecture, with its two stories of lateral galleries, is completed between 1858 to 1852 by Louis-homas Berlinguet according to plans prepared by Raphaël Giroux. This monumental church overlooks the neighbourhood for all the second half of the 19th century. But in 1880, architects and experts agree that the church must be rebuilt. But it is only in 1913 that churchwardens will decide to build a larger and more imposing church.
Architects Eugène-Michel Talbot and J.-A.-T. Dionne proposed a neo-medieval style church, a style that blends Roman and Gothic styles according to the French rationalist movement, inspired by the architecture and restorations of Eugène-Emmanuel Viollet-le-Duc.
Construction began in August 1914 with the construction of a new rectory. When completed, the construction of the church's shell began the next year with the apse and was carried out in two phases. In July 1917, services were celebrated in the new church and the construction of the front section began as soon as the old buildiing was demolished in May 1918. The church, which is 261 ft long (79,5 m) by 109 ft wide (33,3 m), has a steel framework covered with dark granite quarried from Rivière-à-Pierre. It has two 147-foot (45-meter) high bell towers. In spite of the death of architect Talbot, and then the buildign contractor, and the World War I, work progresses. The church is finished in April 1920 but to cost overruns, the interior remains unfinished.
In 1923, the churchwardens commissionned Louis-Napoléon Audet to prepare plans for the interior decor. He proposed the removal of the large lateral galleries included in the original project. The interior reveals a large room with three naves of almost equal height. Walls are covered with combed stone while the vault if covered with cement over wire-mesh. The architect resorted to traditional trades: fine and sculpted woodwork (furniture), mosaics (altars), ornemental iron (lighting), and stone sculpture.
The white-oak furniture, built by Joseph Villeneuve & Fils from St. Romuald, was completely designed by architect Louis-Napoléon Audet. While the pews were installed in 1924, the chancel furniture was installed in 1925. The main altar and the lateral altars, all made of marble, were purchased from Daprato in Chicago. The pulpit and the churchwardens' pew were sculpted by Elzéar Filion in 1934. Stained-glass windows were made by Hobbs in Montreal and were installed in 1929-1930, a period when the works on the interior came to a close. There are also masterpiece paintings.
St. Roch church lost its visual importance in the neighbourhood when an hotel was built on the land in front of the church and the building of a commercial promenade in 1974. The church was nearly closed due to lack of parishionners. Finally, in 1984, the Archbishop of Québec decided to uphold the parish. With the partial demolition of the promenade in 2000 combined with a revitalization of the area, the church is now one of the cornerstones of the rehabilitation project. Many concerts are held in the church among them Quebec Sacred Music Festival.
The organ
The organ in St. Roch Church represents, without any doubt in Quebec if not in Canada, the first example of the classical organ reform movement. This 85-stop, 6,186-pipe instrument is the largest organ installed east of Montreal. There are 46 ranks of mixtures and mutations and, to itself, the Pédale boosts 20 independent stops. The console is prepared for a 25-stop chancel organ which has never been built. The stoplist has been prepared by Marius Cayouette, consultant for the Diocesan Commission for Sacred Music, and Joseph Turgeon, then titular organist at St. Roch, who will inaugurate the instrument on December 8, 1943.
The instrument bears the signature of Stephen Stoot who was the successor to Claver Casavant as Artistic Director. Charles Chapais wrote the following about the instrument:
«(…) what is more remarquable about this instrument is the Récit and particularly the Pédale. The Récit, with its variety, its homogeneity, its cohesion, its sturdiness and its brightness, surrounds the rest of the organ in a royal cape adding to the richness of the other manuals. As for the Pédale (…) it is remarquable if not by its impressive strength, at least by its variety, its efficiency and its brightness. Few Casavant organs offer a similar palette which include such diversified colors ranging from the warmest to the brightest». (…) Classical repertoire played on the St. Roch organ will have a distinctive character which will please the true musicians».
Georges Bertrand, the Quebec Casavant representative at the time will add:
«(…) let me tell you that this organ has a stoplist which is completely different from the usual. There are stop names that I have never heard of before».
When installed, the organ was not well received by all: it was blamed for not being powerful enough for the large church. The parish priest, Rev. Joseph Ferland, while being satisfied with the organ, regrets the facts that the organbuilder did not establish the stoplist himself nor set the various production parameters.
During the years 1994 and 1995, Casavant Frères carried out a complete rebuilding and revoicing of the instrument in order to bring out its full sound potential. The chosen restoration approach allows to take advantage of the existing excellent materials and insures the protection of the largest Casavant instrument built in the 1940s.
Simon Couture
Casavant Frères
History
This organ history was written by Richard Gagné, in 1975, then titular organist at St. Roch, as a thesis in musicology presented to the Music history and musicology Examination at the Conservatory of Music in Quebec City.
When speaking about the history of the organ in St. Roch Church in Quebec City, it is necessary to remember the existence of four consecutive churches: 1811, 1816, 1845, and 1915.
In a letter dated in 1816, Bishop J. Octave Plessis, Bishop of Quebec, recommends that an organ be purchased for the new church being built but it seems that the churchwardens did not buy the first instrument before 1850; parochial archives support this assumption since they are silent concerning the presence of an instrument before that date. As for the reason, there were not many Quebec organbuilders in operation at the time.
First Organ
Soon after the building of the third church, it was decided that Rev. Zéphirin Charest (parish priest from 1839 to 1875) be authorized to negociate the purchase of the organ installed in the Quebec Anglican Cathedral. The instrument, built by English organbuilder Thomas Eliott, was purchased at the same time as the old organ for Quebec Basilica now in a provincial museum1.
No results came out of these negociations because sometimes later the proceedings of the churchwardens meeting state:
«… Approved to pay forty louis to Mr. Fay for the installation of the organ in the church, and the treasurer is authorized to pay this amount».
Mr. Fay refers to Auguste Fay whose workshop was located in Ste-Geneviève-de-Bastiscan. During this period, it is believed that he installed organs in Ste-Geneviève-de-Batiscan (1838), in Ste-Marie-de-Beauce, in the General Hospital (1840-41) and in the Ursulines Convent in Trois-Rivières. Like many organbuilders at the time, Fay imported the necessary pipework. His main suppliers were Schiedmayer (from Stuttgart), Smith (from Boston) and Willis (from London) and a few other firms in Paris and Lyon.
The organ he installed in the chancel of St-Roch Church was built by Willis while the organ case is the work of the renown Quebec sculptor Louis-Thomas Berlinget (1790-1863) who was also in charge of the interior decoration of the church. The inauguration of the organ took place on November 17, 1850 and the «Journal de Québec» published the following report:
«Saturday night, St. Roch Church was filled to capacity with people who came to listen to the magnificient organ recently acquired from London by the churchwardens. This organ costs £500 while the organ case will cost £90. Mr. Fée, from Trois-Rivières, installed the organ in all good faith according to connaisseurs and doing justice to whom hired him.All 20 stops are toneful and pleasant to the ear, from the lowest to the highest pitch. It is one of the finest in America».
Purchased in 1917 by Rev. Georges Guy, parish priest of St-Louis-de-Kamouraska, it was restored by Casavant in 1949 and Berlinget's masterpiece was preserved.
Unable to locate the original stoplist, the actual stoplist of the instrument appears below. Stops marked with an asterisk are stops belonging to the old instrument.
Grand-orgue | Récit (enclosed) | |||
---|---|---|---|---|
*Montre | 8 | *Principal | 8 | |
Mélodie | 8 | *Bourdon | 8 | |
*Dulciane | 8 | Viole de gambe | 8 | |
*Prestant | 4 | Voix céleste | 8 | |
Flûte bouchée | 4 | *Violon | 4 | |
Nasard | 2 2/3 | Flûte harmonique | 4 | |
*Doublette | 2 | Cornet | III | |
Trompette | 8 | |||
*Hautbois | 8 | |||
Tremolo |
Pédale | |
---|---|
Basse principale | 16 |
*Bourdon | 16 |
Gedeckt | 16 |
Bourdon | 8 |
In 1915, the chancel of the old church was demolished in order to allow the building of the actual church and the Fay organ was probably removed and put into storage until 1917 when it was purchased by Kamouraska.
Second Organ
In May of the same year, Rev. Robert Lagueux (parish priest from 1910 to 1933) got, through one his parishioners (Cyrille Robitaille, a music dealer), an organ from Canadian Organ Company for 2 500$. First installed in the old church, it was definitely installed, two years later, in the new church. Transferred in the crypt a few years later, it was re-installed in the chancel of the main church in 1967. Apart from a few mechanical problems due to its age, this organ has a very particular voice.
Grand-orgue | Récit (enclosed) | |||
---|---|---|---|---|
Montre | 8 | Principal | 8 | |
Mélodie | 8 | Bourdon | 8 | |
Dulciane | 8 | Viole de gambe | 8 | |
Prestant | 4 | Voix céleste | 8 | |
Flûte harmonique | 4 | Flûte traverse | 4 | |
Trompette | 8 | Piccolo | 2 | |
Hautbois | 8 | |||
Tremolo |
Pédale | |
---|---|
Bourdon | 16 |
Flûte | 8 |
Third Organ
The churchwardens decided to rent, for 100$ a year, a small 7-stop instrument pending a better financial situation which would allow the purchase of a large organ commensurate with the size of the church. Qualified as “little munster” by then organist Joseph Turgeon, the organ was voiced very agressively. Purchased in 1934 for 2 000$, it was sold for 1 200$ nine years later to the Assomptionnist Fathers for the Canadian Montmartre. Without doubt, Joseph Turgeon's qualificative was right because of the incompatibility of such a small organ in a church so vast.
Fourth Organ
The idea of installing a large instrument in the new St. Roch Church was considered ever since the end of the building of the church. Parochial archives show that, in 1925, two proposals were received from Canadian Organ Company, one for a 64-stop instrument at the cost of 28 000$ and one for a 54-stop instrument at the cost of 25 000$.
Following a resolution from the churchwardens, other organbuilders were contacted. A proposal was even received from a Chicago firm, Kimball, for a 67-stop instrument that would have two 32-foot stops and … a 64-foot Gravissima!
Parochial archives also show that, in 1933, four proposals were received from Casavant Frères along with a few organ case sketches. According to a joint letter to these proposals, it seems that contacts with Casavant Frères were established even before that date.
It is evident that the churchwardens wanted to complete this project but urgent priority works delayed the project for nine years. After such a long delay and careful consideration, the following unanimous decision was taken, in 1942, by the parish priest and the churchwardens:
«On the twenty-sixth day of March of nineteen forty-two (…) the parish priest declares that the assembly is convoked to study the question concerning the purchase of a new organ commensurate with the church. After seriously considering the financial situation of the parish and all the circumstances, it is now time to purchase a suitable organ. In consequence, it is moved (…) that we purchase an organ for a value of about thirty-five thousand dollars and that the parish priest and the churchwardens are authorized to have the works carried out».
Contacts were renewed with Casavant Frères. A contract was signed on June 18, 1942 and the instrument was inaugurated on December 8, 1943 by Joseph Turgeon, then titular organist. This 85-stop organ costed 35 546.75$.
Looking at the stoplist of the instrument, it is surprising to find composed mixtures which were not common stops in those days. The stoplist also reflects the fact that Casavant was at the beginning of a research period as well as a transition period that would lead to the high quality production we now know. The organ in St-Roch is a romantic-style organ lacking balance and brightness. The first attempts to reduce wind pressures were not conclusive since they were not the basis upon which the voicing had been set up, these left the instrument somewhat bloodless. The voicing of this instrument was not very well accepted and many leading organists were disappointed.
We must add that the initial contract called for the installation of a chancel organ which could be played from the gallery console. The churchwardens did not approve the 6 000$ additional expense.
Richard Gagné
Titular organist
(1) This organ was given to the Quebec Provincial Museum in 1965 where it was stored from 1983 to 1985 when it was lent as a practice organ to the Conservatory of Music in Chicoutimi and to be finally returned, in 1991, where it came from, as chancel organ, at the Gesù Church in Montreal.
II. Grand-Orgue |
III. Récit |
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Quintaton | 16' | Salicional | 16' | |
Montre | 8' | Diapason | 8' | |
Flûte | 8' | Viole de gambe | 8' | |
Bourdon | 8' | Voix céleste | 8' | |
Dolce | 8' | Flûte harmonique | 8' | |
Grosse quinte | 5 1/3' | Cor de nuit | 8' | |
Prestant | 4' | Principal | 4' | |
Flûte à cheminée | 4' | Fugara | 4' | |
Gemshorn | 4' | Flûte bouchée | 4' | |
Quinte | 2 2/3' | Nazard | 2 2/3' | |
Doublette | 2' | Octavin | 2' | |
Tierce | 1 3/5' | Cornet | V | |
Fourniture | V | Fourniture | IV | |
Cymbale | III | Cymbale | III | |
Trompette | 16' | |||
Trompette | 8' | |||
Hautbois | 8' | |||
Voix humaine | 8' | |||
Clairon | 4' | |||
Tremolo |
Positif |
IV. Solo |
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Bourdon | 8' | Contra viola | 16' | |
Salicional | 8' | Viola | 8' | |
Dulciane | 4' | Octave de viola | 4' | |
Flûte douce | 4' | Cornet | VI | |
Nazard | 2 2/3' | Contra tromba | 16' | |
Octavin | 2' | Tromba | 8' | |
Tierce | 1 3/5' | Clairon | 4' | |
Piccolo | 1' |
I. Choral |
Pédale |
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Bourdon | 16' | Bourdon | 32' | |
Flûte chorale | 8' | Principal | 16' | |
Quintaton | 8' | Contrebasse | 16' | |
Flûte creuse | 8' | Bourdon | 16' | |
Gemshorn | 8' | Dulciane | 16' | |
Unda maris | 8' | Cor de nuit | 16' | |
Cor de nuit | 4' | Gedeckt | 16' | |
Salicet | 4' | Grosse quinte | 10 2/3' | |
Flageolet | 2' | Spitz Principal | 8' | |
Plein Jeu | III | Violoncelle | 8' | |
Dulzian | 16' | Flûte | 8' | |
Cromorne | 8' | Bourdon | 8' | |
Cor anglais | 8' | Quinte | 5 1/3' | |
Clarinette | 8' | Basse chorale | 4' | |
Chalumeau | 4' | Flûte ouverte | 4' | |
Tremolo | Cornet | III | ||
Fourniture | VI | |||
Contra posaune | 32' | |||
Posaune | 16' | |||
Trompette | 8' | |||
Clairon | 4' | |||
Chalumeau | 4' |
I. Grand-Orgue |
II. Récit |
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Diapason I | 8' | Principal | 8' | |
Diapason II | 8' | Bourdon | 8' | |
Flûte double | 8' | Viole de gambe | 8' | |
Dulciane | 8' | Voix céleste | 8' | |
Prestant | 4' | Violon | 4' | |
Flûte douce | 4' | Flûte octaviante | 4' | |
Doublette | 2' | Mixture | III | |
Sesquialtera | II5' | Hautbois | 8' | |
Trompette | 8' | Voix humaine | 8' | |
Clarinette | 8' | Tremolo |
Pédale |
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Flûte | 16' |
Bourdon | 16' |
Dulciane | 16' |
Violoncelle | 8' |
Bourdon | 8' |
Bombarde | 16' |