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Jacques, Opus 298, 1967 / Caron 1980
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Historique
Vers la fin des années 1940, un jeune professeur de l'École des Hautes Études Commerciales de Montréal décide de quitter la ville pour venir habiter la terre de ses ancêtres. C’est ainsi que Jean Deschamps vient s’installer à Repentigny avec sa famille, plus précisément à « La pointe Deschamps » qui fut la propriété de nombreux membres de la famille Deschamps depuis que l’ancêtre Claude Hainault-Deschamps (1696-1777) l'eut acheté en 1746 de Marie Favery (v1613-1675), veuve du seigneur Pierre Le Gardeur de Repentigny (1600-1648).
Avec deux autres collègues, ils fondent la Coopérative d’habitation Notre-Dame Deschamps, premier ensemble résidentiel à Repentigny. Avec les années, la population de ce que l’on appelait autrefois Repentigny-les-Bains, situé dans la pointe ouest de la ville, augmente de façon telle, que le besoin de fonder une nouvelle paroisse s’impose. Les démarches d'implantation débutent en 1955, au moment où Jean Deschamps rencontre le cardinal Paul-Émile Léger (1904-1991), archevêque (1950-1968) de Montréal, pour lui demander de réserver le nom de Notre-Dame-Deschamps comme appellation pour une future paroisse à Repentigny.
La paroisse est fondée le 27 juin 1957 et érigée le 3 juillet suivant à la suite d'un démembrement de la paroisse de « La Purification ». Se souvenant de la demande de Jean Deschamps, le cardinal Léger accepte le nom Notre-Dame-Deschamps, mais avec le compromis suivant: la nouvelle paroisse portera le nom de Notre-Dame-des-Champs. Le premier curé, l'abbé Armand Longpré (1912-1981), nommé le 3 juillet 1957, prend en charge de la cure le 12 juillet suivant.
Pendant six ans, les célébrations liturgiques se déroulent dans le gymnase d’écoles ou dans la chapelle Notre-Dame-du-Bon-Secours en saison estivale. En avril 1959, le conseil de fabrique se porte acquéreur d'un terrain en vue de la construction de l'église.
Les plans de la nouvelle église sont confiés aux architectes Roger D'Astous (1926-1998) et Jean-Paul Pothier (1928-1968). La première pelletée de terre est levée le 1er juillet 1962. Tous les offices religieux sont célébrés dans la nouvelle église à partir du 6 octobre 1963.
Le 10 mai 1964, Mgr Paul Grégoire (1911-1993), alors auxiliaire (1961-1968) à Montréal, entre dans l'église pour la première fois, il y consacre le maître-autel et l’autel de la Sainte Réserve. Il procède aussi à la bénédiction des quatre cloches. Celles-ci, coulées par Jean Bolle à Orléans (France), sont installées par la maison Cogné, de Montréal. Elles sont en bronze, un alliage de 78% de cuivre et de 22% d’étain; elles sont fixes et elles sont frappées par des marteaux. Le 19 mai, Mgr Léo Blais (1904-1991), évêque auxiliaire (1959-1971) à Montréal, vient bénir la pierre angulaire. Enfin, le 24 mai, le cardinal Léger vient lui-même bénir l'église.
L'édifice
La conception particulière de l'édifice répond à une esthétique nouvelle, mais aussi à une nécessité d’ordre physique : le sol est constitué d’une couche glaiseuse de 80 pieds de profondeur. L’édifice doit reposer sur une assise très large, correspondant à la surface de la salle paroissiale. Sa structure a été allégée et son centre de gravité a été abaissé. L'édifice est rectangulaire avec un choeur en saillie et une abside en hémicycle.
L’intérieur de l'église se distingue par sa volumétrie, ses plafonds et sa fenestration exceptionnelle qui surprennent dès l'entrée. Des murets latéraux, lambrissés de chêne, s’élèvent les parois fuyantes, semblables à d’immenses voiles à laizes juxtaposées. Au sommet, de part et d’autre, des faisceaux de lumière, provenant des fenêtres, se réfléchissent sur les murs blancs. Le faîte se termine, sur toute la longueur de la nef, par un étroit couloir d’un bleu profond qui donne une idée d’immensité, d’infini, de ciel. Une expression d’aérien se dégage.
L'éclairage est zénithal, venant d’en haut par les fenêtres situées au sommet de la voûte ou par les parois latérales illuminées par des lumières situées derrière les murets latéraux.
Dans le choeur, l'autel de célébration est déposé soigneusement dans un écrin proportionné à sa valeur. Le tapis pourpre, qui revêt le sol, le bâti du fond et les balustres latérales, décrit avantageusement cet écrin dans lequel est enchâssé le bloc de granit noir du Saguenay. Le choeur comprend aussi une balustrade en granit noir délimite le chœur de la nef et deux ambons enveloppés de rouge. Derrière l'autel, le crucifix est une sculpture originale sur bois, l'un des derniers chefs-d'oeuvre (1964) de l'artiste Médard Bourgault (1897-1967), de Saint-Jean-Port-Joli. L’éclairage latéral sur le bois noueux donne au choeur des tons chatoyants mettant ainsi en valeur les objets et le mobilier.
L'autel de la Sainte-Réserve est situé à gauche du choeur. On y retrouve un monolithe de granit noir surmonté d’un tabernacle doré, accompagné de part et d’autre d’un volume équivalent de granit ; l’ensemble se détachant de la paroi de bois. Un chapeau, en forme de demi-cercle et drapé, coiffe le tout.
L'église possède deux statues de Notre-Dame-des-Champs. La première est une Vierge élancée, tenant une corbeille de roses d’une main, appuyant l’autre main sur une croix, et la tête légèrement inclinée vers la terre. Elle est l'oeuvre de Wilfrid Paquin, un artiste de la paroisse. Présentée le jour de Pâques, le 6 avril 1958, elle orne l'oratoire. La seconde, une oeuvre de l'artiste Rose Anne Monna (1932-), est une pièce en céramique représentant une Vierge qui porte un enfant tenant, entre ses mains, une gerbe de fleurs et est placée à la droite dans le choeur. Elle a été offerte à l'église en 1977 dans le cadre du 20e anniversaire de la fondation de la paroisse.
L'orgue
Depuis l'inauguration de l'église, un petit orgue électronique est utilisé. Dans le cadre du dixième anniversaire de la paroisse, en 1967, les marguilliers décident de doter l'église d’un orgue à tuyaux afin de mettre en valeur les qualités acoustiques de l'édifice. La soumission fournie par la maison Odilon Jacques est retenue. L’installation est pensée de façon à ne pas briser l’harmonie avec l’ameublement de l’église.
L'instrument, à traction électropneumatique, comporte 17 jeux répartis sur deux claviers manuels de 61 notes et un pédalier de 32 notes. L’inauguration a lieu le 3 mars 1967. Après la bénédiction de l'instrument par Mgr Léo Blais, l'organiste Gaston Arel exécute le récital inaugural.
Dans les années 1980, un début d'incendie dans l'église oblige une restauration de l'orgue. C'est à cette occasion que le devis est modifié selon les spécifications de Yves-G. Préfontaine alors organiste titulaire afin de lui conférer une esthétique baroque. Les jeux de Larigot, de Sesquialtera ainsi que la Trompette 16' de la pédale sont ajoutés par François Caron.
Quoique relativement de petite taille, l'instrument convient parfaitement à l’église et à son acoustique. Son harmonisation, de type classique, permet l'interprétation d'un vaste répertoire.
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History
Towards the end of the 1940s, a young professor from Montréal's École des Hautes Études Commerciales decided to leave the city and came to live on his forefathers' land. That's how Jean Deschamps came to Repentigny with his family, more precisely in "Pointe Deschamps" which has been owned by several members of the Deschamps family since Claude Hainault-Deschamps (1696-1777) bought it in 1746 from the Marie Favery (c1613-1675), widow of Pierre Le Gardeur de Repentigny (1600-1648).
With two other colleagues, they set up the Deschamps Housing Cooperative, Repentigny's first housing development project. With the years, the population of what was used to be called Repentigny-les-Bains, located at the west end of the city, grew rapidly and there was a need for a new parish. The steps to establish a new parish began in 1955 when Jean Deschamps met with Paul-Émile Cardinal Léger (1904-1991), archbishop (1950-1968) of Montréal, to ask him to reserve the name of Notre-Dame-Deschamps as a designation for a future parish in Repentigny.
The parish was founded on June 27th, 1957, and canonically established on July 3rd, 1957, following a division of « La Purification » parish. Remembering Jean Deschamps' request, the Cardinal accepted the Notre-Dame-Deschamps designation but with the following compromise: the new parish will be known as Notre-Dame-des-Champs. The first parish priest, Fr Armand Longpré (1912-1981), appointed on July 3rd, 1957, arrived to take charge on July 12th.
During the following six years, services took place in the school's gymnasium or in Notre-Dame-du-Bon-Secours Chapel during the summer. In April 1959, the churchwardens decided to purchase of a piece of land for the purpose of building a church. The plans for the new church were entrusted to architects Roger D'Astous (1926-1998) and Jean-Paul Pothier (1928-1968). Ground breaking took place on July 1st, 1962, and from October 6th, 1963, all services took place in the new church.
On May 10th, 1964, Paul Grégoire (1911-1993), then auxiliary bishop (1961-1968) of Montréal, consecrated the main altar and of the Blessed Sacrament altar. He also blessed four bells. These bells, cast by Jean Bolle, of Orléans (France), were installed by the Cogné firm, of Montréal. They are made of bronze, a 78% copper and 22% tin alloy; they are fixed and are struck by hammers. On May 19th, Léo Blais (1904-1991), auxiliary bishop (1959-1971) of Montréal, came to bless the cornerstone and finally, on May 24th, Cardinal Léger came to bless the church.
The Building
The special design of the building is an answer to a new aesthetic, but also to a physical requirement: the soil is made of clay 80 feet deep. The building must rest on a very wide base, corresponding to the parish hall's surface. Its structure was lightened and its gravity center lowered. The building is rectangular with a protruding chancel and a semicircular apse.
The church interior stands out for its volumetry, its ceilings and its exceptional windows which are a surprise right from the entrance. From lateral low panelled oak walls come shifty walls similar to huge juxtaposed sails. At the top, light beams, which are coming from windows, are reflected on the white walls. The vault ends, all along the nave, by a narrow deep blue corridor which gives an impression of immensity, of infinity, of the sky. An airy expression emerges.
Lighting is zenithal, coming from above through windows located at the top of the vault or from lighting located behind the lateral low walls.
In the chancel, the celebration altar is carefully deposited within a case made proportional to its value. The crimson carpet, which covers the floor, the lower section of the rear wall and the side balusters, favorably portrays this case in which the black granite block originating from the Saguenay region is set. The chancel also contains a black granite rail which delimits the chancel from the nave, and two red-covered ambos. Behind the altar, the crucifix is an original wooden sculpture, one of the last masterpieces (1964) by Médard Bourgault (1897-1967), of Saint-Jean-Port-Joli. Lateral lighting on knotty wood gives shimmering tones to the chancel while enhancing objects and furnishings.
The Blessed Sacrament altar is located on the left side of the chancel. It is a black granite monolith topped by a gold tabernacle, surrounded on either side by an identical volume of granite; the structure is free standing in front of a wooden wall. It is also topped by a semicircular and draped cupola.
The church has two Notre-Dame-des-Champs statues. The first one is a slender Virgin holding, on the one hand, a hamper full of roses and, on the other hand, supporting a cross, while its head is lightly inclined towards the earth. It is the work of Wilfrid Paquin, a parish artist. It was inaugurated on Easter Sunday, April 6th, 1958, and it now adorns the oratory. The second one, the work of artist Rose Anne Monna (1932-), is a ceramic piece representing a Virgin holding a child carrying, in his hands, a flower bouquet. The statue located on the right side of the chancel. It was presented to the church in 1977 as part of the 20th anniversary of the foundation of the parish.
The Organ
Since the inauguration of the church, a small electronic organ was used. As part of the 10th anniversary of the parish, in 1967, the churchwardens decided to purchase a pipe organ to enhance the building's acoustical qualities. The proposal submitted by organbuilder Odilon Jacques was retained. The installation was planned to match the organ with the church's furnishings.
The electro-pneumatic action instrument has 17 stops over two 61-note manuals and a 32-note pedalboard. Inauguration took place on March 3rd, 1967. After the blessing by Bishop Léo Blais, organist Gaston Arel played the inauguration recital.
In the 1980s, a slight fire in the church compelled a restoration of the organ. On that occasion, the stoplist was modified according to specifications by Yves-G. Préfontaine, then titular organist to give the instrument a baroque aesthetic.The Larigot, the Sesquialtera and the Pedal 16' Trompette stops were added by François Caron.
Although relatively small, the instrument perfectly fits the church and its acoustics, its classical voicing allows the execution of a large repertoire.
Grand-Orgue |
Récit |
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Principal | 8' | Bourdon | 8' | |
Flûte à cheminée | 8' | Flûte | 4' | |
Prestant | 4' | Quarte de nazard | 2' | |
Doublette | 2' | 1Larigot | 1 1/3' | |
Mixture | III | 1Sesquialtera | II | |
Trompette | 8' | Hautbois | 8' | |
Tremolo |
Pédale |
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Bourdon (ext) | 16' | Principal | 8' |
Bourdon | 8' |
Principal (ext) | 4' |
1Trompette (ext) | 16' |
1 | Ajouté dans les années 1980 / Added in the 1980s |